Célian Ramis

Marche féministe à Rennes : "Machos ! Machos ! Vous nous cassez le clito !"

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Rennes
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« La société enseigne « Ne vous faites pas violer » plutôt que « Ne violez pas » », « Un enfant est un choix. L’IVG est un droit », « Une femme voilée agressée, c’est toutes les femmes qui sont visées ».
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« La société enseigne « Ne vous faites pas violer » plutôt que « Ne violez pas » », « Un enfant est un choix. L’IVG est un droit », « Une femme voilée agressée, c’est toutes les femmes qui sont visées ». Hier soir, mardi 18 mars, était organisée une marche féministe non-mixte, à l’initiative de trois syndicats étudiants de Rennes 2 – SLB Skol Veur Roazhon, CNT-FAU et Solidaires étudiant-e-s Rennes. Un objectif en tête : se réapproprier l’espace public, de nuit.

C’est à l’heure où tombe la nuit qu’elles ont décidé de se rassembler sur la place de la Mairie ce mardi. Plusieurs dizaines de femmes ont répondu à l’appel des syndicats étudiants et formé un cercle autour des pancartes qui seront ensuite brandies fièrement lors de la marche.

Sur le papier, elles sont lesbiennes, trans, bisexuelles, hétéras, queers, intersexuées, grandes, noires, communistes, libertaires, maquillées, mères, sœurs, bretonnes, filles d’immigrées, libertines et bien d’autres choses encore. Et tout en même temps.

C’est l’idée qui est portée au travers de ce mouvement, organisé à l’occasion du mois du féminisme, par l’université Rennes 2. « Le but est de se réapproprier la rue en tant que femmes, dans n’importe quelle tenue, dans n’importe quel lieu », s’écrie Leila, du syndicat Solidaires étudiant-e-s Rennes, dans le mégaphone avant d’ouvrir la marche. Il est 19h30 et le cortège, composé d’une soixantaine de personnes selon les forces de l’ordre, s’élance dans la rue d’Orléans, pour rejoindre les quais avant de remonter la rue de la Monnaie, la place des Lices, la place Sainte Anne pour terminer rue Legraverend, au bar 1675.

La non-mixité comme outils de lutte féministe

Pendant une heure, la manifestation féministe revendique les droits des femmes parmi lesquels figurent ceux de ne plus avoir peur seules la nuit, « peur de se faire juger, évaluer, interpeller, suivre, agresser, violer, arrêter… » explique le tract qu’elles distribuent aux passants, tantôt sceptiques, tantôt intéressés.

« Sur le trajet, un homme nous a traité de sales putes et nous a fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas évident de mobiliser autour du féminisme et d’expliquer pourquoi la marche est non-mixte. Certains hommes, et certaines femmes, ont du mal à le comprendre », précise Leila. Le choix de n’autoriser que la gente féminine à défiler marque une volonté de libérer la parole et l’espace pour les femmes : « Aujourd’hui, on considère l’égalité femmes-hommes acquise mais c’est justement dans ce genre d’événement que l’on se rend compte que c’est faux. La non-mixité est un outils de lutte féministe qui permet de comprendre à quel point on intègre au quotidien l’oppression masculine ».

Selon les participantes, marcher entre femmes permet d’oser prendre la parole, d’oser crier des slogans et d’oser s’assumer. Hier soir, elles refusaient donc de se laisser enfermer dans les stéréotypes et carcans infligés, selon les discours, par la société. Le message est clair et direct : elles veulent être libres dans leur corps, dans leur sexualité, dans leur mode de vie, dans leur manière d’être et dans leur manière de s’habiller.

Un point qui a fait l’actualité ces derniers jours avec l’histoire de Jack parker, blogueuse et ex-rédactrice en chef du site Madmezoille.com, qui raconte le 13 mars avoir été agressée sexuellement dans le métro parisien. Un « quadra lambda » faufile sa main sous la jupe de cette femme et enfonce ses doigts dans son entrejambe, à travers le collant. Certains commentaires sexistes ont été publiés par l’hebdo Les Inrocks – article du 17 mars 2014 « Agressée sexuellement dans le métro, une blogueuse est accusée d’avoir porté une jupe », www.lesinrocks.com.

Des slogans radicaux ?

Ce soir-là, les militantes peuvent marcher sur la route, de nuit, sans craindre le discours réprobateur des juges de la bienséance et des contrôleurs de l’image des femmes. Et défiler avec fierté, dans une ambiance décontractée et joyeuse. Elles scandent en chœur des slogans qui ont le mérite d’être francs et directs et qui pourraient être qualifiés de radicaux pour certains. « Machos ! Machos ! Vous nous cassez le clito », « À bas, l’hétéro-patriarcat ! » ou encore « Non c’est non ! La prochaine fois, ce sera un coup de cutter dans ta bite connard ».

Une violence à la hauteur de leur colère face aux disparités qui subsistent, voire qui se creusent davantage dans la société actuelle, entre les femmes et les hommes. Une violence qui démontre aussi leur volonté de se démarquer et, par ce message, de se libérer de cette emprise dominatrice. « L’idée est que chacun et chacune puissent circuler dans l’espace sans avoir peur et puissent se charger de comment se défendre », explique Pauline, qui marche à quelques pas d’une militante tenant la pancarte « Ne me libérez pas, je m’en charge ».

La jeune femme fréquente les milieux militants et les collectifs féministes informels. Elle a eu vent de la marche par le bouche à oreille et a souhaité participer. Pour elle, la lutte « passe aujourd’hui par le militantisme mais ça devrait être évident ! » Au cours du mois du féminisme, plusieurs actions sont organisées telles qu’une chorale féministe, des interventions des sages-femmes toujours mobilisées ou encore un débat sur le sexisme à l’université.

Célian Ramis

Accoucher chez soi, une liberté remise en cause

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Rennes
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L’accouchement assisté à domicile est menacé et il devient difficile de trouver des sages femmes qui le pratiquent.
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Depuis plus de cinq mois les sages femmes sont en grève et poursuivent les manifestations, à Rennes. Elles revendiquent le statut de praticien hospitalier. En parallèle, l’accouchement assisté à domicile est menacé et il devient difficile de trouver des sages femmes qui le pratiquent.

80 à 90% des naissances ont lieu à domicile, dans le monde. C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que l’accouchement à l’hôpital s’est peu à peu généralisé dans les pays occidentaux. Les progrès techniques et médicaux ont été tels, notamment depuis les années 70, que la grossesse et la naissance sont devenus aujourd’hui surmédicalisées, surtout en France. Simultanément, l’accouchement assisté à domicile (AAD), encore assez répandu en Europe du Nord – aux Pays Bas, en Grande-Bretagne, en Belgique ou encore en Allemagne – est mal perçu dans notre pays, considéré comme archaïque, dangereux, inconscient.

Aucune étude n’a pourtant prouvé qu’il augmente les risques. « Dans le cas d’une grossesse normale, dite physiologique, sans mauvaise position du bébé ou du placenta, sans diabète gestationnel, avec une bonne préparation, l’AAD offre plus de confort, de confiance et de liberté à la femme et les suites de couches sont vraiment mieux vécues », confie Katell Chantreau, 37 ans. Elle a mis au monde ses trois enfants chez elle, à Rennes, et a réalisé le documentaire Fait Maison qui suit la grossesse et l’accouchement à domicile de son amie Kate Fletcher (http://film.fait.maison.free.fr/).

Au début des années 2000, l’AAD a connu un regain d’intérêt dans notre pays, « C’est une réaction logique face aux excès. Les femmes ne veulent plus de cette surmédicalisation. Elles ont pris conscience qu’elles pouvaient « consommer mieux » leurs grossesses et leurs accouchements, elles ont plus de discernement de ce côté là, plus de réflexion, elles ne subissent plus. Souvent, elles ont eu un premier mauvais vécu, elles ont été déçues, frustrées voire traumatisées », confie Emmanuelle Oudin, une des deux sages-femmes qui pratiquent l’AAD en Ille-et-Vilaine.

Liberté de choix

« À la maison, si on est bien préparé, si la sage-femme connaît bien le couple, cela supprime un tas d’éventuelles complications. On peut prendre un bain, se détendre, ça change beaucoup de choses. On choisit sa position ! Et cette liberté posturale n’est pas négligeable. Si je devais militer pour quelque chose, ça serait pour ça ! En outre, les pères sont plus impliqués. Et puis il y a moins de baby blues ! », insiste Katell pour défendre l’AAD tant décrié.

La jeune femme pense que son documentaire a le mérite d’alimenter la réflexion et le débat sur les différents modes d’accouchement et surtout de poser cette question : « Est-ce un droit d’avoir le choix ? ». Or, aujourd’hui, selon elle, on n’a, en France, de l’accouchement et de la grossesse qu’une vision pathologique. Un sentiment fortement partagé par la professionnelle brétillienne :

« Nous sommes formatées à l’école, on ne nous apprend que le culte de la peur, le principe de risque, alors que partout ailleurs en Europe l’AAD fait partie de la formation ». Pas étudié, mal vu, l’AAD est aujourd’hui remis en cause par une loi datant de 2002.

L’AAD remis en cause

La loi Kouchner de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé prévoit que les sages-femmes pratiquant l’AAD soient assurées. Jusqu’ici rien d’anormal. En 2011, un rapport de la Cour des Comptes, d’autre part élogieux pour les sages-femmes, a mis le doigt sur le fait que sur les 72 sages-femmes pratiquant l’AAD en France à l’époque, seulement 4 étaient assurées.

« Oui, car les assureurs nous demandent des sommes exorbitantes ! 20 000 euros en moyenne par an. Impossible », explique la sage-femme.

Ces primes sont en effet calquées sur les accouchements à risque, or l’accouchement à domicile est physiologique pas pathologique. « Nous ne prenons aucune risque, l’AAD n’est possible que si la grossesse est normale », ajoute-t-elle. Une situation incompréhensible et inextricable pour les adeptes de l’AAD. Résultat ? « Déjà critiquées, beaucoup de sages-femmes vont arrêter. Sauf que les mères qui ont eu un enfant chez elles ne vont pas aller en maternité pour leur(s) futur(s) bébé(s), elles accoucheront seules, et là il y a danger », avance Katell Chantreau.

Peu nombreuses à l’heure actuelle – entre 70 et 80 au total en France – les professionnelles risquent donc de voir encore leur nombre diminuer et ne pourront pas répondre à la demande qui elle, augmente. La France pourrait alors se faire taper sur les doigts par l’Europe, car l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme prévoit que la femme a le droit de choisir où elle accouche.

Célian Ramis

Marrainage : Des femmes de Rennes et d'ailleurs

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Maison Internationale de Rennes
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La MIR regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains.
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La maison internationale de Rennes (MIR) association de loi 1901 regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains. Dans ce dernier secteur, elle mène un projet « migrations » dont l’une des facettes est le projet marrainage. Présentation.

Financé  actuellement par la délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité et par le fond social européen, le marrainage met en lien des femmes avec des migrantes en recherche d’un accompagnement dans leur projet professionnel, politique ou associatif. « Il s’agit d’un projet régional qui leur permet d’exercer leur citoyenneté et de s’investir dans l’espace public », explique Ghania Boucekkine, la vice présidente de l’association, déléguée aux droits humains.

Débuté en 2006, le projet est à l’origine créé à la demande de jeunes étudiantes étrangères bloquées dans leurs projets qu’elles souhaitaient mener en France ou dans d’autres pays. À l’époque, la MIR travaillait sur la relation « femmes et pouvoir » explique la vice présidente. Pour répondre à leurs attentes, la MIR a décidé de former des duos avec d’un côté, des marraines qui orientent, conseillent, ouvrent leur réseau et partagent leur expérience et de l’autre des femmes d’origine étrangère qui ont besoin d’être appuyées, de reprendre confiance en elles, de sortir de leur isolement et de construire leur avenir.

Actuellement, 33 binômes existent en Bretagne, dont 24 en Ille-et-Vilaine. Mariko et Gaudence en font partie. Depuis fin septembre, Mariko, professeur de physique à l’université de Rennes 1, aide Gaudence, 26 ans, originaire du Rwanda, dans sa recherche d’emploi en tant qu’ingénieur chimiste.

Elle lui apporte son regard de scientifique, lui ouvre ses réseaux, l’épaule dans l’écriture de son curriculum vitae, dans ses lettres de motivation et lui fait découvrir les sites d’offres d’emploi spécialisés. Un vrai soutien pour la jeune femme. « Elle était très timide et son CV était très scolaire », confie la professeur. Ce qui n’est aujourd’hui plus le cas… « On acquiert une confiance en soi grâce à un CV qualitatif », précise Mariko.

Fort de son succès, le projet marrainage s’exporte : en Ile de France, à Poitiers (où des fonds viennent d’être mis en place) et dans le Morbihan. Dans ce dernier département, ce sont des femmes qui veulent s’installer en tant qu’agricultrices, qui sont aidées. Une version du marrainage de la MIR qui en dit long sur les possibilités d’avenir de ce projet.

Célian Ramis

Les sages-femmes tentent le camping des cigognes à Rennes

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Rennes
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Les sages-femmes de Rennes et des alentours ont décidé de se mobiliser pour leur profession, en grève depuis le 16 octobre dernier, et d’installer le « Camping des cigognes » sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes.
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Jeudi 12 décembre, les sages-femmes de Rennes et des alentours ont décidé de se mobiliser pour leur profession, en grève depuis le 16 octobre dernier, et d’installer le « Camping des cigognes » sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes. Un moyen de sensibiliser les passants à leurs revendications.

Depuis deux mois, les sages-femmes ont entamé un mouvement national de grève à l’initiative d’un collectif – composé de 6 membres*. Un mouvement suivi à Rennes, et plus largement en Bretagne. Jeudi 12 décembre, les sages-femmes ont planté les tentes sur un carré de pelouse, sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes.

Dès 16h, le « Camping des cigognes » est installé et la vente de gâteaux, thé, café et bracelets « je soutiens les sages-femmes » démarre, dans le but de récolter de l’argent qui servira à payer le transport jusqu’à Paris, lundi 16 novembre. « Deux cars partiront de Bretagne, un de Lorient et de Rennes, pour que nous puissions participer à la seconde manifestation nationale », explique Charlotte Godet, sage-femme à Rennes.

À 21h, une dizaine de professionnels, toujours vêtus de leur blouse blanche, est réunie dans la froideur hivernale à quelques mètres du camping et se retrouve autour d’une table, avant de manger, dans une ambiance plutôt festive.

Sortir de l’invisibilité

Une action qui a également pour objectif de faire sortir la profession de son « invisibilité » : « Nous souffrons d’une méconnaissance du grand public. Même les femmes enceintes n’ont pas forcément connaissance de toutes nos compétences, elles le découvrent au fur et à mesure », explique Alice Froger.

Parmi ces compétences figurent le suivi gynécologique obstétrical, le suivi post-partum, la préparation à l’accouchement ou encore l’échographie. Une liste non exhaustive qui leur permet de manifester leur volonté d’être reconnues en tant que praticiens de premier recours. « À la différence des gynécologues – mais nous ne pouvons pas faire de généralités non plus – nous avons plus de temps à consacrer à la femme enceinte, qui peut parfois se sentir seule (dans le labyrinthe médical). Les gynécologues sont souvent overbookés et sont les spécialistes de la grossesse pathologique. Nous, nous sommes des spécialistes de la grossesse dite normale », poursuit la sage-femme rennaise.

Elles revendiquent également l’importance du suivi physiologique qui a été reconnu dans un rapport de la Cour des Comptes en 2011 comme un facteur « permettant de limiter les risques d’accouchements prématurés » mais aussi de diminuer les risques de mortalité des mères et des bébés.

Autre revendication essentielle pour les professionnelles de la grossesse : le statut des sages-femmes. « Depuis toujours, nous sommes considérées comme personnel non-médical, la seule profession qui n’est pas inscrite dans son Code de déontologie », déclare Charlotte Godet. Un statut qui limite leur autonomie dans le milieu professionnel et dans le quotidien de leur exercice. Phénomène paradoxal, elles sont intégrées au personnel médical devant le Tribunal et pour l’Assurance Maladie.

« Par contre, concernant le nombre de médicaments autorisés lors des prescriptions, nous sommes à nouveau en « non-médical ». Et nous n’avons pas non plus le droit aux primes de risque », ajoute-t-elle. Si le corps médical semble comprendre et approuver le mouvement des sages-femmes, en revanche elles ne sentent pas reconnues à leur juste valeur et soutenues dans leur grève. Une grève en grande partie invisible puisqu’elles continuent de travailler et d’assurer leurs fonctions « mais nous ne déclarons pas les cotations, que nous remplissons par informatique, et qui donnent ensuite à l’hôpital accès aux remboursements de la Sécurité Sociale ».

Le « camping des Cigognes » sera présent sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes jusqu’à vendredi 13 décembre, 16h. Avant de lever le camp, les sages-femmes mobilisées poursuivront leur vente de gâteaux et de bracelets pour rembourser leurs frais de transport en direction de la Capitale afin de défiler aux côtés de leurs consœurs et confrères, lundi 16 décembre.

*Association nationale des étudiants sages-femmes, Conférence nationale des enseignants en maïeutique, Collège national des sages-femmes, Organisation nationale syndicale des sages-femmes, Association nationale des sages-femmes cadres, CFTC.

Yegg

Happening tout rose pour libérer Barbie ouvrière !

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Le jeudi 12 décembre l’association Peuples Solidaires a organisé un « happening » à Rennes afin de dénoncer les conditions dans lesquelles sont fabriqués les jouets de la multinationale américaine Mattel en Chine.
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Le jeudi 12 décembre l’association Peuples Solidaires en collaboration avec China Labor Watch (CLW) a organisé un « happening » devant le centre commercial du Colombier à Rennes afin, à l’approche des fêtes de fin d’année, de dénoncer les conditions dans lesquelles sont fabriqués les jouets de la multinationale américaine Mattel en Chine.

Pour l’occasion, la marque a été rebaptisée « Mattée » et pose son logo sur une boite rose géante dans laquelle se tient une Barbie à taille humaine qui, au lieu de revêtir ses habituels escarpins et robes, porte pour l’occasion un bleu de travail accessoirisé d’une charmante chaine qui lui maintient les bras.

Il ne s’agit plus de Barbie vétérinaire ou bien Barbie reporter mais de « Barbie ouvrière » qui nous est exposée par une bonimenteuse nous vantant les mérites de ce produit « facilement manipulable et exploitable à souhait » et ce, depuis plus de quinze ans. Sur la boîte de la poupée américaine on peut lire « salaire de misère », « jusqu’à 13h de travail par jour » ou « rentabilité maximum ». « On voulait vraiment dénoncer le contraste qu’il peut y avoir entre l’image très glamour et très joyeuse de Barbie qui est le jouet préféré des petites filles depuis plusieurs années, et une réalité beaucoup moins joyeuse, celle des usines de jouet », explique Fanny Gallois, spécialiste de la dignité au travail notamment dans l’industrie du jouet et électronique et responsable des campagnes à Peuples Solidaires.

Cette association fondée en 1983 et rassemblant plus de soixante-cinq groupes locaux et deux nationaux dont un à Rennes, monte depuis plusieurs années des campagnes de sensibilisation destinées aux consommateurs et le mois de décembre est pour eux un moment de visibilité car comme l’explique Benjamin Lemesle, chargé de mobilisation pour l’association, « c’est une période pendant laquelle les ménages vont utiliser le maximum de leur budget pour les jouets ».

L’atmosphère est joyeuse, les intervenants souriants, ce qui paraît toucher les quelques passants qui affirment trouver ce genre d’action beaucoup plus ludique qu’un « happening » coup de poing classique. Après tout, on parle de jouets. Mais quelle réalité se cache derrière les millions de dollars engrangés chaque année par la vente de cette poupée ?

« Des conditions de travail absolument indignes »

Avec l’ONG China Labor Watch, Fanny Gallois a coordonné plusieurs enquêtes dont six cet été dans des usines sous-traitantes de Mattel en Chine ; « la situation de ces travailleurs est très précaire et très difficile et donc ils sont contraints d’accepter de travailler de nombreuses heures supplémentaires pour pouvoir atteindre des salaires à peu près dignes ».

Cette collaboration a donné fruit à de nombreuses statistiques et calculs. Selon eux, pour une poupée vendue 15€ en moyenne, un ouvrier de ce genre de manufacture reçoit 0,12€. « Il ne viendrait pas à l’idée d’une multinationale qui agit en France de dire « je vais faire des économies en payant mes salariés moins que le SMIC » », s’insurge-t-elle. Par la faiblesse des salaires, les ouvriers prennent, dans la plupart des cas, la décision, si elle en est une, de vivre dans des dortoirs bondés et insalubres.

Selon les chiffres fournis par Peuples Solidaires, 80% des salariés de l’industrie du jouet serait des femmes migrantes âgées de 15 à 30 ans. En dehors des coûts de production très avantageux pour ces industries en Chine, on peut compter de nombreux avantages à l’exploitation de ces femmes : l’abondance de la main-d’œuvre, l’absence de liberté syndicale et donc de revendications ; le seul syndicat reconnu et autorisé étant celui dépendant du Parti Communiste Chinois. Sans compter une possibilité de bafouer le droit national du travail et des réglementations environnementales douteuses.

Ce qui pose problème à Marie-Claude Hessler, actionnaire militante de Mattel, c’est que les choses n’avancent pas, « je suis devenue actionnaire en 1997 précisément pour essayer de faire améliorer les conditions de travail des ouvrières en Chine qui étaient déjà mauvaises à l’époque et qui le sont toujours, malgré un code de conduite qui a été adopté la même année par Mattel et qui n’a toujours pas été mis en application ». Monsieur Zhang* a fait le voyage depuis la Chine.

Ouvrier dans sa jeunesse « parmi tant d’autres » comme il l’explique, il a pu par la suite suivre des cours de droit et travaille désormais comme enquêteur. Pour témoigner des conditions de travail de ces ouvriers et ouvrières, il s’est fait passer pour l’un d’entre eux. Timide, presque effrayé, son passage à Paris et l’exposition médiatique que cela a impliqué l’inquiètent ainsi que les membres de Peuples Solidaires, qui redoutent les conséquences qu’impliquerait un dévoilement de son visage ici à son retour en Chine.

Selon Benjamin Lesmesle, « l’objectif est de faire en sorte que les consommateurs puissent signer notre Appel Urgent**, faire pression et demander des comptes à Mattel, ils sont finalement plus écoutés par la multinationale, parce que ce sont eux qui leur rapportent de l’argent contrairement à nous en tant qu’ONG ou association ». Il ne s’agit donc pas de boycotter ce genre de produits mais de consommer autrement et de sensibiliser toute la famille aux méthodes de production des jouets en question. Les Barbie seront-elles tout de même au rendez-vous au pied du sapin ?

 

*Nom modifié pour sa sécurité personnelle en Chine

** Plus d’informations sur cet appel sur www.liberons-barbie.org

Célian Ramis

Brouhaha féministe, dites-vous

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Les discours, manifestations et autres caquètements de coq – comme ceux du député UMP, et breton, Philippe Le Ray à l’encontre Véronique Massonneau, députée EELV le 8 octobre dernier – sexistes grouillent toujours autant.
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Les discours, manifestations et autres caquètements de coq – comme ceux du député UMP, et breton, Philippe Le Ray à l’encontre Véronique Massonneau, députée EELV le 8 octobre dernier – sexistes grouillent toujours autant. Quand ce n’est pas dans l’hémicycle, les textes de rap ou l’industrie du jouet, c’est dans la rue, à l’école, à la maison… ou pire encore ce sont les 343 salauds qui revendiquent le droit d’aller voir « leurs putes ». Une polémique très actuelle puisque la proposition de loi contre le système prostitutionnel est en débat à l’Assemblée nationale, depuis le 27 novembre.

Les féministes ont encore du boulot et leur lutte semble souvent d’utilité publique. Souvent, mais pas toujours. Leurs réactions parfois disproportionnées face à certains sujets (réédition du magazine LUI, une étiquette de la marque IKKS, à lire ci-dessous) ou l’acharnement avec lequel elles entrent parfois en guerre contre ce qui peut apparaître comme des broutilles – la fameuse et très controversée suppression du « Mademoiselle » – ne servent pas forcément leur cause.

Et si elles confondaient vrais combats et fausses polémiques à haut pouvoir « buzzant » ? N’en font-elles pas un peu trop au risque de perdre de vue leur objectif premier et de finir incomprises ? La rédaction s’est penchée sur la question en interrogeant deux associations féministes rennaises, Mix-Cité et Questions d’Egalité. Ont été évoquées trois actualités : la reparution de LUI, l’étiquette IKKS et le tumblr « Je connais un violeur », entre autres…

La femme, objet de désir

Frédéric Beigbeder a ressorti LUI, magazine fondé par Daniel Filipacchi et qui pendant trois décennies (1963-1994) a affiché les plus belles actrices du moment en tenue légère. Septembre 2013, Léa Seydoux renoue avec la tradition pour le premier LUI nouvelle génération. Tollé chez les féministes. On entend même l’actrice se faire traiter de « pute à poil ». Sévère.

« LUI s’inscrit parmi des milliers d’autres magazines qui maltraitent les femmes. Sous couvert d’esthétisme, c’est choquant, salace et révoltant. Beigbeder n’a-t-il rien d’autre à faire ? », se demande Cyrille Morin, membre de Mix-Cité. Pourtant personne ne force ces jeunes femmes, connues ou non, à poser dans ce genre de publication, elles le veulent bien.

Pour Cyrille, de tels propos flirtent avec le machisme « l’image en couverture se placarde partout et impacte les autres femmes, par rapport à la nudité et au regard des hommes, pour lesquels cela devient banal ! ». Et précise qu’il en est de même dans la pub Hénaff avec la femme qui porte une saucisse à sa bouche – qui a également choqué le monde féministe. Certes, les images de jeunes femmes dévêtues en position lascives s’affichent partout.

Tant et tant qu’on n’y prête quasiment plus attention… « LUI banalise les choses, c’est le début d’une violence symbolique. On montre la femme objet de beauté, les hommes se disent logiquement : pourquoi on ne les violerait pas ? », rétorque le jeune féministe. N’est-ce pas là prendre les hommes pour des écervelés ? Non, nous dit-on puisque tout le monde n’a pas les mêmes codes pour faire la différence entre une image qui se veut esthétisante et la réalité.

Chez Questions d’Egalité, c’est l’actrice en couverture qui dérange Guénaëlle Bauta et Marine Bachelot, membres du conseil d’administration de l’association : « Cette couverture coïncide avec la sortie du film La Vie d’Adèle, c’est une récupération hétéro-sexiste ! » Sans parler du « fantasme sous-jacent des hommes sur les lesbiennes. Léa Seydoux semble vouloir se rassurer et rassurer son public sur sa sexualité. Ceci n’est pas anodin pour les jeunes lesbiennes ».

La femme, objet de service

« Donne-le à ta mère, elle sait comment faire », c’est ce qu’on peut lire sur les étiquettes d’indications de lavage de la marque de vêtements IKKS. De l’humour, noir, scandaleux, décalé, ou très con, comme on veut, mais du second degré quand même. Cela ne fait pas rire les féministes.

« La marque ne connaît pas l’éducation reçue par celui qui lit ça. Là aussi tout le monde n’a pas les codes pour décrypter cet humour. Y’a danger, ça alimente les préjugés. Car dans la réalité 80% des tâches ménagères sont faites par les femmes », s’indigne Cyrille chez Mix-Cité.

IKKS n’a pas fait rire non plus les filles de Questions d’Egalité, « C’est comme les plaisanteries racistes, ça fait des dommages, il y a des drames humains derrière cela », remarque Marine. Un argument que sa collègue de militantisme approuve. Pour elles, ce partage inégalitaire a une incidence sur la sphère professionnelle, la femme a moins de temps pour son travail, « On ne peut pas rester tard, assurer la réunion de 18 heures. Tout ceci est dévalorisant ». Image de femmes nues sur papier glacé, ménage et lessive, viol, tout serait lié.

La femme, objet sexuel

Nos féministes assument pleinement : « Cela fait partie du même assujettissement. Il y a l’idée de la femme objet de beauté, objet de service, qui conduisent à la femme objet sexuel », insiste Cyrille. Le discours est semblable chez Questions d’Egalité où Guénaëlle nous explique que ces images donnent à l’homme une impression de disponibilité du corps de la femme. D’où l’importance pour Mix-Cité et Questions d’Egalité – et pour YEGG également – du tumblr lancé en septembre « Je connais un violeur » (http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/ ).

Les victimes de viol y racontent leur histoire anonymement. Il brise la loi du silence, permet de faire déculpabiliser les victimes et fait un constat effrayant : 80% des violeurs sont des proches. « C’est important d’avoir un tel espace pour libérer la parole, quand les budgets alloués aux planning familiaux sont drastiquement diminués, que les policiers ne sont toujours pas formés pour recevoir correctement les femmes qui viennent porter plainte », assure Cyrille. Un sentiment partagé par Questions d’Egalité :

« Il y a une grosse omerta sur le viol en France. Il y en a 75 000 par an et le chiffre double si on y ajoute les viols sur mineurs. Moins d’1% des violeurs est condamné. »

Il est primordial pour nos deux interlocutrices de diffuser ces chiffres, notamment auprès des jeunes, pour tenter mieux de gérer le choc traumatique, « équivalent à un traumatisme de guerre ». Elles conseillent à ce sujet la lecture de Muriel Salmona*

Les féministes, objet de discorde

« On ne hiérarchise rien, les sujets futiles permettent une avancée globale, ils sont donc aussi importants. Dans notre activité quotidienne on lutte contre tout, en restant conscient du degré de gravité », nous explique Cyrille – argument sur lequel il est rejoint par Lorina Chattinsky, créatrice du site caricatural Au Féminin Point Conne – bien conscient que leurs actions ne peuvent pas faire l’unanimité, « Peut-être devons-nous nous demander si nous sommes clairs ? ». En revanche, pas question de se justifier, « Que celles qui croient qu’on se trompe fassent le boulot ! ».

Pour ce qui est de l’égalité des salaires et de l’accès à l’emploi, Cyrille argue qu’on touche là l’économie et que ça coûte en conséquence de l’argent, que c’est plus complexe. Quant à tenter de convaincre le législateur sur cette question, il n’y croit pas prenant l’exemple de la loi sur la parité pas encore totalement respectée… Les représentants de nos associations ont l’honnêteté de l’avouer : il y a des batailles plus simples à remporter et d’autres pour lesquelles la lutte est plus âpre. En revanche, ils n’admettent pas le fait qu’il y a des engagements futiles et de vraies victoires, celles qui concernent les salaires, l’accès à l’emploi et aux responsabilités, les congés parentaux, le harcèlement sexuel et de rue, le viol…

A vouloir tout mettre sur le même niveau, sans distinction ni discernement, il est malheureusement à craindre qu’on ne puisse plus rien dire à une femme, et qu’elle perde alors tout espoir d’être un jour l’égal de l’homme : on pourrait dire d’un homme qu’il est con et moche et pas d’une femme ? A méditer.

*Muriel Salmona : Psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes, formatrice et chercheuse en psychotraumatologie, présidente de l’association d’information, de formation et de recherche « Mémoire Traumatique et Victimologie ».
Créatrice du site http://memoiretraumatique.org, auteure de « Le livre noir des violences sexuelles » chez Dunod paru en 2013 (http://lelivrenoirdesviolencessexuelles.wordpress.com). Blog : http://stopauxviolences.blogspot.fr/

Égalité des sexes : Le graal des chevalières de la table ronde

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Arvor, Rennes
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La réalisatrice finistérienne Marie Hélia présente son nouveau film à l’Arvor, du 27 novembre au 3 décembre : Les chevalières de la table ronde (« Liberté, Sexualités, Féminisme. 50 ans de luttes pour les droits des femmes »).
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La réalisatrice finistérienne Marie Hélia présente son nouveau film – produit par Paris Brest productions – à l’Arvor, du 27 novembre au 3 décembre : Les chevalières de la table ronde (« Liberté, Sexualités, Féminisme. 50 ans de luttes pour les droits des femmes »). Un documentaire  – centré sur 12 femmes qui ont milité au Planning familial et qui continuent de faire entendre leurs voies à travers leur quotidien et leur militantisme – qui flirte avec la fiction puisqu’en parallèle, le spectateur suit une Gorilla Girl dans sa traversée du Finistère à la recherche d’une pie noir, en l’honneur de Rosa Bonheur, une des premières femmes peintres du XIXe siècle à être reconnue internationalement. Interview de Marie Hélia.

YEGG : Pourquoi avoir choisi de centrer le film sur les militantes et créatrices du Planning familial ?

Marie Hélia : À l’origine, c’était une demande du Planning familial de Brest, qui réunissait les créatrices du PF Finistère. Elles ont des choses à dire et leurs mémoires sont précieuses. J’ai pu établir la liste et les rencontrer. Elles sont 8 à avoir participé à sa création, elles ont entre 86 et 90 ans.

Comment de temps cela vous a pris ?

Un an d’écriture et de rencontres environ. Mais au total, entre l’idée du film et la première projection, trois années se sont écoulées.

Pourquoi ce parallèle entre les créatrices du Planning familial et les chevaliers de la table ronde ?

C’est une lutte très épique. En plus, elles ont une classe incroyable. Elles étaient en lutte, en quête ! En quête de liberté. Le lien avec la table vient simplement de la référence à la table à repasser, avec évidemment une vague inspiration des légendes arthuriennes (la table ronde a été conçue pour que chacun siège à égalité, ndlr).

C’est d’ailleurs une artiste, Annelise Nguyên, qui a réalisé la table ronde. Pourquoi en faire construire une pour le film ?

Tout simplement parce que je ne voulais pas l’acheter chez Ikea. Et que je voulais vraiment inclure d’autres femmes artistes dans ce projet. Il n’y a pas qu’elle, il y a aussi Laetitia Sheriff.

Comment s’est passée la rencontre avec cette dernière ?

Je la connaissais déjà, de loin. J’étais persuadée que c’était elle qu’il fallait pour réaliser la bande originale du film. De la guitare et de la voix. Et c’est ce qu’elle fait. C’est une musique originale qu’elle propose ici. Quand elle a vu le film, elle a joué en direct avec la projection.

Est-ce que ce sera l’occasion d’organiser un ciné-concert avec cette auteure-compositeure-chanteuse ?

Ce serait bien. Pour l’instant, nous n’avons pas encore la version sans les paroles. Mais c’est une très belle collaboration.

Autre figure féminine importante dans le film : la Gorilla Girl, féministe américaine. Pourquoi l’inclure dans le scénario ?

Car elle représente la place des femmes dans la culture. Elle défend les femmes dans les arts. Elle symbolise le féminisme car c’est un personnage volontaire et libre. Et puis, c’est un personnage de fiction, ce qui vient perturbée le scénario du documentaire. C’est ça aussi que je trouvais intéressant. J’aime bien penser une forme pour chacun de mes films. C’est ce qui en fait leur force.

Et pourquoi Rosa Bonheur en particulier ?

Déjà, le nom Rosa Bonheur est magnifique. Je cherchais une peintre animalière, sans forcément que j’aime ses œuvres. Je trouve d’ailleurs sa peinture trop académique. Mais c’est aussi une femme qui ne se revendiquait pas féministe mais qui l’était par la force des choses.

Un peu comme vous…

C’est un féminisme instinctif. Moi, je me revendique féministe. Je pense d’ailleurs que quand on est une femme, c’est un pléonasme !

Vous avez rencontré les « anciennes » du Planning familial mais aussi les « nouvelles », la jeune génération de militantes. Avez-vous ressenti une différence dans la manière de militer ?

Non, vraiment pas. Elles militent toutes au PF et font preuve d’altruisme envers les autres femmes. Elles ne se battent pas simplement pour elles mais également pour les autres. Je les trouve pragmatiques. J’ai déjà réalisé un film sur les militants, qui s’appelle Dans la ville rouge, il s’agit là de militants perdus, paumés. Les féministes, elles se prennent en main au quotidien. Elles ne se laissent pas tomber dans les pièges de la télévision qui nous montre des femmes objets. On va bientôt nous dire de rentrer à la maison si ça continue !

Vous travaillez sur le territoire breton et avait réalisé le film dans le Finistère. Dans la région, le militantisme féministe est-il plus important qu’ailleurs selon vous ?

Je ne crois pas. Je ne crois pas à cette fumisterie du matriarcat breton, qui nous dit qu’en Bretagne, les femmes sont fortes et puissantes. Elles n’ont pas le pouvoir politique, pas le pouvoir économique et pas le pouvoir législatif. Tout ça, ça me gave grave ! Tout comme les bonnets rouges, je suis anti bonnets rouges de toute manière. Pour revenir à la question, je crois que le féminisme breton est le même qu’ailleurs. Il y a une légère baisse du militantisme, comme partout. Par exemple, au Planning, les bénévoles sont dures à trouver.

Le Planning familial parle aussi de réduction des moyens financiers. Est-ce que le film en profite pour aborder cette problématique ?

Je n’ai pas abordé l’aspect financier dans le film car je n’ai pas ressenti cette préoccupation dans le Finistère. Par contre, ce qui est dit et évoqué, c’est le manque de moyens et de temps mis à disposition. Comme par exemple l’accès à la sexualité dans les écoles. Ce n’est pas avec trois heures sur le sujet qu’on va les sensibiliser à la question. Il y a une vraie urgence de ce côté-là.

Qui sont les spectateurs qui viennent assister aux séances de projection ?

Le public est essentiellement féminin : 80% de femmes environ qui ont entre 40 et 65 ans. Mais on va aussi organiser des séances pour les scolaires, pour l’instant dans le Finistère dans les villes qui ont un Planning familial – Quimper, Brest, Douarnenez – puisque c’est la structure qui fera la sensibilisation.

Est-ce que la jeune génération est présente également ? Le féminisme peut parfois faire peur aux jeunes femmes…

C’est dommage, il n’est pas interdit de penser… La jeune génération a du mal à rentrer dans les salles pour voir un documentaire… Mais il y a quelques-unes quand même !

Par conséquent, le message de transmission est plus difficile à faire passer…

Le message se transmet mais c’est long, c’est normal. Nous n’avons pas les mêmes moyens de distribution que les blockbusters américains…. Le film est passé sur les chaines locales comme TBO, c’est positif, c’est comme ça que le message va passer. En tout cas, dans les salles, les spectateurs semblent ravis. Les chevalières de la table ronde ont une telle énergie ! Elles transmettent leur bonheur et leur joie de vivre. C’est super !

Merci Marie Hélia

Merci à vous.

Célian Ramis

Migrant'scène : Les voix féminines de la migration 2/2

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Rennes
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Les femmes étaient à l’honneur pour la 2e édition de Migrant’scène. Deux groupes ont répondu à la thématique imposée – la migration au féminin – au Bar’Hic de Rennes : le chœur de La tête à l’est et Mariana Caetano.
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Les femmes étaient à l’honneur pour la 2e édition de Migrant’scène, organisé par La Cimade, samedi 23 novembre. Deux groupes ont répondu à la thématique imposée – la migration au féminin – au Bar’Hic de Rennes : le chœur de La tête à l’est et Mariana Caetano.

Aux alentours de 21h, le Bar’Hic est déjà rempli de monde ce samedi soir. Beaucoup sont venus pour assister au concert de La tête à l’est. Créée en 2009, l’association a pour vocation de promouvoir la musique et la danse d’Europe de l’Est dans la région Bretagne. Elles sont sept femmes ce soir-là à unir leur voix qui résonnent dans le bar aux sons des Balkans.

En chœur, parfois à l’unisson, elles interprètent des chansons traditionnelles de Roumanie et de Bulgarie, accompagnées par deux accordéons, des percussions, du violon et parfois des voix de quatre hommes. Certains morceaux sont doux et légers, similaires à des berceuses. D’autres sont nuancés et naviguent sur les flots de plusieurs voix qui jouent sur les intensités, agitant le chœur qui oscille entre chuchotements et notes très fortes et puissantes, qui font danser les spectateurs, qui pour bon nombre d’entre eux prennent des cours de chants avec l’association Tête à l’Est, entrainés à plusieurs reprises dans des rondes traditionnelles.

Après une courte pause, c’est au tour de Mariana Caetano, entourée de ses musiciens, de prendre place sur la scène, située au fond du bar. La chanteuse qui vient « d’un pays du soleil, très loin d’ici », arrivée en France depuis 2004, inonde ce lieu festif de la place des Lices des sons brésiliens qui rythment son deuxième album « Mé Ô mond », sur fond de guitares et de percussions.

Plaisir, solitude, amour, consommation… autant de thèmes abordés que de mimiques développées sur scène avec humour et singularité. Sa voix est envoutante, douce et grave. Sa musique est poétique et décalée, avec des influences rock, chanson française et pop. Mariano Caetano joue avec les mouvements musicaux de son pays, alterne entre MPB (Musica popular brasileira) et tropicalismo (mouvement culturel de la fin des années 60 qui contestait la musique populaire brésilienne), ne prenant que les particularités de chaque genre, sans se préoccuper des étiquettes.

En moins d’une heure, cette artiste originale nous dépayse à travers un voyage expérimental unique, nous baladant tranquillement d’un pays à un autre, d’un continent à un autre.

Les deux concerts nous offrent chacun un instant musicalement opposé. Une invitation au voyage dans les deux cas qu’on aimerait concrétiser plus longuement, à la rencontre d’autres cultures qui s’expriment à travers les voix de ses femmes.

Célian Ramis

Migrant'scène : Les voix féminines de la migration 1/2

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Migrant’scène, organisé par La Cimade, revient pour la 2ème année consécutive à Rennes. Plusieurs événements ont eu lieu autour de la thématique suivante : la migration au féminin.
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Migrant’scène, organisé par La Cimade, revient pour la 2ème année consécutive à Rennes. Samedi 23 novembre, plusieurs événements ont eu lieu dans le centre ville de la capitale bretonne, autour de la thématique : migration au féminin.

« Nous avons choisi de parler de mobiles, de mobilité et de mobilisation, et non de migration ou d’immigration. Et ça, ça change déjà le regard », explique Marie Arlais, directrice artistique et membre du collectif nantais étrange miroir. Une quinzaine de personnes a participé à l’installation sonore, Mobiles illégitimes, exposée au café L’enchantée à Rennes, uniquement pour l’après-midi.

Pour Marie, « les témoignages sonores permettent de ne pas tomber dans la représentation stéréotypée avec des images de la femme victime, de la femme qu’il faut à tout prix aider ». En effectuant leurs recherches, les membres du collectif dégagent différents angles, décèlent les diverses thématiques liées au sujet, « y compris des choses auxquelles on ne pensait pas, comme le lien avec la mobilisation et le féminisme ou encore la sexualité des migrantes ».

Ils recueillent les histoires de plusieurs femmes venues d’Algérie, du Bénin, du Mozambique, d’Israël, d’Ecosse ou encore du Maroc, ainsi que des témoignages de sociologues, anthropologues, militantes, professeures, conseillère en insertion professionnelle.

De là est imaginée la structure qui voyage actuellement de ville en ville dans le cadre de Migrant’scène : une grande armoire en bois dont certains tiroirs demandent à être ouverts afin de libérer les paroles de toutes ces femmes. Dans les extraits, on peut entendre :

Luanda : « On appartient tous à quelque chose, on est tous nés quelque part »,

Maeva : « Si j’avais été un homme, ça aurait été plus facile. Mais j’ai osé (partir, ndlr), je suis allée au bout, j’ai relevé le défi et j’y suis arrivée » / « Je suis africaine, j’en suis fière et je ne serais jamais blanche. Je ne pourrais qu’être française d’adoption mais jamais de peau. Je peux modifier certaines choses pour l’intégration mais pas tout »,

Saïda : « La famille (dans laquelle elle travaillait, ndlr), je la respecte mais ils ont beaucoup abusé de ma situation. Ils n’ont fait aucun effort pour faire un courrier à la Préfecture alors que j’étais très utile pour leur fille handicapée »,

Sivan : « Quand tu vis dans un pays nouveau, il faut que tu changes ta langue, ça te fait changer ton rythme, tu vas plus lentement, tu cherches tes mots ».

La mobilité quotidienne

Le sujet est traité dans toute sa complexité et toute sa diversité avec l’objectif de mettre en avant des axes peu médiatisés. Avec les tiroirs, le collectif invite les visiteurs à aller chercher, fouiller, explorer par eux-mêmes les informations concernant la mobilité. « Ce thème illustre notre mode de penser actuel. Nous sommes une génération qui bouge beaucoup, se déplace pour des voyages ou le travail. Pour nous, c’est normal », explique Marie Arlais.

Les informations apportées au cours de cette exposition interactive sont appuyées et complétées par un éclairage avisé et alternatif. Pour la sociologue et anthropologue Nacira Guénif Souilamas, les femmes sont privées de toute capacité à se mouvoir : « Les différentes fonctions des femmes – religieuses, culturelles, familiales – les bloquent dans leur mobilité. C’est cette logique d’immobilisation qui renforce l’illégalité des mobilités des femmes ». De quoi faire réfléchir les auditeurs au-delà de la thématique. Jules Falquet est elle aussi sociologue et figure dans le kaléidoscope sonore proposé par étrange miroir. Dans un extrait, elle développe sa réflexion autour de la notion « To care », signifiant « prendre soin » en anglais.

Selon elle, les femmes seraient plus qualifiées pour s’occuper des personnes malades ou âgées, grâce à l’éducation reçue. « On appelle cela la crise du care ou la crise de la reproduction sociale car elles ne s’occupent pas uniquement des personnes âgées. On importe là aussi des femmes pour s’occuper des hommes valides. Il y a toujours moyen de se faire tailler une pipe pour pas cher. Tout ça, sans papiers, car sans papiers = sans droits », raconte l’experte.

Une installation sonore originale, interactive et riche de sens dont on voudrait pouvoir profiter plus longuement, dans un lieu plus propice et moins étroit.

Célian Ramis

Syndrôme de Williams : Gabrielle ou une manière d'aborder le handicap autrement

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Rennes
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Le syndrome de Williams : la vice-présidente de l’association Williams Bretagne, Karine Lepinoit-Lefrêne nous présente cette maladie.
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Le film Gabrielle, plusieurs fois primé, a eu une vie assez brève au Gaumont de Rennes. Le scénario est d’une simplicité presque banale : c’est une histoire d’amour entre deux jeunes, Gabrielle et Martin. Qu’est-ce qui en fait un film d’une intensité extraordinaire ? Pour les deux personnages, tous deux handicapés, rien n’est simple, surtout pas l’amour. L’actrice qui joue Gabrielle est atteinte d’un handicap rare : le syndrome de Williams. La vice-présidente de l’association Williams Bretagne, Karine Lepinoit-Lefrêne nous présente cette maladie.

Le fils de Karine, Luka, six ans, n’est pas tout à fait un enfant comme les autres. Le syndrome de Williams dont il est atteint est une maladie génétique rare occasionnant un retard psychomoteur, c’est-à-dire physique et mental. Les personnes qui en sont atteintes souffrent d’une hypersociabilité qui les pousse à se fier aisément aux autres.

D’autres symptômes sont associés : troubles cardiaques, troubles du sommeil, hyperacousie. Dès lors, le moindre bruit inhabituel devient problématique. Cette sensibilité aiguë au bruit n’est pas seulement un problème: elle permet aussi à de nombreux Williams d’avoir l’oreille absolue et des prédispositions pour la musique.

 Dans le film Gabrielle, de la réalisatrice Louise Archambault, de nombreux aspects du syndrome sont présents. Victime d’un stress disproportionné au son d’un grille-pain mal en point, incapable de se repérer dans Montréal, ville dans laquelle elle habite, ou encore inapte à compter son argent – impliquant ainsi qu’elle tende innocemment son porte-monnaie au vendeur – la protagoniste, interprétée par Gabrielle Marion-Rivard, est montrée vulnérable dans son quotidien le plus banal.

L’occasion pour les spectateurs de percevoir et de comprendre certaines difficultés vécues à travers ce handicap. La musique est également très présente, la chorale dont fait partie Gabrielle  tisse le fil rouge du scénario. C’est dans cette chorale qu’elle rencontre Martin, qu’elle s’épanouit. Les textes chantés sont ceux de Robert Charlebois, artiste reconnu au Québec, qui a accepté de participer en tant qu’acteur et chanteur. Tous ces aspects font que, selon Karine, « en tant que parents, nous n’avons pas vraiment vécu le film comme une histoire mais bien plus comme un documentaire, c’est réaliste. La réalisatrice a compris plein de choses: les parents trop ou pas assez présents, le rôle de la fratrie. Pour Luka, sa sœur est aussi très présente. ».

Une sexualité complexe

Cette œuvre cinématographique permet aussi d’aborder des questionnements qui touchent les parents d’enfants handicapés, quelque soit la maladie. Les questions de l’autonomie et de la sexualité par exemple, auxquelles Louise Archambault accorde beaucoup d’importance.

Gabrielle rêve d’avoir un appartement, d’être comme tout le monde, mais son incapacité à gérer les aléas du quotidien rend ce désir impossible. Les relations amoureuses aussi sont compliquées. La preuve, son histoire avec Martin, jeune homme qui fréquente le même centre, est gérée par les responsables. Les scènes abordant la sexualité entre personnes handicapées sont paradoxalement comiques et infiniment tragiques. Une fois le désir entre les deux jeunes gens percé à jour, les responsables convoquent les familles.

Pour eux, le passage à l’acte se décide autour d’une table, avec les parents, les responsables du centre et eux-mêmes. Certaines phrases sont cruelles et heurtent la sensibilité du spectateur comme lorsque la mère de Martin demande si Gabrielle est stérilisée. D’autres situations, comme l’animateur demandant à Gabrielle si elle a déjà touché le pénis du jeune homme, sont assez amusantes et la réponse plutôt drôle : « non, non, je t’assure, je ne l’ai pas touché. »  Les parents de Luka, eux, sont encore loin de ces questionnements, vu son jeune âge: « Pour nous, avoir un enfant handicapé rend tout plus compliqué, on ne peut pas faire de projet à long terme. Trop se projeter ne sert à rien sinon à déprimer. Nous avons une vision à court terme, sur deux ans environ. Là il est en moyenne section, l’année prochaine il sera en grande section et après on ne sait pas. ».

Les Williams ne suivent pas le cursus classique jusqu’au bout, ils sont intégrés, plus ou moins tôt dans leur scolarité, dans des classes spécialisées. En fonction de leur adaptation ils peuvent rester dans les écoles élémentaires jusqu’en CP, rarement plus. La lecture constitue un premier palier qui leur est difficile de franchir, même si les situations sont très différentes d’un enfant à l’autre. Pour Luka, il est impossible de savoir à l’avance ce qu’il sera capable de maîtriser en terme d’apprentissage.

 Le soutien du tissu associatif

 L’association Williams Bretagne, basée à Rennes, mais qui adhère au réseau associatif national, a pour objectif premier de créer du lien entre les familles concernées et organise un week-end annuel réunissant les parents, les enfants et des intervenants professionnels dans le domaine de la santé: « ça fait du bien de se retrouver entre nous pour parler des avancées, des difficultés. » Au delà de ces rencontres, l’association organise également des colonies pour ces enfants qui demandent une prise en charge spécifique.

Ils essayent également de communiquer autour du syndrome. Le film Gabrielle n’ayant été programmé que dans très peu de salles en Bretagne à l’origine, des membres de l’association se sont mobilisés auprès des cinémas locaux afin qu’ils acceptent de le diffuser. Karine n’a pas obtenu de séances supplémentaires mais d’autres y sont parvenus, dans de petits établissements bretons. Le passage du film durant deux semaines au Gaumont de Rennes était inespéré. Elle l’interprète comme étant le résultat du prix du public, obtenu au festival du film de Locarno.

Avoir un enfant handicapé est source de difficultés sur de nombreux points : la scolarisation notamment. Les papiers administratifs pour obtenir des aides sont également un casse-tête, tous les parents n’ayant pas connaissance de leurs droits. La maman de Luka a ainsi pu aider un autre couple qui ignorait leur possibilité d’obtenir d’une carte de stationnement. Selon les parents de Luka, Karine et Aymerick, le fait de s’engager dans des associations aide à reprendre le pas sur la maladie. « Le handicap c’est quelque chose qui nous tombe dessus, qu’on ne choisit pas. S’engager dans des associations c’est un moyen de ne plus le subir mais au contraire d’aller de l’avant. »

Le couple a ainsi créé une autre association avec d’autres familles de la même ville qu’eux, Betton. Cette nouvelle structure, 3Ailes, regroupe tous les handicaps. Pour les parents ce type d’initiatives permet de se sentir moins seul, car le pire dans le handicap, « c’est la solitude ».

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