Célian Ramis
Mythos 2013 : Fauve, une rage animale


Samedi soir, après la satirique Grande saga de la Françafrique, c’était au tour du collectif Fauve de lever le poing bien haut et de rugir. Dans le Magic Mirror se dégage alors une ambiance sauvage et animale…
Collectif de musiciens et de vidéastes, Fauve représente la scène Découverte lors du festival Mythos. Pourtant, la Corporation s’est lancée il y a quelques années maintenant. Sur Internet, les parisiens de Fauve diffusent des morceaux comme Kané et Sainte-Anne. Et là, la machine s’emballe.
Depuis ils enchainent les dates et déchainent les foules. Samedi soir, à Rennes, les spectateurs étaient nombreux au rendez-vous, au grand désarroi de ceux qui jusqu’à la dernière minute cherchaient des places pour ce concert.
Concrètement, Fauve, c’est un collectif de potes avant tout, mais aussi et surtout de musiciens, réunis par leur désir d’exprimer ce qu’ils ressentent.
« Paris
Paris la nécropole
Paris qui sent la carne
Paris qui petit à petit entraîne dans sa chute
Des fragments de nos vies
Paris c’est tellement sain, et nous sommes des gens biens
Tellement biens qu’on est trop biens pour nos voisins
Auxquels on prête pas plus d’attention
Qu’à la pisse derrière la cuvette des chiottes »
Lassés de leur vie parisienne et quotidienne, ils clament haut et fort un ras-le-bol général, sur fond de malaise et mal-être générationnel et sociétal. Parfois dits de manière vulgaire, parfois dits de manière simple ou encore parfois dits de manière poétique, les textes sont souvent brutaux, heurtants et percutants. Comme un coup de poing dans la gueule, ils nous jettent leurs coups de sang en pleine face, comme un besoin vital, viscéral.
Dans leur proposition artistique, on ressent une agressivité libératrice, qui nous envahit petit à petit, jusqu’à nous donner la rage et l’envie de hurler, de s’indigner. Pourtant, l’espoir et l’optimisme règnent en maitres dans les morceaux de ces lions qui chantent et jouent avec leurs tripes. Comme une thérapie pour mettre en mots les maux d’aujourd’hui.

« Mais il faut pas que tu désespères
Perds pas espoir
Promis juré qu’on la vivra notre putain de belle histoire
Ce sera plus des mensonges
Quelque chose de grand
Qui sauve la vie / qui trompe la mort / qui déglingue enfin le blizzard »
Fauve, c’est aussi une esthétique. Sonore avec un mélange de rock, de hip hop, d’électro et un parlé brutal. Visuel grâce à des images projetées directement sur la scène, sur les musiciens. Ceux qui se réclament du Do it yourself offrent aujourd’hui un renouveau à cette philosophie en alliant débrouillardise, professionnalisme et esthétisme. Ils sont sans conteste en plein essor, et c’est incontestable que le public sera au rendez-vous dans les mois à venir. En attendant qu’ils repassent en pays breton, leur EP, Blizzard, sortira le 20 mai !

« 55 ans d’histoire vus en 1h20 », commence Jérôme Colloud, seul sur scène pour cette représentation originale. Nous sommes en 1958, en Afrique, à l’aube des indépendances. Jacques Foccard, qui sera secrétaire général de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, découvre le Livre du Mal, un objet qui permet à son détenteur de devenir Maitre de l’Afrique.
« C’est mon histoire, ce n’est pas ma vie », conclut Sergio Grondin, ce samedi sur la scène du théâtre de Saint-Jacques de la Lande. Toutes les histoires sont vraies, toutes les histoires sont bonnes à être racontées. La sienne, c’est celle d’un homme né sur l’île de la Réunion « d’une déchirure ».

Quelques minutes avant d’entrer sur scène, certains spectateurs sont inquiets. Dans quel état va venir Jacques Higelin ? Mais quand ce grand Monsieur entre sur scène, les pronostics s’arrêtent net.


C’est un lieu paradisiaque il paraît. Pontouquet est bien décidé à s’y rendre. Mais avant de pouvoir accéder dans ce pays fantasmagorique, il devra se plier à quelques exigences et relever des défis. En chemin, il rencontre la personnification de l’Amour, la Mort et la Chance, assiste à un bal, voyage en un instant de l’Espagne au Japon, se retrouve dans le ventre d’un gros boulanger… Rien n’arrête Pontouquet.


La conteuse québécoise se glisse dans la peau de Marion, une jeune femme, en couple depuis 4 ans, qui décide d’organiser un cocktail dinatoire pour toute sa famille à Noël. Pendant 42 jours, elle va tester les viandes, se plonger dans les bouquins de recette, dénicher toutes les astuces sur les blogs culinaires et suer derrière ses fourneaux.
Trop homme de terre pour être marin, c’est l’histoire d’un homme qui aime regarder la mer, qui rêve d’être marin mais qui aime trop la terre pour se jeter à l’eau. Et finalement, il ne veut pas être marin pour son travail mais pour le folklore, le mystère, « pas pour partir, mais pour revenir »… Quel meilleur endroit alors que la Péniche spectacle pour nous conter les aventures des hommes de la mer ?
