Octobre 2017

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
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On retrouve sur la couverture la photo, prise en 1957 à Rennes, des deux femmes qui avaient déjà incarné les Elles qui disent, publié en mars 2016. Marie-France et Marie-Ange Jouan. La mère et la grand-mère d’Anne Lecourt, passeuse d’histoires de vie qui revient en septembre 2017 avec un nouvel ouvrage, intitulé cette fois Les Discrètes paroles de Bretonnes….

On y retrouve Clémentine, Madeleine, Marie, Monique, Marcelle, Yvette ou encore Elisa, du pays de Montfort. Et on y découvre Anne, Paule, Agnès, Roberte, Janet et d’autres, qui comme les premières, témoignent de la vie qu’elles ont vécu, principalement dans les campagnes bretonnes, de 1930 à aujourd’hui.

L’auteure, de sa plume respectueuse, continue là le travail amorcé l’an passé, un travail de mémoire, de transmission, qui aborde au travers de portraits fins et bienveillants la condition des femmes de cette époque. Et ça fait du bien d’entreprendre cette lecture aussi émouvante qu’apaisante.

Parce qu’en filigrane de ces histoires, on peut se laisser rêver à la vie de nos grands-mères qui, par pudeur tout comme les Discrètes, n’ont pas livré à la postérité leurs vécus intérieurs. C’est comme renouer avec le passé ! Une manière de saluer les générations précédentes et de ne pas oublier le combat qu’elles ont souvent menées, sans le réaliser.

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Elles étaient 122 en 2015 (lire notre Décryptage YEGG#63 – Décembre 2016). Elles sont une de plus, en 2016. Elles, ce sont les femmes mortes sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Pourquoi ? Parce que ces derniers, à 49%, refusent la séparation.

C’est ce que révèle début septembre le rapport de la délégation aux victimes – structure commune à la police et à la gendarmerie nationales qui recense, depuis 11 ans, pour le ministère de l’Intérieur, les morts violentes survenues au sein du couple – qui sépare distinctement les 109 femmes victimes « au sein de couples officiels (conjoint, concubin, pacsé ou ex…) » et les 14 femmes victimes « au sein de couples non officiels (petit ami, amant, relation périodique ou ex…) ».

Déjà, la catégorisation pose problème. Surtout quand celle-ci entraine la hiérarchisation des informations. Parce que l’étude, dès le début, n’affiche que le premier chiffre. Il faut attendre la page suivant la conclusion, pour trouver le tableau récapitulatif global de l’année 2016 : on y découvre alors qu’elles sont en réalité 123, et non 109, à être décédées de violences conjugales.

Ce chiffre est important. Trop important. Il signale que tous les 3 jours, une femme en France, meurt des coups de son mec ou de son ex (peu importe qu’il s’agisse de son mari ou de plan cul). Il serait temps d’arrêter de minimiser ou de banaliser ces actes barbares, qui ne sont ni des crimes passionnels, ni des incidents, mais des féminicides.

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Title: 
Ne pas oublier les récits des Discrètes
Title: 
123 (et pas 109) femmes de trop !
Summary: 
L’auteure, de sa plume respectueuse, continue là le travail amorcé l’an passé, un travail de mémoire, de transmission, qui aborde au travers de portraits fins et bienveillants la condition des femmes de 1930 à aujourd'hui.
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Ces femmes, ce sont celles qui sont mortes en 2016 sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Pourquoi ? Parce que ces derniers, à 49%, refusent la séparation.

Juillet/Août 2016

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
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1 fille de 15 ans sur 4 ne sait pas qu’elle possède un clitoris. 1 collégienne sur 5 déclare avoir subi de la cyberviolence. 60% des lesbiennes déclarent avoir été victimes d’actes homophobes. Des affirmations effarantes ! Et révélatrices d’une société qui véhicule et perpétue des clichés de genre et qui diffuse et décomplexe le sexisme et l’homophobie dès le plus jeune âge. Révélatrices également d’un manque d’information et de sensibilisation aux sexualités.

Pourtant, la loi de 2001, relative à la contraception et l’interruption volontaire de grossesse, prévoit qu’une information régulière sur la sexualité soit dispensée tout au long de la scolarité, à raison de 3 séances annuelles par groupe d’âge homogène. Mais c’est encore trop faible et les volontés individuelles pour renforcer cet accompagnement ne sont que trop rares.

C’est ce que souligne à juste titre le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le rapport « Education à la sexualité : Répondre aux attentes des jeunes, construire une société d’égalité femmes-hommes », remis le 15 juin dernier à la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol.

Un rappel utile et essentiel qui vient souligner l’urgence à déconstruire les tabous liés aux sexualités à travers par exemple l’embauche de 22 délégué-e-s de l’EN chargés de piloter cette politique dans les écoles, collèges et lycées.

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Mi mai, la Ville de Rennes tentait de camoufler les tensions internes entre manifestant-e-s, municipalité et forces de l’ordre, entre manifestations contre la loi Travail, violences policières et évacuation de la salle de La Cité… Comment ? En lançant le #Rennesquonaime, qui sera très rapidement, et heureusement, détourné sur les réseaux sociaux.

Alors qu’une partie de la population exprime sa contestation (qui rappelons-le est un droit) et pour certain-e-s leur souffrance quotidienne et leur détresse face à une précarité ambiante et croissante, la réponse des forces de l’ordre est le matraquage des manifestant-e-s et celle de nos élu-e-s réside dans la création d’un hastag ? Écœurant.

Et la municipalité ne s’arrête pas là. Dans la matinée du 16 juin, en toute discrétion, employés de la Ville et agents de police se sont rendus aux prairies Saint-Martin pour détruire les installations – cabanes, pont en bois, toilettes sèches,…- fabriquées par les habitant-e-s du quartier et les enfants et y déloger les opposant-e-s au projet de parc urbain voté l’an dernier.

Vidéos à l’appui, publiées sur Youtube et sur la page Facebook du groupe Protégeons les prairies Saint-Martin, le collectif démontre, si l’on n’en doutait, une violence policière nauséabonde exercée envers des citoyen-ne-s rennais-es (présumés militant-e-s radicaux/cales d’extrême gauche), dans une zone laissée pour le moment à l’abandon. C’est ça, le Rennesquonaime ?

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Title: 
Briser le tabou par l'éducation aux sexualités
Title: 
#Rennesquonaime (ou pas !!!)
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Le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes rappelle à très juste titre l'importance de l'éducation aux sexualités pour combattre le sexisme et l'homophobie.
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Alors que les manifestant-e-s expriment leur contestation face à la loi Travail, que les forces de l'ordre bafouent la dignité humaine, la municipalité rennaise lance #Rennesquonaime. On croit rêver...

Les portes du néant - Samar Yazbek

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Un hommage à des résistant-e-s malgré eux/elles, qui vibre sous la plume fine, délicate et intelligente d’une femme admirable qui prend soin d’être claire et accessible.
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Le récit de Samar Yazbek est aussi brillant que terrifiant. La journaliste et romancière syrienne vit en exil à Paris depuis 2011. Avant cela, elle vivait seule avec sa fille et militait contre le régime de Bachar Al-Assad.

Une fois en France, elle ne peut rester à attendre la démolition de son pays d’origine et de la population, elle va retourner à trois reprises, clandestinement, en Syrie en se faufilant par la Turquie entre l’été 2012 et l’été 2013. L’ouvrage part de là.

L’auteure s’attache à raconter ce qu’elle voit, ce qu’elle sent, ce qu’elle entend, ce qu’elle ressent à travers le quotidien et les actions entreprises par celles et ceux qui tentent de survivre malgré les bombardements et les snipers qui leur prennent de sang froid leurs enfants. Elle nous nourrit d’une réalité jamais encore exprimée d’une manière aussi humaine, viscérale et sans concession.

Un hommage à des résistant-e-s malgré eux/elles, qui vibre sous la plume fine, délicate et intelligente d’une femme admirable qui prend soin d’être claire et accessible.

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