Célian Ramis

Mythos 2013 : Balade en mer avec Patrick Ewen

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Il est trop homme de terre pour être marin, Patrick Ewen.
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Mercredi soir, le temps s’est arrêté à la Péniche spectacle, à Rennes. Patrick Ewen a pris les commandes du navire et nous a emmené en balade, dans son univers.

Trop homme de terre pour être marin, c’est l’histoire d’un homme qui aime regarder la mer, qui rêve d’être marin mais qui aime trop la terre pour se jeter à l’eau. Et finalement, il ne veut pas être marin pour son travail mais pour le folklore, le mystère, « pas pour partir, mais pour revenir »… Quel meilleur endroit alors que la Péniche spectacle pour nous conter les aventures des hommes de la mer ?

Patrick Ewen nous embarque avec lui et nous transporte dans le pays bigouden entre Penhors et Saint-Guénolé. De là, il nous emmène en Norvège et nous ramène dans le Finistère, dans un endroit qui lui est cher, les Monts d’Arrée.

Son spectacle est une véritable invitation au voyage, le conteur étant notre compagnon de route, ou de mer dans ce cas précis. Patrick Ewen nous berce de ses mots et de sa musique. A la guitare ou au violon, il est accompagné de Loïc Le Borgne à l’accordéon. Pendant une heure et demie, les deux artistes nous offrent un instant de poésie et d’évasion pendant lequel le temps s’arrête.

Célian Ramis

Mythos 2013 : Sous la couette en toute intimité

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Se reposer, se prélasser dans un lit et écouter un, deux, voire trois contes… telle est l’idée de l’installation-spectacle proposée par la compagnie A l’envers, à la salle Guy Ropartz.
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Se reposer, se prélasser dans un lit et écouter un, deux, voire trois contes… telle est l’idée de l’installation-spectacle proposée par la compagnie A l’envers, à la salle Guy Ropartz. Tous les jours jusqu’au 20 avril, à l’occasion du festival Mythos.

Benoit Gasnier, metteur en scène, et Julie Seiller, chanteuse, ont concocté un beau programme pour la salle Guy Ropartz : les rendez-vous sous la couette. Dans le cadre du festival Mythos, ils proposent aux Rennais un moment de détente pour décompresser. Difficile de raconter ce que l’on vit lors des rendez-vous sous la couette, sans casser la magie qui s’en dégage.

Par petits groupes de cinq personnes, les spectateurs entrent dans la salle. La chaleur et la quasi absence de lumière nous plonge rapidement dans l’intimité et la convivialité de ce rendez-vous. Un homme est assis, il lit un livre. Il nous invite à enlever nos chaussures et à les déposer dans des boites en carton avant d’aller rejoindre la pièce principale, dans laquelle nous attend une femme, en robe blanche. Doucement, dans le silence, elle nous guide jusqu’aux lits, chante avec tendresse et nous sert du thé.

Trente spectateurs sont blottis sous la couette, curieux de découvrir la suite. Certains scrutent, d’autres ferment les yeux. Et, surprise, c’est François Lavallée, conteur inscrit dans la programmation de Mythos pour son spectacle Les Autres, qui entre. Les festivaliers se laissent embarquer par les histoires de ce québécois qui nous berce, jusqu’au moment où l’on se laisse sombrer dans un sommeil léger.

Un sommeil qui nous repose mais qui nous laisse suffisamment éveillé pour apprécier cette proposition originale et pour entendre les murmures du conteur. Il parle et marche doucement, passe à côté des lits et frôle les spectateurs : « J’ai vraiment beaucoup aimé pouvoir avoir cette proximité avec le public. Mais ça donnait quand même envie d’être à leur place !!! » Et il ne se privera pas pour s’allonger dans un lit !

Chaque jour, le duo A l’Envers reçoit un invité surprise dans les rendez-vous sous la couette, avant d’enfiler des costumes différents, pour le spectacle Ici ou Ailleurs, à découvrir également sur le site Guy Ropartz.

Célian Ramis

Mythos 2013 : La drôle de tragédie du belge

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La tragédie du Belge, mis en scène par Sonia Bester, était présentée mercredi midi, dans la Baraque bistrot du site Guy Ropartz.
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La tragédie du Belge, mis en scène par Sonia Bester, était présentée mercredi midi, dans la Baraque bistrot du site Guy Ropartz.

Dans le cadre du festival Mythos, les spectateurs ont pu découvrir une partie de La tragédie du Belge. En effet, trois actes sont prévus pour cette pièce, mais seulement deux ont été présentés sur le site Guy Ropartz. « Nous, on connaît la fin bien évidemment mais nous ne l’avons pas encore travaillé », expliquera Sonia Bester, metteur en scène, après la représentation. De quoi inciter le public à suivre de très près les actualités de cette tragédie.

Une tragédie, oui. Le Belge, tourmenté par sa femme despotique et hystérique, s’éprend de la dépressive et solitaire Olga, qu’il rencontre en Terre de France. Il décide alors de reprendre sa liberté et de rejoindre sa bien-aimée. Mais il va devoir assumer les conséquences de ses actes…

Sur scène, cinq comédiens qui vont tour à tour entrer dans la peau de chacun des personnages, donnant une dimension originale et humoristique à des situations souvent absurdes. En bonus, ils nous offrent un chœur chantant et réadaptant des comptines ou chansons pour enfants, dont les arrangements ont été réalisés par Camille, dont on reconnaitra facilement le phrasé.

La tragédie du Belge a été très appréciée du public, qui réserve à toute l’équipe de Sonia Bester un bon lot de rires et un tonnerre d’applaudissements. Et même si on ne connaît pas la fin, on ne reste pas sur notre faim !

Mythos 2013 : Les voyages mythiques de Guylaine Kasza

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Le 18 avril, Guylaine Kasza, conteuse et comédienne, présentera Les voyages de Médée au Carré Sévigné. Une mise en lumière de deux femmes passionnées dans le cadre du festival Mythos.
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Jeudi 18 avril, à 20h, Guylaine Kasza, conteuse et comédienne, présentera Les voyages de Médée au Carré Sévigné, à Cesson-Sévigné. Une mise en lumière de deux femmes passionnées dans le cadre du festival Mythos, qui s’installe à Rennes du 16 au 21 avril.

Faire un parallèle entre Médée et Guylaine Kasza serait maladroit. Mais elles ont en commun la passion et l’amour. Le duo risque d’être explosif jeudi soir au Carré Sévigné. Depuis 30 ans, Guylaine Kasza baigne dans l’univers des arts du récit et des mythes. « Ce qui est fabuleux en vieillissant, c’est de constater que les mythes résonnent encore aujourd’hui », déclare-t-elle. Ce qu’elle aime, c’est l’incessant va-et-vient entre la littérature orale et le théâtre.

Le passage de la mythologie à la tragédie grecque : « La tragédie a été inventée l’homme grec pour sonder les abîmes de l’âme humaine et pour éveiller le spectateur ».

Des voyages et des spectacles

Depuis 15 ans, Guylaine Kasza voyage beaucoup pour réaliser ses projets : « c’est une création qui germe entre la rencontre avec un auteur et mon séjour sur place ». Ca peut être une adaptation de l’écrivain Gabriel Garcia Marquez avec des musiciens en Colombie ou une envie de marcher dans les pas d’un poète assassiné en Afghanistan.

Ce voyage sera d’ailleurs une révélation pour la conteuse : « C’est un pays extraordinaire avec des gens fabuleux. Aller là-bas, c’est l’occasion de dépasser les a priori. Je ne vais évidemment pas vous dire que tout était merveilleux mais ça m’a bouleversé dans ma vie et dans mon intimité ». Durant son périple, elle a dans sa poche Antigone, le récit d’une femme « qui veut parler, qui lutte et qui va crever dans sa grotte ».

En parallèle, à Khaboul, elle croise des femmes portant la burqa dont une intellectuelle, très jeune, très révoltée. « Elle m’a dit qu’elle se sentait comme enfermée dans un cercueil avec juste un peu d’air. Antigone + la rencontre d’une autre culture + toutes ces femmes sous la burqa… Je me suis intéressée à d’autres figures féminines, je suis une chercheuse et j’aime créer des spectacles pas forcément faciles », explique Guylaine.

Médée la solaire, Médée la battante

Entre tragédie, mythologie et figure féminine, elle en vient à s’intéresser à l’histoire de Médée. Elle se passionne surtout pour ce qui se raconte avant qu’Euripide ne fasse évoluer Médée du mythe à la tragédie. Pendant trois ans, Guylaine Kasza va fouiller dans l’histoire de cette grande déesse : « Je cherchais des nouveaux points de vue, j’ai donc interrogé des spécialistes de ce personnage et des spécialistes de la tragédie ». Et elle s’est aussi rendue sur place entre la Géorgie et l’Arménie, la terre natale de Médée. Dans les textes, cette dernière est une figure monstrueuse, une mère infanticide, une épouse trahie qui assouvira sa colère dans le crime et dans le sang.

L’aventurière-conteuse-comédienne veut lui rendre son visage, sa dignité et son histoire. « C’est une femme qui veut prendre son destin en main. Fille de roi, prêtresse, considérée comme grande par son peuple, elle va oser quitter son royaume, trahir son père et parcourir le monde avec l’homme qu’elle aime », raconte Guylaine. Cet homme va perdre son trône et va vouloir le récupérer à tout prix. Même s’il doit épouser la fille d’un autre « juste pour pouvoir poser son cul sur un trône ».

Meurtrie, Médée va alors se rappeler qui elle est « et c’est terrible car elle est aussi magicienne, côtoie le monde d’en haut et le monde d’en bas ». Elle va faire preuve d’une violence extrême, tuer sa rivale, incendier le palais, puis commettre l’acte ultime : l’infanticide. Que l’amour soit au centre, ça lui plait. Que ce soit une exilée, une étrangère, ça lui plait. Et traiter de la question de l’altérité, ça lui plait.

La passion, l’amour

Dans Les voyages de Médée, la comédienne nous transporte dans l’univers d’une femme d’aujourd’hui qui va mal et qui va mettre des mots sur ses maux. Elle replace alors ce mythe dans un contexte contemporain. Depuis 10 ans, elle consacre ses spectacles à l’amour : l’Autre nous permet de gonfler notre égo mais nous plonge dans un profond mal-être quand il n’est plus là. « Ce n’est pas pour autant que notre vie est terminée », dit-elle.

Et ce rapport avec l’Autre, Guylaine le cherche constamment, au cours de ses voyages mais aussi au quotidien : « Quand je pars, chaque jour ressemble à une aventure. Quand on rentre, on veut l’appliquer à notre vie ». Et en revenant de Jordanie, elle a tenté l’expérience chez elle, à Saint-Brieuc. Elle nous confie que ça a marché mais que c’est compliqué de ne pas être envahi par les tracas du quotidien : « L’affaire Cahuzac, les infos, le stress de l’agenda pour l’an prochain… ».

Guylaine Kasza est donc une passionnée de voyages, des arts du récit, qui se nourrit de ses aventures, de ses rencontres et de ses recherches. Accompagnée des musiciens Clément et Thomas Peyronnet, elle crée une véritable mise en scène pour cette représentation théâtrale d’un spectacle violent, qui fait des allers-retours entre le théâtre contemporain et le mythe revisité.

Jeudi 18 avril – 20h – Carré Sévigné à Cesson-Sévigné – 1h15

Célian Ramis

Rennes, nouvelle capitale de l'amour

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É-criez votre amour, l'événement festif de la Saint et Sans Valentin, organisée par le Criporteur à Rennes.
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Ce samedi 16 février, le Criporteur s’est emparé de la place Hoche pour clamer aux passants votre amour avec poésie et humour pour la quatrième édition d’É-criez votre amour à Rennes.

De  l’amour et des  »je t’aime » à n’en plus finir ont envahi la place Hoche, samedi après-midi. Des centaines de petits mots doux, d’amitié comme d’amour étaient dévoilés sur la place publique. Le Criporteur, une troupe de comédiens ambulante proposait aux passants d’écrire pour celui ou celle qu’ils aiment.

Deux semaines avant la Saint Valentin des boites avaient aussi été mises à la disposition des Rennais dans différents commerces pour se déclarer à son bien aimé. Les lettres d’amour étaient ensuite accrochées sur des rubans et mises au regard de tous.

De belles déclarations pour son Valentin, des messages affectueux pour sa Maman et même des numéros de portable de célibataire à la recherche de l’âme sœur, car “É-criez votre amour” s’adressait aussi aux “Sans Valentin”. Les plus drôles ou romanesques étaient criés par les acteurs du Criporteur.

Le public était au rendez-vous souvent par hasard, interpellés par ses drôles d’anges d’une autre époque qui venaient vous chuchoter des mots d’amour. L’un d’eux d’approche d’une spectatrice : « En amour, c’est le premier mot qui compte » et lui lit avec émotion des déclarations qui ne lui sont pas destinées. Un salon avec plusieurs canapés invitait les amoureux de la littérature à s’asseoir et à (re)découvrir les chefs d’œuvres littéraire sur l’amour, du grand Shakespeare à Isabel Wolff. Pour les moins inspirés un écrivain public pouvait vous aider à décrire votre amour.

Un des comédiens, fraichement débarqué dans l’aventure, est surpris par la réaction de ses clients qui le conduit soudain à se transformer en psychologue : «J’ai été pris de court, certains avaient besoin de parler. J’ai enlevé mes papiers, je suis sorti de mon rôle et nous avons très sérieusement parlé d’amour ». Un événement plus pertinent qu’il n’y paraît. Selon les réactions récoltées, la Saint Valentin, bien que considérée comme une tradition commerciale, continue d’être fêtée par les Rennais. « É-criez votre amour » devient aussi une belle occasion, selon un public unanime même célibataire, d’exprimer son amour qu’on ne dit « jamais assez ».

Des Rennais bien inspirés par l’amour…

Tous attendaient la Criée des six comédiens qui nous ont déclamé mots et maux d’amour avec intelligence, mêlant différents styles d’écriture, certains plus familiers que d’autres et plus touchants aussi.  Les crieurs costumés comme au début du XIX siècle venaient à tour de rôle au centre d’un public installé en cercle.

Et c’est parti :  « Tu dis que tu aimes le poisson et tu lui coupes la tête. Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leurs coupes la queue. Tu dis que tu m’aimes et ça m’inquiète ». Pas très loin, déguisée en voyante avec un décolleté des plus provocateur, une comédienne s’esclaffe : « Mon amour, mets ta belle trompette dans mon étui et on fera la fanfare toute la nuit ». Enfin un aviateur habillé à la Charles Lindbergh nous explique que : « Mieux vaut un mariage gay que triste » !

Amusé et très réceptif, le public a beaucoup ri, dansé et même chanté. L’organisatrice de l’événement, Clothilde Guérineau nous a confié que c’était « la meilleure édition », au vu d’un public conquis et venu nombreux. Un événement enthousiasmant qu’on espère retrouver l’année prochaine.

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