Tiens-toi droite - Katia Lewkowicz

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Si le film est curieux et volon­tairement chaotique et décousu il tente tant bien que mal de défier dans la dou­leur les conventions du cinéma populaire français à travers un féminisme plus hu­maniste que politique.
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Tiens-toi droite c’est le destin de trois femmes qui gravitent dans le même monde mais dont les préoccupations et réflexions sur ce monde sont très différentes. Sam est mère de plusieurs enfants et en attend deux autres. Dans sa vie de maman et de femme, Sam est au bord du burn out. Elle travaille dans une usine à poupée où elle croise Louise, une femme ambitieuse et volontaire qui vient de quitter le pressing familial pour un poste de cadre dans l’entreprise de son amant. Lili a elle été élue Miss Calédonie et va prêter ses mensurations à la fameuse poupée en élaboration. Très naïve et candide Lili est assez mal adaptée à ce monde qu’elle côtoie. Katia Lewkowicz réalise un film qui s’éparpille un peu. Une comédie qui cristallise l’hystérie féminine en mettant délibérément assez mal ses sujets en valeur. Au bord de la crise de nerf, ces trois femmes qui ne se connaissent pas ont la volonté farouche d’évoluer au sein de leur milieu. C’est ce qui va les faire se rencontrer, se juxtaposer. Si les hommes sont peu pré­sents et disparaissent peu à peu, la pres­sion des mères est bien présente. Une multiplication des points de vue et un questionnement sur l’image de la femme et son corps. Si le film est curieux et volon­tairement chaotique et décousu il tente tant bien que mal de défier dans la dou­leur les conventions du cinéma populaire français à travers un féminisme plus hu­maniste que politique.

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Qui c'est les plus forts ? - Charlotte de Turckheim

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Le scénario s’éparpille un peu mais a pour qualité de mettre à l’honneur des bat­tantes, des femmes qui luttent au quo­tidien. Excellentes interprétations d’Alice Pol et Alexandra Lamy qui dynamitent la comédie dra­matique.
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À Saint-Etienne, Samantha qui vient de perdre son emploi dans une usine à poulet se retrouve au chômage. Pom-pom girl à ses heures perdues, elle vit avec sa jeune sœur, Kim, et Céline sa meilleure amie et son plus grand soutien. Mais retrouver un travail n’est pas chose facile et si elle ne signe pas un contrat rapidement elle perd la garde de sa petite sœur Kim. Avec son amie fidèle et colocataire Céline, elles imaginent toutes sortent de solutions pour s’en sortir ensemble jusqu’au jour où un couple d’hommes sonne à leur porte pour proposer à Samantha d’être mère porteuse pour la somme de 200 000 €. La chose est illégale et Céline, considérant que son amie est prête à faire une grosse erreur, fera tout ce qui est en son pouvoir pour que Samantha refuse la proposition. Charlotte de Turckheim signe et persiste dans la réalisation de comédie populaire. Une co­médie sociale très féminine qui accu­mule quelques clichés sur la pauvreté dans la région de Saint-Etienne. Un film qui agglomère différents sujets bien à la mode comme le foot, le ma­riage pour tous et la GPA. Un scénario qui s’éparpille un peu mais qui a pour qualité de mettre à l’honneur des bat­tantes, des femmes qui luttent au quo­tidien. On remarquera les excellentes interprétations d’Alice Pol et Alexandra Lamy qui dynamitent la comédie dra­matique et son parfum légèrement subversif.

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Timbuktu - Abderrahmane Sissako

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Une reconstitution de l'occupation réalisée avec une formidable liberté. Une narration libre, quasi chorégraphiée qui pousse le spectateur à s’éveiller et s’interroger.
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Timbuktu raconte le quotidien d’une ville africaine mythique aux confins du Sahara Occidentale aux mains des djihadistes. Comment concilier un rythme de vie ancestrale avec les nouvelles règles de vie des extrémistes religieux venant imposer leur charia et semer la terreur dans des bourgades n’aspirant qu’à vivre en paix ? Toute la beauté du film réside dans ce savant mélange entre horreur et beauté. La photographie superbe met à l’honneur un décor que le réalisateur a pu observer dans ce Mali qu’il connaît bien. Entre les paysages ocre filmés avec une patience infinie et la longue sérénade du fleuve qui traverse les plaines désertiques, Abderrahmane Sissako nous fait aimer ce cadre enchanteur. Pour autant, c’est avec la même énergie qu’il s’en prend aux salafistes, se postant au chevet des interdits, il filme l’oppresseur et le résistant avec distanciation, use de la rupture de tons et d’un humour osé et téméraire. Timbuktu rend grâce aux femmes, intrépides et premières victimes des djihadistes, en appelle à leur courage et à la course à la vie. La ville tombée en 2012 aux mains des intégristes puis reprise en janvier 2013 par les français et maliens est le théâtre d’une actualité brûlante très vite recyclée en sujet de film par le réalisateur mauritanien. Il reconstitue cette occupation pour le grand écran et il le fait avec une formidable liberté. Une narration libre, quasi chorégraphiée qui pousse le spectateur à s’éveiller et s’interroger.

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Melody - Bernard Bellefroid

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Melody aborde avec sensibilité et délicatesse la question de la maternité et de la gestation pour autrui.
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Melody est une jeune coiffeuse itinérante. Modeste, les problèmes d’argent elle connaît mais la jeune femme a aussi ses rêves. Son grand projet, c’est d’ouvrir son propre salon de coiffure. Pour cela elle va décider de devenir mère porteuse. L’argent reçu en échange lui servira à engager les sommes nécessaires à l’ouverture du salon. La rencontre avec Emily, une riche anglaise et femmes d’affaires redoutable sera déterminante pour ces deux femmes. Celle-ci deviendra commanditaire du bébé qu’elle ne peut avoir. Grâce aux performances intenses de Rachel Blake et Lucie Debay, la relation qui s’installe entre Melody et Emily se révèle absolument bouleversante. Les deux femmes sont liées par la naissance de l’enfant mais aussi par leur amitié et le respect qu’elles ont l’une pour l’autre. Et c’est bien là tout l’intérêt du film, c’est à travers le langage et la transmission des émotions interprétées et moins grâce au récit que l’histoire s’avère riche et sincère. Le réalisateur Bernard Bellefroid l’a bien compris et utilise au mieux ses deux actrices pour qui chacune le défi est de taille. Ce couple de personnages leur vaudra le prix des meilleures actrices au Festival du Film du Monde de Montréal. Melody aborde avec sensibilité et délicatesse la question de la maternité et de la gestation pour autrui.

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Dominique - Cookie Allez

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Un roman réaliste et plausible, pourvu d'humour, qui nous fait voguer sur l’imaginaire contemporain de l’auteure qui invite à la réflexion et à l’engagement.
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Fidèle aux éditions Buchet/Castel, Cookie Allez revient sur la scène littéraire avec ce roman sociétal. En 2002, France et Gabriel deviennent les parents de Dominique. Un prénom mixte assorti à une éducation progressiste dans laquelle l’enfant pourra s’épanouir sans stéréotype autour de son sexe, et même choisir son identité sexuelle en grandissant. La question du genre écartée, le couple devra faire face à des difficultés inattendues, créatrices de scènes cocasses et croustillantes. Le quotidien de cette famille dépassée mais déterminée intrigue le lecteur qui tente de percer le mystère qui règne jusqu’à la dernière page. On dévore gloutonnement cette histoire réaliste et plausible, pourvue d’un humour assez fin, parfois loufoque, en se laissant voguer sur l’imaginaire contemporain de l’auteure qui invite à la réflexion et à l’engagement.

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Homeland - Hindi Zahra

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Homeland est de ceux que l’on écoute pour danser, rêver, voyager, par une chaude nuit d’été ou lors d’une soirée conviviale autour d’un apéro qui s’éternise.
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Hindi Zahra nous emmène en ballade dans son Homeland. Son port d’attache pour écrire une partie de l’album : le Maroc. Sa terre d’accueil depuis l’adolescence : la France. La chanteuse navigue entre les cultures, en chantant en anglais principalement mais aussi en français et en berbère, et propose un métissage des styles musicaux, entre jazz, blues et pop, qui sonne parfois à la Portishead ou Pink Martini, le tout teinté de percussions destinées à nous embarquer dans une musique nomade, aérée et chaleureuse. Hindi Zahra y parle d’amour, on pense à la délicieuse chanson « Silence », dans un album poétique et romantique, festif et pudique, qui nous offre un pur instant d’évasion. Homeland est de ceux que l’on écoute pour danser, rêver, voyager, par une chaude nuit d’été ou lors d’une soirée conviviale autour d’un apéro qui s’éternise. Un album frais qui fait du bien.

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Avril 2015

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
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Depuis plusieurs dizaines d’années, le corps féminin est devenu l’objet d’un business hallucinant, vendant un modèle unique, mince, à la peau blanche et parfaitement lisse. Revendiquer un corps ne correspondant pas à la foutue norme n’est pas tâche aisée, l’accepter encore moins, le faire accepter, n’en parlons pas. Si la prise de conscience commence à peine, le chemin de l’action et du changement reste encore bien tortueux. On ne peut alors que se réjouir d’assister à la naissance du projet Hors-normes, groupe rennais lancé le 26 mars dernier par Manon Deniau, étudiante à Rennes 2 et journaliste pour YEGG, ne nous en cachons pas - l’initiative étant parfaitement indépendante de notre rédaction. C’est par les réseaux sociaux Facebook et Twitter qu’elle choisit d’impulser cette dynamique issue du « body positivism », dont l’objectif est de relayer auprès de ses membres des informations destinées à promouvoir la diversité des corps et leur beauté. Peu importe la forme et l’aspect de notre enveloppe corporelle, la lutte contre la pression sociale et médiatique doit être engagée à titre individuel et collectif. Le groupe permet d’interpeller notre rapport au corps et de débattre en s’affranchissant des jugements répressifs et oppressants. Manon Deniau indique vouloir à l’avenir créer des cafés-discussions, à Rennes. Forcément, on aime et on soutient !  

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Nous évoquions le projet dans nos colonnes, en septembre 2014, lorsque le mouvement HF Bretagne recrutait 2 personnes pour réaliser un diagnostic sur la place des femmes dans les arts et la culture en région. Le 25 mars dernier, au Triangle, Marion Indo – partie Spectacle vivant – et Zoé Haller – partie Arts plastiques – dévoilaient les résultats de leur étude, réalisée à l’automne dernier durant 2 mois, à partir des informations disponibles sur Internet ou dans les plaquettes de saison 2014-2015 sur 2448 spectacles (pour Spectacle vivant) et à partir des informations disponibles sur Internet pour les années 2013 et 2014 (pour Arts plastiques). Nous n’attendions pas des chiffres mirobolants mais ceux délivrés dans la plaquette – étude complète sur la page Facebook de HF Bretagne – sont effarants. Les femmes sont majoritaires, entre 71 et 87%, dans les domaines de l’administration, la médiation, la communication ou encore de la billetterie. Mais ne sont que 17% à diriger les spectacles que nous voyons. Ne sont que 22% à la tête des structures culturelles et 15% à écrire ou composer les textes et musiques que nous entendons. Concernant les arts plastiques, elles n’étaient que 29% à être exposées, sur 36 lieux et 5 manifestations d’art contemporain. La Bretagne est loin de l’excellence prétendue dans de nombreux domaines. Niveau prise de conscience et évolution, on mettrait bien un zéro pointé. Honteux !

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Title: 
À la poubelle la norme corporelle
Title: 
Des inégalités bien cultivées
Summary: 
Le chemin pour s'affranchir de tous les jugements et de toutes les pressions sociales et sociétales et trouver son corps beau, tout simplement.
Summary: 
Le mouvement HF Bretagne publie son diagnostic sur la place des femmes dans les ars et la culture : les chiffres sont effarants !

Les héritiers - Marie-Castille Mention-Schaar

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Au carrefour du documentaire et de la fiction, ce long métrage réussi et passionnant pose un regard optimiste sur la jeunesse d'aujourd'hui.
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En 2009, une professeure d’histoire du collège Léon Blum à Créteil inscrit sa classe de seconde réputée la plus faible au concours national de la résistance et de la déportation. Cette histoire, Ahmed Dramé, acteur dans le film, l’a vécue. Face à une classe ingérable, Anne Anglès (Anne Gueguen dans le film) la professeure principale, propose à ses élèves de relever le défi. D’abord réticents, les élèves gagnés peu à peu par l’enthousiasme vont se pencher sur le thème sur lequel les candidats doivent concourir : « Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi ». Dans cette ville très cosmopolite de Créteil et contre l’avis du proviseur, cette professeure formidablement interprétée par Ariane Ascaride réussit ce petit miracle de rassembler ses élèves autour de ce sujet. Au prix d’une réelle transformation pour la plupart d’entre eux, les élèves remporteront cette année le 1er prix au concours. Le film retrace la réalité du métier d'enseignant et les difficultés auxquelles les élèves peuvent être confrontés dans leur scolarité. La place donnée à l'improvisation apporte une spontanéité communicative. Si le sujet du film est bien l’adolescence on ne peut qu’être ébloui par le jeu d’Ariane Ascaride, juste, sensible et évidente incarnant parfaitement la professeure idéaliste. Au carrefour du documentaire et de la fiction, ce long métrage réussi et passionnant pose un regard optimiste sur la jeunesse d'aujourd'hui.

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Cerise - Jérôme Enrico

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L’humour présent d’un bout à l’autre du film nous fait oublier les quelques faiblesses dans l’écriture ce qui n’ôtera en rien les qualités indéniables de Zoé Adjani qui apporte un grand vent de fraîcheur.
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Cerise a 14 ans mais elle en paraît 20. Outrageusement maquillée et perchée sur ses hauts talons, elle est très superficielle, ne s’intéresse qu’à sa petite personne et se fait mettre dehors de son collège. Une fois de plus arrêtée pour vol, sa mère décide de l’envoyer auprès de son père qui vit en Ukraine. Pour cette jeune fille qui a grandi derrière le périphérique l’atterrissage dans la vraie vie va être cocasse. Le premier contact avec son père, interprété par Jonathan Zaccaï, est laborieux mais ces deux-là vont devoir cohabiter ensemble. Très vite, Cerise va se prendre d’amitié pour Nina, la femme de ménage de son père. Celle-ci va l’écouter, s’intéresser à elle et lui faire découvrir son pays, l’Ukraine. Toujours avec ses rêves d’enfant mais moins centrée sur elle-même, Cerise va découvrir un pays et un peuple en pleine révolution. L’apprentissage sera efficace, elle s’éveille et la jeune fille apprendra à être plus à l’écoute des autres. Après Paulette, Jérôme Enrico signe un film agréable mais sans trop de subtilité. Cerise ou les pérégrinations d'une adolescente à la recherche de l'amour absolu... à la recherche d'elle-même. Le scénario n’est pas mauvais mais la dramaturgie frise parfois la caricature. L’humour présent d’un bout à l’autre du film nous fait oublier les quelques faiblesses dans l’écriture ce qui n’ôtera en rien les qualités indéniables de Zoé Adjani qui fait ses premiers pas au cinéma et qui apporte à ce film un grand vent de fraîcheur.

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Sianna - Sianna Dwayna

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La musique de la jeune artiste rappeuse est rafraichissante, pêchue et entrainante, et transmet généreusement force et esprit vainqueur.
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Elle figurait parmi nos coups de cœur lors de la dernière édition de Bars en Trans, en décembre 2014. Et ça pourrait bien se confirmer avec son prochain passage dans la capitale bretonne pour le festival Mythos, à l’Antipode précisément, le 10 avril, où elle sera cette fois seule sur scène. Un mois après la sortie de son premier EP, Sianna Dwayna s’impose comme figure montante du rap français. L’écriture est encore quelque peu naïve mais est parfaitement assumée par la jeune femme qui parle de simplicité dans sa chanson « J’reste quand même » mais qui revendique au fil des paroles une indépendance certaine et une combattivité contagieuse. Ce qui révèle que Sianna assure une partie de la relève du hip hop français, c’est sa capacité à teinter ses morceaux de diverses influences puisées dans les scènes urbaines qu’elle a déjà conquises mais aussi dans les musiques d’Inde, d’Espagne ou encore du Maghreb réunies dans son Tour du Monde en Freestyle, réalisé en 2014. La musique de la jeune artiste est rafraichissante, pêchue et entrainante, et transmet généreusement force et esprit vainqueur.  

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