Janvier 2018

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Marine Combe
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Marine Combe
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On rend souvent hommage aux femmes qui ont marqué l’Histoire, qui réhabilitent les oubliées ou qui œuvrent au changement des mentalités. Cette fois, ce sont les hommes que nous allons saluer et féliciter ici. À travers le témoignage de Franck Bréal – à lire absolument dans Causette, novembre 2017 – on se dit que les choses avancent. Certes, lentement.

En effet, dans l’article, il raconte son parcours, de sa réflexion pour une contraception partagée entre les hommes et les femmes à son opération, la fameuse vasectomie. Il fait désormais parti des 0,8% ! « Aujourd’hui, je parle de la vasectomie très librement. Je réponds d’ailleurs volontiers aux questions que certain-e-s se posent sur l’opération, via des forums ou sur les réseaux sociaux. J’essaie de participer activement à toute conférence ou débat sur la contraception masculine dans ma ville (Rennes, ndlr) afin d’apporter mon témoignage. », écrit-il dans l’épilogue. Ça fait du bien un homme qui s’engage et qui le dit. Et surtout, qui ne joue pas au héro.

Ses doutes, ses questions, ses angoisses, quant à « (s)a sexualité, (s)on érection, (s)on éjaculation » post opératoire, il les livre sans faux semblant et sans détour, parfois même avec humour. Pour dédramatiser. Ou exorciser. Parce que la vasectomie, tout comme la contraception féminine définitive, reste encore aujourd’hui un parcours plein d’embuches et plein d’idées reçues… Alors, on vous le redit, ce n’est pas votre bite - ou son contenu – qui fait de vous un homme…

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À l’occasion de la 2e semaine de lutte contre les discriminations, la mairie de Paris a choisi de dédier une journée, celle du 15 décembre dernier, à la grossophobie, une forme spécifique d’intolérance et de discrimination visant les personnes obèses ou en surpoids. L’occasion de se pencher sur une problématique qui en dit long sur notre société.

D’un côté, la consommation à outrance, à laquelle l’alimentation ne fait pas exception. D’un autre côté, le culte de la minceur. Et les femmes sont principalement visées par cette injonction à la beauté. Dans une étude, datée de février 2016, le Défenseur des Droits révèle que la corpulence est un facteur important lors d’un entretien d’embauche, notamment dans les secteurs vente/commerce, et souligne que si hommes et femmes obèses sont discriminé-e-s de la même manière, en revanche, la gent féminine l’est encore davantage puisqu’elle l’est dès un début de surpoids.

Clairement, être grosse (ou ne pas être mince), ça fait tâche dans le beau décor édulcoré de la publicité du modèle unique et de son 34/36 pas bien réaliste… Pourtant, d’après les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé, les personnes obèses ou en surpoids devraient représenter 67% de la population (contre 47% actuellement) en 2030. Il serait peut-être temps de briser les tabous et les clichés et de se demander d’où provient cette malveillance (et surtout qui la crée et à qui elle profite !). Un conseil : lire On ne nait pas grosse, de Gabrielle Deydier. 

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Title: 
Raconte nous ta vasectomie !
Title: 
Pas de régime contre la grossophobie
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Le magazine Causette a publié en novembre le témoignage de Franck Bréal au sujet de sa vasectomie, qui reste encore aujourd'hui, tout comme la contraception féminine définitive, un parcours du combattant...
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La grossophobie, on commence doucement à en parler. Souvent banalisée, elle est pourtant révélatrice d'une société jugeante et moralisatrice, prise entre des injonctions paradoxales bien lourdes...

Un autre regard 2 - Emma

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Emma s'attache à vulgariser des concepts féministes et humanistes. D'un simple coup de crayon, elle délivre des messages clairs, drôles et fondamentaux pour bien vivre ensemble.
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Ingénieure en informatique le jour, dessinatrice quand elle a "fini le reste", Emma s'inspire de son vécu de femme, de conjointe, de collègue, de mère de famille et de citoyenne pour proposer ses réflexions autour du quotidien. Et à travers ce quotidien ordinaire, elle décrypte des phénomènes très symboliques et significatifs de diverses formes de domination.

Dans Un autre regard 2, on retrouve son explication dessinée de la charge mentale et du fameux "Mais fallait me demander !", si révélateur des mécanismes du genre. On se délecte également du mordant parallèle de l'affaire du burkini en imaginant l'arrivée d'une femme et de sa fille, au Maristan, là où on ne porte aucun textile dans le haut du corps. Les deux immigrées vont alors se voir obligées soit de rester à la maison, soit d'enlever leurs soutiens-gorges.

La blogeuse mérite son succès de par l'ouverture d'esprit qu'elle offre sur différents sujets de société, comme sa manière de repenser le temps de travail et le temps passé en famille ou sa façon d'impliquer les hommes dans la répartition des tâches ménagères ou encore l'éducation des enfants.

Emma s'attache à vulgariser des concepts féministes et humanistes difficiles à faire passer dans la société. De son coup de crayon très simple et presque enfantin, elle délivre des messages clairs, drôles et fondamentaux pour bien vivre ensemble.

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Octobre 2017

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Marine Combe
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Marine Combe
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On retrouve sur la couverture la photo, prise en 1957 à Rennes, des deux femmes qui avaient déjà incarné les Elles qui disent, publié en mars 2016. Marie-France et Marie-Ange Jouan. La mère et la grand-mère d’Anne Lecourt, passeuse d’histoires de vie qui revient en septembre 2017 avec un nouvel ouvrage, intitulé cette fois Les Discrètes paroles de Bretonnes….

On y retrouve Clémentine, Madeleine, Marie, Monique, Marcelle, Yvette ou encore Elisa, du pays de Montfort. Et on y découvre Anne, Paule, Agnès, Roberte, Janet et d’autres, qui comme les premières, témoignent de la vie qu’elles ont vécu, principalement dans les campagnes bretonnes, de 1930 à aujourd’hui.

L’auteure, de sa plume respectueuse, continue là le travail amorcé l’an passé, un travail de mémoire, de transmission, qui aborde au travers de portraits fins et bienveillants la condition des femmes de cette époque. Et ça fait du bien d’entreprendre cette lecture aussi émouvante qu’apaisante.

Parce qu’en filigrane de ces histoires, on peut se laisser rêver à la vie de nos grands-mères qui, par pudeur tout comme les Discrètes, n’ont pas livré à la postérité leurs vécus intérieurs. C’est comme renouer avec le passé ! Une manière de saluer les générations précédentes et de ne pas oublier le combat qu’elles ont souvent menées, sans le réaliser.

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Elles étaient 122 en 2015 (lire notre Décryptage YEGG#63 – Décembre 2016). Elles sont une de plus, en 2016. Elles, ce sont les femmes mortes sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Pourquoi ? Parce que ces derniers, à 49%, refusent la séparation.

C’est ce que révèle début septembre le rapport de la délégation aux victimes – structure commune à la police et à la gendarmerie nationales qui recense, depuis 11 ans, pour le ministère de l’Intérieur, les morts violentes survenues au sein du couple – qui sépare distinctement les 109 femmes victimes « au sein de couples officiels (conjoint, concubin, pacsé ou ex…) » et les 14 femmes victimes « au sein de couples non officiels (petit ami, amant, relation périodique ou ex…) ».

Déjà, la catégorisation pose problème. Surtout quand celle-ci entraine la hiérarchisation des informations. Parce que l’étude, dès le début, n’affiche que le premier chiffre. Il faut attendre la page suivant la conclusion, pour trouver le tableau récapitulatif global de l’année 2016 : on y découvre alors qu’elles sont en réalité 123, et non 109, à être décédées de violences conjugales.

Ce chiffre est important. Trop important. Il signale que tous les 3 jours, une femme en France, meurt des coups de son mec ou de son ex (peu importe qu’il s’agisse de son mari ou de plan cul). Il serait temps d’arrêter de minimiser ou de banaliser ces actes barbares, qui ne sont ni des crimes passionnels, ni des incidents, mais des féminicides.

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Title: 
Ne pas oublier les récits des Discrètes
Title: 
123 (et pas 109) femmes de trop !
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L’auteure, de sa plume respectueuse, continue là le travail amorcé l’an passé, un travail de mémoire, de transmission, qui aborde au travers de portraits fins et bienveillants la condition des femmes de 1930 à aujourd'hui.
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Ces femmes, ce sont celles qui sont mortes en 2016 sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Pourquoi ? Parce que ces derniers, à 49%, refusent la séparation.

Écumes - Ingrid Chabbert et Carole Maurel

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Si Écumes navigue dans les eaux troubles d’une problématique doublement taboue, l’auteure et la dessinatrice nous bercent dans les vagues apaisantes de la résilience et de l’humanité.
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Ça y est, elles vont enfin avoir l’enfant désiré depuis si longtemps. Malheureusement, ce bonheur sera de courte durée. Elles ne connaitront jamais cet enfant. Va alors s’en suivre une longue période de reconstruction, de doutes et de douleurs, qui vont remplir de nombreux carnets.

Inspirée par son histoire personnelle, Ingrid Chabbert livre ici un roman graphique aussi poétique que haletant, tant la situation nous saisit. Au fil des pages, les émotions se multiplient et se décuplent, le choix du noir et blanc ponctué de quelques couleurs mettant en relief les ressentis et les étapes du deuil.

La bande dessinée nous interroge de par tous les détails implicites : quel parcours les couples lesbiens doivent-ils affronter pour accéder à la parentalité ? Quand mettra-t-on réellement le sujet de la procréation médicalement assistée pour les homosexuelles sur le tapis en France ?

Si Écumes navigue dans les eaux troubles d’une problématique doublement taboue – homoparentalité / perte d’un enfant – l’auteure et la dessinatrice nous bercent dans les vagues apaisantes de la résilience et de l’humanité.

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Janvier 2017

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Marine Combe
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Marine Combe
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Oh oui, on a plaisir à y croire ! Tout comme la canadienne Lori Malévart-Traversy qui signe en 2016 Le clitoris*, un documentaire animé entièrement dessiné à la gouache et brillamment orchestré pour terrasser les théories fumeuses de Sigmund Freud… Qui établit le seul organe destiné au plaisir au rang d’ennemi public numéro 1 et le relègue au banc des petits joueurs. Autorisé à intervenir simplement en début de partie !

L’an dernier, les langues se déliaient et les discours s’élevaient enfin pour rejoindre ceux des féministes qui prônent la réappropriation du corps des femmes, sans tabous, sans honte, ni invectives. Houda Benyamina mettait les points sur les I avec Divines, en inscrivant la réplique « T’as du clito » dans le langage courant, l’imprimante 3D donnait enfin du relief et donc une perspective à cette partie du corps et Lori Malévart-Traversy l’animait dans un court-métrage contre « l’obscurantisme clitoridien ». Dans le but de démystifier la sexualité féminine et stopper les idées reçues autour du match Vagin VS Clito.

Pourquoi choisir un camp et se priver de toutes les possibilités offertes par notre anatomie ? D’où l’importance d’une information de qualité, accessible à tou-te-s, que ça plaise ou non. Le clitoris n’est plus un mythe, il est le sésame d’une jouissance illimitée pour qui le possède et qui le caresse.

 

*Le court-métrage devrait être visible courant 2017, une fois le documentaire présenté dans tous les festivals sélectionnés.

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S’il est indéniable que des progrès et des avancées sont à saluer en matière de droits humains, le contraire est à constater également. Après avoir supprimé en avril 2016 le Pass Contraception en Ile-de-France, la présidente LR Valérie Pécresse a annoncé en décembre dernier que la région ne financerait désormais plus les études sur le genre, les inégalités et les discriminations, soutenues depuis dix ans.

Dans son article du 14 décembre, Libération rappelle les dires de l’élue flirtant avec la Manif pour tous : « Je suis pour l’égalité homme-femme, c’est à la racine de mes convictions. L’égalité oui, mais pas l’indifférenciation des sexes (qui est) un projet politique, une idéologie. On ne subventionnera pas la théorie du genre. »

Mi-décembre, son homologue masculin Laurent Wauquiez, présidant la région Auvergne-Rhône-Alpes, a coupé de 12 000 euros les subventions aux festivals LGBT du territoire. Face au mouvement contestataire du Mariage pour tous, il ne sourcillait pas et assurait être favorable à l’abrogation de la loi Taubira.

Fin décembre, le quotidien national de gauche offrait une tribune à l’anthropologue et psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, intitulée « Procréation assistée : le déni familial de la gauche », qui souligne qu’en matière de modèle familial, les deux camps politiques ennemis se retrouvent dans leur esprit traditionnaliste. Loin d’être rassurant…  

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Title: 
Le clitoris ne serait plus l'ennemi public n°1 ?
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Un pas en avant, trois pas en arrière...
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Oh oui, on a plaisir à y croire ! Le clitoris n’est plus un mythe, il est le sésame d’une jouissance illimitée pour qui le possède et qui le caresse.
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Les esprits réac' décomplexés = pertes sèches pour les études de genre, les droits LGBTI et l'évolution des mentalités...

Comment va le monde ? - Laure Flavigny – Jessie Magana – Aurélie Boissière – Séverine Assous

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Un véritable guide ludique qui accompagne les enfants tout au long de leur construction personnelle et de leur apprentissage. Et les adultes trouveront également leur compte !
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L’atlas imaginé et rédigé par Laure Flavigny et Jessie Magana, cartographié par Aurélie Boissière et illustré par Séverine Assous est un véritable guide ludique qui accompagne les enfants tout au long de leur construction personnelle et de leur apprentissage. Et les adultes trouveront également leur compte au fil des 22 cartes que l’on scrute, détaille et observe un long moment, avant de refermer le bouquin et d’y revenir plus tard.

Ainsi, c’est une invitation à de multiples voyages que nous lancent les quatre réalisatrices de l’ouvrage. On se balade avec joie, nostalgie, tristesse, terreur et espoir d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre, d’une problématique à une autre, d’un mode de vie à un autre. La migration, la mondialisation, la répartition des richesses, le travail des enfants, la parité au Parlement, mais aussi les langues, les habitudes alimentaires, les danses, les religions, etc.

Sans oublier la préservation de la planète et de ses ressources, en proposant un tour d’horizon des alternatives naissantes aux quatre coins de la planète. La preuve que l’on peut parler de tout aux enfants et faire résonner le discours sur les adultes. Un outil incontournable !

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Octobre 2016

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Marine Combe
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Depuis le 8 septembre dernier, et jusqu’au 8 mars prochain, un plan national d’actions et de mobilisation a été mis en place pour lutter contre le sexisme qui résiste malgré les lois et les mouvements féministes. Au lancement de la campagne « Sexisme pas notre genre ! », Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, a rappelé qu’il est essentiel de passer à la vitesse supérieure.

Voilà qui nous plait. Encore faut-il que ce ne soit pas un simple effet d’annonce. Une plateforme numérique permet aux citoyen-ne-s de témoigner de situations vécues relevant du sexisme et de soumettre des initiatives destinées à faire changer les mentalités et faire reculer, jusqu’à faire disparaître (mais ça n’arrivera pas en 6 mois, hélas), les comportements sexistes.

Ces dernières, si elles sont acceptées, sont ensuite labellisées « Sexisme pas notre genre ! », comme tel est le cas de la nouvelle série d’affiches et de flyers proposés par le collectif Stop harcèlement de rue Rennes. La structure a présenté mardi 4 octobre - entre 12h et 14h devant le restaurant universitaire de Rennes 2 à Villejean - ses dernières créations signées Thomas Mathieu, plume et dessinateur du célèbre Projet crocodiles.

Une belle manière d’illustrer le quotidien des femmes qui subissent des violences verbales dans l’espace public et de donner des billes pour réagir et ne plus rester passifs/passives dans ces cas-là.

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Dire qu’en 2016 les femmes n’ont toujours pas le droit de disposer librement de leurs corps, c’est s’exposer à la crispante réflexion « Tu exagères… », accompagnée d’une moue horripilante et des yeux en l’air. Et dire qu’en 2016, les droits des femmes ne sont pas acquis, mais alors vraiment pas acquis, c’est comme pisser dans un violon.

En Europe, on serait soi-disant « bien loties ». La preuve : deux ans après le projet de loi espagnol, visant à restreindre le droit à l’avortement, c’est au tour de la Pologne et de son gouvernement conservateur de la jouer catho catho. Encore plus qu’aujourd’hui on veut dire. Car depuis 1993, l’accès à l’IVG chez nos voisins polonais ne se fait que sous condition : grossesse à risque sur la vie ou la santé de la femme, malformation grave du fœtus ou acte illégal comme le viol (et l’avortement doit être autorisé par un juge).

Le 22 septembre, le Parlement polonais a adopté en première lecture un projet de loi visant à interdire et pénaliser le recours, la pratique et l’incitation à l’avortement Même cas de figure qu’en Espagne, la population s’insurge et se soulève contre cette privation de liberté. Le 3 octobre, les femmes polonaises se sont mises en grève pour protester et à Rennes, un rassemblement de soutien a été organisé place de la Mairie.

Dire qu’en 2016 on doit le rappeler : « Mon corps, mon choix », « Un enfant si je veux, quand je veux ! ». Alors non, bordel, on n’exagère pas !  

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Le Crocodile contre le sexisme dans les rues de Rennes
Title: 
Non, les femmes ne disposent pas de leurs corps
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Une belle manière d’illustrer le quotidien des femmes qui subissent des violences verbales dans l’espace public et de donner des billes pour réagir et ne plus rester passifs/passives.
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Dire qu’en 2016 on doit le rappeler : « Mon corps, mon choix », « Un enfant si je veux, quand je veux ! ». Alors non, bordel, on n’exagère pas, on ne dispose toujours pas librement de nos corps...

Septembre 2016

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Marine Combe
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Marine Combe
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Résistante communiste, engagée dans l’action syndicale et politique, la dernière survivante des 33 femmes élues à la première Assemblée constituante de la IVe République s’est éteinte le 17 juillet à l’âge de 100 ans. « La Marseillaise » a retentit, lundi 25 juillet, lors de l’hommage national rendu à Raymonde Tillon-Nédélec, à Rennes, place du Parlement.

Ce jour-là, c’est la mémoire d’une femme éprise de liberté et de justice et une combattante de l’arbitraire qui fut saluée à travers les discours et « Le chant des marais » (aussi appelé « Le chant des déportés », dont l’air sera repris pour « L’hymne des femmes »). « Une femme trop peu connue, une femme à qui la Patrie doit sa reconnaissance », précisera Mr Foulon lors de l’éloge funèbre qui terminera son intervention par une citation de son mari, Charles Tillon : « En Bretagne, la terre, la mer et la chanson du vent parlent toujours de liberté. »

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, également président de la région, rappellera la nécessité vitale pour Raymonde Tillon-Nédélec de s’arracher à sa condition en s’échappant de l’orphelinat avant sa majorité, en refusant la défaite de 1940 entrant ainsi en résistance et en en payant les conséquences au prix de 20 ans de travaux forcés, avant d’être livrée aux nazis et déportée en 1944, en Allemagne et en Autriche. Là-bas, elle choisira de saboter les obus, d’aider la jeunesse et d’échapper aux soldats SS malgré ses 35 kg.

Désormais enterrée au cimetière de l’Est, à Rennes, son parcours qui symbolise le courage et la responsabilité individuelle nous rappelle l’importance de la lutte pour la solidarité, l’égalité et la liberté.

Text: 

Battons-nous pour notre liberté ! À disposer de nos propres corps ! À choisir ! Mais entendons-nous. Pas le choix dicté par la pression sociale et la culpabilité mais celui de la décision individuelle, selon son libre arbitre. Ne rien lâcher. Aujourd’hui comme demain. Car là où nos ainées, dans les années 60 et 70, ont gratté du terrain en matière d’émancipation, de contraception et de droit à l’avortement, nous, dans les années 2010, régressons.

Les détracteurs du « syndrome des survivants de l’avortement » réhabilitent les théories des psychiatres Philip G. Ney et Marie A. Peeters pour bâtir un discours anti-IVG. La Manif pour tous tente un retour (fumeux et foireux). L’Unicef assène sur Twitter que l’allaitement « stimule la santé d’un enfant, son QI, ses performances scolaires et son revenu à l’âge adulte. » Et même si on se délecte des détournements immédiats de la campagne pro-allaitement, on tressaille et on voit trouble.

Parce qu’en parallèle, l’Ordre des pharmaciens demandent à ses adhérents de s’exprimer – par le vote, jusqu’au 31 août – sur une clause de conscience du nouveau code de déontologie qui permettrait à chaque praticien-ne de choisir de délivrer ou non la contraception d’urgence.

Chaque polémique, fondée ou non sur des « malentendus » ou des « incompréhensions », justifiée par une idéologie – religieuse ou non – ou une niche économique, est fatigante et nocive pour la liberté fondamentale à disposer de son propre corps. Vivement le débat sur l’obligation à porter des sous-vêtements en toile de jute, des corsets et des jupons !

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Raymonde Tillon-Nédélec, résistante communiste engagée et inspirante !
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Carnage au pays de la liberté !
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Décédée à l'âge de 100 ans, son parcours qui symbolise le courage et la responsabilité individuelle nous rappelle l’importance de la lutte pour la solidarité, l’égalité et la liberté.
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Chaque polémique, justifiée par une idéologie ou une niche économique, est fatigante et nocive pour la liberté fondamentale à disposer de son propre corps.

La révolution dans la peau - Serge Rubin

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L’ouvrage se dévore, rappelant ainsi une partie de l’histoire de France et de ses colonies qu’il est bon de ne pas oublier. Une histoire de choix, de convictions et de liberté qui fait du bien, aux petit-e-s comme aux grand-e-s.
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1789. Lucile est une jeune femme Blanche qui vit en Guadeloupe. Elle s’enthousiasme à l’idée d’épouser son voisin Pierre, à la condition irréprochable. Ensemble, ils aspirent à une vie prospère entre le fruit de leur exploitation de canne à sucre et la maitrise de leurs esclaves nègres marrons, pour qui elle n’a pas d’empathie, si ce n’est pour Rose, sa nounou.

Petit à petit, Lucile, éduquée libre, se désole de l’obéissance qu’elle doit systématiquement à son époux. La même obéissance qu’un esclave doit à son maitre. Et lorsque, enceinte, elle découvre qu’elle est en réalité une femme Noire à la peau blanche, sa prise de conscience fera basculer son existence.

L’auteur se saisit de la collection pour enfants « Livres et égaux » de la maison d’édition Talents hauts, pour mettre en perspective, avec finesse et intelligence, l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que l’égalité entre les Noir-e-s et les Blanc-he-s.

Et l’ouvrage se dévore également lorsque l’on est adulte, rappelant ainsi une partie de l’histoire de France et de ses colonies qu’il est bon de ne pas oublier. Une histoire de choix, de convictions et de liberté qui fait du bien, aux petit-e-s comme aux grand-e-s.

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Women's power, les nouveaux féminismes - Charlotte Bienaimé

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On se délecte de la qualité et de l’engagement de cette série moderne et ouverte sur l’ailleurs et l’après. Marre d’être femme mais fière d’être femme, peut-on entendre. On est d’accord.
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« Je voudrais donner une petite explication à ceux et celles qui nous écoutent. Peut-être pensez-vous déjà que l’élément féminin du journal a fait cette nuit sa révolution. Une révolution victorieuse qui a chassé, en bloc, tous les hommes du micro. Et bien soyez rassuré-e-s, il n’en est rien. »

Du 22 au 26 août, auditeurs et auditrices qui branchaient leur radio sur France Culture pouvaient entendre cette phrase intrigante dès 9h. En effet, l’émission Grande Traversée proposait tous les jours de la semaine un épisode de « Women’s power, les nouveaux féminismes », série initiée par la journaliste Charlotte Bienaimé (auteure de l’ouvrage Féministes du monde arabe). Cinq chapitres articulés autour de la condition des femmes, mêlant témoignages d’anonymes du quotidien, expertes mais aussi artistes musiciennes.

Avec talent et subtilité, la journaliste, ainsi que toute son équipe, met en lumière les difficultés, les réalités, les constats et les initiatives portées par les femmes d’aujourd’hui et brise les tabous des violences, des rapports de domination insidieux entre les sexes, de la hiérarchisation établie entre blanches et non-blanches, de la pression, de la norme et des non-dits. Tout y passe, rien n’est laissé au hasard ou sur le côté.

Et même quand on est sensibilisé-e-s à ces questions, on se délecte de la qualité et de l’engagement de cette série moderne et ouverte sur l’ailleurs et l’après. Marre d’être femme mais fière d’être femme, peut-on entendre au début de l’épisode « Quand c’est non, c’est non ! ». On est d’accord.

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