Été 2022

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Il y a de la poésie et de l’espoir. Il y a de la noirceur. Il y a de la colère et de la peur. Il y a de la joie. Et il y a surtout beaucoup d’amour et d’émotions qui s’entrechoquent et se confrontent. C’est vertigineux (et fatiguant) la vie de Super maman, racontée par Mylène Moulin sur le site Le journal minimal.

Au départ, le titre nous effraie. L’inquiétude d’un énième rappel à l’injonction faite aux femmes d’être non seulement des mères accomplies mais aussi des femmes parfaites qui n’oublient ni de faire le repas, donner le bain, vérifier le bon déroulement des devoirs, ni de s’épiler le sillon interfessier, déjeuner avec les copines, s’investir au travail et on en passe…

Dès la première lecture, en décembre 2020, on se rassure. Ici, aucune certitude, aucun jugement moralisateur. La journaliste envoie bouler les clichés, en partageant avec sincérité et humour le chaos de la vie à 5. On rit, on pleure, on frissonne. Mylène Moulin, accompagnée de la talentueuse Marion Narbonnet aux illustrations, se raconte sans faux semblants.

Ses doutes, ses envies de claquer la porte, ses moments de légèreté, ses idéaux éducatifs et écolos parfois brisés en mille morceaux… elle partage ses instants d’intimité et de vulnérabilité. Son irrésistible plume nous saisit, nous chatouille les entrailles et nous agrippe les tripes et enfin nous enveloppe de tendresse. On saigne avec elle, on sourit en la visualisant découvrir sur sa robe une manche plus courte que l’autre, on se mord les lèvres en imaginant l’hiver passé à moucher les nez coulants et à masser les corps virussés. 

Parent ou non, on est séduit-e par cette généreuse et profonde mise à nu qui contribue à libérer la parole et décomplexer celles qui jonglent entre le désir de liberté et les incessantes injonctions, acceptant les paradoxes qui en découlent pour finalement mieux les déconstruire.

Text: 

C’est à s’en taper la tête contre les murs… Le 16 mai, la Ville de Grenoble vote à une courte majorité la modification du règlement intérieur de ses piscines, afin d’autoriser le port du burkini et la baignade seins nus (2eville en France à le faire, après Rennes en 2018). C’est un déferlement de critiques toutes plus hypocrites les unes que les autres qui s’abat sur le débat qui tourne à la polémique depuis plusieurs années.

Gérald Darmanin, réputé pour son grand respect envers les femmes, parle de « provocation communautariste », le préfet de l’Isère saisit le tribunal administratif de Grenoble pour obtenir la suspension de la délibération, la région Auvergne Rhône-Alpes en profite pour couper les subventions à la Ville et le Conseil d’État, fin juin, rend une ordonnance dans laquelle elle ferme la porte à l’autorisation du port du burkini. 

Selon la haute juridiction, l’adaptation du règlement intérieur viserait à satisfaire une revendication religieuse et non à promouvoir l’égalité d’accès aux bassins. Une stratégie politique en somme de la part de Piolle pour gagner l’électorat musulman.

Dans cette histoire, qui s’exprime ? Les hommes, les hommes et encore les hommes ! On exagère. Dans un article du Figaro, le journal nous donne à entendre le témoignage d’une femme de 70 ans, clamant que les femmes se sont battues pour libérer leurs corps, ce n’est pas donc pas pour les couvrir désormais !

Et sinon, quelqu’un-e à penser à prendre en compte les paroles et réalités des femmes musulmanes concernées ? Non ? Alors taisez-vous et laissez les concernées nager en paix. Merde ! 

Posts section: 
Title: 
Une Super Maman, mi-coton mi-laine
Title: 
Burkini : arrêtez de donner votre avis !
Summary: 
On rit, on pleure, on frissonne. Mylène Moulin, accompagnée de la talentueuse Marion Narbonnet aux illustrations, se raconte sans faux semblants.
Summary: 
Dans cette histoire, qui s’exprime ? Les hommes, les hommes et encore les hommes ! Taisez-vous et laissez les concernées nager en paix. Merde !

Automne/Hiver 2021

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Quatre ans que l’on suit les aventures des Bergères guerrières ! Quatre ans qu’on est à cran les jours précédant la sortie annuelle de chaque tome de cette BD jeunesse qui, ce 17 novembre 2021, a dévoilé sa suite et fin ! C’est un crève cœur de refermer le quatrième volume d’une série si bien travaillée, aussi bien au niveau du scénario de Jonathan Garnier que des illustrations d’Amélie Fléchais, et si entrainante, mais quelle épopée nous avons vécu aux côtés de Molly, Barbe Noire, Liam, Sarah et de tou-te-s les autres protagonistes !

On a adoré découvrir l’ordre des bergères guerrières, réservé aux filles et aux femmes, car ici, ce sont bel et bien les membres de la gent féminine qui défendent les troupeaux et le village. Il y a de l’action, de la magie mais aussi des histoires d’amitié, de sororité mais pas que, d’absence et de deuil également.

Au fil du récit, la bande dessinée aborde des thèmes centraux dans la société et dans la construction de chaque individu à travers des représentations qui manquaient cruellement dans la littérature jeunesse. On montre et exprime l’ambition, les doutes, les peurs, les jalousies, le courage, les tabous, la complexité des relations familiales et le pouvoir de la confiance en soi et en l’autre et surtout de l’entraide. Avec beaucoup de naturel. Sans discours moralisateurs.

Ici, on a le droit de se tromper. On a le droit d’être une fille et de se battre. D’être un garçon et de se rêver en bergère guerrière. Ou d’envier les capes portées par les membres de l’ordre. Ce qui prime, c’est le respect. De soi, des autres, de l’environnement. On se réjouit que l’Incroyable studio, à Nantes, et Vivement lundi !, à Rennes, en fassent une série animée !!!

Text: 

Ça y est ! Le gouvernement s’intéresse enfin au quatrième trimestre ! Celui qui survient après 9 mois de grossesse, de très longues semaines de « petits maux » (si je tenais l’abruti qui a osé et fait intégrer ce terme…) et évidemment l’accouchement. Dans les médias, on commence – timidement – à parler du post partum, grâce aux témoignages des concernées.

Et ça, le ministère de la Santé, il ne rate pas l’occasion de passer à côté, et ça fait plaisir. Sans tarder, il passe à l’action et dès février 2022, il distribuera dans les maternités LA solution : la « bébé box ». Véritable révolution en forme de sac en bandoulière, contenant – accrochez-vous bien – une crème hydratante, rappelant à la nouvelle maman qu’elle n’en reste pas moins une femme, et une femme, on le sait, se doit de prendre soin d’elle ! Merci Olivier Véran de si bien connaître et comprendre LA femme.

Et ce n’est pas tout ! Le gouvernement voit plus loin, voit plus grand ! Bien décidé à prendre soin des parents et du nouveau né, il entend sensibiliser les familles aux 1000 premiers jours de l’enfant, avec une turbulette, pour expliquer comment coucher le nourrisson afin d’en éviter le décès, un album, pour souligner l’importance de l’éveil artistique et culturel – et on sait à quel point le gouvernement trouve la culture essentielle – et un savon, pour promouvoir les produits naturels et alerter sur les perturbateurs endocriniens et les produits chimiques. Parce que là encore, on connaît l’engagement sans faille et sans limite du gouvernement en matière d’écologie… Mon bébé, bienvenu dans le joli monde de la communication, des lobbys et de l’hypocrisie.

Posts section: 
Title: 
Bergères guerrières, la série jeunesse qui fait du bien !
Title: 
Distribution de la "bébé box" : des claques se perdent
Summary: 
Ici, on a le droit de se tromper. On a le droit d’être une fille et de se battre. D’être un garçon et de se rêver en bergère guerrière. Ou d’envier les capes portées par les membres de l’ordre. Ce qui prime, c’est le respect. De soi, des autres, de l’environnement.
Summary: 
Dans les médias, on commence – timidement – à parler du post partum, grâce aux témoignages des concernées. Et ça, le ministère de la Santé, il ne rate pas l’occasion de passer à côté, et ça fait plaisir...

Été 2021

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Elle nous fait du bien Judith Aquien avec son livre Trois mois sous silence, dans lequel elle aborde comme le sous-titre le signale « Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse ». Celle-ci, quand elle est désirée, voit la joie de la découverte d’un test positif rapidement balayée par des nombreuses difficultés qui vont s’accumuler au cours du premier trimestre.

On préconise de taire la nouvelle les trois premiers mois. Parce que le risque de fausse couche existe. Dans 20% des cas, elle est même effective.

« Avant le sceau qui valide que la grossesse se poursuivra, la grossesse est sans être, et le statut de la femme qui l’abrite est un non-statut ; la non encore mère se trouve comme bloquée, sans existence sociale, dans une période grise dont les manifestations concrètes les plus communes sont des douleurs et inconforts tous plus nouveaux, contraignants et inquiétants les uns que les autres. », indique-t-elle.

Fatigue intense, vomissements, gaz, chamboulements en tout genre, peur de la fausse couche, perte du fœtus, etc. se vivent dans le plus grand secret et la froideur du monde médical, sans permettre d’ajustements au niveau des emplois, allégeant la personne enceinte soumise aux multiples changements en son corps. L’autrice, à juste titre, s’y refuse.

Avec son ouvrage, dans lequel elle explore les raisons et les causes de tous ces mystères et paradoxes, elle donne accès à une parole trop peu entendue et relayée au sein de la société, et pourtant essentielle, et participe au combat contre le poids du silence. Passionnant et libérateur !

Text: 

Les attaques au physique des femmes, on pourrait en faire un calendrier. Dans la rue, les transports, au travail, on en soupe des remarques sexistes à la petite semaine. Dès lors qu’une femme devient une personnalité publique, elle est jugée dans et par les médias sur son apparence et non sur ses compétences. Rien de nouveau, hélas. C’est épuisant, éreintant.

Après des années et des années à entendre les propos misogynes de Philippe Candeloro, on doit maintenant se farcir ceux de Fabien Lecœuvre qui déplore que les artistes ne soient plus aussi belles qu’avant et qui en avril dernier s’en prenait à Hoshi, déclarant ouvertement qu’il la trouvait moche (niveau d’information = 0).

Il y a lui et tous les autres. Qui déblatèrent sur Alice Coffin et ses cheveux courts, Pauline Harmange et ses poils sous les bras, Louane et Yseult et leurs poids, Corinne Masiero et ses fesses qui tombent…

Réduites à leurs apparences, jugées hors norme, hors modèle attendu des femmes. Sexisme, grossophobie, LGBTIphobie, racisme, handiphobie, se côtoient, décomplexés du gland, et ça ne choque pas tant que ça. Sauf si la concernée s’énerve et se défend. Là, visiblement, ça ne passe pas.

Vivement la sainte Mini-Jupe, la sainte Je suis grosse et j’t’emmerde, la sainte Poils aux pattes et la sainte Doigt d’honneur, qu’on en profite et qu’on se détende un petit peu ! Mais sans doute n’est-ce pas très républicain… Liberté (pour les hommes, blancs, hétéros, cisgenres), égalité (entre hommes, blancs, hétéros, cisgenres, riches), fraternité (…).

Posts section: 
Title: 
Rompre le silence autour de la grossesse
Title: 
Leave Hoshi, Louane, Yseult et tou-te-s les autres alone !
Summary: 
Judith Aquien donne accès à une parole trop peu entendue et relayée au sein de la société, et pourtant essentielle, et participe au combat contre le poids du silence. Passionnant et libérateur !
Summary: 
Les attaques au physique des femmes, on pourrait en faire un calendrier. Dans la rue, les transports, au travail, on en soupe des remarques sexistes à la petite semaine.

Printemps 2021

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Fin 2020, alors qu’on boucle notre enquête « Poils et tétons » sort l’album jeunesse Tata a de la barbe sous les bras, publié aux éditions Goater. On a tout juste le temps de glisser une petite ligne en fin de dossier. Alors on se saisit de cet espace d’expression pour rendre hommage au travail d’Anne-Gaëlle Morizur, à l’écriture, et Florence Dollé, aux illustrations.

Un livre résolument féministe qui nous plait beaucoup. Rien qu’au titre, on sourit déjà de plaisir, comme avec l’album Même les princesses pètentd’Ilan Brenman et Magali Huche. Ici, Marius rêve d’être comme sa tata quand il sera plus grand. Parce qu’elle fait des gâteaux multicolores, qu’elle conduit un tracteur à toute berzingue et qu’elle déchire au football.

Un jour, le petit garçon s’aperçoit que sa tata, elle a de la barbe sous les bras. Comme papa et comme Célestine, sa putoise. Mais pas lui. Ici, il n’est pas question d’assignation et d’injonction au masculin et au féminin. Il n’est pas question de justifier le pourquoi du comment tata a de la barbe sous les bras. Elle en a, c’est tout.

Ici, on dédramatise. On ne tergiverse pas sur la virilité du poil et la féminité du corps glabre. Ça fait du bien ! Ici, il s’agit simplement d’un petit garçon qui admire sa tata et on le comprend ! Ça bouge dans la littérature jeunesse et on ne peut que s’en réjouir (et lâcher un petit prout, parce que se retenir, ça fait mal aussi mal au bide que le sexisme).

Text: 

Des terres polluées pour des centaines d’années, des centaines de nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année et au total, 800 000 personnes contaminées. Pourquoi ? Pour éradiquer le charançon du bananier ? Tout simplement ? Ou d’autres raisons ont-elles motivé les puissants et décideurs de la chaine économique de la banane pour utiliser le chlordécone aux Antilles françaises ?

L’autrice Jessica Oublié, installée en Guadeloupe depuis février 2018, a enquêté sur l’immense scandale du chlordécone, pesticide utilisé aux Antilles en 1973 contre l’insecte ravageur des bananeraies et qui pourtant est reconnu depuis 20 ans comme un produit toxique, affectant le système nerveux et les capacités de reproduction.

En 1979, l’effet cancérogène est avéré mais il faut attendre plus de 10 ans pour que la France l’interdise, permettant tout de même aux planteurs de banane d’écouler leurs stocks jusqu’en 1993. Et maintenant ? On camoufle, on dissimule, on étouffe l’affaire, en perdant des dizaines d’années d’archives sur le sujet, on contourne le problème.

Dans la BD Tropiques Toxiques, Jessica Oublié décrypte minutieusement ce qui compose le plus grand scandale français de ce dernier siècle, liant intérêts économiques, pollution de l’environnement et sacrifice de toute une population. Pas n’importe laquelle. Une population colonisée, exploitée et désormais empoisonnée. Silence. Effroi et colère. 

Posts section: 
Title: 
Les princesses pètent et les tatas ont de la barbe sous les bras !
Title: 
Vous reprendrez bien un peu de chlordécone ?!
Summary: 
Ici, on dédramatise. On ne tergiverse pas sur la virilité du poil et la féminité du corps glabre. Ça fait du bien ! Ici, il s’agit simplement d’un petit garçon qui admire sa tata et on le comprend !
Summary: 
Dans la BD Tropiques Toxiques, Jessica Oublié décrypte minutieusement ce qui compose le plus grand scandale français de ce dernier siècle, liant intérêts économiques, pollution de l’environnement et sacrifice de toute une population.

Octobre/Novembre 2020

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Faire la paix avec son intestin grêle, se dépigmenter le sillon inter-fessier en trois étapes, faire toute sa déco à partir des déchets organiques vomis par les lombrics… 

Il existe des livres de coaching sur à peu près tous les sujets (on avoue, on n’a pas vérifié) mais nous n’en avions jamais lu un aussi empouvoirant et déculpabilisant que le Manuel d’activisme féministe, écrit par Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles, fondatrices de Clit Révolution.

Les deux militantes, rencontrées en 2012 au sein des Femen, y apportent leurs réflexions, leurs cheminements personnels, leurs expériences et les croisent avec les conseils de plusieurs activistes telles que Shanley Clemot Maclaren pour bloquer un lycée, Noé pour occuper un lieu, Clémentine Labrosse pour créer un hoax, Irene pour mener une action en solo, Inna Shevchenko pour organiser une action Femen…

Sans oublier toute l’information documentée sur des mouvements et figures emblématiques de féminismes, comme les Suffragettes, le MLF, les Riot Grrrls, Olympes de Gouges, les Guerrilla Girls, Marguerite Stern et bien d’autres. De l’invasion sur les réseaux sociaux à la réappropriation de l’espace public, en passant par la connaissance de nos corps et la prise de parole, Clit Révolution nous montre que les femmes sont tout aussi multiples que les moyens d’agir.

Que l’on ait des envies de collages, de messages sur nos seins, d’occupation d’une université ou juste envie de découvrir, ce bouquin est à lire et à partager. Et c’est trop bien ! 

Publié aux éditions des femmes - Antoinette Fouque

Text: 

Les féministes sont rabat-joie et cassent l’ambiance en soirée. Ça, c’est la version Valeurs actuelles. La version La Dépêche, c’est une question : « Les féministes vont-elles trop loin ? ».

Apparemment, les dites féministes se radicalisent au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes. Tout ça parce qu’elles traitent Darmanin de violeur sans utiliser le conditionnel ? À côté des féminicides, des agressions sexuelles, des viols, c’est vrai que c’est un brin extrémiste…!

Heureusement, L’Obs est là nous expliquer - dans un édito titré « Ce désastre radical qui jette le discrédit sur le féminisme » - que c’est OK de dénoncer les violences sexistes et sexuelles mais qu’il ne faut pas « assimiler tous les hommes à des prédateurs. » ! C’est donc bien l’heure des ouin-ouins masculins !!!

Que faut-il faire alors, Messieurs ? Tendre l’autre joue ? Mettre nos tabliers par dessus nos jolies petites robes qui dévoilent nos jolies petites gambettes bien épilées et enfourner le joli petit rôti pour faire plaisir à la virilité toxique de ces Messieurs blancs cisgenres hétéros valides qui se croient au dessus du lot ?

Aux Messieurs les journalistes et éditorialistes qui préfèrent vendre des torchons plutôt que de réfléchir avant d’écrire, pas de bisous, check du coude dans vos dents, check du coude dans vos bides et évidemment check du coude dans vos couilles. Ohlala, on se radicalise… et on aime ça !

Posts section: 
Title: 
Révoltons-nous, révolutionnons-nous et agissons !
Title: 
Conneries à la Une, ça continue...
Summary: 
Nous n’avions jamais lu un aussi empouvoirant et déculpabilisant que le "Manuel d’activisme féministe", écrit par Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles, fondatrices de Clit Révolution.
Summary: 
Les féministes sont rabat-joie et cassent l’ambiance en soirée. Ça, c’est la version Valeurs actuelles. La version La Dépêche, c’est une question : « Les féministes vont-elles trop loin ? ».

Juillet/Août 2020

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Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

« Il se nouait donc ce jour-là, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, autant de secrets que d’aveux ». Ce jour-là, c’est le 20 août 2009 et déboulent alors Bruno Le Maire, François Fillon, Roselyne Bachelot et Chantal Jouanno.

Quelques semaines auparavant, on a retrouvé sur la plage un cheval mort et un cavalier cyanosé. Pierre Philippe, le médecin urgentiste en charge du patient, fait le lien avec plusieurs affaires précédentes, d’animaux décédés au milieu des algues vertes. Inès Léraud est journaliste.

Face au silence et au malaise autour des victimes des marées vertes, elle va enquêter sur un sujet de santé publique mais aussi d’enjeux de pouvoir. De cette investigation, elle en a fait une BD parue en 2019 dans La revue dessinée (illustrée par Pierre Van Hove), intitulée Algues vertes, l’histoire interdite.

Elle retrace l’histoire de l’agriculture bretonne depuis les années 60, le remembrement des parcelles agricoles, l’extension illégale de l’élevage hors sol, jusqu’au lien évident entre les nitrates issus de l’agriculture infiltrés dans les sols et les eaux et la prolifération des algues vertes sur les plages bretonnes.

Mais du côté des politiques et des lobbys agroalimentaires (gros, puissants et nombreux sur le territoire), le déni se mesure aux sommes astronomiques dont ils se gavent. Aujourd’hui, la journaliste est attaquée, menacée et censurée pour avoir réalisé avec professionnalisme son travail. Bravo pour cette enquête et soutien à Inès Léraud. Liberté d’informer.

Text: 

Y en a tellement ras-le-cul en ce moment que la culotte déborde. En gros, c’est la merde, la vraie. Celle qui se répand un peu partout, celle dont on ne voit plus le bout.

On s’insurge des propos de Camelia Jordana qui ose sur France 2 "lancer un appel à la haine envers les flics". On défend l’idée qu’Adama Traoré ne mérite pas la Justice car il était un délinquant, tout comme George Floyd était un pédophile.

On nuance la parole de tous ces extrémistes noir-e-s qui brandissent leur slogan communautariste « Black lives matter » (certain-e-s ont même le culot de rajouter « Black trans lives matter », quel dédain envers les blanc-he-s cisgenres largement invisibilisé-e-s dans toutes les sphères de la société), on rétorque : « All lives matter ».

On redoute l’effondrement de la République, craignant que toutes les statues des mecs colonialistes et esclavagistes ne soient déboulonnées…

En parallèle, on organise des débats télévisés sur le féminisme au temps du coronavirus avec quatre gugusses blancs (majoritairement racistes et sexistes parce que ça au moins ça fait avancer le schmilblick, contrairement à ces militantes féministes poilues et mal baisées) et on fait passer des décrets qui protègent encore moins la victime de violences conjugales et encore plus l’agresseur.

Woh. Stop. On a un sérieux problème. D’analyse, de recul et de remise en question. Parce qu’on peut se dire que ce n’est pas l’opinion majoritaire, que c’est le jeu de la presse et des réseaux sociaux, que ce n’est pas représentatif. Et pourtant… Qui cherche réellement à comprendre le fond de ces colères qui enfin s’expriment dans l’espace public ? Pas la majorité, malheureusement.

Posts section: 
Title: 
Liberté d'informer, soutien à Inès Léraud
Title: 
La fête à la saucisse et à l'andouille
Summary: 
Aujourd’hui, la journaliste est attaquée, menacée et censurée pour avoir réalisé avec professionnalisme son travail, retranscrit dans la BD "Algues vertes, l'histoire interdite". Bravo pour cette enquête et soutien à Inès Léraud. Liberté d’informer.
Summary: 
Y en a tellement ras-le-cul en ce moment que la culotte déborde. En gros, c’est la merde, la vraie. Celle qui se répand un peu partout, celle dont on ne voit plus le bout.

Mars 2020

Writers: 
Marine Combe
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Text: 

Qu’est-ce qu’il est bon d’avoir la nouvelle BD de Mirion Malle entre les mains et de former une bulle autour de soi pour profiter de la lecture de C’est comme ça que je disparais, publié en janvier dernier aux éditions La ville brûle. L’autrice et dessinatrice partage ici un sujet peu traité ou mal traité, celui de la dépression.

Cette femme qui sur la couverture du bouquin n’a pas de jambes et de visage, c’est Clara, attachée de presse à mi-temps, installée à Montréal. Petit à petit s’installent l’ennui et la fatigue, surviennent les pleurs incontrôlés et incontrôlables et se creuse un fossé entre elle et ses amies. L’incompréhension, l’inquiétude, la pression de l’entourage pèsent sur ses épaules alors qu’elle-même ne parvient pas à identifier et à comprendre ce qui l’entraine chaque jour un peu plus vers ce flottement léthargique.

Ce que nous montre Mirion Malle, c’est la complexité et les paradoxes de chaque état émotionnel traversé par son héroïne. C’est très puissant ce mélange opéré par l’artiste féministe qui n’émet pas de jugement sur ses personnages et transmet des messages hyper importants, avec douceur et force.

Elle n’hésite pas à zoomer, à envahir l’espace de la page et à nous montrer le quotidien ordinaire d’une jeune femme en proie à la souffrance et au désespoir de perdre le goût d’exister, oscillant entre trop plein et vide, sans parvenir à échanger véritablement avec ses proches, tant elle devient à leurs yeux une personne réduite à un statut qu’ils/elles ne saisissent pas. Bouleversant, captivant, salvateur !

Text: 

« Je ne peux pas m’empêcher, c’est plus fort que moi, de compter le nombre de noir-e-s dans la salle. » Le 28 février dernier, le discours de l’actrice Aïssa Maïga aux Césars instaure le malaise dans la salle Pleyel.

« Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas vraiment le droit de compter mais j’ai fait les comptes et on est à peu près 12. C’est un peu le chiffre magique ce soir, je vais pas revenir dessus, tout le monde a compris. » Ah, la salle se détend un peu, osant même quelques rires. Oui, la référence à Polanski, ça amuse toujours (tant qu’on a espoir qu’il ne sera pas primé).

La comédienne, qui en 2018 avait initié l’essai collectif Noire n’est pas mon métier, poursuit : « On refuse d’être les bons noirs, les bons asiatiques, les bons arabes ». White washing, blackface, rôles de dealer, de femmes de ménage, de terroristes, de filles hypersexualisées, les acteur-ice-s noir-e-s sont cantonné-e-s à des rôles stéréotypés et réducteurs. Aïssa Maïga parle d’inclusion et de la responsabilité des blanc-he-s à engendrer de l’inclusion.

« Faisons une maison au lieu d’une vitrine. Une maison qui soit fière d’inclure toutes les différences. Fière pour que les jeunes qui nous regardent soient eux-mêmes fiers de la recevoir en héritage. », conclut-elle. Dans la salle, silence et embarras. Pas de soutien, pas de solidarité. C’est incroyable ce que nous, les personnes blanches qui aimons user et abuser des termes « diversité », « mixité », « vivre ensemble », etc., on est coincées du cul et bornées dans notre connerie de mauvaise foi et d’ignorance. La honte. 

 

 

Posts section: 
Title: 
Pah ! Mirion Malle crève le silence autour de la dépression !
Title: 
La honte, le silence dans la salle
Summary: 
Qu’est-ce qu’il est bon d’avoir la nouvelle BD de Mirion Malle entre les mains et de former une bulle autour de soi pour profiter de la lecture de "C’est comme ça que je disparais", publié en janvier dernier aux éditions La ville brûle.
Summary: 
C’est incroyable ce que nous, les personnes blanches qui aimons user et abuser des termes « diversité », « mixité », « vivre ensemble », etc., on est coincées du cul et bornées dans notre connerie de mauvaise foi et d’ignorance. La honte.

Novembre 2019

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

« Et tu vas changer de sexe ? », « Mais du coup, comment tu vas faire pour avoir une vie INTIME avec quiconque dans ta vie ? », « Désolé, je fais de mon mieux, comprends moi c’est difficile ». Voilà les questions et réponses d’une mère à qui son fils vient de dire qu’il est un homme trans.

Cette situation, Laurier The Fox, auteur et dessinateur militant trans, la croque en BD dans son projet ReconnaiTransqui, à partir de témoignages anonymes, participe à la reconnaissance de la transphobie ainsi qu’à la reconnaissance de la vie des personnes trans. Du 25 novembre au 4 décembre, Iskis – centre LGBTI+ de Rennes prêtait une série de planches à la galerie du 4Bis, à l’occasion du TDoR (Transgender Day of Remembrance).

Une belle opportunité de découvrir le talent de Laurier The Fox et de comprendre à quel point la transphobie se niche, au quotidien, dans des remarques et réactions que les personnes cisgenres vont considérer comme « banales », « maladroites » ou de la « curiosité ».

Comme le montre la planche « L’entretien » avec la remarque de l’employeur : « Attends mais t’es pas UNE trans toi ? Non parce que sinon ça serait super bien fait ! HA HA », ou la planche « À la gueule » dans laquelle le vendeur d’un magasin indique « NON c’est la cabine « homme » ici » et insiste ensuite « De toute évidence vous n’êtes pas un homme, ces cabines ne sont pas faites pour vous. Allez dans celles qui vous sont destinées : les femmes MA-DE-MOI-SELLE », ces éléments n’ont rien de « banals », ils sont humiliants, potentiellement traumatisants, voire dangereux pour la personne concernée.

Pour en savoir davantage sur le projet ReconnaiTrans, c’ets simple : laurierthefox.tumblr.com

Text: 

Toujours le même foutu schéma qui se reproduit. De plus en plus, on aborde les diverses problématiques qui jalonnent la thématique Droits des femmes et on apporte des données chiffrées et des témoignages. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord : les inégalités entre femmes et hommes existent et la violence, ohlala, c’est dramatique.

Mais quand il s’agit de mettre ça en pratique, patatra, les idéaux s’effondrent. À la manière du glyphosate, les artistes bénéficient d’une sorte d’aura protectrice appelée la mauvaise foi (ou pouvoir…). Ici, elle veut que l’on sépare l’homme de l’artiste. Par confort. Pour pouvoir aller voir tranquillement Bertrand Cantat en concert ou le dernier film de Roman Polanski au cinéma…

On continue de cautionner les œuvres et, par conséquent les actes, de mecs accusés d’agressions physiques, sexuelles, de viols, de pédophilie, de meurtres. Pourquoi ? Ah oui : parce qu’il faut respecter la présomption d’innocence. Et parce qu’il faut ouvrir le débat, comme le signale Arthur Nauzyciel, directeur du TNB dans son communiqué expliquant pourquoi il maintient la projection de J’accuse.

C’est à gerber. Ces mecs-là, on les écoute. Les femmes, celles qui dénoncent leurs agresseurs et celles qui dénoncent le système patriarcal et le dysfonctionnement de la société, des forces de l’ordre et de la Justice, elles, sont condamnées au rang d’hystériques, de fauteuses de troubles, de féminazies, de femmes vénales et vengeresses…

Heureusement qu’elles sont là. Heureusement qu’elles protestent devant le TNB et le cinéma Gaumont à Rennes. Heureusement qu’elles écrivent des lettres ouvertes à Arthur Nauzyciel. Heureusement. Parce que ce sont elles qui amènent le débat. Elles n'en sont pas les censeuses. Bien au contraire.

Posts section: 
Title: 
Reconnaitre la transphobie et la vie des personnes trans
Title: 
Pas de honte du côté de la culture patriarcale
Summary: 
Une belle opportunité de découvrir le talent de Laurier The Fox et de comprendre à quel point la transphobie se niche, au quotidien, dans des remarques et réactions que les personnes cisgenres vont considérer comme « banales », « maladroites » ou de la « curiosité ».
Summary: 
Faut-il séparer l'homme de l'artiste ? Faut-il se priver d'oeuvres réalisées par des mecs accusés de viols et/ou d'agressions sexuelles ? Le débat est ouvert... Vraiment ?

Octobre 2019

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Une pub montre la réalité, et hop, tout le monde voit rouge ! Intitulée « Viva la vulva », la nouvelle campagne de la marque Nana a enfin éjecté le fameux liquide bleu utilisé dans les spots pour protections périodiques. Là, dans la serviette, c’est une tache rouge que l’on voit.

Pourquoi ? Parce que c’est la couleur de nos règles. Même après avoir arpenté nos parois vaginales, oui oui ! Et la publicité dévoile tout un tas de vulves, dessinées, peintes, schématisées, tricotées ou encore représentées sous la forme d’une huitre ou de différents fruits, etc. Les textures sont différentes, les couleurs, les tailles et les formes aussi.

Réduit à 30 secondes pour la télé, le clip dure 3 minutes et fait du bien. Bien que des milliers de personnes en France s’insurgent de la diffusion de ce spot, il est important de lutter contre le tabou des règles et l’absence d’information en terme d’anatomie. Connaître son corps, son sexe, être libre de le découvrir, de l’explorer, de l’expérimenter, est primordial dans la construction des femmes et des hommes.

Pour ne pas complexer, gagner en confiance et en autonomie, accéder à nos désirs et à notre plaisir, se respecter et respecter les autres. Oui, on sait bien que la marque profite des féminismes pour se payer un bel éclairage médiatique… Mais finalement si elle profite à des milliers de filles et de femmes qui n’ont jamais eu l’occasion de voir des représentations de vulves, c’est peut-être pas un mal non ?

En attendant, n’en restons pas là, rdv le 24 octobre à 20h30 au Papier Timbré pour assister à Conférence sur ma pichoca, de l’artiste-chercheuse Lis Peronti. Promis, c’est génial et libérateur ! 

Text: 

Récemment, sur la page Facebook d’HF Bretagne, on lisait ceci : « On vous le dit depuis longtemps, il se passe des choses extrêmement graves et sordides dans les coulisses des théâtres, dans les formations et ce depuis des années. Voici un cas typique. Bien loin d’être isolé. »

Ce cas, c’est celui du metteur en scène Guillaume Dujardin jugé en mars 2020 pour avoir abuser de sa fonction et de son autorité pour que les comédiennes jouent nues, se masturbent devant lui, simulent des orgasmes, des rapports sexuels et tout un tas d’autres atrocités citées dans l’article de L’est Républicain, partagé par HF Bretagne le 14 octobre.

Quatre jours plus tôt, la structure relayait un article de Mediapartintitulé sur l’acteur Thierry Samitier, accusé par deux comédiennes, avec qui il partageait l’affiche de la pièce Boeing Boeing,de propos et de gestes déplacés.

HF Bretagne signale : « C’est agaçant de constater que, contrairement au secteur des musiques actuelles, le reste du spectacle vivant ne bouge pas ! Pourtant sexisme, viols et agressions y sont largement répandus. Et tus ! Cette fois, appuyées par un homme qui a gagné une coupe du monde de football(Franck Leboeuf, également dans la pièce, soutient les deux comédiennes, ndlr), ce sera peut-être différent ? On va finir par proposer un partenariat à la FIFA World Cup, ça sera peut-être plus efficace ! »

Oui, c’est agaçant et même super énervant de ne pas être entendues, de dénoncer le système sexiste sans être prises au sérieux. Alors, un conseil (pour commencer), lisez l’article « Stop aux agissements sexistes » sur le site d’HF Bretagne, et ouvrez les yeux, et les oreilles, surtout…

Posts section: 
Title: 
LES RÈGLES EN ROUGE ? BAH OUI, IL ÉTAIT TEMPS !
Title: 
Agissements sexistes au théâtre, HF Bretagne sonne (encore et encore) l’alarme
Summary: 
Rouge, c’est la couleur de nos règles. Même après avoir arpenté nos parois vaginales, oui oui ! La publicité Nana le dévoile enfin, ainsi que tout un tas de vulves, dessinées, peintes, schématisées, tricotées ou encore représentées sous la forme d’une huitre ou de différents fruits, etc.
Summary: 
C'est agaçant et même super énervant de ne pas être entendues, de dénoncer le système sexiste sans être prises au sérieux. Alors, un conseil (pour commencer), lisez l’article « Stop aux agissements sexistes » sur le site d’HF Bretagne, et ouvrez les yeux, et les oreilles, surtout…

Eté 2019

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

C’est un hommage qu’on a envie de rendre à Anaïs Bourdet. Après avoir fondé et porté pendant 7 ans la charge de Paye Ta Shnek, sa créatrice a annoncé le 23 juin 2019 que le formulaire permettant d’ajouter des témoignages au Tumblr serait désormais désactivé. Épuisée et terrorisée, dit-elle, elle explique, dans un message publié sur son compte Facebook :

« Ça n’a, aujourd’hui, plus autant de sens : après balance ton port, metoo, et toutes les prises de parole, il faut passer à l’étape suivante. Témoigner ne suffit plus : rien n’a changé, les hommes sont toujours aussi violents. Oui, les hommes. J’ai bien dit les hommes. Toujours trop nombreux à nous traumatiser, toujours pas assez nombreux à nous aider pour que ça pèse dans la balance. »

Son texte est extrêmement émouvant et puissant. Parce que la violence envers les femmes est trop grande. Parce que la violence envers les femmes est omniprésente. Elle tire sa révérence, selon ses dires. Mais Anaïs Bourdet laisse en ligne tous les récits reçus et retranscris pendant ces 7 années d’écoute, de partage et de bienveillance. « Histoire qu’on n’ait pas fait ça pour rien. », précise-t-elle.

Si Paye Ta Shnek n’a pas réduit les violences patriarcales, elle a permis de libérer la parole et faire comprendre à de très nombreuses personnes qu’elles n’étaient pas responsables des insultes et agressions subies dans l’espace public (et privé aussi d’ailleurs). On salue son initiative, sa persévérance, son courage et sa force, on la soutient et on lui souhaite une bonne continuation, entourée de sororité. 

Text: 

La société marche sur la tête. Nouvelle preuve en est avec ce que Le parisien catégorise de « faits divers » : le refus des forces de l’ordre de prendre la plainte d’une femme agressée par un homme, rencontré sur Tinder. Elle refuse ses avances, il la frappe à plusieurs reprises. Elle appelle la police, elle se retrouve en garde à vue. Pour alcoolémie, pour hystérie, pour outrage et rébellion.

Ras-le-cul ! Quand va-t-on cesser de remettre en cause la parole des femmes ? Et de transformer la victime en coupable ? Qu’elle ait bu ou non, se faire claquer une porte plusieurs fois sur le corps avant d’être saisie à la gorge parce qu’elle a dit non à une personne chez qui elle est allée de son plein gré après avoir discuté avec sur un site de rencontre est intolérable et doit être puni par la loi.

Pourtant, son cas n’est pas un cas isolé. Nombreuses sont les femmes à subir un traitement humiliant similaire. Si elle a pu depuis porté plainte contre son agresseur (et également auprès de l’IGPN pour violences policières), c’est parce qu’elle a rendu son histoire publique sur les réseaux sociaux.

Il faut indigner l’opinion publique pour que les forces de l’ordre acceptent de faire leur travail. Il faut faire des appels à témoins pour qu’une femme ose aller porter plainte après avoir été droguée et après avoir subi un viol lors de la dernière édition du Hellfest, fin juin 2019. Il faut tous les jours sur Facebook inscrire le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex conjoint depuis janvier pour susciter un léger sursaut… On en est là et ça ne choque personne.

Posts section: 
Title: 
Clap de fin pour Paye Ta Shnek, bravo à Anaïs Bourdet
Title: 
Violences continues et impunies
Summary: 
Paye Ta Shnek a permis de libérer la parole et faire comprendre à de très nombreuses personnes qu’elles n’étaient pas responsables des insultes et agressions subies dans l’espace public.
Summary: 
Ras-le-cul ! Quand va-t-on cesser de remettre en cause la parole des femmes ? Et de transformer la victime en coupable ?

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