Nous sommes tous des féministes - Chimamanda Ngozi Adichie

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Ce court essai est un manifeste pour les femmes, il répète des évidences mais fait du bien. Il permet surtout de viser un public non sensibilisé à l'égalité des sexes.
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Prononcé en décembre 2012, le discours de l’écrivaine nigériane « Nous sommes tous des féministes » vient de paraître aux Éditions Gallimard, regroupé avec l'un de ses écrits, Les marieuses. Retravaillé pour le rendre plus littéraire, ce texte incisif vise juste. En cinquante pages, elle explique, avec chiffres et expériences personnelles à l'appui, pourquoi les mouvements féministes restent nécessaires. Que ce soit au Nigéria, son pays d'origine, ou aux États-Unis, son pays d'adoption, Chimamanda Ngozi Adichie fait le même constat : les femmes ne jouissent pas des même droits que les hommes. Ce court essai est un manifeste pour les femmes, il répète des évidences mais fait du bien. Il permet surtout de viser un public non sensibilisé à ces problématiques. Et c'est le but recherché par l'auteure, qui aimerait qu'hommes et femmes changent la société ensemble.

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Big eyes - Tim Burton

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Nouvelle contribution à la cinématographie du maître Tim Burton qui rejoint Ed Wood. Un film abouti qui se concentre sur l’éveil artistique d'une peintre et son combat pour la vérité.
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Trois ans après le sincère et touchant Frankenweenie, Tim Burton nous revient avec un biopic consacré à une icône de l’illustration américaine, Margaret Keane. Dans les années 50 aux USA, San Francisco, la timide illustratrice et peintre Margaret Keane devient victime d’une arnaque élaborée par son époux Walter Keane. Homme élégant, stratège du commercial et escroc notoire, il va s’attribuer toute l’œuvre de son épouse afin de mieux diriger l’empire naissant et en récolter tout le mérite et la gloire. Dépassée par le succès colossal de ses œuvres, les « Big Eyes », Margaret Keane va s’isoler et se trouver totalement dépassée jusqu’à tomber dans l’inaction. Elle se relèvera finalement et tiendra tête à son ex mari en vue de récupérer la paternité de l’ensemble des magnifiques tableaux avant-gardistes lui appartenant, jusque là frauduleusement signé et vendu sous le nom de son époux Walter Keane. Ce biopic fait référence à un fait divers et épisode judicaire bien connu aux États-Unis qui ébranla le monde de l’art des années 60. Une œuvre signée en collaboration avec les scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski. Nouvelle contribution à la cinématographie du maître Tim Burton comme ce fut le cas en 1994 à la création du merveilleux Ed Wood. Un film abouti qui se concentre sur l’éveil artistique de la peintre et son combat pour la vérité.

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Black Sails – Jonathan E. Steinberg & Robert Levine

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La seconde saison qui vient de démarrer semble s’être munie d’une écriture plus fine et plus éclairée. Un abordage dans le monde des séries plutôt réussi !
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Nouvelle et seconde saison très attendue signée Starz, Black Sails revisite le genre très historique de la piraterie. Un mot qui suscite bien des fantasmes et qui méritait bien une adaptation à l’écran. Très élaborée, la série nous présente un univers intriguant bien loin des films hollywoodiens aseptisés avec une bonne dose de violence, sexe et enjeux politiques. En ce XVIIIème siècle, l’île de Nassau en mer des Caraïbes est le centre de cette piraterie qui sert de plaque tournante et marché de revente des marchandises volées lors des attaques en mer. Et si l’ambiance à bord est très masculine, bon nombre de femmes à terre ont un rôle crucial à jouer, tout comme la non moins patronne de l’île, le personnage de Mlle Guthrie qui scelle le sort de la capitainerie locale. Un casting de pures gueules et un cocktail bravoure, sang, sueur et crasse sont bien partisans d’une certaine esthétique mais l’ensemble du dispositif demeure au service d’un scénario qui ne manque pas de charme et d’intelligence. Celui-ci se tisse d’épisodes en épisodes et nous entraine en houleux tourments. Entre aventures romantiques et romanesques, ce qui importe le plus c’est bien la tension permanente entre les différents personnages. Si l’ambition première et louable est de divertir, la seconde saison qui vient de démarrer semble s’être munie d’une écriture plus fine et plus éclairée. Un abordage dans le monde des séries plutôt réussi !

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69 battements par minute - Claire Diterzi

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Résolument rock, l’album nous tire de toute monotonie, attire notre pleine attention, concentrée sur les textes autobiographiques, et nous subjugue. Une merveille.
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Elle nous a fait marrer, Claire Diterzi, en postant sur Youtube son allocution annonçant la sortie prochaine de son nouvel album. Depuis le 2 mars, elle nous enchante avec 69 battements par minute. L’auteure-compositrice-interprète-vidéaste et on en passe a une écriture subtile, un humour fin, une auto-dérision certaine et une signature vocale singulière. Les 16 chansons s’enchainent et ne se ressemblent pas. Résolument rock, l’album nous tire de toute monotonie, attire notre pleine attention, concentrée sur les textes autobiographiques, et nous subjugue. Claire Diterzi n’hésite pas à nous embarquer dans son univers coloré et pur. Elle y mêle différentes techniques de chant, diverses rythmiques instrumentales, et s’amuse même à nous planter au milieu de ce qui semble être un sanctuaire pour un instant de recueillement, voire de deuil avec « Mon corps pleure », avant de nous conter notre insignifiance dans « Infiniment petit » et de faire son drôle de coming-out hétéro dans « Je suis un pédé refoulé ». Une merveille.

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La gaieté - Justine Lévy

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Combat d’une femme, en proie à des réminiscences. Une autofiction élégante, à l’écriture rythmée, emplie de mélancolie.
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La gaieté, c’est une tentative. Celle de Louise, double littéraire de Justine Lévy, de lutter contre la tristesse. Le roman se lit comme une suite de Mauvaise fille, où le personnage faisait face au cancer de sa mère. Désormais elle-même maman, Louise tente tant bien que mal de combattre ses névroses. Perpétuelle angoissée, elle dresse des listes, énumère ses peurs, tente de protéger - un peu trop - ses enfants. Le récit, fait de va-et-vient entre le passé et le présent, ressasse une enfance brisée, des rapports conflictuels avec un défilé de belles-mères, l’absence d’une mère fantaisiste. Combat d’une femme, en proie à des réminiscences, certains diraient que ce roman est trop autocentré. Sous la plume de Justine Lévy, il s’agit pourtant d’un récit poignant. Elle navigue subtilement entre des souvenirs hilarants et d’autres beaucoup plus douloureux, dont un séjour en Malaisie aux côtés d’une mère « camée ». Une autofiction élégante, à l’écriture rythmée, emplie de mélancolie.

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Baby Balloon - Stefan Liberski

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Stefan Liberski filme sans filtre la douleur et les joies de notre héroïne non conformiste. Difficile de ne pas être touché par les cris, les pleurs et les délires cocasses de Bici.
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Bicitation, dite Bici, est une jeune femme belge de 18 ans pleine de talents. Elle chante dans un groupe de rock qui fait fureur à Liège. La jeune femme est remarquable par ses formes rondes et généreuses mais tout autant par son charisme lorsqu’elle se transforme sur scène en femme radieuse et épanouie. Bici cache un mal être lié à son surpoids et sa condition sociale et c’est auprès de Vince, son ami d’enfance et guitariste du groupe qu’elle trouve du réconfort. Depuis toujours elle convoite Vince et tisse de doux rêves amoureux. Lorsque Anita, une jeune et très jolie fille débarque dans leur vie, Bici voit en elle une rivale à déloger.  Tour à tour découragée et combative la jeune rockeuse va se démener pour éloigner la très gênante Anita. Baby Balloon est un film belge hyper réaliste qui alterne moments sordides et moments de bons sentiments. Stefan Liberski filme sans filtre la douleur et les joies de notre héroïne non conformiste. Difficile de ne pas être touché par les cris, les pleurs et les délires cocasses de Bici. Une peinture de personnages ni fins ni délicats mais comme étant le miroir d’une société en friche. Une esthétique réaliste belge qui dessine un décor de paysages industriels sinistrés traversés par les personnages. L’humour lui aussi est belge, moitié loufoque et provoque moitié caricature et sarcasme. Un film bien rythmé et conduit par une belle interprétation de Ambre Grouwels.

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Discount - Louis-Julien Petit

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Louis-Julien Petit signe un premier film ambitieux et inscrit dans un contexte de dureté économique et sociale. Le scénario aborde la crise sans pour autant proposer un réel point de vue.
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Les employés d’un centre commercial discount se voient tourmentés par un plan de licenciement. Ainsi pour luter contre la mise en place de caisse automatique qui menacent leurs emplois, une poignée d’entres eux décident de monter un Hard Discount clandestin. Alimenté par les récupérations de marchandises jetées et les vols de marchandises en rayon, ils vont détourner des produits pour les vendre à prix cassé. De cette arnaque va naitre au sein d’une ferme de campagne une « épicerie solidaire ». On pourrait se réjouir de ce scénario original (option Robin des bois) et dans son époque mais la mise en scène n’est pas toujours efficace et se perd un peu entre les travers du feel-good movie et du film engagé. La partie comique n’étant pas toujours opérative et assumée, le film repose sur un casting réussi et le jeu très impliqué des acteurs. Une jolie fable sociale comme les anglais savent en faire. Entre comédie et chronique sociale, le film peine à trouver ses marques même si l’on peut compter sur l’épaisseur de quelques personnages. Louis-Julien Petit signe un premier film ambitieux et inscrit dans un contexte de dureté économique et sociale. Le scénario aborde la crise sans pour autant proposer un réel point de vue. Une célébration des valeurs solidaires tout en humour mais à l’étroit dans son costume humaniste.

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June, ten years after - Mansfield TYA

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Angoisse et délicatesse s’enlacent dans les mélodies et les textes, laissant une agréable sensation de lâcher prise pour se noyer entièrement dans l’univers des Mansfield. TYA.
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Inspirées par l’ex-femme d’Henri Miller et amie d’Anaïs Nin, June Mansfield, pour le nom de leur groupe, les deux artistes nantaises de Mansfield. TYA fête cette année les 10 ans de leur premier album, June. À cette occasion, elles rééditent le disque, jusqu’alors épuisé, début mars, et entament une tournée atypique et intimiste de février à avril 2015 (à Rennes, le 3 mars, salle de la Cité, dans le cadre des Embellies). Carla Pallone, au violon et au piano, et Julia Lanoë, au chant, au piano et à la batterie, c’est un frisson qui nous picote le corps avant de nous fracasser de l’intérieur à travers un tremblement de terre viscéral. Elles sont de celles qui vous glacent le sang, vous bloquent la respiration et vous entourent d’une chaleur enivrante. Angoisse et délicatesse s’enlacent dans les mélodies et les textes, laissant une agréable sensation de lâcher prise pour se noyer entièrement dans l’univers des Mansfield. TYA.

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Vernon Subutex 1 - Virginie Despentes

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Ce premier tome d’une trilogie est aussi un polar, hyper bien ficelé, haletant et jouissif. Despentes a vieilli, mais elle est restée prenante et réjouissante.
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Virginie Despentes a vieilli et s’est apaisée. Son Vernon Subutex, ex-enfant du rock et ex-disquaire devenu sdf, est un brin désabusé. Comme elle ? Quoi qu’il en soit, substitut de Virginie, ou pas, Vernon, antihéros attachant, est à la rue et va s’arranger avec ses souvenirs et ses anciens amis, morts ou rangés des voitures, pour dormir au chaud. Il erre dans un Paris antisocial et triste, tente de sauver sa peau en ne cédant presque rien de ses convictions et de ses premiers amours. Il est classe finalement, Vernon, honnête, au moins avec lui-même, et pudique. Et puis, Vernon, il a un truc que tout le monde veut… Despentes peint une satire sociale méticuleuse et acérée, drôle et mélancolique, et enterre avec nostalgie une époque bénie où la jeunesse avait de vrais idéaux. Elle est juste, percutante, touchante, elle dérange encore, un peu moins mais encore un peu, et elle voit toujours la beauté cachée derrière la crasse. Ce premier tome d’une trilogie est aussi un polar, hyper bien ficelé, haletant et jouissif. Despentes a vieilli, mais elle est restée prenante et réjouissante.

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Alone - Selah Sue

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L'album se saisit d’une profondeur appréciable, pour dévoiler de l’émotion et de la fragilité, à travers une voix plus soul et douce.
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Trois ans après la sortie de son premier album Selah Sue, qui lui a valu un franc succès, la jeune auteure-compositeure-interprète est de retour sur la scène musicale. Son deuxième album, qui devrait s’intituler Reason, est prévu pour début mars 2015. La musicienne belge nous offre de quoi patienter jusque là puisqu’à l’automne, elle dévoilait le premier titre Alone, de son EP éponyme, sorti en décembre 2014. Et on peut déjà prédire un beau succès pour ce nouvel opus, sans trop prendre de risque. Tout y est : la voix singulière de Selah Sue, qui nous saisit pour ne plus nous lâcher les tympans, les beats électro, les boucles funk et les sonorités r’n’b, rythment la chanson phare de ce 4 titres. Les autres morceaux se saisissent d’une profondeur appréciable, délaissant la légèreté pop qui assure le succès de la chanteuse pour dévoiler de l’émotion et de la fragilité, à travers une voix plus soul et douce. Prometteur.

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