Été 2021

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Elle nous fait du bien Judith Aquien avec son livre Trois mois sous silence, dans lequel elle aborde comme le sous-titre le signale « Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse ». Celle-ci, quand elle est désirée, voit la joie de la découverte d’un test positif rapidement balayée par des nombreuses difficultés qui vont s’accumuler au cours du premier trimestre.

On préconise de taire la nouvelle les trois premiers mois. Parce que le risque de fausse couche existe. Dans 20% des cas, elle est même effective.

« Avant le sceau qui valide que la grossesse se poursuivra, la grossesse est sans être, et le statut de la femme qui l’abrite est un non-statut ; la non encore mère se trouve comme bloquée, sans existence sociale, dans une période grise dont les manifestations concrètes les plus communes sont des douleurs et inconforts tous plus nouveaux, contraignants et inquiétants les uns que les autres. », indique-t-elle.

Fatigue intense, vomissements, gaz, chamboulements en tout genre, peur de la fausse couche, perte du fœtus, etc. se vivent dans le plus grand secret et la froideur du monde médical, sans permettre d’ajustements au niveau des emplois, allégeant la personne enceinte soumise aux multiples changements en son corps. L’autrice, à juste titre, s’y refuse.

Avec son ouvrage, dans lequel elle explore les raisons et les causes de tous ces mystères et paradoxes, elle donne accès à une parole trop peu entendue et relayée au sein de la société, et pourtant essentielle, et participe au combat contre le poids du silence. Passionnant et libérateur !

Text: 

Les attaques au physique des femmes, on pourrait en faire un calendrier. Dans la rue, les transports, au travail, on en soupe des remarques sexistes à la petite semaine. Dès lors qu’une femme devient une personnalité publique, elle est jugée dans et par les médias sur son apparence et non sur ses compétences. Rien de nouveau, hélas. C’est épuisant, éreintant.

Après des années et des années à entendre les propos misogynes de Philippe Candeloro, on doit maintenant se farcir ceux de Fabien Lecœuvre qui déplore que les artistes ne soient plus aussi belles qu’avant et qui en avril dernier s’en prenait à Hoshi, déclarant ouvertement qu’il la trouvait moche (niveau d’information = 0).

Il y a lui et tous les autres. Qui déblatèrent sur Alice Coffin et ses cheveux courts, Pauline Harmange et ses poils sous les bras, Louane et Yseult et leurs poids, Corinne Masiero et ses fesses qui tombent…

Réduites à leurs apparences, jugées hors norme, hors modèle attendu des femmes. Sexisme, grossophobie, LGBTIphobie, racisme, handiphobie, se côtoient, décomplexés du gland, et ça ne choque pas tant que ça. Sauf si la concernée s’énerve et se défend. Là, visiblement, ça ne passe pas.

Vivement la sainte Mini-Jupe, la sainte Je suis grosse et j’t’emmerde, la sainte Poils aux pattes et la sainte Doigt d’honneur, qu’on en profite et qu’on se détende un petit peu ! Mais sans doute n’est-ce pas très républicain… Liberté (pour les hommes, blancs, hétéros, cisgenres), égalité (entre hommes, blancs, hétéros, cisgenres, riches), fraternité (…).

Posts section: 
Title: 
Rompre le silence autour de la grossesse
Title: 
Leave Hoshi, Louane, Yseult et tou-te-s les autres alone !
Summary: 
Judith Aquien donne accès à une parole trop peu entendue et relayée au sein de la société, et pourtant essentielle, et participe au combat contre le poids du silence. Passionnant et libérateur !
Summary: 
Les attaques au physique des femmes, on pourrait en faire un calendrier. Dans la rue, les transports, au travail, on en soupe des remarques sexistes à la petite semaine.

Juillet/Août 2020

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Il se nouait donc ce jour-là, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, autant de secrets que d’aveux ». Ce jour-là, c’est le 20 août 2009 et déboulent alors Bruno Le Maire, François Fillon, Roselyne Bachelot et Chantal Jouanno.

Quelques semaines auparavant, on a retrouvé sur la plage un cheval mort et un cavalier cyanosé. Pierre Philippe, le médecin urgentiste en charge du patient, fait le lien avec plusieurs affaires précédentes, d’animaux décédés au milieu des algues vertes. Inès Léraud est journaliste.

Face au silence et au malaise autour des victimes des marées vertes, elle va enquêter sur un sujet de santé publique mais aussi d’enjeux de pouvoir. De cette investigation, elle en a fait une BD parue en 2019 dans La revue dessinée (illustrée par Pierre Van Hove), intitulée Algues vertes, l’histoire interdite.

Elle retrace l’histoire de l’agriculture bretonne depuis les années 60, le remembrement des parcelles agricoles, l’extension illégale de l’élevage hors sol, jusqu’au lien évident entre les nitrates issus de l’agriculture infiltrés dans les sols et les eaux et la prolifération des algues vertes sur les plages bretonnes.

Mais du côté des politiques et des lobbys agroalimentaires (gros, puissants et nombreux sur le territoire), le déni se mesure aux sommes astronomiques dont ils se gavent. Aujourd’hui, la journaliste est attaquée, menacée et censurée pour avoir réalisé avec professionnalisme son travail. Bravo pour cette enquête et soutien à Inès Léraud. Liberté d’informer.

Text: 

Y en a tellement ras-le-cul en ce moment que la culotte déborde. En gros, c’est la merde, la vraie. Celle qui se répand un peu partout, celle dont on ne voit plus le bout.

On s’insurge des propos de Camelia Jordana qui ose sur France 2 "lancer un appel à la haine envers les flics". On défend l’idée qu’Adama Traoré ne mérite pas la Justice car il était un délinquant, tout comme George Floyd était un pédophile.

On nuance la parole de tous ces extrémistes noir-e-s qui brandissent leur slogan communautariste « Black lives matter » (certain-e-s ont même le culot de rajouter « Black trans lives matter », quel dédain envers les blanc-he-s cisgenres largement invisibilisé-e-s dans toutes les sphères de la société), on rétorque : « All lives matter ».

On redoute l’effondrement de la République, craignant que toutes les statues des mecs colonialistes et esclavagistes ne soient déboulonnées…

En parallèle, on organise des débats télévisés sur le féminisme au temps du coronavirus avec quatre gugusses blancs (majoritairement racistes et sexistes parce que ça au moins ça fait avancer le schmilblick, contrairement à ces militantes féministes poilues et mal baisées) et on fait passer des décrets qui protègent encore moins la victime de violences conjugales et encore plus l’agresseur.

Woh. Stop. On a un sérieux problème. D’analyse, de recul et de remise en question. Parce qu’on peut se dire que ce n’est pas l’opinion majoritaire, que c’est le jeu de la presse et des réseaux sociaux, que ce n’est pas représentatif. Et pourtant… Qui cherche réellement à comprendre le fond de ces colères qui enfin s’expriment dans l’espace public ? Pas la majorité, malheureusement.

Posts section: 
Title: 
Liberté d'informer, soutien à Inès Léraud
Title: 
La fête à la saucisse et à l'andouille
Summary: 
Aujourd’hui, la journaliste est attaquée, menacée et censurée pour avoir réalisé avec professionnalisme son travail, retranscrit dans la BD "Algues vertes, l'histoire interdite". Bravo pour cette enquête et soutien à Inès Léraud. Liberté d’informer.
Summary: 
Y en a tellement ras-le-cul en ce moment que la culotte déborde. En gros, c’est la merde, la vraie. Celle qui se répand un peu partout, celle dont on ne voit plus le bout.