Mars 2020

Writers: 
Marine Combe
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Marine Combe
Text: 

Qu’est-ce qu’il est bon d’avoir la nouvelle BD de Mirion Malle entre les mains et de former une bulle autour de soi pour profiter de la lecture de C’est comme ça que je disparais, publié en janvier dernier aux éditions La ville brûle. L’autrice et dessinatrice partage ici un sujet peu traité ou mal traité, celui de la dépression.

Cette femme qui sur la couverture du bouquin n’a pas de jambes et de visage, c’est Clara, attachée de presse à mi-temps, installée à Montréal. Petit à petit s’installent l’ennui et la fatigue, surviennent les pleurs incontrôlés et incontrôlables et se creuse un fossé entre elle et ses amies. L’incompréhension, l’inquiétude, la pression de l’entourage pèsent sur ses épaules alors qu’elle-même ne parvient pas à identifier et à comprendre ce qui l’entraine chaque jour un peu plus vers ce flottement léthargique.

Ce que nous montre Mirion Malle, c’est la complexité et les paradoxes de chaque état émotionnel traversé par son héroïne. C’est très puissant ce mélange opéré par l’artiste féministe qui n’émet pas de jugement sur ses personnages et transmet des messages hyper importants, avec douceur et force.

Elle n’hésite pas à zoomer, à envahir l’espace de la page et à nous montrer le quotidien ordinaire d’une jeune femme en proie à la souffrance et au désespoir de perdre le goût d’exister, oscillant entre trop plein et vide, sans parvenir à échanger véritablement avec ses proches, tant elle devient à leurs yeux une personne réduite à un statut qu’ils/elles ne saisissent pas. Bouleversant, captivant, salvateur !

Text: 

« Je ne peux pas m’empêcher, c’est plus fort que moi, de compter le nombre de noir-e-s dans la salle. » Le 28 février dernier, le discours de l’actrice Aïssa Maïga aux Césars instaure le malaise dans la salle Pleyel.

« Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas vraiment le droit de compter mais j’ai fait les comptes et on est à peu près 12. C’est un peu le chiffre magique ce soir, je vais pas revenir dessus, tout le monde a compris. » Ah, la salle se détend un peu, osant même quelques rires. Oui, la référence à Polanski, ça amuse toujours (tant qu’on a espoir qu’il ne sera pas primé).

La comédienne, qui en 2018 avait initié l’essai collectif Noire n’est pas mon métier, poursuit : « On refuse d’être les bons noirs, les bons asiatiques, les bons arabes ». White washing, blackface, rôles de dealer, de femmes de ménage, de terroristes, de filles hypersexualisées, les acteur-ice-s noir-e-s sont cantonné-e-s à des rôles stéréotypés et réducteurs. Aïssa Maïga parle d’inclusion et de la responsabilité des blanc-he-s à engendrer de l’inclusion.

« Faisons une maison au lieu d’une vitrine. Une maison qui soit fière d’inclure toutes les différences. Fière pour que les jeunes qui nous regardent soient eux-mêmes fiers de la recevoir en héritage. », conclut-elle. Dans la salle, silence et embarras. Pas de soutien, pas de solidarité. C’est incroyable ce que nous, les personnes blanches qui aimons user et abuser des termes « diversité », « mixité », « vivre ensemble », etc., on est coincées du cul et bornées dans notre connerie de mauvaise foi et d’ignorance. La honte. 

 

 

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Title: 
Pah ! Mirion Malle crève le silence autour de la dépression !
Title: 
La honte, le silence dans la salle
Summary: 
Qu’est-ce qu’il est bon d’avoir la nouvelle BD de Mirion Malle entre les mains et de former une bulle autour de soi pour profiter de la lecture de "C’est comme ça que je disparais", publié en janvier dernier aux éditions La ville brûle.
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C’est incroyable ce que nous, les personnes blanches qui aimons user et abuser des termes « diversité », « mixité », « vivre ensemble », etc., on est coincées du cul et bornées dans notre connerie de mauvaise foi et d’ignorance. La honte.

La fête est finie – Marie Garel-Weiss

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L'auteure n'oublie pas de créer un objet filmique très bien cadencé et extrêmement bien rythmé par les interprétations des deux talentueuses jeunes actrices. Une œuvre cinématographique intense dont exulte une forme de nécessité.
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Céleste et Sihem se font admettre au même moment dans un centre de désintoxication. Elles vont très vite se reconnaître, se rapprocher et s’attacher l’une à l’autre. De leur complicité née au sein d’un établissement aux règles rigoureuses va éclore une réelle amitié exaltée. Hors des murs et esseulées, les jeunes femmes décident de se battre ensemble face à leurs vieux démons.

Le chemin sera ardu et escarpé mais leur lien affectif, sincère et loyal, consolidera un binôme animé d’une pulsion de vie indéfectible. Pour son premier long métrage, Marie Garel-Weiss livre un récit autobiographique dans un cadre naturaliste et dévoué à l’ébranlement et au trouble d’une rencontre exceptionnelle.

Ce type de rencontre qui transcende le moment et interroge l’existence. Abordant son propre vécu, la réalisatrice évoque l’addiction aux drogues sans pathos ni maladresse. L’œuvre met en lumière l’abandon des proches, la solitude face à la dépendance et l’encadrement au sein des centres de désintoxication.

Le discours est brillant car il sonde avec force et conviction l’attraction vénéneuse et désenchantée du produit. Un produit adulé, accueilli comme un compagnon de route et qui s’inscrit au cœur de sa propre histoire. Les longues années de défonce résultent de cassures et du manque de lien.

Si l’auteure apporte un œil averti muni d’une expérience de vie riche en épreuves, elle n’en oublie pas de créer un objet filmique très bien cadencé et extrêmement bien rythmé par les interprétations des deux talentueuses jeunes actrices. Une œuvre cinématographique intense dont exulte une forme de nécessité.

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Rafiki – Wanuri Kahiu

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À travers les deux héroïnes du film, la cinéaste compose le portrait d’une jeunesse africaine réaliste et authentique. Le film est une jolie source de fraicheur et un souffle de liberté qui signifie beaucoup en Afrique, continent le plus jeune de la planète.
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À Nairobi, Kena et Ziki mènent deux vies de jeunes lycéennes bien différentes, mais rêvent toutes deux d’une vie riche remplie de belles perspectives. Leur rencontre va faire naître une forte attraction réciproque. Naïves et pragmatiques, elles s’accordent le droit d’aimer et de plaire dans un pays rongé par la pauvreté et la misère.

La vie quotidienne de la jeune Kena apporte une sympathie communicative et un naturel positif qui font là tout le charme du film. Colorée et enchanteresse, la mise en scène façon clip joue de représentation et de perception. Au sein de cette société kenyane conservatrice, les amoureuses sont contraintes à choisir entre leur idylle et la sécurité.

À travers les deux héroïnes du film, la cinéaste compose le portrait d’une jeunesse africaine réaliste et authentique. Une histoire d’amour émouvante et délicate entre deux jeunes kenyanes dans un pays qui condamne durement l’homosexualité. La réalisatrice dénonce une hypocrisie intenable dans un pays qui applique des lois abusives et contre-progressistes.

Pourtant, l’homophobie active n’est ici qu’assez peu représentée. Seule l’opposition des pères dénote avec la certaine indifférence vis-à-vis des manifestations de rejet et de haine très vivaces au Kenya où les peines de prisons représentent un terrible couperet pour toute une communauté.

En réalisant ce film, Wanuri Kahiu, accusée d’encourager l’homosexualité, se voit interdire son film dans son pays et s’expose à une peine d’emprisonnement. Le film est une jolie source de fraicheur et un souffle de liberté qui signifie beaucoup en Afrique, continent le plus jeune de la planète.

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Comme des garçons - Julien Hallard

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Le ton est à l’humour et le réalisateur sait très bien mettre en scène la jolie bande de comédiennes. Une émancipation à travers le sport pour nombre de ces femmes relatant ainsi les progrès d’un monde qui commence à changer.
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Reims 1969, un journaliste et séducteur invétéré, un poil misogyne, décide d’organiser un match de football féminin pour la kermesse annuelle du journal. Accueilli au départ comme une jolie plaisanterie, l’équipe prendra forme et ses membres, accompagnées de leur coach, débuteront un combat pour l’obtention de licences sportives.

Si à l’époque on ne croyait pas vraiment en l’avenir du football féminin, le journaliste Paul Coutard du Champenois, lui, voudra y croire et saura motiver les joueuses de son équipe pour se prendre le droit de jouer au ballon rond. Dans cette fin des années soixante les mœurs n’accordent pas le droit aux femmes à la pratique de ce sport.

Alors que l’Italie possède déjà son équipe nationale, tous les coups seront permis pour obtenir ces fameuses licences si symboliques qui aboutiront à la création de la première équipe féminine de football de France. Le sujet est traité sur le mode de la comédie et les actrices sont très crédibles dans leurs personnages.

Mention très spéciale à Vanessa Guide dans son premier rôle, bien loin de certains films où elle jouait les utilités. Le film se fait le plaisir de reconstituer toute une époque dans les moindres détails. Une immersion historique qui permet de découvrir les nombreuses contraintes imposées aux femmes.

Qui dit équipe, dit galerie de personnages féminins. Certains pourraient parfois y voir un féminisme pousser à bout et sans subtilité mais le ton est à l’humour et le réalisateur sait très bien mettre en scène la jolie bande de comédiennes. Une émancipation à travers le sport pour nombre de ces femmes relatant ainsi les progrès d’un monde qui commence à changer.

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De chaque instant - Nicolas Philibert

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Une justesse du regard qui caractérise bien là tout l’art de Nicolas Philibert. Un film qui aborde avec beaucoup de respect et sensibilité la profession tout en enrichissant les connaissances de chacun-e.
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Années après années elles et ils sont plusieurs milliers de femmes et hommes, souvent jeunes, à se lancer dans cette incroyable formation d’infirmière au sein d’un « Institut de Formation en Soins Infirmiers ».

Entre cours théoriques, cours pratiques et stages sur le terrain hospitalier, les étudiant-e-s devront apprendre à faire face à toutes sortes de situations souvent difficiles et acquérir les gestes et réflexes importants qui les accompagneront toutes leurs vies professionnelles. Au-delà d’un apprentissage, c’est une responsabilité de chaque instant à laquelle ils devront tous adhérer et en comprendre les enjeux.

Nicolas Philibert signe là un film documentaire très cohérent avec sa filmographie. Comme souvent le réalisateur se fait miniature, discret et toujours à la recherche de scènes de vérité. Un documentaire naturellement très réaliste qui nous fait vivre un condensé du parcours de ces étudiants infirmiers nous permettant de mieux appréhender notre rapport à ces travailleurs(euses) de l’humain.

Le propos scénaristique est de donner la parole à ces futurs professionnel-le-s sans qu’ils ne la prennent vraiment. Une justesse du regard qui caractérise bien là tout l’art de Nicolas Philibert. Si l’ambiance de l’apprentissage sur le terrain est parfois soumise à de nombreuses plaisanteries ou situations cocasses, le sentiment de responsabilité face à la souffrance et la fragilité humaine n’en demeure pas moins très intense.

Un film qui aborde avec beaucoup de respect et sensibilité la profession tout en enrichissant les connaissances de chacun-e.

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Les goûts et les couleurs - Myriam Aziza

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On pourra critiquer la légèreté du traitement du sujet mais au delà des attentes conventionnelles on ne saura qu’encourager les auteurs à se lancer dans l’écriture de film autour de l’homosexualité féminine et du questionnement autour de l’identité sexuelle.
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Simone est en couple avec Claire depuis 3 ans. Leur histoire est belle et les deux jeunes femmes semblent être très épanouies. Mais voilà, Simone n’a jamais pu aborder son orientation sexuelle auprès de ses parents trop traditionnalistes pour accepter son homosexualité.

Entre une mère légèrement hystérique et un père conservateur à la santé fragile, Simone ne trouve pas le bon moment pour se livrer à ses parents qu’elle veut avant tout protéger. Même si la jeune femme est très amoureuse elle peine à vivre librement son homosexualité.

Quand elle se décidera enfin à faire son coming out elle tombera sous le charme d’un beau jeune sénégalais plein d’attention et de délicatesse. Simone va de jour en jour se compliquer la vie avec des questionnements sur sa sexualité qui vont jusqu’à l’étonner elle-même.

Ayant toujours été lesbienne depuis son jeune âge, la jeune femme est bouleversée pour ce qu’elle ressent pour Wali. Si ce film, diffusé récemment sur Netflix, réuni bon nombre de clichés, j’ai choisi de le défendre principalement pour sa thématique et sa très prometteuse actrice Sarah Stern.

Certes, les clichés sur les juifs, les homophobes et les racistes sont tous réunis pour célébrer une jolie farandole contreproductive d’idées reçues, mais le fil rouge du film reste plausible et les situations cocasses de la vie dérangée de Simone sont tendres et affectueuses.

On pourra critiquer la légèreté du traitement du sujet mais au delà des attentes conventionnelles je ne saurais qu’encourager les auteurs à se lancer dans l’écriture de film autour de l’homosexualité féminine et du questionnement autour de l’identité sexuelle.

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Le Rire de ma Mère – Pascal Ralite & Colombe Savignac

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Marie, authentique et ébranlée par les évènements, est attachante et propose un vrai parti-pris sur le cheminement de la vie. Un film pudique et profond sur l’adolescence et l’existence.
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Adrien est un jeune garçon réservé et timide. Sa vie n’est pas facile. La séparation de ses parents l’a beaucoup atteint et il s’applique à accorder autant d’affection et de tendresse à chacun d’entre eux. Jusqu’au jour où il sera bousculé par une terrible et douloureuse vérité : sa mère est atteinte d’un cancer.

Cet état de fait va tout changer pour lui mais aussi pour sa famille entière qui devra s’arranger avec les contrariétés de la maladie. Séduit par le théâtre, Adrien s’inscrit à un cours qui lui permettra de se rapprocher d’une jeune fille dont il est en train de tomber amoureux. Si ses parents, Romain et Marie, désormais divorcés, ont gardé une douce complicité, la cruelle réalité rattrape le jeune garçon qui devra se montrer plus courageux que jamais.

Si les réalisateurs Pascal Ralite et Colombe Savignac centrent le récit autour de ce jeune adolescent, il y a bien une deuxième lecture du scénario qui relève la solitude et le trouble d’une femme confrontée à la maladie. Marie, aime, crie et dérange.

Elle veut dire sa vérité, ne pas perdre de temps et profiter, peu importe si elle encombre parfois un peu le nouveau noyau familial de son fils qui partage sa vie avec son père et sa belle-mère. Pas difficile d’y voir un film féministe et engagé.

Marie, authentique et ébranlée par les évènements, est attachante et propose un vrai parti-pris sur le cheminement de la vie. Un film pudique et profond sur l’adolescence et l’existence.

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Les Rives du Destin – Abdolreza Kahani

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L’auteur dépeint avec pragmatisme une législation largement favorable aux hommes et les classes populaires de Téhéran avec un réalisme empoignant et captivant.
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Samira, jeune mère fraichement divorcée, quitte sa province natale pour venir s’installer à Téhéran. Provisoirement sans son enfant, elle cherche à se bâtir une nouvelle vie. Samira est bien déterminée à se construire une vie de femme indépendante et à s’émanciper de la domination masculine qui semble avoir été pour elle une source de souffrance.

Grace à l’aide d’amis pour certains soupçonneux, elle trouve un logement provisoire et se met très vite à la recherche d’un travail afin de sortir de la précarité. Une chance pour elle que certains de ses amis lui accorde leur confiance et la soutienne dans ses démarches face à un ex mari esseulé et orgueilleux qui tente tout ce qu’il peut pour regagner l’autorité sur son ex femme.

Lui aussi est à Téhéran. Dans un premier temps, il essaye d’influencer l’entourage divisé qui aide Samira. Se heurtant à une volonté charitable, il ira jusqu’à les menacer. Malgré tout la jeune femme s’efforcera coûte que coûte de se frayer un chemin vers une vie meilleure et surmonter les nombreux obstacles sur son chemin.

Tiré d’un fais divers survenu dans sa propre famille, le réalisateur Abdolreza Kahani fait de son huitième long métrage une œuvre revendicatrice. Dénonçant un conservatisme rigoureux dans la société iranienne le film sera quasi invisible pour cause de non diffusion.

L’auteur dépeint avec pragmatisme une législation largement favorable aux hommes et les classes populaires de Téhéran avec un réalisme empoignant et captivant.

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La Casa de Papel – Álex Pina & Esther Martínez Lobato

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Un concept accrocheur chargé d’un esprit contestataire aux multiples rebondissements, La Casa de Papel est le coup gagnant de Netflix qui diffuse depuis avril la série sensationnelle et déflagrante.
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À l’occasion de la diffusion de sa seconde et dernière partie, revenons sur LE phénomène qui nous vient tout droit d’Espagne. La joyeuse bande de braqueurs menée par le professeur a bien décidemment la côte.

Si lors de la première partie nous apprenions à découvrir tous ces personnages très charismatiques et attachants, il est maintenant temps de découvrir le dénouement de l’histoire du plus grand braquage de tous les temps. Si de prime abord, Tokyo, Denver, Berlin ou encore Naïrobi suivent le plan à la lettre, les déconvenues d’un braquage qui ne serait être parfait sans la greffe d’une intrigue sentimentale, apportent leur lot de dramaturgie.

Tel un conte homérique, il y a les survivants et les sacrifiés. Un suspens haletant et un rythme cadencé à merveille sont peut-être le secret de la réussite de cette série. Mais ce serait oublier la jolie représentation des femmes. Tokyo, héroïne fougueuse et narratrice du récit, mène avec ces complices un combat presque philosophique et sociétal contre les forces de l’ordre commandées par la très éloquente et fascinante Raquel Murillo.

Cette dernière étant la négociatrice en conversation constante avec « el profesor », cerveau du braquage. On pourrait également attribuer le succès de la série au mélange efficace et potentiellement explosif de ces héros aux compétences, personnalités et physiques complémentaires qui semblent tout droit sortis d’une BD ou d’un jeu vidéo.

Un concept accrocheur chargé d’un esprit contestataire aux multiples rebondissements, La Casa de Papel est le coup gagnant de Netflix qui diffuse depuis avril la série sensationnelle et déflagrante.

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Une femme heureuse - Dominic Savage

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Une héroïne moderne, sans glamour ni fantaisie, qui touche par sa sensibilité de desperate housewife à l’anglaise. Une chronique plus qu’un film qui dessine avec habilité les contours précis et quasi immuables de la dépression.
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Tara est une femme accomplie en apparence. Mariée à un homme qui a bien réussi et mère de deux enfants, elle mène une vie de mère au foyer dans la banlieue londonienne. Mais Voilà Tara n’est plus heureuse. Elle ne se reconnaît plus dans cette vie calme et rangée. Elle s’ennuie et en vient à ne plus supporter son mari et ses enfants.

Perdue, elle se refuse à demander de l’aide à son mari pour lequel elle exprime une certaine aversion. Celui-ci finira par comprendre que quelque chose ne va pas sans pouvoir agir tant la jeune trentenaire est fermée. Il lui faudra alors fuir. Loin, jusqu’à Paris où elle se rêve en étudiante en arts.

Cette fuite de l’autre côté de la manche aura pour conséquence une nouvelle réflexion sur sa propre vie, en partie. Les rencontres faites dans la ville lumière seront déterminantes et lui permettront d’engager de nouvelles forces dans les conflits intérieurs qui la malmènent. La mise en scène de la dépression de la jeune femme est très bien menée par le réalisateur Dominic Savage.

La longueur des plans, le rythme et la monotonie des expressions physiques sont tous là pour parfaire l’enlisement du personnage incarné par Gemma Arterton. L’actrice, elle-même productrice du film, est criante de vérité dans ce personnage qui se meurt. Une héroïne moderne, sans glamour ni fantaisie, qui touche par sa sensibilité de desperate housewife à l’anglaise.

Une chronique plus qu’un film qui dessine avec habilité les contours précis et quasi immuables de la dépression.

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