Avril 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Depuis plusieurs dizaines d’années, le corps féminin est devenu l’objet d’un business hallucinant, vendant un modèle unique, mince, à la peau blanche et parfaitement lisse. Revendiquer un corps ne correspondant pas à la foutue norme n’est pas tâche aisée, l’accepter encore moins, le faire accepter, n’en parlons pas. Si la prise de conscience commence à peine, le chemin de l’action et du changement reste encore bien tortueux. On ne peut alors que se réjouir d’assister à la naissance du projet Hors-normes, groupe rennais lancé le 26 mars dernier par Manon Deniau, étudiante à Rennes 2 et journaliste pour YEGG, ne nous en cachons pas - l’initiative étant parfaitement indépendante de notre rédaction. C’est par les réseaux sociaux Facebook et Twitter qu’elle choisit d’impulser cette dynamique issue du « body positivism », dont l’objectif est de relayer auprès de ses membres des informations destinées à promouvoir la diversité des corps et leur beauté. Peu importe la forme et l’aspect de notre enveloppe corporelle, la lutte contre la pression sociale et médiatique doit être engagée à titre individuel et collectif. Le groupe permet d’interpeller notre rapport au corps et de débattre en s’affranchissant des jugements répressifs et oppressants. Manon Deniau indique vouloir à l’avenir créer des cafés-discussions, à Rennes. Forcément, on aime et on soutient !  

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Nous évoquions le projet dans nos colonnes, en septembre 2014, lorsque le mouvement HF Bretagne recrutait 2 personnes pour réaliser un diagnostic sur la place des femmes dans les arts et la culture en région. Le 25 mars dernier, au Triangle, Marion Indo – partie Spectacle vivant – et Zoé Haller – partie Arts plastiques – dévoilaient les résultats de leur étude, réalisée à l’automne dernier durant 2 mois, à partir des informations disponibles sur Internet ou dans les plaquettes de saison 2014-2015 sur 2448 spectacles (pour Spectacle vivant) et à partir des informations disponibles sur Internet pour les années 2013 et 2014 (pour Arts plastiques). Nous n’attendions pas des chiffres mirobolants mais ceux délivrés dans la plaquette – étude complète sur la page Facebook de HF Bretagne – sont effarants. Les femmes sont majoritaires, entre 71 et 87%, dans les domaines de l’administration, la médiation, la communication ou encore de la billetterie. Mais ne sont que 17% à diriger les spectacles que nous voyons. Ne sont que 22% à la tête des structures culturelles et 15% à écrire ou composer les textes et musiques que nous entendons. Concernant les arts plastiques, elles n’étaient que 29% à être exposées, sur 36 lieux et 5 manifestations d’art contemporain. La Bretagne est loin de l’excellence prétendue dans de nombreux domaines. Niveau prise de conscience et évolution, on mettrait bien un zéro pointé. Honteux !

Posts section: 
Title: 
À la poubelle la norme corporelle
Title: 
Des inégalités bien cultivées
Summary: 
Le chemin pour s'affranchir de tous les jugements et de toutes les pressions sociales et sociétales et trouver son corps beau, tout simplement.
Summary: 
Le mouvement HF Bretagne publie son diagnostic sur la place des femmes dans les ars et la culture : les chiffres sont effarants !

Décembre 2014

Writers: 
Clara Potier
Writers: 
Morgane Soularue
Text: 

Le XXIème siècle sera féminin ou ne sera pas… Le recueil de 12 photoreportages Le Siècle des Femmes, édité par Les Arènes et 6Mois, tend à le prouver, avec grâce et profondeur. À l’origine du projet, Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef de 6Mois, explique ce qui a mené au choix des 12 histoires de femmes racontées ici. Elle rappelle ainsi que si « l’égalité entre femmes et hommes est inscrite dans les tablettes des Nations Unies depuis 1945 », ce n’est qu’en théorie, et que les victoires obtenues pour la cause des femmes ne concernent que l’Occident. Ailleurs, les femmes restent brimées. Elles sont pourtant au cœur des solutions à inventer face aux menaces qui pèsent sur le monde (sur-population, pauvreté, climat…etc.). Dans ce combat, les images sont  essentielles. Or, elles montrent la femme inévitablement jeune et jolie, s’éloignant toujours plus de la réalité. Ce livre les dévoilent telles qu’elles sont. Hessa, son tchador et ses talons aiguilles ; Filda l’Ougandaise, qui survit avec le poids de ses deuils ; Erika, la médecin qui aide les gens à mourir dignement ; les nouvelles concubines de l’Empire du Milieu ; les filles-mères de Naples ; les Walés et leurs corps nus recouverts de terre orange… La beauté brute qui émane de ces photos donne au quotidien ordinaire, et difficile de ces femmes, une dimension inattendue, puissante et touchante.

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Comme l’a rappelé lundi 24 novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan, la femme n’est naturellement pas l’égale de l’homme. C’est donc pourquoi, dans notre société, à temps de travail égal dans le secteur privé, elle gagnera moins que la gent masculine. Elle touchera également une retraite moindre puisque ses trois grossesses l’auront empêchées de travailler efficacement. Normal donc qu’elle paye aussi plus cher dans les magasins. Women-Taxe, Taxe rose, Femini taxe, peu importe sa dénomination, la définition reste la même : brosses à dents, rasoirs, déodorants, les produits du quotidien pour femmes coûtent plus chers que les produits pour hommes… même lorsqu’ils sont identiques. Formulé par le collectif féministe « Georgette Sand », début septembre, ce constat a alerté le gouvernement qui a lancé le 3 novembre dernier une enquête pour « mesurer la réalité du phénomène ». On imagine déjà que, par souci d'égalité, les marques choisiront d'augmenter les prix au rayon homme. Pour notre part, on peut aussi choisir, par souci citoyen, d'y réfléchir à deux fois avant de foncer tête baissée dans ce type d'achat. Taxe rose, taxe bleu, qu'importe la couleur tant qu'il y a de la consommation. Pour 2015, nous, on passe au vert !

Posts section: 
Title: 
Saine lecture
Title: 
Merde à la taxe rose !
Summary: 
La beauté brute qui émane des photos du Siècle des femmes donne au quotidien ordinaire, et difficile de ces femmes, une dimension inattendue, puissante et touchante.
Summary: 
Women-Taxe, Taxe rose, Femini taxe, peu importe sa dénomination, la définition reste la même : les produits du quotidien pour femmes coûtent plus chers que les produits pour hommes… Ras-le-bol !

Mai 2014

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Le 12 avril dernier, le Forum Libé interrogeait l’avenir de la France à travers différents prismes, dont celui du féminisme. 2030 : un vent nouveau ? Pas de réponse. Pas de prise de risque pour les 4 intervenantes invitées, seulement des utopies idéalistes et légèrement Bisounours. De leur côté, Mathilde Joubaud – lycéenne à Saint-Martin en option Cinéma – et Paul Marques Duarte – étudiant en Arts du spectacle à Rennes 2 – ont décidé de prendre le contrepied de cette minauderie pour frapper un grand coup. Fin mars, ils diffusent sur Vimeo leur très court métrage Désirée, dont le synopsis, simple et efficace, se veut percutant. L’histoire d’une jeune fille, de 18 ans, qui se rend chez le médecin pour avorter et qui se retrouve face à un mur : « Pas violée, pas d’IVG », lui répond-il. Une réplique fracassante qui résonne dans l’actualité espagnole depuis décembre dernier, moment où le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté la loi anti-IVG, restreignant l’avortement à deux cas seulement : viol ou danger pour la santé de la mère. À la manière de Lisa Azuelos ou Éléonore Pourriat, les deux jeunes rennais transposent une situation soi-disant irréaliste à notre quotidien pour créer un choc, une prise de conscience. Une bien belle initiative qui nous fait réaliser qu’aucun droit n’est jamais acquis. Désirée insuffle en nous un vent de militantisme et cristallise certaines horreurs qu’il est important de combattre pour préserver le futur de toutes les femmes. Plus d’infos sur yeggmag.fr – Droit à l’avortement : Désirée ou l’art du court-métrage rennais – 28 mars 2014.

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Alerté par le SDAS FO 35 sur l'absence d’un centre IVG à l’hôpital de Vitré, YEGG a enquêté. Face à la difficulté d’obtenir des réponses, le sujet s’est révélé sensible, voire brûlant. Si le Conseil Général a signé en 2012 une convention avec les hôpitaux et la CPAM pour une « la mise en œuvre de l’IVG médicamenteuse dans les centres de planification ou d’éducation familiale départementaux », celle-ci a depuis pris beaucoup de retard. Vincent Lavoué, gynécologue-obstétricien au CHU de Rennes, qui a formé la responsable du centre de Vitré, CPEF volontaire pour l’expérimentation, s’en étonne. Il décrit, en outre, la position du centre hospitalier : « Légalement le directeur ne peut pas obliger les gynécologues à pratiquer l’IVG, mais pour maintenir sa maternité, il a besoin d’eux. C’est la quadrature du cercle. Le cas se pose dans beaucoup de petites villes. À Vitré les choses sont en train de se régler, mais le problème va se poser à Redon ». Selon lui, le débat est plus large : « Nous dépendons d’administrations distinctes, les centres de planification du Conseil Général, les centres IVG de la Sécu, deux instances décisionnelles qui ne se parlent pas en Ille-et-Vilaine. Il y a un manque de lisibilité et de coordination des différents intervenants, alors qu’on devrait travailler ensemble, en bonne intelligence, pour une action construite et cohérente, comme dans le Morbihan ». La rédaction de YEGG ne manquera pas de revenir plus longuement sur ce sujet dans un prochain numéro. 

Posts section: 
Title: 
Un film désiré
Title: 
L'avortement : quel avenir ?
Summary: 
Et si l'avortement n'était pas légalisé en France ?
Summary: 
Manque de centre IVG dans le département = sujet sensible...

Avril 2014

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Les femmes journalistes se mobilisent et prennent la Une. À l’initiative de Claire Alet, journaliste à Alternatives Économiques, le tumblr Prenons la Une vise à dénoncer la « trop grande invisibilité des femmes dans les médias », ne représentant que « 18% des experts invités ». Un chiffre qui stagne depuis plusieurs années et qui pointe du doigt les disparités entre les sexes, maintenues par les médias. Le collectif souligne également, dans son manifeste publié le 3 mars dans Libération, le manque de considération et de reconnaissance envers les intervenantes invitées sur les plateaux (TV ou radio) et citées dans les colonnes de la presse écrite, « trop souvent présentées comme de simples témoins ou victimes, sans leur nom de famille ni leur profession ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, 700 journalistes femmes ont signé le manifeste, rejoignant l’idée que les clichés et stéréotypes sexistes sont principalement véhiculés par les médias, notamment dans la représentation de la gente féminine en Une des journaux et magazines. Elles déplorent alors le manque de sensibilisation des journalistes à ce sujet ainsi que « les inégalités professionnelles, (les) propos et attitudes sexistes au sein des rédactions ». L’étau se resserre donc sur cette profession censée représenter la société dans toutes ses composantes. Une initiative forte et poignante dans un milieu trop peu habitué à balayer devant sa porte… C’est là chose faite : prenons-la-une.tumblr.com

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Début mars, les artères de Rennes ont vu défiler une marée de blouses blanches. Les élèves infirmiers étaient en colère contre le système qui les prenait alors en otage dans le conflit qui opposait l’Etat et les établissements privés de santé. Ces derniers refusant de les accueillir en stage pour signifier leur refus de voir baisser leurs tarifs facturés à la Sécu. Depuis, un accord a été trouvé et ce chantage abusif et injuste a cessé, au grand soulagement des élèves en soins infirmiers – dont la très grande majorité est féminine - déjà malmenés. Si l’on sait combien leur métier est dur, on sait moins en revanche que depuis plusieurs années ils tentent de faire réformer leur formation. Elle n’est plus, selon eux, en adéquation avec les réalités du terrain hospitalier, mais au-delà de cela, ils souhaitent voir leur statut étudiant évoluer et leurs conditions sociales s’améliorer. Étudiants de l’Enseignement Supérieur depuis 1992, ils dépendent toujours du Ministère de la Santé – il n’y a pas de cogestion concrète entre les deux ministères - et n’ont donc pas accès aux mêmes services que leurs congénères universitaires et notamment ceux du CROUS (logements étudiants, restauration universitaire…etc.). En outre, leurs bourses sont souvent 20% moins élevées. On comprend donc leur ras-le-bol et qu’on puisse bientôt les revoir dans les rues pour manifester leur légitime colère.

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Title: 
Sexisme médiatique à la Une
Title: 
Une vieille colère
Summary: 
Les femmes prennent la Une et dénoncent le sexisme ordinaire dans les médias. On adore !
Summary: 
Marée de blouses blanches dans les rues de Rennes. Pourquoi ?

Les garçons et Guillaume à table - Guillaume Galliene

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Summary: 
Véritable hommage à la figure maternelle mais aussi aux femmes. Une œuvre à déguster assurément et un artiste complet à suivre.
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Très largement récompensé lors de la dernière cérémonie des Césars, Les garçons et Guillaume à table est l’adaptation du one-man-show vieux de 7 ans de Guillaume Gallienne. Pour son premier film, le comédien fait rimer, autour d’une autobiographie, Comédie Française et comédie populaire. L’histoire trouve sa source dans la fascination et l’adoration d’un petit garçon pour sa mère qui grandit dans le fantasme d’être une fille. Un malentendu familial et des conventions qui pousseront le jeune homme qu’il deviendra à aimer les garçons. Le parti pris dans l’écriture de Guillaume Gallienne est là de se questionner sur l’obligation de devoir, par conformisme, être homosexuel lorsque l’on est efféminé. La réussite de l’œuvre réside dans le pouvoir comique du génie de l’interprétation du comédien qui interprète à la fois son propre personnage et celui de sa mère. Dans l’élégance absolue, l’auteur et comédien se travestit et incarne avec autant de douceur que de vulgarité les nombreuses situations à la fois tristes et ironiques de la vie du jeune homme. Une sensibilité révélée à l’écran par un personnage dans l’apprentissage des expériences d’une vie qui le mènera à faire son coming out hétéro. Véritable hommage à la figure maternelle mais aussi aux femmes. Une œuvre à déguster assurément et un artiste complet à suivre.

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Mars 2014

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
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Jean-François Copé a de quoi trembler ! Lui qui s’inquiétait de la diffusion du livre Tous à poil à l’école… Il n’y a pas que les libraires du Nord qui se mettent à poil contre la censure. La révolution est en marche et elle se fait à poil, qu’on se le dise ! Que ce soit pour lutter contre des accusations injustifiées, pour accepter son propre corps ou encore bousculer le marketing, les femmes font tomber les fringues. En effet, on note la prolifération de sites Internet visant à mettre en lumière les corps féminins, pas plus vêtus que ne l’était Éve. Ainsi, The Nu Project propose divers et variés clichés de participantes volontaires pour poser nues à leurs domiciles. Né en 2005, le projet vise à photographier « des modèles non-professionnelles, avec un minimum de maquillage et pas de glamour ». Le tumblr Mon corps m’appartient prend aussi son élan. La créatrice invite les femmes à poster « une photo de vous, anonyme ou pas, visage apparent ou pas, corps dénudé ou pas ». Accompagnés de textes, les visuels cherchent à démontrer la beauté de tous les corps, ronds, petits, disproportionnés, abimés, oubliés, chéris, etc. Poilus également… Les poils comme arme de lutte et de buzz ! C’est le choix de la marque de prêt-à-porter américaine, American Apparel, qui début janvier créait la polémique en mettant en vitrine des mannequins aux poils pubiens très développés. De quoi hérisser les poils de Monsieur Copé et autres juges des bonnes conventions…

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En mai 2013, la loi Taubira autorisait les couples homosexuels à se marier. La Manif pour tous n’avait donc pas eu raison de cet engagement qu’avait pris le candidat Hollande, avant son élection. C’est du moins ce qu’on espérait. Mais il semblerait que les pressions soient trop fortes pour que le gouvernement puisse assumer entièrement ses positions. La question de la PMA – procréation médicalement assistée – avait d’abord été écartée du Mariage pour tous pour des raisons de confusion dans un débat qui s’annonçait déjà extrêmement houleux. La porte restée pourtant ouverte avec la possibilité pour les couples lesbiens d’avoir recours à la PMA à l’occasion de la loi sur la famille. Le 2 février 2014, la Manif pour tous réunit des milliers de manifestants dans les villes de France. Le lendemain, Manuel Valls, rapidement soutenu par Matignon, annonce que la PMA ne figurera pas dans le projet de loi et que le gouvernement rejettera les amendements des parlementaires. Depuis les réactions de gronde se font entendre, à très juste titre ! Madame Figaro publie sur son site une interview du professeur François Olivennes, gynécologue-obstétricien, qui explique le mépris de la France envers les techniques d’aide médicale à la procréation et qui regrette le manque d’informations autour des dons d’ovocytes – très faibles dans l’Hexagone – et Le Monde dresse un portrait de plusieurs couples de femmes homosexuelles qui se sont vues refuser, par le Parquet, l’adoption de l’enfant de leur conjointe pour « fraude à la loi ».

Posts section: 
Title: 
Toutes à poil(s) !
Title: 
Pas pour les homosexuelles
Summary: 
Enlevons tout, ne lâchons rien !
Summary: 
Mariage pour tous, ok. Enfants pour tous, quelle idée ?

Février 2014

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Laura Lamassourre
Text: 

« Les produits laitiers, des sensations pures… ». Mais bien sûr! »*. En colère, elles le sont ces vaches. Le 7 janvier, des militants de plusieurs organisations de défense des animaux dont L214, ont manifesté devant la Préfecture de Rennes et partout en France. Les manifestants, arborant fièrement leurs masques « vache », sont venus protester contre un projet de loi sur l'avenir de l'agriculture examiné, début 2014, par l’Assemblée Nationale. Mobilisation initiée et fédérée par Novissen, association de riverains de la commune de Drucat dans la Somme, elle vise la création d'une ferme-usine aux dimensions et capacités gargantuesques. 1000 vaches, leurs 750 veaux et génisses, 8500 m² d'exploitation sur 3000 hectares pour 8 millions de litres de lait par an ! Leur but ici est de s'opposer à l'intensification de l'élevage et de mettre en avant les retombées économiques et écologiques d'une telle exploitation. Abaissement du prix du lait, menace sur le reste de la filière laitière française, importation de soja peu recommandable d'Amérique du Sud, épandage de digestat (résidu issu du processus de méthanisation) sur les milliers d'hectares et ainsi dégradation de la qualité de l'eau et prolifération d'algues… On comprend le message des opposants au projet : « Le lait souffrance insoupçonnée ». Les Vaches en colère ont su mobiliser avec humour et force, et on l'espère, aideront à préserver encore quelques temps la qualité de cet or blanc.

* http://vache-en-colere.tumblr.com/

Text: 

Le Centre Alma ne trouve décidément pas grâce à nos yeux (lire le Coup de gueule –novembre 2013 - numéro 19 « Buzz commercial »). Aussi beau, aussi récent et aussi neuf soit-il, le centre commercial, situé dans le sud de Rennes, ne surfe pas sur la vague de l’égalité des sexes et de la modernité à ce niveau-là. En effet, pour le début des soldes, il était proposé aux femmes, du 8 au 11 janvier, de faire garder leurs hommes lors de leurs sessions shopping. Ainsi, du mercredi au samedi, de 10h à 19h les messieurs terriblement ennuyés par les préoccupations futiles de leurs compagnes – et qui apparemment ne savent pas dire non ou qui ont été contraints de venir - pouvaient accéder à l’espace qui leur était réservé. Jeux vidéos, journaux, massages… ils sont comme des coqs en pâte « dans une ambiance chalet à la montagne », précise le Centre Alma sur Facebook, avant d’ajouter : « Mesdames, pas d’inquiétude, on saura vous bichonner le reste de l’année ! ». Là dessus, nous n’avons pas de doutes, encore moins d’inquiétudes… En revanche, l’idée d’une garderie pour les hommes provoque des palpitations, ainsi que les commentaires désolants notés sur le réseau social. En effet, le centre commercial ne pouvait pas plus jouer sur les clichés et les stéréotypes pour lancer un nouveau buzz au moment des soldes. À ce niveau-là, il fait chou blanc, fort heureusement.

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Title: 
Passions laitières
Title: 
Garderie au masculin
Summary: 
« Les produits laitiers, des sensations pures… ». Mais bien sûr! »
Summary: 
Mesdames, faites garder vos hommes. Non mais quoi encore ???

Mauvais genre - Chloé Cruchaudet

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Summary: 
Ce récit prône une grande ouverture sur l'orientation sexuelle mais aussi sur la féminité, sans jamais se faire moralisateur.
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Pendant la Guerre 14-18, Paul, soldat traumatisé par les tranchées, déserte et se cache dans un petit meublé parisien, où il étouffe. Avec la complicité de son épouse Louise, pour retrouver sa liberté et échapper à la justice, Paul se travestit en femme. D'abord déguisé, il devient progressivement Suzanne et découvre la vie nocturne du Bois de Boulogne dans le Paris des années folles. Inspirée par des faits réels, cette BD, parue aux éditions Delcourt, sombre et enivrante a raflé un bon paquet de prix à la fin de l'année dernière (prix Landerneau, prix du meilleur livre pour le magazine Lire, Coup de coeur à Quai des Bulles et Grand Prix de la Critique ACBD) et connaît en conséquence aussi un succès grandissant en librairie. Pas étonnant : ce récit, parfois violent, parfois drôle, qui débute devant un tribunal qui voudrait catégoriser les individus, homme, femme, hétéro, homo, prône une grande ouverture sur l'orientation sexuelle mais aussi sur la féminité, sans jamais se faire moralisateur et avec une liberté et une candeur intelligente et rafraîchissante.

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