Juin 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Trop peu de rues portent un nom de femme ». C’est le slogan qui a été affiché sur les murs du centre ville de Rennes fin avril. « Certains ont été arrachés, mais pas les photos. A croire que c’est la thématique qui les dérange », expliquent les deux jeunes femmes à l’initiative de cette campagne d’affichage sauvage. Elles sont étudiantes en dernière année de l’école des Beaux-Arts, section graphisme, à Rennes. Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions  et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet. Parties du constat que seuls 6% des rues ont un nom féminin, elles fouillent dans les archives afin de dénicher plusieurs personnalités importantes du XIXe siècle – époque de construction du centre ville - qui auraient pu, en tant que femmes, figurer sur ces fameuses plaques qui bordent nos pavés. Au total, neuf portraits ont été affichés : elles sont aventurières, journalistes, militantes ou encore artistes, et ont compté à Rennes ou en Bretagne. A travers textes explicatifs, portraits et photos, la scénographie de cette campagne est pensée pour attiser la curiosité des passants et les faire réfléchir sur le sens de cette action. Une action intelligente et pacifiste qui, par la seule violence d’un constat que chacun aurait pu deviner, résonne en chaque habitant et le pousse à une remise en question. Cette initiative souligne avec brio que même les éléments les plus anodins peuvent cacher l’injustice et la discrimination. Et c’est sans crier au loup que le poids de cette intervention est le plus lourd. La Brique n’a peut-être pas initié une révolution féministe mais le duo prend le chemin d’une force tranquille redoutable. Il se pourrait qu’à l’avenir les Rennais(es) soient de nouveau surpris par leurs actions. YEGG en serait ravi.

Text: 

En atteste le coup de coeur de YEGG ce mois-ci (lire ci-dessus), la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre. Ce n’est pourtant pas le point de vue de Pierre-Henri Allain, journaliste pour Le Point, qui n’hésitait pas en avril dernier à publier Rennes l’endormie face à Nantes la dynamique, énième pamphlet sans grande analyse opposant les deux cités en défonçant des portes déjà bien ouvertes. Pas question d’économie, d’éducation ou d’environnement mais de culture, élément on ne peut plus subjectif faisant appel aux sentiments et aux gouts de chacun. “Rennes se serait-elle définitivement endormie sur ses lauriers ?”, “Rennes n’a plus […] l’aura d’inventivité et de foisonnement créatif qu’elle a pu connaître par le passé” peut-on lire dans cet article qui s’apparente davantage à un règlement de compte entre gens du milieu qu’à une boîte à idées. À grand renfort de Benoît Careil, fondateur du Jardin moderne, le papier souligne le peu de soutien de la municipalité pour les musiques actuelles, célébrées en grande pompe chaque début de décembre par les Trans’. C’est sans rappeler, ou sans connaître, la décision du conseil municipal en juin 2012 de construire, dans le quartier de la Courrouze, un nouvel Antipode de plus de 3200 m2, pour la modique somme de 20 millions d’euros. C’est aussi limiter la culture aux musiques actuelles. Théâtre, conte, danse, expo, littérature… l’impasse est faite sur ces arts semblent-ils accessoires voire inexistants pour le journaliste, sans doute moins vendeurs, moins médiatiques et moins machines à fric. Non, Rennes ne s’endort pas, loin de là, encore moins culturellement parlant. Un coup de gueule est trop court pour le prouver. Heureusement, YEGG vous le dit tous les mois.

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Title: 
Une brique dans la mare
Title: 
(In)culture
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Elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet.
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Oui, la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre.

Les héroïnes - Florian Mona

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Un album qui se révèle dans nos casques d’une douceur vénéneuse et d’une force envoûtante.
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Avec son deuxième album, Les Héroïnes, Florian Mona conjugue l’impertinence de la musique anglo-saxonne à une parole poétique allé­gorique érotique. Enfin une pop qui n’a pas peur des mots, et qui n’a -ô joie - pas peur de chanter des aven­turières, des voleuses, des libertines, des chieuses, de les aimer, de leur tenir tête, de les quitter. Elles s’ap­pellent Chicago May, Jane Bird ou Malory et naviguent sur des sons new wave, des guitares parfois post-rock et s’accrochent à un clavier pop. Un album qu’on a découvert magiquement noisy à l’Ubu en mars et qui se révèle dans nos casques d’une douceur vénéneuse et d’une force envoûtante.

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Keep this moment alive - Mesparrow

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Mesparrow crée ici une pop cérébrale et viscérale, parfois mélancolique, parfois jazzy, toujours rythmée, toujours poignante.
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Keep this moment alive, le premier album de Mesparrow (Miss Sparrow à l’origine, Miss Moineau, Marion Gaume de son vrai nom) est né sur scène, avant d’être enregistré en stu­dio. Mesparrow a audacieusement superposé ses chants, chuchote­ments, cris, sons, pour créer une pop cérébrale et viscérale, parfois mélancolique, parfois jazzy, toujours rythmée, toujours poignante. Qu’elle chante en anglais ou en français, on est à chaque écoute submergé par la voix profonde et fragile de Mesparrow, un peu à la Cat Power. «I want to feel real, I want to feel weird/I feel unstable, uncomfortable», chante Mesparrow en nous emportant avec elle. Le duo avec Frànçois, échappé des Atlas Moun­tains, une sorte de valse moderne presque intemporelle, arrête le temps pour nous faire tourbillonner dans un monde où il est si beau d’être timide.

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La femme - La femme

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Textes décadents et poétiques, portés par des sons old wave, électro, pop, sinueux, tourbillonnants, spleenant.
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"Sur la planche/Sur la vague/Je recherche des sensations", La Femme - 5 garçons et une fille, tout juste 20 ans - avait fait l'évènement début 2011 avec ce tube qui n’en était pas un, surf music frenchy remplie de promesses et d'insouciance. Et pendant deux ans, La Femme a pris son temps, n’a sorti qu’un seul EP chez un label indépendant, quelques clips, mais a surtout fait de la scène de la scène de la scène. En 2013, La Femme revient : un 4 titres en février et l’album qui devrait sortir en avril (chez une major ce coup-ci…). Textes décadents et poétiques, portés par des sons old wave, électro, pop, sinueux, tourbillonnants, spleenant. Les mélodies ensorcellent et les refrains restent en tête. "La femme vous tend sa main blanche/ Si vous la saisissez ce sera le frisson de votre vie".

Le 19 avril à L’Antipode, dans le cadre de Mythos.

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Mars 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
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Bonne nouvelle ! En 2013, le festival du Roi Arthur revient à Bréal-sous-Montfort après un an d’absence. En effet, l’édition 2011 avait mal commencé, la pluie ayant fait des ravages sur le site de l’événement (50 mm d’eau en 48h, soit l’équivalent de ce qui tombe au mois d’octobre, nous a précisé Sylvain Guilloteau, président de l’association du festival du Roi Arthur). Forcés d’annuler la première soirée par sécurité, les organisateurs ont accusé un déficit de 100 000 euros, cette année-là, même si 12 000 festivaliers étaient présents le jour suivant. En 2012, l’épée était donc replantée dans son rocher, endormie, mais pas pour très longtemps. Bonne nouvelle donc pour les adeptes du festival qui vont retrouver les 30 et 31 août prochains un événement tout neuf, en intérieur cette fois, dans le centre culturel de Bréal. Changement radical de décor mais obligatoire pour remettre le compte de l’association à flots et pouvoir espérer retrouver la manifestation en plein air dans les années à venir. Le budget s’élève à environ 70 000 euros pour 2013, contre 450 000 euros en 2011, expliquant ainsi les modifications de cette édition pour laquelle il faudra se bousculer, la jauge étant limitée à 1 200 entrées. Pourtant, réjouissons-nous, la proposition restera quasiment identique : deux soirs de concerts aux mêmes prix (15 euros la soirée, 25 euros le week-end) et l’accès gratuit au Village vous réservant de nombreuses animations au long de la journée. La programmation pourrait connaitre quelques bouleversements. Pour Sylvain Guilloteau, peu d’espoir d’avoir des groupes internationaux mais pas de doutes que des groupes nationaux et locaux viendront se rallier à la cause du Roi Arthur. Pour nous, l’espoir d’un festival qui se relève malgré les difficultés !

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Rennes ville rock. Argument maintes et maintes fois entendu dans la bouche des rennais pour qui le Mur de Berlin n’est pas encore tombé. Propos également tenus par ceux qui promeuvent l’esprit jeune, rebelle et bohème de la cité. L’adjectif est sans doute aujourd’hui dépassé. À la limite de l’anachronisme. Pour l’étu­diant des années 70-80 qui revient errer dans les rues de la capitale bretonne, les choses ont bien changé. Trop changé ? “Vieux réac’”, “conser­vateur”, direz-vous. Mais ce mois de février fut triste pour les (nombreux) pilliers de comptoir qui aiment (aussi) profiter de la musique. Annulations de concerts, fermeture d’établissements… la norme serait à l’assagissement. Finis les allers-retours entre la Salle de la Cité et le bistrot du même nom rue Saint-Louis. Jusqu’à l’hiver pro­chain, aucune représentation pour cause de tra­vaux ! Les anciens locaux de la CGT, qui touchent les murs de La Cité vont s’effacer au profit d’une crèche. Surement nécessaire, mais pourquoi dans ce lieu ? L’établissement sera désormais ouvert sur la rue Saint-Louis. Finis aussi les murs crades à l’odeur douteuse qui protègent La Cité. Esprit rock es-tu là ? En tout cas, il n’est pas non plus rue Paul Bert : on a appris lundi 25 février que La Quincaillerie générale était menacée de ferme­ture administrative. Ce bistrot qui accueille aussi des concerts a fait l’objet de plaintes du voisinage pour nuisances sonores. Ils sont dorénavant inter­dits. “La Quincaillerie générale sommée de la fer­mer” comme l’écrit Rodrigues Pailhes, patron du bar, sur la page Facebook de son établissement. “Nous nous retrouvons au commissariat (…) parce que quelqu’un a joué de la guitare ou du piano. Que voulons-nous ? Une ville silencieuse ?” poursuit-il. Ce n’est pas le premier troquet qui ferme pour ce motif, ce ne sera surement pas le dernier non plus. Quelle tristesse !

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Title: 
Le retour du Roi Arthur
Title: 
Dernière tournée
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Bonne nouvelle ! En 2013, le festival du Roi Arthur revient à Bréal-sous-Montfort après un an d’absence.
Summary: 
Pour l’étu­diant des années 70-80 qui revient errer dans les rues de la capitale bretonne, les choses ont bien changé.

Different pulses - Asaf Avidan

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Dans cet album l’intensité est ailleurs, dans un son plus nostalgique et dans la voix encore plus déra­cinée et déchirante d'Asaf Avidan.
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« My life is like a wound, I scratch so I can bleed ». Asaf Avidan, chanteur, songwriter et musicien israélien exorcise ses blessures dans son premier album solo, Different Pulses, composé de bal­lades un peu folk, un peu trip hop, un peu électro, un peu rétro, au service de sa voix androgyne et écorchée, qu’on compare de partout à celles de Janis Joplin ou Robert Plant. On voudrait parfois que le rythme s’accélère, retrouver l’énergie blues et folk d’Asaf Avidan and the Mojos, mais dans cet album l’intensité est ailleurs, dans un son plus nostalgique et dans la voix encore plus déra­cinée et déchirante, encore plus à vif d’Asaf Avidan. On aime ça, et les rennais aussi, le concert d’Asaf Avidan au Liberté le 2 avril 2013 est complet depuis belle lurette.

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