Roxanne Roxanne – Michael Larnell

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Le biopic est un beau témoignage sans apologie ni glorification d’une époque et d’un milieu. Produit par Shanté Roxanne, Pharrell Williams et Forest Whitaker, le film frappe avec justesse sur la thématique de l’émancipation.
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Shanté est une jeune fille de 16 ans et ainée de quatre sœurs d’une famille monoparentale. Avec une mère alcoolique, elle et ses sœurs vivent dans les quartiers pauvres du New York des années 80. Difficile de suivre une scolarité normale lorsque la rue attire des jeunes en manque de presque tout.

Pour gagner un peu d’argent, Shanté fait des battles de rap dans la rue. Très vite remarquée, elle devient une mini star dans la cité. Jusqu’au jour où entre deux lessives elle enregistre un single dans un appartement qui aboutira à un hit en radio. Shanté devient Roxanne et commence à faire de la scène.

Elle fréquente un milieu dur et sans facilité. Méfiante et instinctive, elle se méfie des belles promesses et ne compte que sur elle et son talent. Sa jeunesse sera rapidement abrégée lorsqu’elle rencontrera le père de son fils qui lui mènera une vie plus dure que jamais auparavant.

Shanté, femme battue, se battra pour récupérer son enfant et recommencer une nouvelle vie. Ce film raconte l’histoire vraie des débuts de la carrière de Shanté Roxanne. La jeune précoce du hip hop deviendra grâce à ce tube radio une star du rap féminin dans les années 80.

L’œuvre s’étend beaucoup sur les déboires pécuniaires, sentimentaux et familiaux de l’artiste ainsi que sur les conflits permanents et oppressants avec sa mère et les hommes qu’elle rencontre.

Le biopic reste néanmoins un beau témoignage sans apologie ni glorification d’une époque et d’un milieu. Produit par Shanté Roxanne, Pharrell Williams et Forest Whitaker, le film frappe avec justesse sur la thématique de l’émancipation.

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Carnivores - Jérémy et Yannick Renier

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Le film est un thriller au suspens haletant et crescendo. Un thriller psychologique bien réalisé et au rythme efficace dans lequel on notera les deux très belles interprétations de Leïla Bekhti et Zita Hanrot.
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Mona rêve d’être comédienne. Au sortir du conservatoire elle aspire à interpréter des rôles à l’écran mais c’est sa sœur cadette, Sam, qui se fait repérer et devient vite une actrice de renom. À l’approche de la trentaine, Mona se voit attribuer le rôle d’assistante auprès de sa sœur sur un tournage. Ce dernier est éprouvant pour Sam ce qui rendra l’aide de sa sœur si précieuse.

Alors que Sam délaisse son rôle de mère et de compagne et se fait déborder pas son investissement au sein des tournages, c’est Mona qui prend le relais. Elle s’installe chez eux, s’occupe de son fils et prend part à la vie quotidienne de la petite famille. Après un tournage difficile, Sam disparaît.

Mona devra alors plus encore assumer son rôle et sa présence auprès du compagnon et du fils abandonnés. Alors que toute la famille est sans nouvelle de Sam, Mona se verra proposer un rôle important au cinéma. Un nouveau départ semble alors s’amorcer pour elle. Pour leur premier long métrage les frères Renier racontent l’histoire trouble et ambiguë de deux sœurs.

Le film est un thriller au suspens haletant et crescendo. L’œuvre se permet de ne pas cacher les corps et les esprits violentés par les rapports humains. L’atmosphère se charge peu à peu et s’il s’agit bien de rivalité au sein de deux sœurs, les auteurs mettent en scène une animalité et une tension qui embarquent le spectateur.

On notera les deux très belles interprétations de Leïla Bekhti et Zita Hanrot. Un thriller psychologique bien réalisé et au rythme efficace.

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Battle of the sexes – Valerie Faris & Jonathan Dayton

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L’interprétation d’Emma Stone qui tient le premier rôle est incroyable de finesse et incarne son personnage avec mimétisme. Elle porte l’histoire d’un film très bien réalisé livrant un joli biopic feelgood et une réflexion sur le sport et le féminisme.
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1972, la grande championne de tennis Billie Jean King remporte 3 titres du grand chelem. Elle s’annonce comme la plus grande compétitrice du moment.

Au-delà de briller sur les courts et faire croitre son palmarès, la jeune femme de 29 ans s’engage dans la lutte pour les droits des femmes et se battra désormais pour que les joueuses professionnelles gagnent autant que les hommes lors des grandes compétitions. C’est alors qu’intervient le très misogyne et provocateur Bobby Riggs.

Ancien numéro un mondial et parieur inconditionnel, il se met en tête de défier la grande championne lors d’un match de tennis diffusé sur les grandes chaines nationales. Son idée, prouver au monde que les hommes méritent leurs salaires et que le sport-spectacle est plus attractif lorsqu’il s’agit d’hommes. 

Battle of the Sexes fait le récit d’un match historique entre la joueuse féministe et lesbienne Billie Jean King et un conservatisme encré dans les mentalité et incarné par le très présomptueux ancien champion Bobby Riggs. Le film relate d’événements anciens qui pourtant font largement échos à notre époque.

Il y avait bien 50 millions de téléspectateurs pour la diffusion de cette confrontation et si la jeune championne a joué le match de sa vie, elle a, à travers cet événement sportif, contribué à faire avancer la cause féministe et changé à jamais le monde du sport.

L’interprétation d’Emma Stone qui tient le premier rôle est incroyable de finesse et incarne son personnage avec mimétisme. Elle porte l’histoire d’un film très bien réalisé livrant un joli biopic feelgood et une réflexion sur le sport et le féminisme.

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Lady bird - Greta Gerwig

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La comédie piquante est excellemment bien rythmée et tenue avec habilité par la jeune actrice Saoirse Ronan. Un teen movie mélancolique nourrie d’une intériorisation douce-amère.
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Christine, dit Lady Bird, est un drôle d’oiseau. Coincée entre sa mère butée et au fort tempérament et son école catholique peu tolérante en cette année 2002, Lady Bird veut s’émanciper et rêver d’une vie d’artiste et d’écrivaine à New York.

Les tensions familiales, une situation financière et sociale rétrogradée depuis le récent chômage du père et une maison dans les quartiers modestes de Sacramento ne font pas briller la jeune fille. Alors, l’adolescente aux cheveux rouges à qui rien ne convient, prétend habiter une belle villa des beaux quartiers et ment pour améliorer son image.

Elle enchaîne les petits copains qui malgré leurs différences et l’excitation des premiers émois demeurent décevants. Bref, dans cette vie, tout est frustration pour la jeune Lady Bird. Le terrain de jeu de la réalisatrice Greta Gerwig ne révolutionne pas le cinéma post adolescent.

Pourtant dans son premier film, la réalisatrice mêle avec aisance l’égocentrisme et le désespoir de cette jeune américaine des middle class aux classiques déceptions amicalo-sentimentales et à l’incapacité à être en phase avec le monde des adultes. La cinéaste, elle-même native de Sacramento, nous donne l’impression de nous dévoiler son journal intime. Un passé avec une pointe d’amertume et de regrets. Signe d’un passage compliqué, d’une jeunesse un peu ratée avec l’espoir naïf de lendemains meilleurs.

La comédie piquante est excellemment bien rythmée et tenue avec habilité par la jeune actrice Saoirse Ronan. Un teen movie mélancolique nourrie d’une intériorisation douce-amère.

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Le sens de la fête - Olivier Nakache & Eric Toledano

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Le film ausculte avec élégance le bonheur et le mal-être des gens. Un effet loupe très bien rythmé qui scanne la déconfiture sociale, culturelle et morale d’une époque.
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Max est un traiteur de longue expérience. Un peu au bout du rouleau et un peu en bout de parcours, il synchronise ses équipes pour un mariage somptueux dans le décor d’un château du 17ème siècle. Serveurs, cuisiniers, musiciens et photographe, tous travaillent pour que la fête soit belle et réussie.

Depuis les préparatifs jusqu’à l’aube, tout ce petit monde s’affaire à sa tâche et tous rendent compte au maître en ces lieux, Max. Il est l’homme de la situation et si les doutes, les malentendus et les fausses notes s’invitent au mariage, Max à la solution pour chacun des problèmes à régler. Afin d’éviter la débâcle et face à un déroulement plutôt imprévu garni de drames d’infortunes en cascade, Max va devoir être inventif et créatif.

Les réalisateurs Nakache et Toledano se sont passionnés pour le monde un peu secret des coulisses des fêtes de mariage. Bien que moins universelle que les derniers scénarios des cinéastes, la thématique captive néanmoins et se gorge d’une multitude de situations comiques et sarcastiques. Unité de temps, de lieu et d’action, l’ensemble ayant deux mondes différents qui se confrontent, on est proche des célèbres mises en scènes du géant Robert Altman.

Si Le sens de la fête n’est pas le film le plus réussi du duo le plus courtisé du cinéma français, il ausculte avec élégance le bonheur et le mal-être des gens. Un effet loupe très bien rythmé qui scanne la déconfiture sociale, culturelle et morale d’une époque.

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In the fade - Fatih Akin

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Si la fin est quelque peu inattendue, le film est une œuvre fracassante et puissante qui oblige les acteurs à être complètement dévoué à leurs rôles.
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De nos jours, Katja et Nuri vivent le grand amour dans la ville de Hambourg où ils élèvent leurs fils Rocco. D’origine kurde, Nuri travaille dans une petite agence d’un quartier multiculturel. Pour Katja, tout s’effondre lorsque son fils et son mari sont pulvérisés lors d’un attentat à la bombe sur le lieu de travail de ce dernier.

L’effroi est terrible et la douleur insupportable. Bien décidée à comprendre et à faire payer aux responsables le prix de l’assassinat de son mari et de son fils, Katja devra faire face à une procédurale et insidieuse justice. Même si tout rend coupable et semblent désigner sans équivoque comme auteurs du crime les deux accusés, ces derniers seront acquittés par le jury.

De là naîtra l’injustice et l’amertume de devoir vivre avec la certitude que les meurtriers de sa famille n’auront pas à assumer leurs actes. La volonté de vengeance de la femme anéantie fera naître une obsession de réparation à la fois conscientisée et instinctive. Inspiré par la série de crimes racistes qui ont eu lieu en Allemagne entre 2000 et 2009, Fatih Akin présente une œuvre crépusculaire et sans issue.

Si la première partie du film procède comme un thriller, la seconde raisonne de manière beaucoup plus émotionnelle et impose à Diane Kruger qui interprète Katja, une envergure dramatique féminine impériale et une posture de veuve vengeresse très persuasive. Si la fin est quelque peu inattendue, le film est une œuvre fracassante et puissante qui oblige les acteurs à être complètement dévoué à leurs rôles.

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Ôtez-moi d'un doute - Zabou Breitman

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Des histoires simples avec du cœur et de la profondeur onirique. On se laisse envoûté par un sens du rythme plus qu’appréciable et la griffe fantasque de l’auteure.
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Erwan est un bon gaillard breton, démineur de profession et entouré de sa fille enceinte qui ne veut pas que son futur enfant ait de père. Lors d’un examen médical de cette dernière, le quadragénaire apprend qu’il n’est pas le fils biologique de son père. Pour lui c’est le choc. Déboussolé et sans pour autant rompre avec les liens forts et la tendresse qui le lient avec son père, il engagera une détective privée afin de retrouver son véritable géniteur.

Ce sera chose faite et la réponse s’appellera Joseph, un homme attachant pour lequel il aura très vite beaucoup d’affections. La vie d’Erwan n’aura de cesse d’être chamboulée puisque c’est en renversant un sanglier sur la route que la ravissante et insaisissable médecin prénommée Anna entrera dans sa vie. Pour autant, la belle rencontre laisse peut être apparaître une nouvelle intrigue familiale.

La réalisatrice Carine Tardieu à définitivement l’art du portrait et du ton tragicomique. Ses personnages sont drôles et émouvants. Une galerie de personnages pour une galerie d’acteurs et actrices déjà bien rôdé-es aux comédies sentimentales. La distribution est un vrai régal.

Si le sujet est minimaliste comme souvent dans la filmographie de l’auteure, on ne se refuse pas d’adorer la souplesse poétique du récit. Des histoires simples avec du cœur et de la profondeur onirique. On se laisse facilement envoûté par un sens du rythme plus qu’appréciable et la griffe irrésistiblement fantasque de l’auteure.

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The Florida project - Sean Baker

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De ce film se dégagent une féminité guerrière, une rage intrinsèque et un parfum d’apocalypse imminente. Une chronique sociale très charismatique.
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Derrière la belle carte postale de Disney World Florida, il y a ces pauvres et démunis qui peuplent les motels du coin. L’Amérique des déclassés, victimes de la crise des Subprimes, est ici représentée par les enfants des ces adultes qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Ici on entrevoit l’envers du décor décrépi de la fantasque et luminescente Orlando.

Halley, peu concernée par l’éducation de sa fille Moonie, vit au jour le jour ou plutôt au rythme des vendredi où le loyer du motel doit être payé. La jeune fille, encouragée par les frasques et arnaques en tout genre de sa mère, passe ses journées à traîner avec d’autres gamins des motels environnants.

Derrière la réalité sociale du mal logement le film aborde le sujet de l’enfance avec un rhétorique trash et annonciatrice. Si au travers des enfants on y décèle les défaillances des adultes, ils sont le cœur du récit et incarnent là l’Amérique de demain. Willem Dafoe est extraordinaire en manager concerné. Il veille avec compassion et humanité sur les habitants des lieux mais doit aussi parfois jouer au gendarme lorsque les choses dégénèrent.

Brooklyn Prince dans le rôle de Moonie, en devient, par son jeu éblouissant, le moteur du récit et la pièce maîtresse. Le monde merveilleux de Mickey et Donald prend une droite en pleine face. De ce film se dégagent une féminité guerrière, une rage intrinsèque et un parfum d’apocalypse imminente. Une chronique sociale très charismatique qui lui aura valu une sélection à la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2017.

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Paris etc - Zabou Breitman

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Rien n’est plus difficile que d’être libre et affranchie du système dans la ville lumière d’aujourd’hui. Le jeu éblouissant des actrices et la galerie de personnages en font une curiosité à découvrir.
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Dans Paris, il y a ces cinq femmes. Jeunes, trentenaires ou quinquas, elles vivent, découvrent ou redécouvrent Paris. Toutes à un moment crucial de leurs vies, ces femmes se croisent sans se rencontrer. Elles sont cinq façons d’être, de pleurer, de rire, de flirter, de jouir, de résister, d’aimer ou de se laisser aimer.

Un récit qui ne sera pas sans rappeler quelques références comme Sex & the city ou Girls, Paris etc fait vivre ses figures féminines à travers leurs vies sentimentales, familiales et sexuelles. Des rôles forts et impactants tant les sujets traités et les épreuves vécues par ses femmes sont réalistes et actuels.

La nouvelle série de Zabou Breitman joue sur la temporalité des histoires personnelles et montrent sans pudeur la sexualité de ses héroïnes. Si la comédie est assez passive, le drame lui est hyperactif et présent pour chacune de ces cinq femmes. Paris etc ne nous aura pas vraiment fait rire aux éclats ça c’est certain mais l’observation fantasque de la réalisatrice et le cynisme des dialogues dévoilent un sens véritablement amusé de l’époque et de la société.

Sincère déclaration d’amour à la capitale française, la ville est, au-delà du cadre de la fiction, un personnage à part entière. Il est évident que l’auteure aura tout fait pour nous montrer que quoiqu’il en coûte la parisienne gagne sa liberté et en paye le prix. Rien n’est plus difficile que d’être libre et affranchie du système dans la ville lumière d’aujourd’hui. Le jeu éblouissant des actrices et la galerie de personnages en font une curiosité à découvrir.

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Le brio - Yvan Attal

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La prestation du duo d’acteurs principaux, Camélia Jordana et Daniel Auteuil, est assez brillante. Au delà de l’aspect caricatural, la comédie demeure intelligente et armée de quelques fantaisie.
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Neïla vit avec sa mère à Créteil. La jeune fille de 20 ans rêve d’une carrière d’avocate et suit ses études de droits à l’illustre université d’Assas de Paris. Dès son arrivée elle se confronte au professeur Pierre Mazard, réputé pour ses provocations et ses dérapages. L’homme est cinglant et sans compassion pour ses étudiants qui le voient comme un homme sadique et cruel.

Menacé d’exclusion par le conseil de discipline pour l’une de ses fameuses humiliations, il devra se racheter et acceptera, pour ce faire, de coacher la jeune étudiante pour le très prestigieux concours d’éloquence. Si la tâche s’annonce ardue, l’obstination et le courage de Neïla n’auront d’égaux que le cynisme et l’exigence de son professeur.

À la fois scandalisée et charmée par son nouveau mentor, elle se dépassera et éblouira ce dernier et l’ensemble des jurés du concours en passant un à un les tours d’élimination. Le film aborde de manière innovante le dépassement de soi de ces jeunes nés de l’autre coté du périphérique. Le brio ou l’histoire de 2 individus que tout oppose et que l’amour du mot va réunir.

Si le long métrage d’Yvan Attal flirte avec le convenu et le politiquement correct, il nous offre de savoureux dialogues entre la banlieusarde et l’intellectuel. La prestation du duo d’acteurs principaux, Camélia Jordana et Daniel Auteuil, est assez brillante. Le troisième personnage du film étant la rhétorique. Au delà de l’aspect caricatural, la comédie demeure intelligente et armée de quelques fantaisie.

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