Décembre 2015

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Marine Combe
Text: 
  • Tu mélanges tout ! Tu vas trop vite ! L’heure est à l’unité ! Tu fais peur à tout le monde, avec tes revendications guerrières !
  • À tout le monde ? Vraiment ? Ou à une poignée de vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l’écart des affaires pendant encore un siècle ou deux ?
    (extrait du Tome 2 de la série Communardes ! – L’aristocrate fantôme (pages 18 & 19)

Qui étaient-elles et quel rôle ont-elles joué dans la Commune de Paris, période insurrectionnelle brève de 3 mois en 1871 ? Le scénariste nantais Wilfried Lupano s’en passionne, et nous avec. En septembre 2015, les deux premiers tomes de la BD Communardes ! paraissent aux éditions Vents d’Ouest (Glénat) : Les éléphants rouges (illustré par Lucy Mazel) et L’aristocrate fantôme (illustré par Anthony Jean). On y découvre un Paris secoué par le siège des Prusses lors de l’hiver 1870 et le Paris révolté de 1871, lors de la Commune. La famine frappe la capitale, le peuple gronde. Et parmi les insurgés, des femmes. Elles sont de celles qui refusent de se laisser abattre, qui luttent pour leurs droits, qu’elles soient filles, mères, bourgeoises, aristocrates, prostituées, ouvrières, françaises ou étrangères. Et de celles qui souhaitent prendre les armes et monter sur les barricades comme la va-t-en guerre russe, Elisabeth Dmitrieff, présidente de l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés, véritable organisation féministe. Le contexte et les faits sont historiques, l’émancipation des femmes réelle. La série Communardes ! - complétée d’un troisième opus en 2016 (sur la semaine sanglante et le procès des femmes qui seront tenues responsables du Paris brûlé) – est un chef d’œuvre qui remet à leur place les femmes de cette époque : dignes et égales aux hommes. Pourtant, l’Histoire dira le contraire. Aujourd’hui, encore…

Text: 

En novembre des journaux ont titré : « Tâches ménagères : les hommes en font plus ». Champagne ! Ô joie ! Et puis, finalement, Ô désespoir. Rien ou presque n’a changé. C’est le constat que fait l’INSEE dans sa récente synthèse des données collectées sur le sujet entre 1974 et 2010 parue dans sa revue Economie et Statistique - celle mal interprétée par certaines rédactions. Il en résulte que les femmes travaillent plus et que leur vie domestique est soulagée par le « progrès technique » : elles ne lavent plus le linge à la main et celui-ci ne se froisse plus, elles se font livrer leurs courses, ont un congélateur rempli de plats préparés et tout un tas d’aides payantes externalisées… Si cela leur permet de passer 10 heures de moins par semaines aux tâches ménagères, elles continuent de se taper tout le reste. En outre, leurs cerveaux restent encombrés par tout ce à quoi il faut penser pour faire tourner la maison : payer la nounou, faire les courses en ligne, amener le grand chez l’ORL et la petite au judo, étendre la lessive en rentrant… Et ces messieurs, que font-ils de plus alors ? Ils consacrent 50 minutes de plus par semaine à… leurs enfants. Ils assument un peu plus leur rôle de père, ni plus ni moins. Au final, les mères assurent toujours 70 % des tâches parentales. Il est où le mieux ? Nulle part, ou presque.

Posts section: 
Title: 
Aux armes, communardes !
Title: 
Tâches ménagères, non, les hommes n'en font pas plus
Summary: 
Qui étaient-elles et quel rôle ont-elles joué dans la Commune de Paris, période insurrectionnelle brève de 3 mois en 1871 ? Le scénariste nantais Wilfried Lupano s’en passionne, et nous avec.
Summary: 
Triste constat que fait l’INSEE dans sa récente synthèse des données collectées sur le sujet entre 1974 et 2010, mal interprétée par certaines rédactions.

Novembre 2015

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Manon Deniau
Text: 

Une cinquantaine de personnes est venue rencontrer Sophie Labelle, au Centre Gay Lesbien Bi et Trans (CGLBT) de Rennes, le 22 octobre. La bédéiste québécoise, connue pour Assignée garçon, une « webcomic » qui illustre le quotidien d'une petite fille trans, ne s'attendait pas à accueillir autant de monde. L'atelier création de bande-dessinée, initialement prévu, s'est transformé en véritable « show », avec en prime des blagues sur les Bretons et Éric Zemmour. Pendant plus d'une heure, l'activiste pour les droits des personnes trans et intersexes a expliqué son parcours de bédéiste, en le mélangeant à son « coming-out » de femme trans. Car celle qui a les cheveux roses raconte que dessiner lui a permis d'« exprimer [son] trop plein d'existence », tel un exutoire. Cependant, l'institutrice de formation n'a osé montrer publiquement ses planches que l'an dernier. De là est née la bande-dessinée en ligne qui l'a fait connaître outre-Atlantique, devenue un puissant outil de communication pour la communauté trans. Cela lui permet de faire « passer des messages dans le débat public » afin de faire entendre leurs voix. Sophie Labelle a parlé avec auto-dérision d'un sujet trop peu abordé. Et ça fait du bien. On en aurait bien besoin en France.

Text: 

Sommes-nous un brin parano, nous les femmes ? Voit-on de la discrimination à notre encontre partout ? Une récente étude de l’INA confirme nos craintes et notre agacement : oui, nous sommes bien discriminées, dans toutes les sphères de la société et notamment dans les médias. Menée en 2014, l’enquête de l’Institut National de l’Audiovisuel s’est intéressée aux matinales - créneau phare - des radios généralistes françaises (France Inter, Europe 1, RTL et RMC). Résultats ? Les hommes squattent l’antenne ! À la présentation (Bourdin, Cohen, Calvi, Sotto…) mais aussi chez les invités : « Au niveau de la répartition des invités selon leur genre, on constate sans surprise une très forte majorité d’hommes sur l’ensemble des radios (…) France Inter apparaît comme le « bon élève » avec près de 27 % de femmes parmi les invités de la semaine et 24 % le week-end. (…) Enfin, Europe 1 et RTL sont proches avec une moyenne de 19 % d’invités femmes. » Aïe. Et quand on s’aperçoit que la femme la plus invitée de ces radios n’est autre que Marine Le Pen… On a vraiment mal à notre représentation ! Heureusement, des voix de femmes on peut en entendre ailleurs, chez Madame B, par exemple, nouvelle émission de Canal b, tous les vendredis de 12h30 à 13h… Ouf !

Posts section: 
Title: 
Dessiner pour le droit des trans
Title: 
Des voix qui peinent à se faire entendre
Summary: 
Pendant plus d'une heure, l'activiste pour les droits des personnes trans et intersexes a expliqué son parcours de bédéiste, en le mélangeant à son « coming-out » de femme trans.
Summary: 
Une récente étude de l’INA confirme nos craintes : nous sommes discriminées, dans toutes les sphères de la société et notamment dans les médias.

La belle saison - Catherine Corsini

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Summary: 
Bien rythmé et formidablement interprété, c’est dans un suspens haletant que l’on s’émeut pour ces deux jeunes femmes attachantes bien décidées à bousculer le patriarcat.
Text: 

Dans la Corrèze des années 70, Delphine aide ses parents sur l’exploitation agricole familiale. Une vie rurale difficile et de travail. Ses parents souhaiteraient la voir mariée à Antoine, un garçon du village mais Delphine est lesbienne. Elle vit la fin d’un amour dans son village et décide de changer d’air et partir pour Paris où elle prend un travail de bureau afin de s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Carole, une vraie parisienne. Très vite la jeune fille tombe sous son charme. Carole est forte, indépendante et s’engage dans les luttes féministes. Delphine militera elle aussi pour le droit des femmes afin de s’approcher au plus près de celle qu’elle admire. Carole n’est pas lesbienne et vit avec Manuel mais envers et contre tout une véritable histoire d’amour va naître entre ces deux jeunes femmes. Malheureusement la réalité de la vie de Delphine va tout changer et forcer le destin. La passion de ses deux héroïnes, Catherine Corsini la filme en de longues étreintes, sensuelles et réalistes. Au delà du contexte de l’époque de l’après 68, la réalisatrice aborde l’homosexualité chez les femmes. L’acceptation et le désir de braver l’intolérance sont les valeurs clefs de ce beau film. Une thématique illustrée au travers des séquences parfaitement dialoguées. Bien rythmé et formidablement interprété, c’est dans un suspens haletant que l’on s’émeut pour ces deux jeunes femmes attachantes bien décidées à bousculer le patriarcat.

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Septembre 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

15 octobre 1894. La vie du capitaine Dreyfus bascule. Inculpé pour haute trahison envers son pays, il sera ensuite dégradé, déshonoré et déporté en Guyane. La vie de Lucie Dreyfus aussi bascule. Épouse aimante et mère attentionnée, elle mènera avec hargne une bataille pour la dignité de son mari et pour que justice soit faite. Elle sera un soutien inconditionnel pour Alfred avec qui elle correspondra, lui faisant promettre de survivre les cinq années de réclusion durant. Plus de 100 ans après le célèbre J’accuse d’Émile Zola et le second procès de Dreyfus, ouvert à Rennes en 1899, son rôle à elle n’a pas marqué l’Histoire. Sans elle, pourtant, pas d’Affaire... C’est le portrait d’une femme déterminée qui est dépeint dans Lucie Dreyfus, la femme du capitaine – sortie le 30 septembre 2015 - signé de la plume avisée de la journaliste et essayiste Elisabeth Weissman. Dévouée à sa famille, la vie de Lucie sera tâchée de drames et ornée de victoires psychologiques. Au-delà de la réhabilitation du nom d’une femme amoureuse, injustement oubliée, l’auteure, passionnée par la justice sociale et l’égalité, nous plonge dans la découverte de ce destin individuel/universel. Antisémitisme, rôle de la presse, place des femmes et image des hommes… Elisabeth Weissman s’empare brillamment de cette histoire passée pour y faire résonner des thèmes encore et toujours d’actualité. On tressaille d’intérêt pour l’Affaire encore jamais livrée aussi précisément sous cet angle féminin.

Text: 

Avant l’été, on nous gave comme des oies des meilleurs régimes à effectuer afin de briller de notre minceur incroyable destinée à faire pâlir de jalousie les autres femmes. C’est d’ailleurs l’intitulé du mail envoyé à la rédaction en mai dernier, « 10 semaines pour les rendre jalouses »… Un message à visée publicitaire pour que l’on promeuve le Programme Déesse, lancé par les coachs sportifs Alex et PJ, qui nous rappelle qu’« À l'approche de l'été et des premiers essayages maillots de bains, les complexes des femmes resurgissent, pour prendre des proportions démesurées et multiplier les régimes. » Une piqure de rappel fort nécessaire et pas du tout caricaturale ! Fin juin, nous recevons le même mail, orienté cette fois vers la rentrée. Car là encore il faudra être au top. Adieu les barbecues et les apéros qui se prolongent ? Très peu pour nous. L’argument de ce programme : réaliser les entrainements – 5 fois par semaine, entre 30 et 45 minutes par séance – à la maison, à l’aide de vidéos avec les coachs et de conseils nutrition. Pour la modique somme de 299 euros. Tentant ?! Absolument pas. Heureusement, on peut compter sur le club de sport de Nice pour innover et susciter la polémique, fin août : « Vous êtes GROSSES, vous êtes MOCHES, payez 19,90 euros et soyez seulement MOCHES ». Que ce soit du lard ou du cochon, peu importe, nous on mange de tout !   

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Title: 
Elle réhabilite Lucie Dreyfus
Title: 
Touche pas à mes formes
Summary: 
C’est le portrait d’une femme déterminée qui est dépeint dans Lucie Dreyfus, la femme du capitaine, signé de la plume avisée de la journaliste et essayiste Elisabeth Weissman.
Summary: 
Avant l'été, on pense régime. Pendant l'été, on pense régime. Pourquoi ? Pour être au top, évidemment, et ressembler à des déesses... À la rentrée, on a vomi le régime, tout simplement.

Juillet-Août 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Haut symbole de la culture bretonne, la coiffe fait partie intégrante du folklore régional. Et pourtant, rares sont celles et ceux qui en connaissent les spécificités et les représentantes. Depuis le 6 juin, et jusqu’au 30 août, le musée de Bretagne accueille Bretonnes, une exposition regroupant 70 photographies réalisées par Charles Fréger, parti à la rencontre des femmes membres de divers cercles celtiques. Il y témoigne d’une identité régionale forte inscrite dans le vêtement traditionnel à travers des tableaux à l’esthétique impeccable que l’on apprécie de contempler. On adore le côté carte postale kitch, accentué par les portraits et les regards mélancoliques des modèles, auquel il donne de la profondeur de par un second plan brumeux et en mouvement qui nous laisse comme hypnotisés. Pourtant, derrière les stéréotypes qui ont nourri la réflexion et le regard du professionnel, Charles Fréger interroge nos connaissances et intérêts pour nos traditions. Que savons-nous de ces habits ? De ces coiffes ? Sommes-nous capables de différencier celle de Vannes de celle de l’Île de Sein ? Et pouvons-nous repérer les références anachroniques dissimulées dans les œuvres ? Des questions fondamentales pour la bonne transmission de notre identité et histoire aux générations futures.

Le musée de Bretagne s’associe à cette occasion au musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, au musée bigouden de Pont-l’Abbé et à l’association GwinZegal de Guingamp.

Text: 

Parmi les irrespectueux harceleurs de rue témoignant d’une incroyable bêtise en se permettant de faire des réflexions aux femmes qui aiment les femmes, il y a les dégoûtés et les excités. « Vous allez finir en enfer », « Si vous aviez été des mecs, on vous aurait pété la gueule. Mais là, ça nous excite », « Oh des pédés de filles ! », « Vous êtes en couple ? On peut coucher ensemble ? » ou encore « Je vous ai vue embrasser votre copine, vous n’avez aucun respect pour vous afficher, surtout devant mes enfants » et « Hitler a pas fini le boulot, dégagez ! »… Des phrases d’une extrême violence formulées en Belgique, en France, aux Etats-Unis, au Maroc, en Angleterre… pour n’en citer que quelques-uns, et qui symbolisent l’ignorance, la méconnaissance et le non-respect envers les femmes, parce qu’elles sont femmes, mais aussi à cause de leur orientation sexuelle. À la manière de Paye ta shneck (lire notre Coup de cœur – YEGG #19 - Novembre 2013), le tumblr Lesbeton entend dénoncer les réactions stupides que déclenchent la vue d’un couple lesbien ou la découverte de la sexualité d’une belle femme, vécue alors comme « du gaspillage ». Si nous sommes séduites par le procédé, visant à lutter contre ce phénomène immoral, chaque phrase publiée sur le site nous hérisse les poils et nous file la nausée !

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Title: 
Fières de la coiffe
Title: 
Lesbeton les réflexions !
Summary: 
L'exposition Bretonnes témoigne d’une identité régionale forte à travers des tableaux à l’esthétique impeccable que l’on apprécie de contempler et interroge nos connaissances et intérêts pour nos traditions.
Summary: 
Si nous sommes séduites par le procédé, visant à lutter contre le phénomène immoral du harcèlement de rue (ici envers les femmes qui aiment les femmes), chaque phrase publiée sur le site nous hérisse les poils et nous file la nausée !

Mustang - Deniz Gamze Ergüven

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Un scénario puissant et bouleversant. Chaque séquence est habitée par une énergie solaire qui colle parfaitement au tempérament des sœurs, héroïnes amazones qui luttent contre le sexisme dans une Turquie d’aujourd’hui.
Text: 

À l’est de la Turquie, dans un petit village sur les bords de la Mer Noire, vivent 5 sœurs. Leurs parents décédés, c’est leur grand-mère et leur oncle qui se chargent de leur éducation. À la sortie des classes, les filles bordent la plage et se mettent à chahuter dans l’eau avec des garçons qui se sont joints à la baignade improvisée. Les jeunes filles rentrent heureuses et les cheveux mouillés mais très vite les premières sanctions se font sentir. Les 5 sœurs se voient interdire presque tout si ce n’est ce qui peut les transformer en parfaites femmes d’intérieur et asservies à leurs futurs maris. La maison se barricade, le jardin et les fenêtres deviennent les seuls havres de liberté pour ces jeunes adolescentes pleines de vitalité. Indomptables, leurs insolentes aspirations à la liberté ne sont pas du goût de leurs aînés qui les contraignent à vivre encore plus cloisonnées du monde extérieur. Adieu les éclats de rire, études et promenades. Les murs sont surélevés et les barreaux apparaissent aux fenêtres. Puis les mariages forcés arrivent, stoppant net l’insouciance. Se soumettre ou résister ? Accepter l’inacceptable ou s’enfuir ? Le film décrit un réalisme rigoureux tiré d’un récit éclairé. Un scénario puissant et bouleversant. Chaque séquence est habitée par une énergie solaire qui colle parfaitement au tempérament des sœurs. La réalisatrice peint avec brio des héroïnes amazones qui luttent contre le sexisme dans une Turquie d’aujourd’hui.

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Tiens-toi droite - Katia Lewkowicz

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Si le film est curieux et volon­tairement chaotique et décousu il tente tant bien que mal de défier dans la dou­leur les conventions du cinéma populaire français à travers un féminisme plus hu­maniste que politique.
Text: 

Tiens-toi droite c’est le destin de trois femmes qui gravitent dans le même monde mais dont les préoccupations et réflexions sur ce monde sont très différentes. Sam est mère de plusieurs enfants et en attend deux autres. Dans sa vie de maman et de femme, Sam est au bord du burn out. Elle travaille dans une usine à poupée où elle croise Louise, une femme ambitieuse et volontaire qui vient de quitter le pressing familial pour un poste de cadre dans l’entreprise de son amant. Lili a elle été élue Miss Calédonie et va prêter ses mensurations à la fameuse poupée en élaboration. Très naïve et candide Lili est assez mal adaptée à ce monde qu’elle côtoie. Katia Lewkowicz réalise un film qui s’éparpille un peu. Une comédie qui cristallise l’hystérie féminine en mettant délibérément assez mal ses sujets en valeur. Au bord de la crise de nerf, ces trois femmes qui ne se connaissent pas ont la volonté farouche d’évoluer au sein de leur milieu. C’est ce qui va les faire se rencontrer, se juxtaposer. Si les hommes sont peu pré­sents et disparaissent peu à peu, la pres­sion des mères est bien présente. Une multiplication des points de vue et un questionnement sur l’image de la femme et son corps. Si le film est curieux et volon­tairement chaotique et décousu il tente tant bien que mal de défier dans la dou­leur les conventions du cinéma populaire français à travers un féminisme plus hu­maniste que politique.

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Qui c'est les plus forts ? - Charlotte de Turckheim

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Le scénario s’éparpille un peu mais a pour qualité de mettre à l’honneur des bat­tantes, des femmes qui luttent au quo­tidien. Excellentes interprétations d’Alice Pol et Alexandra Lamy qui dynamitent la comédie dra­matique.
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À Saint-Etienne, Samantha qui vient de perdre son emploi dans une usine à poulet se retrouve au chômage. Pom-pom girl à ses heures perdues, elle vit avec sa jeune sœur, Kim, et Céline sa meilleure amie et son plus grand soutien. Mais retrouver un travail n’est pas chose facile et si elle ne signe pas un contrat rapidement elle perd la garde de sa petite sœur Kim. Avec son amie fidèle et colocataire Céline, elles imaginent toutes sortent de solutions pour s’en sortir ensemble jusqu’au jour où un couple d’hommes sonne à leur porte pour proposer à Samantha d’être mère porteuse pour la somme de 200 000 €. La chose est illégale et Céline, considérant que son amie est prête à faire une grosse erreur, fera tout ce qui est en son pouvoir pour que Samantha refuse la proposition. Charlotte de Turckheim signe et persiste dans la réalisation de comédie populaire. Une co­médie sociale très féminine qui accu­mule quelques clichés sur la pauvreté dans la région de Saint-Etienne. Un film qui agglomère différents sujets bien à la mode comme le foot, le ma­riage pour tous et la GPA. Un scénario qui s’éparpille un peu mais qui a pour qualité de mettre à l’honneur des bat­tantes, des femmes qui luttent au quo­tidien. On remarquera les excellentes interprétations d’Alice Pol et Alexandra Lamy qui dynamitent la comédie dra­matique et son parfum légèrement subversif.

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Juin 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Blanc. La couleur de la pureté, de la perfection, de la virginité. Blanc. La couleur de l’enfermement, la solitude, la folie. Pourtant, Paloma Fernandez Sobrino, metteure en scène et comédienne associée à L’âge de la tortue, à Rennes, se passionne pour le gris (lire notre interview YEGG #36 – mai 2015 – p.22 et 23). Et c’est ce qu’elle nous montre avec son spectacle Déroute(2), présenté en avant-première dans le théâtre du Vieux St-Etienne, le 15 mai dernier, avec la chanteuse lyrique Justine Curatolo. Inspirée par le vécu de sa grand-mère, mariée à l’église par amour et enfermée dans sa solitude, et les témoignages de nombreuses femmes, l’artiste espagnole explore la capacité d’un individu à s’épanouir et à trouver du bonheur malgré la désillusion. L’esthétique et l’originalité de la proposition vont de pair dans une mise en scène soignée aussi bien au niveau de la disposition intimiste qu’au niveau de la parole, soufflée, murmurée, intense, chantée – en français et en espagnol – et des odeurs de lessive - retour à la propreté et à la pureté – qui nous saisissent les narines et nous ramènent dans les draps vieillis de notre enfance. Tout dans cette création est fait pour nous emporter dans un univers peu familier mais qui résonne dans nos entrailles. Loin d’une leçon moralisatrice, Paloma Fernandez Sobrino et Justine Curatolo – et toute l’équipe – réussissent à nous bercer entre apaisement et violence d’un instant suspendu et déstabilisant. À découvrir lors du festival Les Tombées de la nuit, les 3 et 4 juillet au théâtre La Paillette à Rennes (deux représentations par jour : 17h30 et 19h30).

Text: 

1981, François Mitterand est élu. Yvette Roudy devient ministre des Droits des femmes, et instaure en 1983 la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes en entreprise. Plus tard, elle œuvre pour la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions, mais aussi pour la parité dans les institutions et la constitution, en créant L’Assemblée des femmes, en signant et initiant plusieurs manifestes en ce sens également, etc. Un matin de mai 2015, Yvette Roudy, 86 ans, se lève, découvre l’actualité et trésaille. On la comprend. L’actuel ministre du Travail, François Rebsamen, propose un projet de loi voué à simplifier le dialogue social. Bémol : les outils de l’égalité professionnelle, tels que le Rapport de Situation Comparée ou la Commission égalité pro’ – visant à analyser les différences entre les femmes et les hommes, permettant de réduire les écarts de salaire - seront supprimés. Les associations féministes montent au créneau, à l’initiative d’Yvette Roudy, et lancent une pétition sur le site #SOS Égalité professionnelle ; le ministre parle de « malentendu » et promet un amendement pour calmer les énervées. Nous pourrions nous essuyer le front et souffler de soulagement, mais non : l’égalité des sexes n’est toujours pas prise en compte par les hommes politiques et constitue une bataille de tous les jours. Aucun droit n’est jamais acquis, loin de là. #Fatigue #Onnelâcherarien

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Title: 
Déroute esthétique
Title: 
L'égalité pro, on s'en fout ?
Summary: 
Paloma Fernandez Sobrino, comédienne et metteure en scène, et Justine Curatolo, chanteuse lyrique, explorent une facette intime d'une femme prisonnière de son mariage vers son acceptation, dans une esthétique irréprochable.
Summary: 
Aussi mal appliquées soient-elles, les lois visant à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes existent depuis plus de 30 ans. Aujourd'hui menacées, le combat pour les droits des femmes est plus que jamais nécessaire.

Mai 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Et vivre était sublime », une ode à la vie, à l’amour, au sexe, aux femmes et aux hommes. C’est ce que propose le duo des « garçons manqués » dans cette lecture musicale présentée lors du festival Mythos, à Rennes, un vendredi soir d’avril. Le 10 précisément. Un duo qui réunit l’écrivain Nicolas Rey et le musicien Mathieu Saïkaly, au centre d’un auditoire disposé en cercle autour de ces deux hybrides. Tout de suite, un coup de cœur. Une évidence foudroyante. D’un côté, Nicolas Rey, qui lit des textes d’Albert Cohen, de Céline ou encore de Boris Vian, avec une voix unique, tremblotante, chargée de ses histoires à lui qui a souvent été piqué à vif. D’un autre, Mathieu Saïkaly, qui gratte délicatement les cordes de sa guitare et interprète les chansons de Bob Dylan, des Stones ou encore de Johnny Cash, avec une voix douce, teintée de folk et bercée de sa candide jeunesse. Les textes dévoilent des figures féminines fantasmées et fantasmantes, empreintes de réalisme. La pureté romantique emboite le pas à la description très crue de la rencontre, du sentiment amoureux et de la relation sexuelle, sans occulter l’angoisse ressentie par un homme avant de s’abandonner aux plaisirs de la chair. La vision de la Femme, sortie de la plume d’auteurs masculins et déclamée par les bouches fragiles de deux hypersensibles bien assumés, est belle, libératrice et moderne.

Text: 

La course à la présidence de France Télévisions par le CSA – Conseil Supérieur de l’Audiovisuel – a agité les chaines de télé et les médias. Mi-avril, le collectif de femmes journalistes « Prenons la Une », visant à lutter contre le sexisme dans les médias, a adressé une lettre ouverte aux candidat-e-s à la présidence de France Télévisions, les interpelant sur le faible chiffre d’expertes invitées sur les plateaux télés (- de 20%). Rappelant aussi l’engagement du groupe des chaines publiques lors de l’événement « En avant toutes », en mars 2014 : atteindre 30% d’expertes dans les émissions d’information (le directeur de l’information parlait même de 35% d’ici fin 2015). Et l’enthousiasme s’en est allé, visiblement, puisqu’aucune communication, ni rapport public, n’ont ensuite été faits sur d’éventuels chiffres prouvant une évolution positive dans ce domaine. Le collectif saisit alors le ou la future président-e, soulignant qu’il en est de son rôle de mettre l’égalité sur les plateaux. De toute urgence. Tout comme « Prenons la Une », nous nous mobilisons contre les stéréotypes, pour l’égalité des sexes et pour une juste représentation des femmes dans les médias. Ceci est donc un coup de gueule préventif… Une bonne chose alors que la future présidente (août 2015), Delphine Ernotte-Cunci se définisse comme une militante de l’égalité professionnelle !

Posts section: 
Title: 
Libérer la figure féminine
Title: 
L'égalité à la télévision française ?
Summary: 
La vision de la Femme, sortie de la plume d’auteurs masculins et déclamée par Nicolas Rey et Mathieu Saïkaly, est belle, libératrice et moderne.
Summary: 
Les femmes sont minoritaires sur les plateaux de télévision. La future présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, fera-t-elle bouger les lignes ?

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