Célian Ramis

Marrainage : Des femmes de Rennes et d'ailleurs

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Maison Internationale de Rennes
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La MIR regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains.
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La maison internationale de Rennes (MIR) association de loi 1901 regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains. Dans ce dernier secteur, elle mène un projet « migrations » dont l’une des facettes est le projet marrainage. Présentation.

Financé  actuellement par la délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité et par le fond social européen, le marrainage met en lien des femmes avec des migrantes en recherche d’un accompagnement dans leur projet professionnel, politique ou associatif. « Il s’agit d’un projet régional qui leur permet d’exercer leur citoyenneté et de s’investir dans l’espace public », explique Ghania Boucekkine, la vice présidente de l’association, déléguée aux droits humains.

Débuté en 2006, le projet est à l’origine créé à la demande de jeunes étudiantes étrangères bloquées dans leurs projets qu’elles souhaitaient mener en France ou dans d’autres pays. À l’époque, la MIR travaillait sur la relation « femmes et pouvoir » explique la vice présidente. Pour répondre à leurs attentes, la MIR a décidé de former des duos avec d’un côté, des marraines qui orientent, conseillent, ouvrent leur réseau et partagent leur expérience et de l’autre des femmes d’origine étrangère qui ont besoin d’être appuyées, de reprendre confiance en elles, de sortir de leur isolement et de construire leur avenir.

Actuellement, 33 binômes existent en Bretagne, dont 24 en Ille-et-Vilaine. Mariko et Gaudence en font partie. Depuis fin septembre, Mariko, professeur de physique à l’université de Rennes 1, aide Gaudence, 26 ans, originaire du Rwanda, dans sa recherche d’emploi en tant qu’ingénieur chimiste.

Elle lui apporte son regard de scientifique, lui ouvre ses réseaux, l’épaule dans l’écriture de son curriculum vitae, dans ses lettres de motivation et lui fait découvrir les sites d’offres d’emploi spécialisés. Un vrai soutien pour la jeune femme. « Elle était très timide et son CV était très scolaire », confie la professeur. Ce qui n’est aujourd’hui plus le cas… « On acquiert une confiance en soi grâce à un CV qualitatif », précise Mariko.

Fort de son succès, le projet marrainage s’exporte : en Ile de France, à Poitiers (où des fonds viennent d’être mis en place) et dans le Morbihan. Dans ce dernier département, ce sont des femmes qui veulent s’installer en tant qu’agricultrices, qui sont aidées. Une version du marrainage de la MIR qui en dit long sur les possibilités d’avenir de ce projet.

Célian Ramis

Kaniwa tisse entre Rennes et le Mexique

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Rennes
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Deux étudiantes rennaises ont monté un projet qui créé un pont de laine entre la capitale bretonne et le Mexique. Il s’agit de faire connaître des tisseuses mexicaines qui s’usent les mains sur des écharpes de laine dans un petit village de la région de Xalapa.
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Deux étudiantes rennaises ont monté un projet qui créé un pont de laine entre la capitale bretonne et le Mexique. Il s’agit de faire connaître des tisseuses mexicaines qui s’usent les mains sur des écharpes de laine dans un petit village de la région de Xalapa.

Alors qu’elles ne sont plus que quatre, âgées entre 75 et 85 ans, une étudiante en art est venue les déloger de leur atelier afin de proposer à des artistes mexicains, puis français de s’approprier les écharpes pour en faire des œuvres d’art.

À l’origine du projet il y a Chloé Aublet, étudiante en master d’art plastique, et très intéressée par le textile et la mode. Lors d’un voyage au Mexique, elle tombe un peu par hasard sur ces quatre tisseuses indigènes qui continuent de tisser selon une technique traditionnelle.

Très vite elle y retourne, une fois, deux fois… et c’est l’engrenage. Révoltée à l’idée que leur travail soit perdu puisque personne ne prend la suite et qu’elles sont déjà âgées, elle contacte des artistes mexicains. Elle leur propose de s’exprimer sur ces grandes écharpes de laine blanche qui offrent une surface de travail originale. « L’idée c’était aussi de mêler l’artisanat et le côté artistique », confie-t-elle. Ce sera le point de départ du projet. « Il y a un volet social important aussi, pour ces veuves, une écharpe que j’achète à 35 euros c’est un mois de salaire, elles n’ont rien d’autre… ». Huit écharpes forment une première collection réalisée par différents artistes mexicains. Elles ont déjà été exposées au Mexique et dans la galerie que Rennes 2 met à la disposition de certains étudiants.

Revenue à Rennes avec dans ses valises de nombreuses écharpes, Chloé veut poursuivre le projet. Grâce à ces réseaux dans le monde artistique, elle ne tarde pas à avoir de nouveaux artistes intéressés par l’idée de s’approprier une écharpe de laine venue de contrées lointaines. Cependant son projet manque d’un cadre plus administratif et institutionnel.

C’est sa rencontre avec Marie Zanoune, étudiante en communication, qui va permettre au projet de se doter d’un véritable cadre. Cela devient une association: Kaniwa, qui signifie « en tout lieu » en totanak, la langue locale. Elles obtiennent quelques subventions, et continuent les projets: après la diffusion d’un documentaire sur la fabrication des châles au bar le Papier Timbré; elles envisagent une exposition avec l’association Riposte au début de l’année 2014.

Le documentaire, réalisée par Chloé Aublet et un étudiant en cinéma mexicain, présente les tisseuses, quatre mamies, qui racontent leurs vies avec humour, dans le grand atelier vide qui leur sert de lieu de travail. On les voit tisser, se chamailler sur la technique de la teinture, mais aussi raconter la dureté des conditions de vie dans cette campagne isolée du Mexique.

Il sera possible de revoir ce film lors d’une autre exposition à Bayeux au printemps prochain. De nombreuses propositions viennent peu à peu se greffer sur leur projet: une scénographe, une graphiste, une menuisière… « C’est cela aussi que l’on cherche : englober tous les secteurs et impliquer le plus de personnes possibles » déclare Chloé Aublet. Elles considèrent Rennes « comme un laboratoire. Si ça marche on s’exportera ailleurs. ». Cela  promet de nouveaux voyages pour ces morceaux de laine qui ont déjà traversé l’Atlantique.