Célian Ramis

Culture : la Bretagne en marche vers l'égalité femmes-hommes ?

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Rennes
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Les lignes bougent à Rennes, et plus largement en Bretagne. Dans les coulisses de l’égalité Femmes-Hommes, plusieurs personnes s’agitent et agissent pour la création d’une association HF Bretagne.
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Les lignes bougent à Rennes, et plus largement en Bretagne. Dans les coulisses de l’égalité Femmes-Hommes, plusieurs personnes, de sexes féminin et masculin, impliquées et investies dans les domaines de l’art et de la culture s’agitent et agissent pour la création d’une association HF Bretagne, qui viendrait s’ajouter aux 11 autres collectifs de ce mouvement national. De quoi s’agit-il ? YEGG les a rencontrées.

« La sous-représentation des femmes dans le secteur du spectacle vivant est désormais une réalité reconnue et incontestée, même si certains persistent à la justifier par la nécessaire liberté du programmateur et la recherche de l’excellence artistique ». C’est ainsi que commence la deuxième édition de « Où sont les femmes ? », proposée par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Réalité reconnue et incontestée, lit-on. En effet, le constat est terrifiant.

En 2006, le ministère de la Culture et de la Communication commande à Reine Prat un rapport intitulé Pour l’égal accès des hommes et des femmes aux postes de responsabilités, aux lieux de décision, à la maitrise de la représentation dans le secteur du spectacle vivant. Ce rapport fait état de la situation et révèle des discriminations de grande ampleur – en 2009, elle remettra un second rapport, De l’interdit à l’empêchement. Cette prise de conscience mène à la création du mouvement H/F « pour l’égalité femmes/hommes dans l’art et la culture ».

Depuis 2008, plusieurs régions s’en sont emparées dont les régions Rhône-Alpes, Ile-de-France, Normandie ou encore Aquitaine. C’est aujourd’hui au tour de la Bretagne, qui ne présente a priori pas de différences par rapport au reste de l’Hexagone !

« L’artistique n’a pas de genre »

« Dans la culture, on produit des modèles. Quel message et quelle image transmet-on à travers ce constat alarmant ? », s’interroge Carole Lardoux, directrice artistique du Carré Sévigné, à Cesson. Elle est entourée d’une petite quinzaine de personnes, toutes réunies pour la création d’une association H/F en Bretagne : « C’est une action forte que le ministère a placé dans ses priorités en disant « L’artistique n’a pas de genre » ».

Mi-octobre, certains membres de ce futur collectif, se retrouvent dans les locaux de Spectacle vivant en Bretagne – dont la conseillère artistique Sarah Karlikow fait partie de l’association -, préparent les statuts administratifs, réfléchissent à la manière d’approcher et d’intéresser la presse à ce sujet « pour tous, pas seulement pour les femmes » et organisent leur première assemblée générale qui aura lieu le 5 novembre « certainement à Rennes mais le lieu n’est pas encore défini », précise Florence Chénel.

Leur rôle : constituer l’association, poser les bases, donner les moyens (financiers) et s’organiser pour que ce soit le travail de tous. « Ce n’est pas l’asso de quelques unes. On part de notre propre sensibilité, on met le projet sur les rails. Mais après chacun doit s’accaparer l’idée et l’appliquer dans son domaine », ajoute Marine Bachelot, auteure et metteure en scène, membre du collectif Lumières d’août à Rennes.

L’assemblée générale du 5 novembre sera l’occasion de faire l’état des lieux, basé sur des chiffres effrayants* et de se demander : « C’est quoi la question de l’égalité dans le milieu des arts et de la culture ? »

+ d’infos sur le mouvement HF Bretagne à retrouver dans le numéro 19 de YEGG, sur yeggmag.fr dès le 5 novembre 2013.

* Les chiffres clés, tirés des rapports de Reine Prat, 2006 et 2009

84% des théâtres co-financés par l’Etat sont dirigés par des hommes

89% des institutions musicales sont dirigées par des hommes

97% des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes

94% des orchestres sont dirigés par des hommes

85% des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes

86% des établissements d’enseignement artistique sont dirigés par des hommes

Célian Ramis

L'éducation sur les bancs du conseil municipal

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La rentrée a animé le débat entre les élus de la ville de Rennes. Toujours en cause : l’application « précipitée » de la semaine de 4,5 jours en Ille-et-Vilaine.
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Le conseil municipal de Rennes a fait sa rentrée, lundi 9 septembre. Et la rentrée d’ailleurs a animé le débat entre les élus de la ville de Rennes. Toujours en cause : l’application « précipitée » de la semaine de 4,5 jours en Ille-et-Vilaine.

Après avoir rendu hommage à Anne Cogné, conseillère municipale de 1983 à 1995 et militante féministe importante – c’est elle qui créa la Journée des Femmes à Rennes mais aussi le Centre rennais d’information des femmes entre autre, le conseil municipal a démarré par un sujet épineux : la rentrée scolaire. En effet, la municipalité a choisi en début d’année d’appliquer la réforme des 4 jours et demi dès la rentrée de septembre. Un choix politique qui ne fait pas consensus.

Sans surprises, Bruno Chavanat, leader de l’opposition, souligne « l’incertitude sur le contenu des activités périscolaires » et s’interroge sur le « sérieux de l’encadrement » en employant des étudiants titulaires du BAFA, qui selon lui n’est pas la garantie d’une qualité éducative.

Du côté d’Alliance citoyenne, Rémy Lescure évoque les difficultés de cette nouvelle organisation en citant l’allongement de la pause méridienne qui « semble peu utilisée pour les ateliers périscolaires », les temps de garderie du matin entre 8h20 et 8h45 « avec des manques de personnel », ainsi que des problèmes de transfert des enfants vers les centres de loisirs le mercredi midi. Sans oublier de mentionner qu’Alliance citoyenne juge la réforme « bonne sur le fond ».

Pour Gwenaële Hamon, adjointe au maire de Rennes déléguée à l’Education, « nous pouvons nous féliciter ». Aussi bien au niveau national avec la création de 7 500 postes et « une formation des enseignants qui se reconstruit », qu’au niveau local avec l’ouverture de 18 classes – 10 en élémentaire et 8 en maternelle.

Street art : la culotte qui colle

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« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan.
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« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan. Cette vendéenne, arrivée à Rennes il y a un an pour ses études à l’école des Beaux-Arts, s’est lancée depuis quelques mois dans le collage de culottes.

Celle qui se cache derrière sa frange et ses lunettes rondes explique : « Ca fait sourire, ça amuse, ça interroge. C’est marrant ! » Et ce n’est pas par hasard qu’elle a décidé de courir les rues, avec son pinceau et sa colle, à la recherche de pans de mur pour y afficher ses dessins, « des culottes que je fais au marqueur sur du papier kraft ». A l’origine de ce street art culotté, un projet à réaliser pour l’école des Beaux-Arts, début 2013, sur le thème des « traversées dans l’espace ».

C’est là qu’elle imagine un flip book (livret de dessins animés) sur une « traversée culottée ». A la suite de cet exercice, son professeur lui conseille « de faire sortir les culottes du carnet ».

Depuis, Mathilde colle régulièrement, dans le centre ville, ses drôles de créations sans modèles prédéfinis mais toujours aux motifs « spontanés et graphiques » avec des pois et des traits. Le côté enfantin, elle l’assume. Cela fait parti de son « univers », un terme qu’elle utilise avec précaution.

« Je ne dessine pas très bien mais j’ai un style. J’ai commencé les arts plastiques en seconde, car j’étais perdue, je ne savais pas ce que je voulais faire. J’ai fini par faire une mise à niveau en arts appliqués et par postuler dans les écoles », confie-t-elle. Autre raison : éviter le côté vulgaire.

Pour elle, ce dessous, que l’on dissimule soigneusement, révèle une part de féminité et met la femme en avant. La culotte évoque aussi la sexualité, de manière élégante et raffinée. Quand elle repense à ses autres travaux, elle établit un lien particulier : « mon dessin est souvent très féminin… mais pas forcément féministe ». Sans rechercher cette finalité à tout prix, Mathilde avoue n’être pas encore assez investie politiquement pour réfléchir à ce type de graphisme. Pour elle, c’est son rapport à l’esthétisme qui prime.

La culotte s’agrandit

La féminité, la couture, les vêtements… des thèmes et des domaines qu’elle s’amuse à investir. De plus en plus. Que ce soit au niveau des zones qu’elle couvre : « A la base, je collais que sur les murs en travaux et aujourd’hui je me décoince et j’aime le risque, en en mettant par exemple sur le musée des Beaux-Arts ». Ou que ce soit au niveau de son ambition.

Repérée et contactée par une artiste plasticienne nantaise, Sophie Lemoine, elle envisage une collaboration avec cette dernière pour réaliser une sérigraphie de culottes à commercialiser. Une proposition alléchante pour cette jeune étudiante qui compte dans les prochaines années s’orienter vers la filière Graphisme et communication de l’école des Beaux-Arts (filière suivie par les deux étudiantes de La Brique, lire notre interview Graphisme et Féminisme : « On peut vraiment s’exprimer à Rennes », publiée le 14 mai 2013).

D’ici quelques années, il se pourrait donc que nos fesses soient sublimées par les créations de Mathilde. Qui sait, ce serait drôlement culotté !

Des créatures abyssales financées par le crowdfunding

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Le 30 juin, le collectif rennais Ouistisch devra avoir récolté 4 500 euros pour réaliser l’exposition originale « Des abysses et vous ».
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Le 30 juin, le collectif rennais Ouistisch devra avoir récolté 4 500 euros pour réaliser l’exposition originale « Des abysses et vous ». Un projet mis en lumière sur la plateforme de financement participatif Ulule, depuis le 1er mai

L’objectif est de trouver 4 500 euros en deux mois. Et pour l’atteindre, les membres du collectif Ouitisch ont trouvé la solution : le crowdfunding (financement solidaire qui fait appel à la générosité et au soutien des internautes). A l’heure où nous écrivons ces lignes, 3 813 euros, soit 84% de la somme globale, ont déjà été récoltés.

Ensuite, Ouitisch « pourra être soutenu financièrement par la Ville de Rennes » et pourra réaliser le shooting photo prévu pour réaliser l’exposition « Des abysses et vous », qui sera effectué dans un studio subaquatique. « Nous allons l’installer dans la fosse plongée de la piscine des Gayeulles, qui a une profondeur de 6 mètres », explique Philippe Henry, photographe. Pour sa part, pas d’inquiétudes puisqu’en travaillant pour Ocean71.com – un média numérique traitant de sujets qui se déroulent en mer – il a pris l’habitude d’exercer son métier sous l’eau.

Mais la star de l’exposition sera celle qui sera sur les photos grand format et qui devra pour cela rester en apnée lors de la séance photo (en plusieurs prises, rassurez-vous), la modèle Jessica Brouté ! Cette dernière sera habillée par Anna Le Reun, styliste du collectif qui confectionne pour l’occasion trois tenues en relation avec les créatures abyssales, inspirées du poulpe, de la méduse et du poisson.

Au total, neuf clichés seront réalisés et exposés – dans des sarcophages de plexiglas – dans le fond des quatre piscines municipales qui accueilleront « Des abysses et vous » durant 15 jours chacune. La scénographie (éclairages, costumes et maquillage), sur laquelle le collectif se montre pour l’instant discret, devrait être grandiose. De quoi attirer les Rennais dans les abysses des grands bassins en novembre 2013. « L’idée est de se confronter à quelque chose que l’on n’a pas l’habitude de voir, explique Philippe Henry. Puis de faire voyager l’expo dans d’autres villes ». Il ne reste plus que 19 jours pour atteindre l’objectif et pouvoir ensuite, cet été, passer en studio !

Célian Ramis

Graphisme et féminisme : "On peut vraiment s'exprimer à Rennes"

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Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont interpellé l’opinion publique par le street art. Interview.
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« Trop peu de rues portent un nom de femme ». C’est le slogan qui a été affiché au centre ville de Rennes fin avril. « Certains ont été arrachés, mais pas le reste. A croire que c’est la thématique qui les dérange », expliquent les deux jeunes femmes à l’initiative de cette campagne d’affichage sauvage. Elles sont étudiantes en dernière année de l’école des Beaux-Arts, section graphisme, à Rennes. Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié les deux pour interpeller l’opinion publique sur le sujet. Interview.  

YEGG : D’où vous est venue l’idée de mêler graphisme et féminisme ?

La Brique : Le graphisme militant politique existe depuis 1968 et a pris de l’ampleur depuis les années 80 mais le graphisme féministe n’apparaît pas comme un courant officiel. Nous avons toutes les deux une passion pour le graphisme militant et engagé. C’était intéressant de se réunir pour faire cette action ensemble, à l’échelle locale. Nous sommes aussi toutes les deux féministes et par conséquent, nous connaissons bien les problématiques actuelles.

YEGG : Pourquoi l’angle des noms de rue ?

Nous avons été inspirées d’une lecture : La ville est à nous (édité par l’association Ne pas plier, sous la direction d’Isabel de Bary, ndlr) qui traite de l’espace public et dans lequel est soulevé le manque de parité dans l’histoire des noms de rue. Très inscrit à Paris, le constat est similaire à Rennes, après observation et analyse.

YEGG : Vous avez trouvé des chiffres sur le nombre de rues au féminin ?

Aucun chiffre officiel n’a été publié par la mairie. Nous avons donc fait un décompte manuel : environ 6% des rues portent un nom de femme, contre 94% de noms masculins. C’est très critique.

Nous sommes parties de noms des personnes et avons fait des recherches. On se demandait : qu’est-ce qui motive la municipalité à nommer une rue et quels sont les critères d’attribution de noms ?

YEGG : Résultat ?

La construction du centre-ville de Rennes date du XIXe siècle. Les plaques de rue de ce territoire portent les noms de personnages de cette époque, en lien avec la capitale bretonne ou la région. Il y a donc un espace temps qui a permis de définir les noms de rue.

Est-ce qu’on ne peut pas, à compétences égales, les transposer au niveau féminin ? Les recherches nous ont menées à découvrir les parcours de certaines femmes qui ont compté à Rennes ou en Bretagne. Nous avons croisé leurs histoires avec la situation géographique, cela nous a aidé à isoler des personnalités importantes. Nous en avons choisi neuf et entamé un travail de recherches dans les archives de l’époque. Principalement aux Champs Libres.

YEGG : Quel est l’objectif de votre action ?

Nous souhaitions alerter l’opinion publique, sensibiliser les passants. On se dit toujours que les noms de rues sont anodins mais pas du tout. Cela permet de voir l’histoire publique et collective. Nous ne voulons pas critiquer ce qui a été fait ou débaptiser les rues, loin de là. L’objectif était vraiment d’alerter ! Nous avons donc disposé des affiches un peu partout dans le centre-ville pour toucher le plus grand nombre de passant.

YEGG : Vous avez imaginé une scénographie. Quel a été votre raisonnement ?

Nous avions beaucoup d’informations. Il a fallu les doser. Pour avoir un module textes/images assez imposant pour être bien vu. Nous avons donc disposer des panneaux avec le slogan, le nom de la femme dans la plaque, son portrait, des images d’archives pour humaniser l’ensemble et un texte expliquant l’époque, le parcours et pourquoi elles auraient mérité de figurer dans nos rues. Il fallait que le graphisme soit percutant et visible, sans être trop chargé. Aujourd’hui, les affiches sont utilisées pour la musique, les tracts politiques, les boites… Il était important de ne pas surcharger l’espace public et de se démarquer.

YEGG : Avez-vous eu des retours de votre affichage sauvage ?

Oui, de nombreux retours. De la sphère féministe mais aussi d’habitants qui ne sont pas forcément engagés. Nous avons été surprises par l’attention que les gens ont porté à notre projet. En général, on parle de 2 secondes d’attention pour une affiche. Là, on a vu les gens s’arrêter, s’approcher, lire les textes…

YEGG : Est-ce que la municipalité a réagi ?

Non. Ce qui nous a un peu déçu d’ailleurs… Mais on se dit que l’affichage sauvage étant illégal, les élus n’allaient pas se positionner officiellement.

YEGG : Des réactions négatives de la part de passants ?

Très peu. Certains slogans ont été arrachés. Les textes et photos n’ont pas trop été touchés. A croire que c’est la thématique qui a dérangé certaines personnes… Mais nous n’avons pas eu de tags ou de remarques sexistes.

YEGG : Est-ce qu’on peut imaginer de nouvelles actions de La Brique à l’avenir ?

Oui, bien sûr. On ne sait pas encore sous quelle forme, quand et où mais nous maintenons La Brique pour le moment. Rennes est une ville qui permet vraiment de s’exprimer !

YEGG : A bientôt alors et à visage découvert peut-être !

Merci, à bientôt.

Les femmes envahissent les rues de Rennes

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Elles lancent une brique dans la mare et défendent les noms de rue au féminin.
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Des affiches ont été collées sur différents murs du centre ville de la capitale bretonne : l’oeuvre d’un projet mené par deux étudiantes de l’école des Beaux-Arts de Rennes.

Tout est parti d’un constat peu surprenant : peu de rues portent le nom d’une femme qui a marqué l’histoire. 6% environ, selon La Brique, intitulé de ce duo féminin à l’initiative du projet. Etudiantes à l’école des Beaux-Arts de Rennes, elles décident alors d’allier design graphique et féminisme. Un affichage sauvage qui interpelle et interroge !

Rue Mme Poyard, rue Marion Du Faouët, rue Louise Bodin, rue Rosa Kerjner, et bien d’autres encore – au total, il y a neuf portraits à découvrir – viennent s’ajouter à une longue liste de potentiels noms de rues. Evidemment, elles n’ont pas été choisies au hasard. Non, ce sont des militantes, des journalistes, des artistes, des aventurières… et toutes ont un lien avec Rennes ou avec la Bretagne.

Une initiative percutante et pertinente qui n’a pas fini de faire parler d’elle…

Célian Ramis

Retour à l'école pour les élus rennais

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Ville de Rennes
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Lundi 15 avril, le Conseil municipal prenait des allures de cours de récréation au moment d'aborder la réforme des rythmes scolaires.
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Lundi soir, le 15 avril, Gwenaële Hamon, adjointe au maire chargée de l’Education et de la Jeunesse, a présenté au conseil municipal l’aménagement des temps éducatifs – 4 jours et demi par semaine dès la rentrée 2013 - dans les écoles rennaises.

L’application de la réforme Peillon, qui prévoit l’aménagement de la semaine à 4,5 jours, ne fait pas consensus ce soir-là au sein du conseil municipal. Gwenaële Hamon rappelle les nouvelles modalités des rythmes scolaires, appliquées dès la rentrée 2013 : du lundi au jeudi – excepté le mercredi après-midi – les élèves auront classe de 8h45 à 12h et de 14h15 à 16h15 ; la journée se terminant à 16h pour le vendredi.

« L’allongement de la matinée a été décidé ainsi car il s’agit du temps d’apprentissage le plus propice à la concentration », explique l’élue. La pause méridienne se verra allongée de 15 minutes « pour apaiser le temps de restauration et de développer des partenariats nouveaux ». Par partenaires nouveaux, elle entend des associations et des maisons de quartier afin de proposer des ateliers aux enfants qui restent manger à la cantine, « en adaptant la nature des activités pour mieux préparer le retour au calme nécessaire au temps d’apprentissage ».

Un million d’euro est prévue pour l’application de cette réforme, dont 400 000 euros pour les partenaires associatifs.

Pour Bruno Chavanat, leader de l’opposition Union pour Rennes Capitale, il est essentiel de se concentrer sur l’intérêt de l’enfant. « Vous proposez des journées qui commencent 15 minutes plus tard et qui finissent 15 minutes plus tôt. Elles sont à peine raccourcies ! », déclare-t-il, avant de souligner que l’allongement de la pause méridienne sera « accidentogène », que l’évaluation faite par les équipes éducatives à l’école Trégain (l’école était en phase test pour la semaine des 4,5 jours) démontre qu’il ne s’agit pas d’un temps reposant et qu’il sera difficile de proposer une offre diversifiée (pour les activités du soir) sans prévoir de nouveaux équipements de quartier « pour éviter la concentration ».

Au nom d’Alliance Citoyenne, Fabrice Marzin souligne que « c’est une chance pour Rennes d’avoir déjà expérimenté des temps scolaires différents ». Mais il craint un grand cafouillage lors de la prochaine rentrée : « Il y a un flou qui persiste à 5 mois de la rentrée. Nous serons donc très vigilants en septembre ».

Pour lui, il aurait été pertinent de poursuivre les discussions avec les acteurs concernés, comme le font d’autres villes en s’alignant sur la réforme en 2014. Ce à quoi Gwenaële Hamon répond que des réunions ont eu lieu avec les directeurs d’école, les directeurs académiques, les parents d’élèves, les enseignants et le tissu associatif. L’élue en charge de l’Education précise que deux réunions sont prévues dans chaque école afin de préparer et d’organiser les temps périscolaires.

Célian Ramis

Allez directement en prison, ne passez pas par la case départ ! (mais faites la queue)

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Une soirée rennaise dans une prison désaffectée - l'ancienne prison des hommes, jacques Cartier - c'est plutôt original et ça nous plait. Visite insolite.
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Dazibao avait « Cartier libre » jeudi dernier ! Plus de 5000 personnes ont pu visiter l’ancienne maison d’arrêt pour hommes grâce à cette soirée organisée par le CRIJ, en partenariat avec l’association Génépi à l’occasion du Printemps des prisons.

Imposante. C’est sûrement ce qui définit le mieux cette soirée Dazibao. De la station de métro Jacques Cartier à l’ancienne prison, la foule est déjà agitée avant d’être calmée par les dizaines de mètres de file d’attente qui borde le mur du centre pénitentiaire.

Les visiteurs frémissent d’impatience à l’idée de pouvoir découvrir le bâtiment qui se cache derrière ce grand mur. En effet, rares sont les occasions de visiter une prison. Et pas n’importe laquelle puisqu’elle a fait, en partie, l’objet d’un documentaire de Catherine Rechard, Le déménagement, lors du transfert des détenus de cette maison d’arrêt implantée près du centre ville et l’actuelle prison, installée à Vezin-le-Coquet.

La soirée Dazibao, habituellement fréquentée par un public jeune, a attiré d’autres visages, d’autres générations, jeudi dernier. Les étroits couloirs des différentes ailes du centre pénitentiaire étaient remplis de visiteurs, curieux de découvrir cette structure souvent fantasmée. Vidée depuis 2010, la prison Jacques Cartier vue de l’intérieure est imposante.

Des cellules de 9m2, pouvant accueillir plusieurs détenus, des portes étriquées, des petits couloirs et des étages qui semblent entassés les uns sur les autres… difficile d’imaginer les conditions de vie au sein de ces locaux. D’autant que l’importante fréquentation de ce jeudi soir déforme notre vision et notre ressenti.

Si les visiteurs n’avaient pas l’autorisation d’accéder aux étages – car des textes confidentiels étaient encore affichés sur les murs – ils pouvaient en revanche participer aux différentes animations proposées par le CRIJ et profitaient de la musique des différents groupes. L’association Génépi organisait des petits jeux pour en apprendre plus sur l’univers carcéral.

Fanny Bouvet fait le grand saut

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Fanny Bouvet, jeune plongeuse rennaise, est sélectionnée aux Jeux Olympiques de Londres. Portrait.
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C’est à la piscine de Bréquigny que nous avons rencontré Fanny Bouvet, jeune plongeuse sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Londres (27 juillet – 12 août). On vous raconte.

Deux plongeoirs sont installés au bout de la piscine. Un périmètre délimite la zone de plongeon afin d’éviter que les visiteurs ne s’approchent de trop près. A peine les épreuves du Bac (série S) terminées, Fanny Bouvet est déjà de retour dans le grand bain. Pendant une heure et demi, elle va enchainer les plongeons. On la sent tendue. « Elle est renfermée, concentrée », explique son entraineur, Frédéric Pierre.

De son côté, elle nous précise que « ça fait longtemps que je ne me suis pas entrainée. Je dois retrouver mes repères, mes appuis ». En effet, quinze jours d’examens, plus le temps de révision légèrement perturbé par les sollicitations médiatiques… cela fait beaucoup pour la jeune fille. Il faut dire que le reste de l’année n’a pas été bien plus calme puisqu’elle a enchainé les compétitions. Notamment la Coupe du monde en février, à Londres.

« Pour être sélectionné, il y a deux étapes : être dans les 12 premiers aux Championnats du Monde de Shanghai l’été dernier ou être dans les 18 premiers à la Coupe du Monde de Londres. Moi j’étais 7e au rattrapage car il y a une histoire de quota… c’est compliqué tout ça ! », rigole-t-elle.

En tout cas, Fanny est contente et soulagée. Mais elle est consciente de la masse de travail que cela représente. Elle s’entraine donc trois heures par jour. Des exercices sur le trampoline pour l’échauffement, une bonne série d’acrobaties en partant du plongeoir et une séance de muscu pour terminer !

Wahou, les JO !

Petite, Fanny a rêvé de ce moment. Savait-elle qu’elle y arriverait à 18 ans ? Et dans le domaine du plongeon ? Pas sûr. Car la demoiselle a testé plusieurs sports avant se lancer pleinement dans celui qui lui permet aujourd’hui d’accéder aux JO. « Avec une maman dans le milieu de la gym acrobatique, j’ai vite baigné là-dedans », explique-t-elle.

Elle fera donc de la gym acrobatique, de la natation, du tennis ou encore de la danse. En parallèle du plongeon puisqu’elle commence à 7 ans et demi : « J’étais comme tous les enfants, je voulais tout faire ». Mais lorsqu’elle fait de la natation, elle n’attend qu’une seule chose : la fin du cours pour pouvoir profiter du plongeoir. Elle intègre donc le cercle Paul Bert, club dans lequel elle est toujours. Sa sélection aux JO relève d’« un exploit », selon son entraineur.

Pour la plongeuse, c’est un rêve de petite fille qui se réalise : « Comme tous les sportifs, je rêvais de JO. Alors j’ai essayé de me donner les moyens d’y arriver ». Déterminée, elle ne lâche pas son objectif. « A 14 ans, j’ai su que je pourrais le faire, mais j’avais bien conscience que ce serait compliqué », précise-t-elle. Compliqué oui surtout quand des blessures lui barrent la route, comme celle aux ligaments croisés lors d’un entrainement sur le trampoline. Elle remontre très vite en selle, enfin sur le plongeoir plus exactement, et se sélectionne pour les JO.

La tête sur les épaules

Si son rêve se réalise aujourd’hui, Fanny garde tout de même la tête froide. Aller au JO, c’est bien oui mais il faut aussi penser à l’avenir. Elle ne sait pas combien de temps elle plongera. Mais elle sait qu’à la rentrée, elle intégrera des études de kiné à Rennes. Ce qui ne réjouit pas particulièrement son entraineur qui la voyait peut-être déjà à Paris, à l’Institut National des Sports et de l’Education Physique – INSEP (« à savoir que sur les 5 français sélectionnés en plongeon, Fanny est la seule à ne pas suivre de formation à l’INSEP », nous précise Frédéric Pierre).

Mais la plongeuse en a décidé autrement et semble profiter de l’instant présent. Elle se réjouit de participer à cette immense compétition : « ça va être une expérience sportive très enrichissante. Sur le plan humain aussi d’ailleurs. On va voir plein de monde, c’est chouette ». Elle sait déjà à peu près ce qu’elle présentera comme plongeons (cinq pour les filles, six pour les garçons). Elle souhaite faire de son mieux, « faire un truc bien quoi » mais ne rêve pas. Son but n’est pas la médaille d’or. « Je me dis simplement que je n’ai rien à perdre ».

La Rennaise d’adoption (née à Versailles) se prépare maintenant pour les Championnats de France (qui se dérouleront en banlieue parisienne, les 7 et 8 juillet) ainsi que pour els Championnats d’Europe junior (qui auront lieu en Autriche du 11 au 16 juillet). Le 3 août, Fanny plongera dans une certaine piscine londonienne, face aux meilleurs plongeurs du monde. On lui souhaite bon courage !

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