Joy - David O. Russell

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Une comédie légèrement zinzin et inspirée d’une histoire vraie qui livre une épatante déclaration d’amour à la féminité toute puissante.
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Joy est une mère de famille divorcée qui cohabite avec sa mère accro aux soap opéra, un ex mari qui squatte le sous-sol et un père par intermittence entre ses relations sentimentales. Si petite sa grand-mère lui promettait une vie heureuse et pleine de réussite, celle-ci n’en a pas vraiment pris le chemin.

Motivée par une force intérieure et une foi en sa créativité, Joy Mangano fabrique un produit dont elle est persuadée que les femmes américaines ne pourront plus se passer. Grâce à l’aide financière de la nouvelle compagne de son père elle crée une serpillère étonnante et novatrice.

Lancée dans les affaires, Joy va vite se rendre compte que ce milieu est un monde de requins peuplés de gens sans scrupules. Elle devra se battre face aux pontes du télé-achat et aux fabricants qui n’hésitent pas à voler les idées. Cette fois-ci encore David O. Russell fait de Jennifer Lawrence sa muse cinématographique. Il lui offre un rôle sur mesure qui la place au cœur d’une histoire forte et inspirante. Au-delà de la femme d’exception filmée au cœur d’une vie trépidante qui la mènera à diriger un empire colossal, Joy décrit le parcours d’une femme à la volonté hors norme et farouchement décidée à réussir.

On reconnaît bien la patte de l’auteur dans la mise en scène, accordant aux dialogues une vivacité narrative et une qualité d’interprétation ayant fait jusqu’ici de Jennifer Lawrence une comédienne oscarisée. Une comédie légèrement zinzin et inspirée d’une histoire vraie qui livre une épatante déclaration d’amour à la féminité toute puissante.

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Julieta - Pedro Almodovar

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Vrai drame aride sur la maternité qui mêle trahison amoureuse, deuil, quête spirituelle et culpabilité, Julieta est une façon habile de dire la fragilité entre les êtres.
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Julieta, la cinquantaine, fait ses valises pour le Portugal et se prépare à quitter Madrid. En couple avec un homme depuis plusieurs années elle redoute la solitude. Mais en quelques instants tout bascule et Julieta ne souhaite plus quitter Madrid. Elle décide de se réinstaller dans son ancien appartement où elle a vécu avec sa fille.

Fruit d’une rencontre avec une amie d’enfance de sa fille Antía, Julieta se voit bouleversée par cette entrevue furtive qui lui en apprend sur sa fille dont elle n’a plus de nouvelle depuis 12 ans. Récit à tiroirs, Pedro Almodovar nous emmène plus tôt dans la vie de Julieta, lorsqu’elle était jeune enseignante et lors de sa rencontre avec le père de sa fille.

Le film traverse la vie d’une mère espagnole de ses 25 à ses 55 ans. Le personnage se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec celle-ci. Elle se met alors à écrire ses secrets, ses intentions et ses sentiments sur un carnet, espérant probablement que sa fille puisse les lire un jour. Le cinéaste espagnol signe un drame doté d’une chronologie sophistiquée. La vie mélancolique d’une mère abandonnée par sa fille.

Totalement dénué de l’humour corrosif habituel de Pedro Almodovar, Julieta est un vrai drame aride sur la maternité qui mêle trahison amoureuse, deuil, quête spirituelle et sentiment de culpabilité. Une façon habile de dire la fragilité entre les êtres. Un film riche et qui tend vers la tragédie grecque.

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La route d'Istanbul - Rachid Bouchareb

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Un sujet d’actualité très exploité par le cinéma mais qui cette fois-ci l’aborde à travers le portrait passionnant d’un femme anéantie par une problématique qui lui échappe.
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Élisabeth est une infirmière quadragénaire qui élève seule sa fille de 18 ans Élodie. Elles vivent toutes les deux au bord d’un lac en campagne belge en périphérie de Bruxelles. Élisabeth découvre un jour que sa fille a disparu. Alors qu’elle avait annoncé partir en week-end à sa mère, la jeune fille est introuvable.

La maman d’Élodie apprendra dans un premier temps par une amie de sa fille que cette dernière est à Chypre. Mais tout va basculer lorsque la police se rendra à son domicile pour une perquisition et surtout lui apprendre que sa fille s’est convertie à l’Islam et qu’elle est en route pour la Syrie. Faisant tout pour reprendre contact avec sa fille, Élisabeth parviendra à lui parler sur Skype et c’est coiffée d’un hijab noir qu’elle la découvre.

Dès lors, et face à la détermination d’Élodie, cette mère courageuse et volontaire n’aura de cesse de trouver trace de sa fille. Elle se rendra, avec une amie, en Turquie, dans une ville frontalière avec la Syrie. C’est de là, lui dit-on, que passent les convertis au djihâd. Bien décidée à la faire revenir en Belgique cette maman prendra des risques inconsidérés pour parvenir à rejoindre sa fille en Syrie.

Si le film de Rachid Bouchareb qui sera diffusé en mai sur Arte devra supporter la comparaison avec Les Cowboys de Thomas Bidegain, celui-ci se suffit à lui-même. Un sujet d’actualité très exploité par le cinéma mais qui cette fois-ci l’aborde à travers le portrait passionnant d’un femme anéantie par une problématique qui lui échappe.

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Dégradé - Arab et Tarzan Nasser

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Aborder les joies et peines des femmes palestiniennes, malgré des personnages un peu caricaturaux, semble être l’objet assumé de ce premier film audacieux. Un film plein de lumière qui sensibilise.
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Dans la bande Gaza de nos jours, le salon de beauté de Christine, jeune immigrée russe, déborde de clientes. C’est toute une mosaïque de femmes de notre époque : une jeune fille en passe de se marier, la mère et la belle-mère de la future mariée, une divorcée amère, une religieuse, une toxicomane lunatique ou encore une femme enceinte et sa sœur.

Comme un havre de paix ce salon est la promesse d’un moment de partage et de détente. L’attention sera pourtant détournée et le moment interrompu par des coups de feux dans la rue. Un conflit entre une famille mafieuse et le Hamas a lieu dans les rues voisines du salon. Prises au piège, les femmes se retrouvent coincées dans le salon. Ce sera pour elles le moment de se dire les choses.

Les esprits s’échauffent et les comptes se règlent. Dégradé est une comédie noire. Si le contexte est éprouvant pour ces femmes, le huit clos prend une tournure tragico-comique. C’est avec beaucoup de sarcasmes que chacune affrontent l’adversité. Les réalisateurs attirent notre regard sur la double peine du peuple palestinien qui subit occupation israélienne et conflit interpalestinien.

Pour ces femmes victimes de la violence qui s’infiltre partout dans leur quotidien, le temps des coquetteries n’échappe hélas pas à la règle. Si les personnages tendent à être quelque peu caricaturaux, aborder les joies et peines des femmes palestiniennes semble être l’objet assumé de ce premier film audacieux. Un film plein de lumière qui sensibilise.

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Fatima - Philippe Faucon

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Un drame social dans l’époque qui témoigne des vies de femmes dans les quartiers. Des femmes esseulées et courageuses qui se battent pour que leurs enfants aient une vie meilleure.
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Fatima est une jeune mère de famille vivant seule avec ses deux filles. Très différentes ; Souad la plus jeune est une adolescente en rébellion, l’aînée Nesrine est en école de médecine. Fatima, quittée par son mari, a bien du mal à joindre les deux bouts pour s’en sortir. Elle maîtrise assez mal le français et se fait embaucher comme femme de ménage. Cette situation sociale déplait à sa fille la plus jeune qui ne se reconnaît pas en sa mère et se révolte d’une vie de misère. Les sacrifices de la famille sont nombreux mais la réussite scolaire de Nesrine est vécue comme un véritable ascenseur social. Fatima vit avec difficultés ses problèmes d’intégration souvent liés à la méconnaissance de la langue française. Aidée parfois par sa fille aînée, les efforts de celle-ci sont un réel moteur dans la vie de Fatima. Accumulant les heures de ménages chez une bourgeoise, elle se fatigue jusqu’à chuter un jour dans un escalier. Blessée, elle sera d’abord en arrêt maladie mais se retrouvera par la suite dans l’incapacité de reprendre son travail. Fatima écrira ses joies et ses peines en arabe sur le papier, l’aidant ainsi à surmonter cette vie si ardue. Philippe Faucon domine clairement son sujet et nous livre une histoire de vie très crue et précise. Un drame social dans l’époque qui témoigne des vies de femmes dans les quartiers. Des femmes esseulées et courageuses qui se battent pour que leurs enfants aient une vie meilleure.

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No land's song - Ayat Najafi

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De la persévérance de Sara Najafi et de sa troupe d’artistes naîtra un concert de femmes en public, réel symbole d’une lutte féministe et victoire contre le puritanisme. Un très beau film, riche et sans complexité. Bouleversant !
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Ce documentaire stimulant raconte le combat de chanteuses iraniennes, françaises et arabes pour monter et organiser un concert de femmes à Téhéran. No Land’s Song brise un tabou absurde ou rigoriste qui vise à interdire aux femmes de se produire en solo sur scène en Iran. Filmée par son frère Ayat Najafi, Sara Najafi, jeune compositrice iranienne, va se mettre en quête de produire un concert de femmes menant ainsi des artistes étrangères comme Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi de la création à la représentation sur scène à Téhéran. Ce film est tout un combat qui défie les lois en vigueur actuellement en Iran et cela depuis la révolution islamique de 1979. Principalement, empêcher les femmes de chanter en solo sur scène et en public c’est les empêcher d’exciter la sexualité des hommes. L’aventure de la compositrice démarre aux désaccords artistiques inhérents à la rencontre de plusieurs cultures, plusieurs façons de créer et concevoir la musique. Mais les véritables obstacles seront bureaucratiques. Problèmes juridico-religieux à foison, ce film montre avec bon sens au quotidien l’absurdité d’une société très administrée par le pouvoir religieux obéissant à l’irrationnel. Hésitations, revirements, découragements et espoir, on assiste à un véritable casse-tête et labyrinthe administratif. Mais de la persévérance de Sara Najafi et de sa troupe d’artistes et musiciens naîtra un concert de femmes en public, réel symbole d’une lutte féministe et victoire contre le puritanisme. Un très beau film, riche et sans complexité. Bouleversant !

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Les suffragettes - Sarah Gavron

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Une fiction qui tire un peu trop vers le drame mais qui ne se substitue pas à son devoir de mémoire. Malgré tout, ce souvenir des combats d’hier fait écho à ceux d’aujourd’hui.
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Au début du XXème siècle, en Angleterre, Maud, une jeune mère de famille et travailleuse dans une blanchisserie, se mobilise et décide de s’engager auprès d’un groupe de militantes féministes nommé « les Suffragettes ». Ce groupe de femmes de toutes conditions est un mouvement radical qui se bat pour obtenir le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni. Face aux revendications, le gouvernement n’aura de cesse de réagir violemment poussant ces femmes indignées à se battre avec plus de force et d’agressivité. Une lutte clandestine et radicale s’engage à cette époque. Dirigées par la célèbre Emmeline Pankhurst qui fera figure de leader dans ce mouvement, les suffragettes risquent tout, leur travail, leurs maisons et même leurs familles. Dans ce combat pour plus de liberté, les peines de prisons sont exemplaires et l’humiliation requise. En réponse à une politique de terreur du gouvernement, ces femmes auront un usage progressif de la violence afin de faire passer leur message. La réalisatrice Sarah Gavron raconte au delà d’un combat politique historique, une lutte des sexes. Une fiction qui tire un peu trop vers le drame mais qui ne se substitue pas à son devoir de mémoire. L’interprétation de Cray Mulligan qui joue le personnage de Maud est d’une grande qualité. Si l’œuvre joue par moment la corde de la sensiblerie, ce souvenir des combats d’hier fait écho à ceux d’aujourd’hui.

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Les innocentes - Anne Fontaine

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Tiré d’une histoire vraie, le film est doté d’une remarquable esthétique. Très bien documenté, il présente les caractéristiques horribles de la guerre et la peur liée à l’incertitude. Une œuvre envoutante et exaltante.
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L’histoire de ce film nous emmène en Pologne en décembre 1945. Mathilde Beaulieu est une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement vers la France. Un jour, une religieuse polonaise se rend à l’hôpital afin de trouver un médecin français. En premier lieu hésitante, Mathilde décide de suivre la sœur jusqu’à son couvent où elle découvrira une communauté de 30 religieuses coupées du monde et vivant recluses. Mais ces bénédictines cachent un lourd secret. Toutes ont été frappées par le viol des soldats soviétiques et beaucoup d’entres elles sont sur le point d’accoucher. Mathilde qui n’a rien de commun avec ces femmes va décider de leur venir en aide et mettre au monde ces nouveaux-nés. Dès lors, un lien très fort entre ces femmes qui ont tout abandonné et cette jeune femme athée, libre et indépendante va se nouer. Les religieuses, attachées aux règles de leur vocation auront pour la plupart bien du mal à laisser une personne toucher leur corps et les soigner. C’est là tout l’enjeu de ce film, aborder la notion de foi à la suite d’un traumatisme violent. Conserver intacte sa croyance et ne pas céder à la panique et aux épreuves envoyées par Dieu. Entre médecin et croyantes, Anne Fontaine met en perspective des relations complexes aiguisées par le danger et la clandestinité des soins. Tiré d’une histoire vraie, le film est doté d’une remarquable esthétique. Très bien documenté, il présente les caractéristiques horribles de la guerre et la peur liée à l’incertitude. Une œuvre envoutante et exaltante.

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Ne m’abandonne pas – Xavier Durringer

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Le réalisateur s’attache à raconter le combat d’une famille ordinaire et intégrée qui vit sa religion de façon diverse et modérée. Diffusé sur France 2, le film est important et à montrer à tous les adolescents.
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Shama, 17 ans, est brillante dans ses études et fait la fierté de ses parents. Elle est admise au concours de Science Po. Mais à l’insu de ses parents elle se marie avec un jeune homme converti à l’islam radical. Celui-ci est parti en Syrie et Shama projette de l’y rejoindre. Lorsque sa maman Ines, médecin urgentiste, découvre que sa fille a épousé un djihadiste, elle fait tout pour empêcher son départ programmé pour le califat de Daesh. Si sa fille niera au tout début, elle affirmera très vite son amour pour Dieu et son nouveau style de vie en recherche de pureté. Complètement endoctrinée et devenue étrangère aux yeux de ses parents Shama refuse tout dialogue avec ceux-ci. Sa maman se verra contrainte de la séquestrer avec l’aide du père du jeune converti parti pour la Syrie. Elle devra alors affronter une souffrance qui lui est inconnue. Xavier Durringer réalise un film poignant sur une actualité brulante. Les attentats de Charlie Hebdo sont intervenus pendant l’écriture du scénario. Les évènements ont dû être pris en compte afin d’intégrer des éléments d’une réalité nouvelle dans la fiction. Si l’auteur assume la dimension politique et sociétale, il prend le contre-pied des clichés sur les jeunes de banlieue. Le réalisateur s’attache à raconter le combat d’une famille ordinaire et intégrée qui vit sa religion de façon diverse et modérée. Diffusé sur France 2, le film est important et à montrer à tous les adolescents.

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Carol – Todd Haynes

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Entre extrême sensualité et chasteté absolue le film est bien l’émouvante histoire d’une rencontre amoureuse. Il faudra retenir le jeu des actrices puissant et précis.
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New York, 1952. Carol est une femme élégante, riche et sophistiquée. Maman d’une petite fille, elle vit un mariage douloureux qui bat de l’aile. En cette veille de Noël, Carol ère dans les rayons d’un grand magasin. C’est là qu’elle fera la rencontre de Thérèse, une jeune femme fragile et spontanée. Les deux femmes vont se revoir et commenceront à s’apprécier jusqu’à se laisser tenter par un voyage improvisé au cœur de l’Amérique. Si Carol est déjà initiée aux vertus saphiques, ce qui a ruiné son mariage, Thérèse, elle, découvre les plaisirs charnels et l’amour pour une femme. Ce road trip organisé en dernière minute va les changer à jamais et les faire s’aimer d’une passion inconsciente et impossible dans ce puritanisme américain des années 50. Après Loin du Paradis sorti en 2002, Todd Haynes rejoue la dramaturgie et l’esthétique des années 50. Les deux femmes opposées et programmées à ne jamais se rencontrer devront renaître au sein d’une vie qui ne sera plus jamais la même. L’auteur traite avec une grande simplicité l’homosexualité des deux femmes. Une clarté aux limites du dépouillement qui tend à creuser quelques longueurs dans le rythme et qui souligne quelques faiblesses scénaristiques. Entre extrême sensualité et chasteté absolue le film est bien l’émouvante histoire d’une rencontre amoureuse. Il faudra retenir le jeu des actrices puissant et précis qui révèlent des personnages émouvants et absorbés par la peur, la douleur et les sentiments.

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