Célian Ramis
Accoucher chez soi, une liberté remise en cause

Depuis plus de cinq mois les sages femmes sont en grève et poursuivent les manifestations, à Rennes. Elles revendiquent le statut de praticien hospitalier. En parallèle, l’accouchement assisté à domicile est menacé et il devient difficile de trouver des sages femmes qui le pratiquent.
80 à 90% des naissances ont lieu à domicile, dans le monde. C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que l’accouchement à l’hôpital s’est peu à peu généralisé dans les pays occidentaux. Les progrès techniques et médicaux ont été tels, notamment depuis les années 70, que la grossesse et la naissance sont devenus aujourd’hui surmédicalisées, surtout en France. Simultanément, l’accouchement assisté à domicile (AAD), encore assez répandu en Europe du Nord – aux Pays Bas, en Grande-Bretagne, en Belgique ou encore en Allemagne – est mal perçu dans notre pays, considéré comme archaïque, dangereux, inconscient.
Aucune étude n’a pourtant prouvé qu’il augmente les risques. « Dans le cas d’une grossesse normale, dite physiologique, sans mauvaise position du bébé ou du placenta, sans diabète gestationnel, avec une bonne préparation, l’AAD offre plus de confort, de confiance et de liberté à la femme et les suites de couches sont vraiment mieux vécues », confie Katell Chantreau, 37 ans. Elle a mis au monde ses trois enfants chez elle, à Rennes, et a réalisé le documentaire Fait Maison qui suit la grossesse et l’accouchement à domicile de son amie Kate Fletcher (http://film.fait.maison.free.fr/).
Au début des années 2000, l’AAD a connu un regain d’intérêt dans notre pays, « C’est une réaction logique face aux excès. Les femmes ne veulent plus de cette surmédicalisation. Elles ont pris conscience qu’elles pouvaient « consommer mieux » leurs grossesses et leurs accouchements, elles ont plus de discernement de ce côté là, plus de réflexion, elles ne subissent plus. Souvent, elles ont eu un premier mauvais vécu, elles ont été déçues, frustrées voire traumatisées », confie Emmanuelle Oudin, une des deux sages-femmes qui pratiquent l’AAD en Ille-et-Vilaine.
Liberté de choix
« À la maison, si on est bien préparé, si la sage-femme connaît bien le couple, cela supprime un tas d’éventuelles complications. On peut prendre un bain, se détendre, ça change beaucoup de choses. On choisit sa position ! Et cette liberté posturale n’est pas négligeable. Si je devais militer pour quelque chose, ça serait pour ça ! En outre, les pères sont plus impliqués. Et puis il y a moins de baby blues ! », insiste Katell pour défendre l’AAD tant décrié.
La jeune femme pense que son documentaire a le mérite d’alimenter la réflexion et le débat sur les différents modes d’accouchement et surtout de poser cette question : « Est-ce un droit d’avoir le choix ? ». Or, aujourd’hui, selon elle, on n’a, en France, de l’accouchement et de la grossesse qu’une vision pathologique. Un sentiment fortement partagé par la professionnelle brétillienne :
« Nous sommes formatées à l’école, on ne nous apprend que le culte de la peur, le principe de risque, alors que partout ailleurs en Europe l’AAD fait partie de la formation ». Pas étudié, mal vu, l’AAD est aujourd’hui remis en cause par une loi datant de 2002.
L’AAD remis en cause
La loi Kouchner de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé prévoit que les sages-femmes pratiquant l’AAD soient assurées. Jusqu’ici rien d’anormal. En 2011, un rapport de la Cour des Comptes, d’autre part élogieux pour les sages-femmes, a mis le doigt sur le fait que sur les 72 sages-femmes pratiquant l’AAD en France à l’époque, seulement 4 étaient assurées.
« Oui, car les assureurs nous demandent des sommes exorbitantes ! 20 000 euros en moyenne par an. Impossible », explique la sage-femme.
Ces primes sont en effet calquées sur les accouchements à risque, or l’accouchement à domicile est physiologique pas pathologique. « Nous ne prenons aucune risque, l’AAD n’est possible que si la grossesse est normale », ajoute-t-elle. Une situation incompréhensible et inextricable pour les adeptes de l’AAD. Résultat ? « Déjà critiquées, beaucoup de sages-femmes vont arrêter. Sauf que les mères qui ont eu un enfant chez elles ne vont pas aller en maternité pour leur(s) futur(s) bébé(s), elles accoucheront seules, et là il y a danger », avance Katell Chantreau.
Peu nombreuses à l’heure actuelle – entre 70 et 80 au total en France – les professionnelles risquent donc de voir encore leur nombre diminuer et ne pourront pas répondre à la demande qui elle, augmente. La France pourrait alors se faire taper sur les doigts par l’Europe, car l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme prévoit que la femme a le droit de choisir où elle accouche.

Financé actuellement par la délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité et par le fond social européen, le marrainage met en lien des femmes avec des migrantes en recherche d’un accompagnement dans leur projet professionnel, politique ou associatif. « Il s’agit d’un projet régional qui leur permet d’exercer leur citoyenneté et de s’investir dans l’espace public », explique Ghania Boucekkine, la vice présidente de l’association, déléguée aux droits humains.
Depuis deux mois, les sages-femmes ont entamé un mouvement national de grève à l’initiative d’un collectif – composé de 6 membres*. Un mouvement suivi à Rennes, et plus largement en Bretagne. Jeudi 12 décembre, les sages-femmes ont planté les tentes sur un carré de pelouse, sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes.
Une action qui a également pour objectif de faire sortir la profession de son « invisibilité » : « Nous souffrons d’une méconnaissance du grand public. Même les femmes enceintes n’ont pas forcément connaissance de toutes nos compétences, elles le découvrent au fur et à mesure », explique Alice Froger.
Pour l’occasion, la marque a été rebaptisée « Mattée » et pose son logo sur une boite rose géante dans laquelle se tient une Barbie à taille humaine qui, au lieu de revêtir ses habituels escarpins et robes, porte pour l’occasion un bleu de travail accessoirisé d’une charmante chaine qui lui maintient les bras.
Cette association fondée en 1983 et rassemblant plus de soixante-cinq groupes locaux et deux nationaux dont un à Rennes, monte depuis plusieurs années des campagnes de sensibilisation destinées aux consommateurs et le mois de décembre est pour eux un moment de visibilité car comme l’explique Benjamin Lemesle, chargé de mobilisation pour l’association, « c’est une période pendant laquelle les ménages vont utiliser le maximum de leur budget pour les jouets ».
Frédéric Beigbeder a ressorti LUI, magazine fondé par Daniel Filipacchi et qui pendant trois décennies (1963-1994) a affiché les plus belles actrices du moment en tenue légère. Septembre 2013, Léa Seydoux renoue avec la tradition pour le premier LUI nouvelle génération. Tollé chez les féministes. On entend même l’actrice se faire traiter de « pute à poil ». Sévère.

Vous avez rencontré les « anciennes » du Planning familial mais aussi les « nouvelles », la jeune génération de militantes. Avez-vous ressenti une différence dans la manière de militer ?

Aux alentours de 21h, le Bar’Hic est déjà rempli de monde ce samedi soir. Beaucoup sont venus pour assister au concert de La tête à l’est. Créée en 2009, l’association a pour vocation de promouvoir la musique et la danse d’Europe de l’Est dans la région Bretagne. Elles sont sept femmes ce soir-là à unir leur voix qui résonnent dans le bar aux sons des Balkans.
Après une courte pause, c’est au tour de Mariana Caetano, entourée de ses musiciens, de prendre place sur la scène, située au fond du bar. La chanteuse qui vient « d’un pays du soleil, très loin d’ici », arrivée en France depuis 2004, inonde ce lieu festif de la place des Lices des sons brésiliens qui rythment son deuxième album « Mé Ô mond », sur fond de guitares et de percussions.
« Nous avons choisi de parler de mobiles, de mobilité et de mobilisation, et non de migration ou d’immigration. Et ça, ça change déjà le regard », explique Marie Arlais, directrice artistique et membre du collectif nantais étrange miroir. Une quinzaine de personnes a participé à l’installation sonore, Mobiles illégitimes, exposée au café L’enchantée à Rennes, uniquement pour l’après-midi.
Le fils de Karine, Luka, six ans, n’est pas tout à fait un enfant comme les autres. Le syndrome de Williams dont il est atteint est une maladie génétique rare occasionnant un retard psychomoteur, c’est-à-dire physique et mental. Les personnes qui en sont atteintes souffrent d’une hypersociabilité qui les pousse à se fier aisément aux autres.
Cette œuvre cinématographique permet aussi d’aborder des questionnements qui touchent les parents d’enfants handicapés, quelque soit la maladie. Les questions de l’autonomie et de la sexualité par exemple, auxquelles Louise Archambault accorde beaucoup d’importance.
