Décembre 2013

Writers: 
Chloé Rébillard
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Les réseaux sociaux sont emblématiques de notre société actuelle. Parfois controversés, stigmatisés, parfois adorés, adulés jusqu’à en rendre addict plus d’un. Facebook fait parti de ceux qui sont les plus critiqués à cause, entre autre, de la forte tendance des utilisateurs à partager les moindres détails de leur vie privée. Pourtant, certaines initiatives peuvent y naitre et rassembler une cyber-communauté. C’est le cas de Portraits de Rennes qui a vu le jour mi-novembre, sous la forme d’une page J’aime. Qui se cache derrière ? On ne sait pas. Et on s’en fout. L’intérêt ici est de découvrir des personnalités, Monsieur et Madame tout le monde, qui vivent dans la capitale bretonne. Si chaque description n’est pas forcément attrayante ou intéressante, la forme proposée et la spontanéité des réponses en revanche est plutôt distrayante et apporte de la nouveauté dans un paysage numérique routinier et morne. Une photo de la personne est postée avec les quelques lignes de texte, rendant vivante et réelle cette communauté de tous les jours, à laquelle on ne prête plus attention au quotidien. Cette nouvelle page attise la curiosité, transforme le centre ville en un territoire de jeu puisque, sait-on jamais, nous pourrions bien être la prochaine proie de celle ou celui qui tire le portrait aux Rennais.

Text: 

Alors que la Bretagne est une terre à la culture fertile, les artistes locaux sont sous-représentés dans la ville. Des groupes de musique, des artistes plasticiens, des photographes, peintres, musiciens... sont à l'affut d'opportunité pour émerger. Pourtant, à première vue, la ville de Rennes semble bien dotée en lieux d'accueil culturels. Entre le Liberté, le Musikhall, l'Antipode, l'Ubu... il y a de quoi faire pour égayer les soirées. Mais si on regarde la programmation de ces salles, elle est avant tout nationale, voire internationale. Celle du Liberté, par exemple, est révélatrice. En décembre, Nolwenn Leroy, Pascal Obispo et Vanessa Paradis se produiront dans la plus grande salle de concert de Rennes. Mais où sont les artistes locaux ? Relégués dans les bars qui ne bénéficient pas d’une jauge suffisante, ils n'ont pas leur place dans ces grandes structures trop onéreuses pour le budget des débutants. La capitale bretonne manque d'un lieu qui permette aux locaux de venir se produire pour se tester, gagner en notoriété... ou se planter. Un lieu accessible à toutes et à tous et qui pratique des tarifs abordables. D'autant que l'offre de spectacle à Rennes est en baisse. La salle de la Cité est fermée pour cause de travaux et dans le même temps l'Élaboratoire devrait tirer sa révérence et sortir de la scène rennaise.

Posts section: 
Title: 
Têtes de Rennais
Title: 
Culture stérile
Summary: 
Portraits de Rennais sur la toile, un point pour l'effort !
Summary: 
Alors que la Bretagne est une terre à la culture fertile, les artistes locaux sont sous-représentés dans la ville.

Octobre 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Laura Lamassourre
Text: 

« En partant d'une approche picturale et artistique, je souhaitais m'interroger en photographie sur qui sont les pèlerins d'Emmaüs des temps modernes ? », résume la photographe Élodie Guignard à propos de son exposition « Les Magnifiques », dont les clichés seront visibles jusqu'au 24 novembre dans l'escalier de la Bibliothèque des Champs Libres. Dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère du 17 octobre prochain, l'artiste, qui travaille et vit à Rennes, présente une série de dix-huit portraits d'hommes et de femmes de la communauté Emmaüs des Peupins dans les Deux-Sèvres. La jeune femme diplômée de l’École Nationale Supérieure de Photographie d'Arles les met en scène dans un cadre naturel, affublés de divers costumes, fourrures, chapeaux à plumes ou robes de mariées, dénichés dans les fripes de l'association, et leur donne derrière l'objectif, une grandeur insoupçonnée. Au-delà du simple coté esthétique de son travail, Élodie Guignard a su révéler un autre type de beauté à travers les sourires lumineux de personnalités qu'on oublierait parfois, en allant débusquer le futur vase qui trônera fièrement sur notre cheminée ou la chemise vintage qui fera pleurer d'envie notre entourage. Dans l'air du temps, ces portraits magnifient des corps, des visages parfois abîmés par la vie et révèlent des hommes et des femmes qui pourraient passer pour des artistes de cabarets parisiens. Le grotesque, la joie, la légèreté – qui manquent souvent dans l’art ces temps-ci, non ? – s’entremêlent à merveille.

Text: 

Depuis le 15 septembre dernier, et jusqu’au 31 décembre, le Musée des Beaux-Arts de Rennes appelle à la générosité publique pour finaliser l’acquisition de l’œuvre Saint Jude Thaddée, de Jusepe de Ribera. Soit 50 000 euros pour pallier à une « lacune criante dans l’ensemble des œuvres du XVIIe siècle : celle de l’école espagnole ». Pour cela, un Fonds de dotation a été mis en place. Le but : « favoriser l’essor et la pérennisation du mécénat de la structure culturelle ». Le mécénat, qui, nous dit-on dans un communiqué de presse à ce sujet « peut être l’affaire de tous », n’est pas nouveau dans l’art. Sans oublier l’effervescence autour des plateformes de financement participatif sur Internet. À la différence que, sur ces dernières, figurent des premiers projets nécessitant un coup de pouce à travers des sommes modestes, comparé aux 50 000 euros requis dans cette période charnière de septembre à décembre (impôts sur le revenu et impôts locaux). Que les Rennais soient invités à participer à l’acquisition d’une œuvre en échange de contreparties alléchantes, en soi, n’est pas scandaleux. Mais il flotte dans cette démarche une sorte d’indécence à requérir auprès de la population rennaise, bien que moins affectée par le chômage et la précarité que d’autres semble-t-il, toutefois affaiblie par la crise – à en croire les coupes budgétaires des institutions et les plans sociaux – une telle somme.

Posts section: 
Title: 
Magnifique misère
Title: 
Indécente culture
Summary: 
Dans l'air du temps, ces portraits magnifient des corps, des visages parfois abîmés par la vie.
Summary: 
Il flotte dans cette démarche une sorte d’indécence à requérir auprès de la population rennaise une telle somme.

Septembre 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Text: 

La place Hoche va-t-elle devenir the place to be à Rennes ? En tout cas que ce qui s'apparente aujourd'hui à un vague terrain minéral sans identité, abritant 777 places de parking, devrait (enfin) prendre de la couleur. Depuis le 26 août, la vingtaine de bouquinistes et le carrousel de la voisine Sainte-Anne ont migré, travaux pour la deuxième ligne de métro obligent, à quelques mètres en direction du nord. Si les vendeurs craignent fortement et légitimement ce déménagement forcé dans un espace où les pavés et les arbres ne sont pas rois et surtout le passage moins important, on peut toutefois se réjouir de ce changement. La place Hoche, jusqu'à présent sans réel esprit ni visage va devenir plus conviviale, plus animée... plus jolie ! Elle ne sera plus seulement l'apanage des étudiants en Économie, des banques ou encore des auto-écoles. On imaginerait presque y voir fleurir les terrasses et commerces de proximité qui avaient décidé de se faire la malle. Hoche pourrait finalement être la réelle bénéficiaire de la construction de la ligne B en développant ses activités, là où ses consœurs du centre ville Sainte-Anne et Saint-Germain risquent de s'endormir à petit feu en attendant 2019 et la fin des ouvrages. Une nouvelle page s'écrit pour la place Hoche. Sans rature cette fois ?

Text: 

Depuis le 30 août, un Tumblr agite la toile. Pauline, 27 ans, a créé « Je connais un violeur », un blog sur lequel les femmes victimes de viol peuvent décrire leur agresseur. Cet ami, ce proche, ce membre de la famille, ce garçon aux allures de gendre idéal… L’objectif étant de dresser un portrait du violeur « ordinaire ». Loin de l’image des « types louches dans des parkings sombres », explique la créatrice du Tumblr, sur le site de 20 Minutes. Sur la page d’accueil, elle s’appuie sur les chiffres : « Dans 67% des cas, le viol a lieu au domicile de la victime ou de l’agresseur, qui est un ami ou un proche. Dans 80% des cas, l’agresseur était connu de la victime ». En quelques jours, les témoignages s’accumulent, les articles se multiplient et les réactions fusent, côté réseaux sociaux. Le blog percute par la puissance de son initiative. Sur Twitter, on peut même voir des messages de prévention, comme ceux de Sophie Barel, étudiante à Lisaa Rennes : « Au fait les rennaises, faites attention aux renfoncements de portes dans les rues, le soir. J’me demande si y a pas un mec qui s’amuse à choper des nanas en les attrapant au moment où elles passent. Il lui fout la gueule dans un mur pour la calmer et attouchement ». Cet engouement ne peut être que positif pour les femmes mais la prise de conscience doit-elle et peut-elle se susciter uniquement au détour d’un buzz ? Pas sûr. C’est un début, paraît-il…  

Posts section: 
Title: 
Place aux livres
Title: 
Des viols, un buzz...
Summary: 
La place Hoche va-t-elle devenir the place to be à Rennes ?
Summary: 
Pauline, 27 ans, a créé « Je connais un violeur », un blog sur lequel les femmes victimes de viol peuvent décrire leur agresseur.

Juillet-Août 2013

Writers: 
Robin Desury
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan. Cette vendéenne, arrivée à Rennes il y a un an pour ses études à l’école des Beaux-Arts, s’est lancée depuis quelques mois dans le collage de culottes. Comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ? Cette drôle d’étudiante, cachée derrière sa frange et ses lunettes rondes, amuse les Rennais avec ses créations dessinées au marqueur sur du papier kraft, placardées sur les murs du centre-ville. Timide de prime abord, elle n’en est pas moins intrépide puisqu’elle aime déambuler dans les rues, en plein jour, avec son pinceau et sa colle, et s’adonner à cet affichage sauvage. Délicieusement culotté quand même ! Et c’est sans compter le risque pris lors de sa séance de collage sur le musée des Beaux-Arts. Les culottes de Mathilde sont réalisées sans modèle de base. Si elle confie avoir peu de talent en dessin, elle aime soigner le graphisme des motifs de ces sous-vêtements. Des pois, des traits… le style est volontairement enfantin, pour éviter le côté vulgaire, sans délaisser le côté féminin. Pour elle, ce dessous, soigneusement dissimulé sous les vêtements, permet de mettre la femme en avant, de révéler cette part cachée de féminité. Et la jeune étudiante, qui souhaite ensuite s’orienter vers la filière Graphisme et communication de l’école des Beaux-Arts, aime investir le domaine du street-art, « qui n’est pas réservé aux hommes ». Son caractère audacieux l’a même menée à collaborer avec l’artiste-plasticienne Sophie Lemoine. Elles réfléchissent actuellement à la réalisation d’une collection de culottes à commercialiser. Les culottes de Mathilde délaisseront-elles les murs des rues rennaises pour sublimer vos fesses, Mesdames ?

Text: 

Depuis 2004 et le premier « Plan climat », Rennes a choisi de réduire sa consommation d’énergie. En 2010, avec l'adoption du second volet de ce plan, le but affiché est d'abaisser de 20% l’émission de Co2 d'ici 2020. L'idée est noble. Les choix de sa réalisation un peu moins... En effet nos élus ont notamment décidé, pour ce faire, de diminuer l'éclairage public durant la nuit. Une mesure qui semble fonctionner dans l'agglomération rennaise certes, mais qui laisse à désirer dans la capitale de la région. Yves Préault, adjoint au maire, délégué à la communication et à la vie quotidienne, pensait lui aussi qu'il ne fallait pas réduire l'éclairage et il s'en expliquait en juin 2012 dans Rennes Métropole magazine « Il est important de créer une ambiance, de montrer au visiteur qu'il arrive dans la capitale de la Bretagne ». Parler c'est bien. Agir c'est mieux ! Car pour créer une ambiance, ils ont créé une ambiance! Vous aussi vous pensiez qu'il s'agissait d'une coupure de courant, non ? Certes, Rennes en a connu quelques unes mi-juin mais cela s’est produit en journée ! Alors se promener seule à 2h du matin, dans le noir total dans certaines rues du centre, avec pour seul allié son sac à main ne vous séduit pas ? Marcher au beau milieu de la rue, pour éviter toutes rencontres non désirées et surtout non désirables, non plus ? Étrange... Sans tomber dans la psychose, la ville, par sa densité, expose à des dangers et couper l’éclairage tout en renforçant la vidéo-protection (18 caméras auxquelles se rajouteront 7 nouvelles installations dès la rentrée de septembre, près dans le quartier de Maurepas) apparaît d'une bêtise sans nom. A croire qu'au moment du vote, certaines lumières étaient déjà éteintes dans la salle du conseil municipal...

Posts section: 
Title: 
Street-art culotté
Title: 
Sombres lumières
Summary: 
Collage de culottes : comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ?
Summary: 
Nos élus ont notamment décidé, pour ce faire, de diminuer l'éclairage public durant la nuit.

Juin 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Trop peu de rues portent un nom de femme ». C’est le slogan qui a été affiché sur les murs du centre ville de Rennes fin avril. « Certains ont été arrachés, mais pas les photos. A croire que c’est la thématique qui les dérange », expliquent les deux jeunes femmes à l’initiative de cette campagne d’affichage sauvage. Elles sont étudiantes en dernière année de l’école des Beaux-Arts, section graphisme, à Rennes. Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions  et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet. Parties du constat que seuls 6% des rues ont un nom féminin, elles fouillent dans les archives afin de dénicher plusieurs personnalités importantes du XIXe siècle – époque de construction du centre ville - qui auraient pu, en tant que femmes, figurer sur ces fameuses plaques qui bordent nos pavés. Au total, neuf portraits ont été affichés : elles sont aventurières, journalistes, militantes ou encore artistes, et ont compté à Rennes ou en Bretagne. A travers textes explicatifs, portraits et photos, la scénographie de cette campagne est pensée pour attiser la curiosité des passants et les faire réfléchir sur le sens de cette action. Une action intelligente et pacifiste qui, par la seule violence d’un constat que chacun aurait pu deviner, résonne en chaque habitant et le pousse à une remise en question. Cette initiative souligne avec brio que même les éléments les plus anodins peuvent cacher l’injustice et la discrimination. Et c’est sans crier au loup que le poids de cette intervention est le plus lourd. La Brique n’a peut-être pas initié une révolution féministe mais le duo prend le chemin d’une force tranquille redoutable. Il se pourrait qu’à l’avenir les Rennais(es) soient de nouveau surpris par leurs actions. YEGG en serait ravi.

Text: 

En atteste le coup de coeur de YEGG ce mois-ci (lire ci-dessus), la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre. Ce n’est pourtant pas le point de vue de Pierre-Henri Allain, journaliste pour Le Point, qui n’hésitait pas en avril dernier à publier Rennes l’endormie face à Nantes la dynamique, énième pamphlet sans grande analyse opposant les deux cités en défonçant des portes déjà bien ouvertes. Pas question d’économie, d’éducation ou d’environnement mais de culture, élément on ne peut plus subjectif faisant appel aux sentiments et aux gouts de chacun. “Rennes se serait-elle définitivement endormie sur ses lauriers ?”, “Rennes n’a plus […] l’aura d’inventivité et de foisonnement créatif qu’elle a pu connaître par le passé” peut-on lire dans cet article qui s’apparente davantage à un règlement de compte entre gens du milieu qu’à une boîte à idées. À grand renfort de Benoît Careil, fondateur du Jardin moderne, le papier souligne le peu de soutien de la municipalité pour les musiques actuelles, célébrées en grande pompe chaque début de décembre par les Trans’. C’est sans rappeler, ou sans connaître, la décision du conseil municipal en juin 2012 de construire, dans le quartier de la Courrouze, un nouvel Antipode de plus de 3200 m2, pour la modique somme de 20 millions d’euros. C’est aussi limiter la culture aux musiques actuelles. Théâtre, conte, danse, expo, littérature… l’impasse est faite sur ces arts semblent-ils accessoires voire inexistants pour le journaliste, sans doute moins vendeurs, moins médiatiques et moins machines à fric. Non, Rennes ne s’endort pas, loin de là, encore moins culturellement parlant. Un coup de gueule est trop court pour le prouver. Heureusement, YEGG vous le dit tous les mois.

Posts section: 
Title: 
Une brique dans la mare
Title: 
(In)culture
Summary: 
Elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet.
Summary: 
Oui, la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre.

Mai 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Text: 

Il ne s’agit pas d’une chaîne de télévision dédiée à la jeunesse ou d’un petit animal découvert en Océanie mais d’une asso’ créée en 1976, peu connue du grand public. Le GENEPI, pour Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées, déploie quelques 1300 jeunes aux quatres coins de la France, dont 72 à Rennes, pour intervenir dans les centres pénitentiaires, histoire de redonner un peu de dignité aux détenu(e)s. Soutien scolaire, ateliers culturels, activités préparant à la réinsertion, autant d’actions menées par les « Génépistes », afin d’aider ceux qui sont au fond du trou. Derrière l’image du taulard, existe encore un être humain qui n’a pas vocation à rester définitivement derrière les barreaux. Ces étudiants donnent aux prisonniers les premières armes pour s’en sortir. Tout excuser ? Non. Ils soulignent néanmoins que beaucoup de ceux et celles qu’ils visitent avaient de fortes probabilités, par un milieu social fragile, d’être un jour privés de libertés. La démocratisation de l’enseignement qu’ils proposent permettra peut-être de rétablir un semblant d’égalité… En attendant, ils agissent pour faire changer l’image de ceux qui, à leur sortie, devront affronter le regard méprisant d’un pan de la population. Du 23 mars au 10 avril dernier, le GENEPI organisait le 9ème Printemps des prisons à Rennes. Succès populaire comme en atteste la présence, lors de la soirée Dazibao, de plus de 5000 visiteurs dans l’enceinte de l’ancienne prison Jacques Cartier. Suffisant pour faire bouger les lignes ?

Text: 

Plus de 35 000 festivaliers lors de la dernière édition de Mythos, qui se déroulait du 16 au 21 avril. Mais combien n’ont pas pu accéder à tous les spectacles souhaités ? En effet, la nuit du vendredi a été agitée pour les agents de sécurité et l’équipe organisatrice du festival. Les grilles du parc du Thabor ont été « secouées » par les nombreuses mains des Rennais frustrés de se voir refuser l’accès au site. Que la jauge ait été atteinte, on n’en doute pas, on a pu le constater de nos propres yeux. Mais certains avaient acheté leurs places depuis plusieurs jours, voire semaines. Et surtout, certains détenteurs du pass Mythomaniac, qui offrent la possibilité de pénétrer dans le Thabor après minuit contrairement aux « simples visiteurs », sont restés à l’extérieur. A 98 euros la formule complète, ils se sont vus privés de dessert… Et il semblerait que plusieurs d’entre eux soient restés sur leur faim lors de cette édition. L’équipe organisatrice, qui a fait son mea culpa, avoue avoir été surprise par une affluence record et propose de rembourser les affamés. On a quand même du mal à croire que personne ne s’attendait à voir débarquer tant de monde dans le parc rennais avec l’arrivée des premiers rayons de soleil. Surtout qu’un certain nombre de spectacles affichait complet avant le lancement de la manifestation. Nous raconterait-on des mythos ?

Posts section: 
Title: 
Jeune et pieux
Title: 
Dérapages nocturnes
Summary: 
Puisqu'on est jeune et pieux, dit-on dans le milieu...
Summary: 
Nuit agitée pour le festival Mythos par les débordements "imprévus".

Avril 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Charline Morel
Text: 

La démarche peut apparaître scandaleuse, voire écœurante, et pourtant Lis Peronti artiste brésilienne, étudiante en Arts plastiques à Rennes, se met en scène et ose. Bouleversante, elle nous raconte l’une de ses performances : en haut d’un arbre pendant trois longues heures, elle laisse son sang menstruel couler le long d’un drap blanc entre ses jambes. Sur le campus de Villejean, les passants sont choqués par cette performance. Elle, n’y voit plus les regards gênés, car en haut de son arbre elle  prend soudain conscience que les rapaces la guettent et les fourmis l’attaquent. L’odeur du sang les attire. Performance engagée, elle déplore que « les femmes vivent toutes ce triste rituel seules dans les toilettes ». Sa démarche consiste alors à « renouer ce dialogue singulier entre femmes » et à changer l'image des cycles mensuels dans notre société. Considérées par les religions comme impures, les menstruations ont mauvaise réputation. Selon Lis, les règles créent des discussions exclusives où les femmes se racontent, chacune ayant sa propre histoire avec celles-ci. Une intimité où les femmes se comprennent, se rejoignent toutes dans l’universalité de leurs vécus. Lis par son travail et sa personnalité n’a pas finis de nous étonner et nous séduire.  

Text: 

On dit souvent que les filles peuvent faire preuve de méchanceté les une envers les autres. Cliché, direz-vous ! Mais quelle tristesse quand on assiste à des incivilités lors d’un événement qui rassemble une majorité de femmes… Dans le cadre de la Nuit des 4 jeudis, l’école de stylisme et de modélisme Esmod organisait le 5 avril la Nuit de la mode à Rennes. C’est dans le parking de l’Espace des 2 Rives que se tenait la manifestation qui réunissait des stands de relooking, coiffure mais aussi maquillage et shooting photo. L’événement phare de la soirée : un défilé présenté par les étudiantes de l’école de mode. Elles étaient une quinzaine à fouler le podium pour faire découvrir aux spectateurs le travail de leurs camarades parisiens, actuellement en troisième année, centré sur les robes de soirée de couleur noire et les bustiers blancs. Face à elle, un public, majoritairement féminin, dissipé et peu respectueux des heures passées à élaborer ces tenues. Les commentaires désobligeants, faits à voix haute, sur les habits fusent et des rires moqueurs quant à la démarche parfois timide ou désinvolte de certaines modèles, qui précisons-le sont débutantes en terme de mannequinat et qui ont eu seulement quelques heures pour s’entrainer à l’art de défiler, se font entendre très distinctement. Nous sommes bien d’accord, chacun ses goûts ! Mais un peu de tenue, s’il vous plait, Mesdames…

Posts section: 
Title: 
En rouge et blanc
Title: 
Incivilité féminine
Summary: 
Une démonstration menstruelle, originale et insolite !
Summary: 
On dit souvent que les filles peuvent faire preuve de méchanceté les une envers les autres. Cliché, direz-vous !

Mars 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Bonne nouvelle ! En 2013, le festival du Roi Arthur revient à Bréal-sous-Montfort après un an d’absence. En effet, l’édition 2011 avait mal commencé, la pluie ayant fait des ravages sur le site de l’événement (50 mm d’eau en 48h, soit l’équivalent de ce qui tombe au mois d’octobre, nous a précisé Sylvain Guilloteau, président de l’association du festival du Roi Arthur). Forcés d’annuler la première soirée par sécurité, les organisateurs ont accusé un déficit de 100 000 euros, cette année-là, même si 12 000 festivaliers étaient présents le jour suivant. En 2012, l’épée était donc replantée dans son rocher, endormie, mais pas pour très longtemps. Bonne nouvelle donc pour les adeptes du festival qui vont retrouver les 30 et 31 août prochains un événement tout neuf, en intérieur cette fois, dans le centre culturel de Bréal. Changement radical de décor mais obligatoire pour remettre le compte de l’association à flots et pouvoir espérer retrouver la manifestation en plein air dans les années à venir. Le budget s’élève à environ 70 000 euros pour 2013, contre 450 000 euros en 2011, expliquant ainsi les modifications de cette édition pour laquelle il faudra se bousculer, la jauge étant limitée à 1 200 entrées. Pourtant, réjouissons-nous, la proposition restera quasiment identique : deux soirs de concerts aux mêmes prix (15 euros la soirée, 25 euros le week-end) et l’accès gratuit au Village vous réservant de nombreuses animations au long de la journée. La programmation pourrait connaitre quelques bouleversements. Pour Sylvain Guilloteau, peu d’espoir d’avoir des groupes internationaux mais pas de doutes que des groupes nationaux et locaux viendront se rallier à la cause du Roi Arthur. Pour nous, l’espoir d’un festival qui se relève malgré les difficultés !

Text: 

Rennes ville rock. Argument maintes et maintes fois entendu dans la bouche des rennais pour qui le Mur de Berlin n’est pas encore tombé. Propos également tenus par ceux qui promeuvent l’esprit jeune, rebelle et bohème de la cité. L’adjectif est sans doute aujourd’hui dépassé. À la limite de l’anachronisme. Pour l’étu­diant des années 70-80 qui revient errer dans les rues de la capitale bretonne, les choses ont bien changé. Trop changé ? “Vieux réac’”, “conser­vateur”, direz-vous. Mais ce mois de février fut triste pour les (nombreux) pilliers de comptoir qui aiment (aussi) profiter de la musique. Annulations de concerts, fermeture d’établissements… la norme serait à l’assagissement. Finis les allers-retours entre la Salle de la Cité et le bistrot du même nom rue Saint-Louis. Jusqu’à l’hiver pro­chain, aucune représentation pour cause de tra­vaux ! Les anciens locaux de la CGT, qui touchent les murs de La Cité vont s’effacer au profit d’une crèche. Surement nécessaire, mais pourquoi dans ce lieu ? L’établissement sera désormais ouvert sur la rue Saint-Louis. Finis aussi les murs crades à l’odeur douteuse qui protègent La Cité. Esprit rock es-tu là ? En tout cas, il n’est pas non plus rue Paul Bert : on a appris lundi 25 février que La Quincaillerie générale était menacée de ferme­ture administrative. Ce bistrot qui accueille aussi des concerts a fait l’objet de plaintes du voisinage pour nuisances sonores. Ils sont dorénavant inter­dits. “La Quincaillerie générale sommée de la fer­mer” comme l’écrit Rodrigues Pailhes, patron du bar, sur la page Facebook de son établissement. “Nous nous retrouvons au commissariat (…) parce que quelqu’un a joué de la guitare ou du piano. Que voulons-nous ? Une ville silencieuse ?” poursuit-il. Ce n’est pas le premier troquet qui ferme pour ce motif, ce ne sera surement pas le dernier non plus. Quelle tristesse !

Posts section: 
Title: 
Le retour du Roi Arthur
Title: 
Dernière tournée
Summary: 
Bonne nouvelle ! En 2013, le festival du Roi Arthur revient à Bréal-sous-Montfort après un an d’absence.
Summary: 
Pour l’étu­diant des années 70-80 qui revient errer dans les rues de la capitale bretonne, les choses ont bien changé.

Février 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
Text: 

La prison des femmes de Rennes, unique centre pénitentiaire à accueillir un public exclusivement féminin, a désormais son magazine d’informations. Réalisé par les détenues pour les détenues, Citad’elles, Le féminin sans barreaux, est un trimestriel  de 36 pages qui a vu le jour le 18 janvier 2013. À l’origine de ce projet, Les Etablissements Bollec, collectif rennais de dessinateurs, auteurs et graphistes, et Anne-Héloïse Botrel, de la Ligue de l’enseignement 35. Une belle initiative qui crée un lien social vers l’extérieur. Ateliers, comités de rédaction, écriture des papiers, une quinzaine de rédactrices a découvert le fonctionnement d’une revue journalistique, en choisissant et en traitant les sujets de leur choix. Au sommaire, des recettes de cuisine, des conseils beauté, des idées pour fabriquer ses propres produits mais aussi un article sur l’insertion professionnelle à la sortie de prison ou encore un décryptage de la procédure simplifiée d’aménagement de peine. Les journalistes en herbe vont maintenant pouvoir former d’autres détenues intéressées par l’expérience afin d’assurer la continuité des numéros. En janvier, 500 exemplaires sortaient de l’imprimerie rennaise Micro Lynx pour être distribués à l’équipe de rédaction mais aussi aux autres femmes de la prison. Le but à terme étant de pouvoir développer la diffusion aux prisons du Grand Ouest. Le projet, soutenu financièrement par la Direction régionale des affaires culturelles 35, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation 35 ou la Fondation Elle entre autres, devrait être assuré jusqu’en juin. Souhaitons bon vent à ce nouvel espace d’expression original et ambitieux !

Text: 

Après avoir déposé le bilan mercredi 9 jan­vier 2013 pour cause de cessation de paiement, la direction de Virgin Mégastore n’est plus maître de son destin et de celui des 1200 salariés que le célèbre distributeur de biens culturels compte dans ses rangs. La faute, sans doute, à l’effondre­ment du marché du disque, et dans une moindre mesure, celle du livre. Le Tribunal de commerce de Paris a décidé lundi 14 janvier 2013 de placer l’enseigne vieille de 25 ans, ancienne propriété de l’Anglais Richard Branson puis de Lagardère et enfin du fonds d’investissement Butler Capital, en redressement judiciaire. À Rennes, 38 personnes sont menacées de perdre leur emploi. Parmi elles, des “gilets rouges” de la première heure, c’était en juin 1998. À Rennes, chacun dénonce l’injustice que représenterait l’effondrement de la marque. Une colère qui s’ajoute à l’incompréhension : se­lon plusieurs salariés rennais, l’antenne bretonne serait un moteur pour la chaîne et tirerait les ré­sultats de Virgin Mégastore France vers le haut. Un moteur également pour la rue Le Bastard, place centrale du commerce rennais. Difficile au­jourd’hui d’imaginer la disparition de l’imposante silhouette du Virgin qui s’étend du 6 au 10 de l’ar­tère, lieu infréquentable par les agoraphobes un samedi après-midi à l’approche de Noël. Profitant lui-même de sa situation géographique, le maga­sin rennais est devenu un passage obligé pour les promeneurs et les acheteurs, connaisseurs ou amateurs. À ces derniers, l’enseigne a permi de rendre la culture plus accessible, plus “grand public” grâce à une offre conséquente en produits et à une armée de vendeurs. Au détriment, certes, des petits disquaires ou libraires consolés par une clientèle plus fidèle et avertie. Aujourd’hui, certains mélancoliques des boutiques indépen­dantes “victimes” du géant rouge y voient un juste retour de bâton. Mais si Virgin ferme, j’aurai quand même mal à ma culture.

Posts section: 
Title: 
Vue de l'intérieur
Title: 
Dislike a Virgin
Summary: 
Souhaitons bon vent à un nouvel espace d’expression original et ambitieux !
Summary: 
La direction de Virgin Mégastore n’est plus maître de son destin et de celui des 1200 salariés...

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