Célian Ramis
Le Grand Soufflet : Le tourbillon d'anar-cumbia s'appelle Amandititita

Mardi 15 octobre, à 18h, Amandititita se produisait sur la scène du Grand Soufflet. Sous le chapiteau, installé place du Parlement, la chanteuse mexicaine rencontrait, pour la première fois, son public français.
Elle a un visage poupon, angélique et une voix aigüe, voire criarde, et perçante. Une frange bien coupée, un joli serre-tête rose. Sous ses airs angéliques et kitsch, Amandititita se révèle être un véritable électron libre. En effet, elle a déjà prouvé par le passé sa spontanéité, sa soif de scène et son envie de liberté. Sous le chapiteau, ce soir-là, la jeune chanteuse transmet une énergie presque surnaturelle.
Sa présence scénique impressionne et se partage dans le public, déchainé dans les premiers rangs d’une fosse qui semble électrisée. Amandititita nous fait franchir la barrière de la langue en s’exprimant directement en espagnol et ainsi, nous embarque dans son univers, nous fait comprendre ses paroles, son quotidien qu’elle décrit si bien. Elle mêle énergie contestataire, rage et humour, bonne humeur et légèreté.
Musicalement, elle nous emmène dans un milieu underground qui mêle cumbia et électro. Surnommée, la « reina de l’anar-cumbia », elle est une artiste controversée dans son pays natal, le Mexique.
Censurée à la télévision et à la radio, elle ne se décourage pas, poursuit sa route en défiant quiconque de se mettre en travers et utilise Internet et les réseaux sociaux pour faire entendre sa voix et son message. Une chanteuse à la personnalité bien affirmée qui nous envoute et nous déstabilise en quelques minutes.
La jeune femme, qui écrit ses textes, puise son inspiration dans le quotidien du Mexique, qu’elle définit comme une « réalité surréaliste », dans un article publié sur le site Internet de Libération, le 13 octobre dernier.
Elle nous dévoile quelques une de ses chroniques urbaines mordantes et trépidantes en se mettant dans la peau d’un chauffeur de bus, d’un métrosexuel – chanson sur laquelle elle fait monter un homme et une femme sur scène pour danser et chanter avec elle – d’un tueur de personnes âgées, etc. Sur des musiques rythmées, des sonorités latinos, la reine du politiquement incorrect offre un spectacle généreux, engagé et original. Une belle première rencontre entre le public français – breton précisément – et cette toute petite petite Amanda.


Trois manches vont se succéder jusqu’à la victoire du clan des Tecnicos. Il faudra une heure, et des sacrés coups dans la gueule et dans le dos, à Casandro El Exotico - « le clo clo mexicain, roi de la prouesse technique et lutteur exotique, glamour et paillettes » en majestueux justaucorps rose brillant et au brushing irréprochable – et à Mascara Dorada – « celui qui cumule 4 titres de champion du monde en même temps, qui est le fils de la déesse du vent » et qui brandit fièrement le drapeau breton à son arrivée – pour venir à bout des deux monstres de la lucha libre qui forment le clan des Rudos (écrit en rouge sur l’arrière du slip de Dragon Rojo Jr). Une victoire qui ne sera pas facile à remporter.
Entre sifflements et acclamations, les luchadores se confrontent en face à face ou en duo, cherchant chaque occasion de faire le show mais aussi une opportunité de soumettre son adversaire par une prise de leur choix ou en le clouant au sol, minimum 3 secondes, les deux solutions pour mener son clan à la victoire.
La cumbia, symbole d’un métissage de cultures à l’origine, était à l’honneur vendredi 11 octobre au Grand Soufflet. Dans le chapiteau, installé place du Parlement, la température est montée rapidement grâce à Captain Cumbia y El Piru.
Surnommé « Le Eastern Desperado » de Paris, il mixe cumbia originelle – qui vient des chants des esclaves africains en Colombie, des maracas et flûtes indiennes et de la poésie espagnole – à des styles divers tels que le ska, la dub ou encore l’électro, laissant penser au collectif Chinese Man pour certaines musiques.

C’est dans l’ambiance intimiste du Magic Mirror que les festivaliers ont pu assister au concert de la jeune chanteuse, Cœur de Pirate. Pour sa tournée, au cours de laquelle elle présente son deuxième album, Blonde, elle a opté pour un duo piano/voix. Sur la scène, un décor très épuré. Deux instruments seulement. Et des guirlandes lumineuses. Béatrice Martin, de son vrai nom, nous transporte dans son univers qu’elle chante le sourire aux lèvres et la mine enjouée. Derrière son visage poupon et sa voix cristalline, Cœur de Pirate dévoile sa propre sensibilité et sa propre fragilité, à travers des textes orientés sur le thème de l’Amour. Des couples plus exactement.

Dans le théâtre de verdure, situé dans le parc du Thabor, tous les festivaliers, dont beaucoup sont venus en famille, sont assis dans l’herbe ce dimanche après-midi. Il fait beau, presque chaud (en tout cas, pas très froid). De 15h à 17h, plusieurs conteurs vont se succéder sur la scène, se passer le flambeau de la parole. Alain Le Goff, Achille Grimaud, Pépito Matéo, Gigi Bigot, Yannick Jaulin ou encore Nicolas Bonneau accompagné de la musicienne Fannytastic… ils sont bien connus du public de Mythos.

Collectif de musiciens et de vidéastes, Fauve représente la scène Découverte lors du festival Mythos. Pourtant, la Corporation s’est lancée il y a quelques années maintenant. Sur Internet, les parisiens de Fauve diffusent des morceaux comme Kané et Sainte-Anne. Et là, la machine s’emballe.

« 55 ans d’histoire vus en 1h20 », commence Jérôme Colloud, seul sur scène pour cette représentation originale. Nous sommes en 1958, en Afrique, à l’aube des indépendances. Jacques Foccard, qui sera secrétaire général de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, découvre le Livre du Mal, un objet qui permet à son détenteur de devenir Maitre de l’Afrique.
« C’est mon histoire, ce n’est pas ma vie », conclut Sergio Grondin, ce samedi sur la scène du théâtre de Saint-Jacques de la Lande. Toutes les histoires sont vraies, toutes les histoires sont bonnes à être racontées. La sienne, c’est celle d’un homme né sur l’île de la Réunion « d’une déchirure ».

Quelques minutes avant d’entrer sur scène, certains spectateurs sont inquiets. Dans quel état va venir Jacques Higelin ? Mais quand ce grand Monsieur entre sur scène, les pronostics s’arrêtent net.
