Appelez-moi Nathan - Catherine Castro & Quentin Zuttion

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Appelez-moi Nathan ne se contente pas de quelques banalités autour d'un sujet encore peu et mal connu mais élargit les esprits et les possibles, en brisant plusieurs tabous néfastes à la construction des individus en devenir, peu importe le sexe et le genre.
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L’adolescence frappe à sa porte. Les seins poussent, les menstruations tâchent sa culotte. Mais qu’est-ce que c’est ce bordel ?, s’interroge Lila. Si elle est une meuf, est-ce que ça veut dire qu’elle est lesbienne puisqu’il est en couple avec Faustine ? Non, lui répond-elle.

Parce qu’elle sait qu’en face d’elle, c’est un mec. Il est Nathan et entend bien se faire prénommer ainsi, même si ses parents ont bien du mal à comprendre et à accepter la transition de leur enfant. Inspirée d’un garçon transgenre qu’elle connaît, Catherine Castro, grande reporter, décide de transposer son histoire dans une bande-dessinée qui illustre une partie de ce que peuvent ressentir et vivre les personnes trans.

Dans la réflexion sur l’identité, dans la relation aux autres, à travers Nathan mais aussi à travers sa bande d’ami-e-s, ses parents, son frère et les moqueries des autres élèves, les insultes homophobes et les conversations autour du sexisme et de la sexualité.

Appelez-moi Nathan ne se contente pas de quelques banalités autour de ce sujet encore peu et mal connu mais élargit les esprits et les possibles, en brisant plusieurs tabous néfastes à la construction des individus en devenir, peu importe le sexe et le genre.

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Sorcières - Mona Chollet

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Mona Chollet, toujours aussi brillante dans sa manière de vulgariser, de dénoncer la norme sans juger celles qui s’y plaisent et de porter un message déculpabilisant à toutes les femmes sorcières que nous sommes en partie.
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« La sorcière, écrit Pam Grossman, est le « seul archétype féminin qui détient un pouvoir par elle-même. Elle ne se laisse pas définir par quelqu’un d’autre. Épouse, sœur, mère, vierge, putain : ces archétypes sont fondés sur les relations avec les autres. La sorcière, elle, est une femme qui tient debout toute seule. » Or le modèle promu à l’époque des chasses aux sorcières, imposé d’abord par la violence et plus – avec la constitution de l’idéal de la femme au foyer, au XIXe siècle – par un savant mélange de flatterie, de séduction et de menace, enchaine les femmes à leur rôle reproductif et délégitime leur participation au monde du travail. »

Journaliste et auteure, Mona Chollet est non seulement brillante dans sa réflexion qui explore une figure devenue monstrueuse à coups de propagande patriarcale, fixant un parallèle entre les sorcières alors chassées, torturées et brûlées et les célibataires, les femmes sans enfants et les femmes qui vieillissent, aujourd’hui encore incomprises, moquées et stigmatisées.

Mais elle est aussi brillante dans sa manière de vulgariser, de dénoncer la norme sans juger celles qui s’y plaisent et de porter un message déculpabilisant à toutes les femmes sorcières que nous sommes en partie. Absolument libérateur !

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Revivre - Ugo Bertotti

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L’auteur-dessinateur s’attache à raconter, au-delà des questions terriblement actuelles, l’humanisme et l’espoir dans l’horreur de chaque situation.
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Selma, réfugiée palestinienne, est infirmière en Syrie, pays qu’elle doit quitter à cause de la guerre en septembre 2013 avec son mari et ses deux fils. À bord d’un bateau transportant des migrant-e-s en Italie, elle subit un grave traumatisme à la tête qui la mène directement à l’hôpital, dès son arrivée à Syracuse.

Un traumatisme auquel elle ne survivra pas longtemps. Avec le soutien du docteur Hassan, néphrologue palestinien, sa famille accepte de faire don de ses organes, qui permettront à trois italien-ne-s de poursuivre leurs vies.

Pour créer sa bande-dessinée, Ugo Bertotti, à l’écriture et au dessin, a recueilli les témoignages des proches de Selma et des trois personnes qui ont grâce à elle survécu.

L’auteur-dessinateur s’attache à raconter, au-delà des questions terriblement actuelles, l’humanisme et l’espoir dans l’horreur de chaque situation. Avec beaucoup de finesse et de pudeur, l’histoire est sensible, émouvante et percutante, malgré la brutalité des faits. On revit.

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"Gros" n'est pas un gros mot - Daria Marx & Eva Perez-Bello

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Daria Marx et Eva Perez-Bello livrent une enquête alarmante, accompagnée de témoignages et de conseils (de phrases à arrêter de dire aux personnes grosses) qu’il est urgent de lire pour réfléchir.
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« Passer le cap de la nudité est trop souvent une épreuve. (…) C’est bien le regard de l’autre qui bloque la volonté de la personne grosse, ou la grossophobie intégrée à force de remarques ou d’humiliations. La grossophobie peut entrainer l’isolement social, l’isolement professionnel, l’isolement amoureux : peut-être est-ce la grossophobie qui rend les relations difficiles, plutôt que l’obésité ? », interrogent les deux fondatrices du collectif Gras Politique dans ce manifeste contre la grossophobie, sous-titré « Chroniques d’une discrimination ordinaire ».

Fières que le terme entre en 2019 dans le dictionnaire sous la définition « Attitude stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses et en surpoids », elles ne s’en contentent toutefois pas. Parce qu’il est indispensable de déconstruire les préjugés que la société impose sur les personnes grosses et leurs impacts et conséquences.

Dans la vie amoureuse, la vie sociale, la vie familiale, la vie professionnelle, dans le rapport à son propre corps, sa propre personne, à la santé, à la sexualité… La grossophobie fait des dégâts partout et tout le temps.

Heureusement, Daria Marx et Eva Perez-Bello livrent une enquête alarmante, accompagnée de témoignages et de conseils (de phrases à arrêter de dire aux personnes grosses) qu’il est urgent de lire pour réfléchir.

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Peyi an nou - Jessica Oublié & Marie-Ange Rousseau

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Péyi an nou nous rappelle à quel point nous sommes ignorant-e-s et manquons d’intérêt pour un passé pourtant essentiel à connaître pour comprendre et analyser notre société actuelle et déconstruire le racisme d’État.
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On triche. Un peu. Parce que Péyi an nou date de fin octobre 2017. Pour en parler, on se saisit alors de la remise du prix étudiant de la BD politique – France Culture, début avril, à Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau, grâce à qui ce roman graphique est une merveille.

Après une enquête de deux ans sur la migration antillaise des années 1960 à 1980, le duo retrace l’histoire de l’émigration de 160 000 personnes originaires de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion, organisée par le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer), créé par Michel Debré en 1963 pour relancer l’économie de la France métropolitaine, profitant du fort taux de chômage en Outre-mer.

L’autrice et la dessinatrice s’intéressent à la politique de l’agence mais aussi à son contexte, ses répercussions et son impact sur les populations concernées et les générations suivantes. L’assimilation culturelle, la faible formation dispensée, l’attribution de métiers genrés et mésestimés, le tabou… la bande-dessinée délivre une réalité que la France voudrait ignorer et dissimuler.

Péyi an nou nous rappelle à quel point nous sommes ignorant-e-s et manquons d’intérêt pour un passé pourtant essentiel à connaître pour comprendre et analyser notre société actuelle et déconstruire le racisme d’État. 

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Dryades - Tiffanie Vande Ghinste

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Elle remet à plat des siècles d’idées reçues, démontrant ainsi qu’il n’y a rien de maléfique chez ces êtres bienveillants. En pleine émancipation, les personnages se révèlent lumineux, sains et libres. Ça fait du bien !
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Dryades, c’est l’histoire d’une femme qui sort de l’ordinaire. Voire qui sort de la mythologie. Pour échapper à l’ogre qui la retient prisonnière, elle se réfugie chez une jeune femme exaspérée par son colocataire toujours en vadrouille. Toutes les deux, elles développent une relation magique.

En noir et blanc, la bande-dessinée s’empreint des couleurs de leurs imaginaires et de leur mysticité. Dans les rues de Bruxelles, verdissent les plantes mortes et naissent les animaux sauvages, sur les murs. Le duo vient en aide aux personnes démunies, pour les apaiser, les guérir.

Elles forment un tout, créent de la magie, de la poésie, du bien-être et évidemment ne plaisent pas à tout le monde. On crie à la sorcellerie, on pourchasse les sorcières. Tiffanie Vande Ghinste nous présente des guérisseuses, des amatrices de plantes, des curieuses de la nature humaine, des sorcières des temps modernes.

Celles qui reprennent le flambeau de celles que l’on brulait fût un temps. Avec un trait et un scénario que l’on pourrait penser naïfs, elle remet à plat des siècles d’idées reçues, démontrant ainsi qu’il n’y a rien de maléfique chez ces êtres bienveillants, qui agissent en toute conscience. En pleine émancipation, les personnages se révèlent lumineux, sains et libres. Ça fait du bien ! 

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Avril 2018

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
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C’est tout récent, ça vient de juste de sortir (mois de mars). Aux éditions La boite à bulles. Signée Anaële et Delphine Hermans, la bande-dessinée La Ballade des dangereuses – Journal d’une incarcération livre l’histoire vraie de Valérie Zézé. Le 20 janvier 2015, lorsque le jugement tombe, elle n’en est pas à son premier flagrant délit de vol, loin de là.

C’est la vingt-neuvième fois, la magistrate signe le mandat d’arrêt, direction la maison d’arrêt de Berkendael, en Belgique, qu’elle connaît bien pour y avoir été incarcérée à plusieurs reprises. Elle en connaît les codes, elles en connaît les rouages. Il lui a fallu affronter des « mastodontes », jouer les caïds, un rôle dans lequel elle se sent parfois enfermée, pour être désormais respectée par les autres détenues, qu’elle aide avec ferveur et compassion. 

Valérie Zézé nous emmène avec elle dans son quotidien, dans lequel « tu ne t’appartiens plus », dans lequel tu fais une croix sur ton intimité, mais aussi dans lequel tu es en manque de coke, dans lequel tu es en colère et dans lequel tu réfléchis à ta situation. C’est un point de vue, le sien, elle ne prétend pas parler pour les autres.

Elle ne nie pas la dureté du lieu et ses dysfonctionnements mais prend le parti de se sauver elle-même et de s’aider à s’en sortir. Par l’introspection, le soutien de son fils, la découverte de la religion musulmane, la protestation, l’entraide et l’envie de décrocher. Pour prendre un nouveau chemin. 

Text: 

Le 3 avril, Le Groupe F et Paye Ta Police ont lancé officiellement, via les réseaux sociaux et le site legroupef.fr, les résultats de leur enquête inédite, recueillant en 10 jours les témoignages de plus de 500 femmes victimes de violences sexuelles, bien ou mal prises en charge par la police ou les gendarmes.

C’est effarant (et malheureusement, pas surprenant) : 91% des témoignent relatent d’une mauvaise, voire catastrophique, prise en charge. Très souvent, les forces de l’ordre refusent ou découragent la personne concernée à pour porter plainte. Ou la forcent à insister. 60% des cas, dans l’enquête.

À partir des récits reçus, #PayeTaPlainte répertorie les éléments récurrents à la procédure : banalisation, culpabilisation des victimes, solidarité avec l’agresseur… Des faits d’un autre temps ? Bah non. La plupart des vécus datent des deux dernières années. Qu’attend-on pour réagir ? Pour prendre conscience que ces violences sont l’apanage d’un système patriarcal et raciste ? Pour former les forces de l’ordre à ce type de violences ? Qu’il y ait des victimes et des mortes ? Il y en a. Des milliers chaque année en France.

Le Groupe F et Paye Ta Police ont créé une carte de l’Hexagone, pointant toutes les villes d’où proviennent les témoignages. À Rennes, à l’hôtel de police, on en compte 7 entre 2011 et 2017 : moqueries, propos sexistes, culpabilisation de la victime, refus ou découragement de porter plainte, remise en question de la gravité des faits, solidarité avec la victime, maltraitance de la victime. Monde de merde ! 

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Title: 
Valérie Zézé, son quotidien en maison d'arrêt
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Mais que fait la police ? Beaucoup de mal, apparemment...
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Elle ne nie pas la dureté du lieu et ses dysfonctionnements mais prend le parti de se sauver elle-même et de s’aider à s’en sortir. Par l’introspection, le soutien, la découverte de la religion musulmane, la protestation et l’envie de décrocher.
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91% des témoignages relatent une mauvaise, voire catastrophique, prise en charge. Très souvent, les forces de l’ordre refusent ou découragent la personne concernée à pour porter plainte. Ou la forcent à insister.

Les aventures de Lucie Goodfellow - Anne-Laure Mahé & Pépée

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Anne-Laure Mahé, sophrologue, et Pépée, thérapeute en shiatsu et illustratrice, proposent une initiation à la sophrologie, à travers un « cas » romancé, dans lequel il est facile de se reconnaître, de s’identifier et de piocher pour aller de l’avant.
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Lucie Goodfellow a la trentaine. Elle a un boulot stable, dont elle se contente. Jusqu’à une certaine période durant laquelle elle éprouve une vraie envie de changements. Fâchée avec un corps qui lui a fait défaut quelques années auparavant, elle décide de se rendre chez une sophrologue, Mme Portejoie.

Elle découvre alors les bases de la sophrologie et ses bienfaits, résultats d’une philosophie de vie qui vient connecter le corps et l’esprit et les aspects positifs du quotidien. Pour affronter les journées et les nuits avec quiétude, grâce à une diversité d’outils mis à disposition.

Anne-Laure Mahé, sophrologue, et Pépée, thérapeute en shiatsu et illustratrice, proposent une initiation à la sophrologie, à travers un « cas » romancé, dans lequel il est facile de se reconnaître, de s’identifier et de piocher pour aller de l’avant.

Et pour parfaire l’ouvrage et la découverte un CD est offert, pour se donner la possibilité d’explorer notre corps et nos ressentis – quelques exercices peuvent être réalisés également entre certains chapitres – pour tendre vers le lâcher-prise, la bienveillance, la conscience de soi tout autant que la confiance en soi, le plaisir et le désir. Un programme bien alléchant, à chaque période de l’année et de la vie.

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Bleu Amer - Sophie Ladame & Sylvère Denné

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L’émotion est omniprésente, dans la beauté des dessins, réalisés en style croquis sur du papier kraft, dans la sensibilité des regards et dans la justesse du texte. Saisissant. Sublime. Spectaculaire.
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1944, île de Chausey. Les années, la routine, ont fini par éloigner Pierre et Suzanne. Lui, passe sa journée à pêcher des homards, avant de filer au bistrot du village. Elle, remplit ses tâches et met sa solitude au service de promenades à pied sur les bancs de sable.

Lorsqu’un parachutiste américain débarque accidentellement sur l’île, le couple décide de s’occuper de lui et de le cacher aux Allemands, ce qui déplait fortement à certains habitants.

Si Chausey est quelque peu « hors de la guerre », son arrivée va bouleverser le quotidien de chacun-e, révélant en eux/elle leur part d’humanité et la complexité qui en émane, loin d’une vision manichéenne.

L’émotion est omniprésente, dans la beauté des dessins, réalisés en style croquis sur du papier kraft, dans la sensibilité des regards et dans la justesse d’un texte qui sait parfaitement s’incruster dans les éléments visuels, sans jamais les écraser. Saisissant. Sublime. Spectaculaire. 

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Milagro Sala, l'étincelle d'un peuple - Olivia Dujovne Ortiz

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L'auteure dresse le portrait d’une femme généreuse, engagée, anticonformiste, butée, autoritaire et à la détermination admirable et inspirante, qui semble sans limite.
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Elle est ses yeux à l’étranger. Pour que la communauté internationale sache l’injustice (et le danger de mort) que subit Milagro Sala, emprisonnée depuis maintenant deux ans. La journaliste, originaire de Buenos Aires, installée en France depuis 30 ans, est partie dans la province argentine de Jujuy, à la rencontre de cette femme hors du commun.

Fondatrice de l’association Tupac Amaru, elle est devenue la mère de milliers d’enfants de la rue, en créant des écoles, des habitations et des centres de santé, agissant contre les violences faites aux femmes et pour l’affirmation des un-e-s et des autres. Un travail colossal que le gouvernement ne digère pas, allant jusqu’à incarcérer de manière arbitraire – et contre l’avis de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme – celle qui se revendique indienne des Peuples Originaires d’Amérique du Sud.

Alicia Dujovne Ortiz, qui voit là une héritière d’Eva Perron, dresse le portrait d’une femme généreuse, engagée, anticonformiste, butée, autoritaire et à la détermination admirable et inspirante, qui semble sans limite, si ce n’est sa capacité à se remettre en cause.

À travers le destin de Milagro Sala, l’auteure témoigne de la réalité d’un système corrompu et dysfonctionnel dans un pays dont on oublie le métissage, rayant d’un trait toute une partie de la population qui ne demande qu’à poursuivre son chemin, en toute dignité.  

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