Célian Ramis

Mythos 2014 : Du tango à la sauce Ringer

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Plaza Francia se produisait sous le Cabaret Botanique, installé dans le parc du Thabor, à l’occasion du festival Mythos. Un voyage franco-suisse-argentin au pays du tango nourri à la musique électro.
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Mercredi 16 avril, Plaza Francia se produisait sous le Cabaret Botanique, installé dans le parc du Thabor, à l’occasion du festival Mythos. Un voyage franco-suisse-argentin au pays du tango nourri à la musique électro.

L’album A new tango songbook n’était pas encore sorti (le 7 avril dernier) que Plaza Francia bénéficiait déjà d’un vent très favorable dans les médias. Et pour cause, cette nouvelle formation unit la voix mythique des Rita Mitsouko, Catherine Ringer, aux musiciens Eduardo Makaroff – à la guitare – et Christoph H. Müller – au synthé (connus pour être deux membres du groupe Gotan Project). À 22h30, les spectateurs se pressent et s’agglutinent à l’intérieur du Magic Mirror, dressé pour le festival Mythos.

Dans les rangs, on murmure que Catherine Ringer flânait cet après-midi sur les pelouses du Thabor, on exprime sa joie de retrouver la chanteuse des Rita Mitsouko et on trépigne d’impatience en attendant l’entrée des artistes sur la scène du Cabaret Botanique. À croire que sans Catherine Ringer, le projet n’aurait pas lieu d’être. Aurait beaucoup moins de saveurs. Attiserait certainement moins la curiosité.

Et pourtant, les musiciens portent aisément et brillamment l’essence même de cette formation. Accordéon, contrebasse, basse électrique, synthé et guitare, Plaza Francia allie et conjugue différents univers : celui, entre autre, du compositeur argentin, Astor Piazolla – considéré comme l’un des plus grands musiciens spécialistes du tango de la seconde moitié du XXe siècle – et celui de deux des musiciens du Gotan Project qui mêle tango et musique électronique. Une rencontre originale déjà expérimentée au début des années 2000, réunissant Brigitte Fontaine et Gotan Project sur une musique de Piazolla – qui donnera son nom à l’album de la reine des zazous, Rue Saint Louis en l’Île (2004).

On peut alors affirmer que Edouardo Makaroff et Christoph H. Müller aiment à rechercher et à combiner expérimentations musicales, personnalités déjantées et originalité. On assiste, ce mercredi soir, à un instant puissant et intense avec, au centre de la scène et de l’attention, une Catherine Ringer souriante, enthousiaste et tout en contrôle.

Elle impose sa présence de par sa prestance singulière et de par sa carrure d’abord rigide et gracieuse aux élans de danseuse de tango. Plaza Francia alterne les trois formes traditionnelles du genre musical. Entre tango, milonga et valse, le groupe y ajoute de la musique électronique donc mais aussi du swing et joue avec les variations de rythmes et de tempos.

La voix de Catherine Ringer se marie pleinement et rondement aux formes musicales proposées par les musiciens. Force, fragilité, parlé, émotion… celle qui a marqué les esprits à l’époque des Rita Mitsouko n’hésite pas à jouer de sa théâtralité pour se mouvoir et émouvoir.

Elle danse, tout en retenue dans les premiers instants avant de se laisser submerger par le brin de folie qu’on lui connaît et embarque même Eduardo Makaroff dans un début de tango. Mais elle n’hésite pas non plus à se tapir dans l’ombre pour laisser la lumière éclairer les musiciens dont les notes produites par le quatuor envoûtent et embarquent les festivaliers qui commencent timidement à bouger les hanches et taper dans les mains.

Ringer balance la sauce

La salle sera particulièrement chauffée lorsque la chanteuse remontera sur la scène, vêtue d’une nouvelle tenue. Parée d’une robe orange à paillette dorée, d’un châle dans les mêmes teintes couvrant ses épaules avant de rapidement les dénuder et coiffée d’un chignon soigneusement plantée sur le sommet du crâne, elle incarne son rôle avec sérieux et légèreté.

La musique de Plaza Francia est électrique, électrisante, lascive et dynamisante. Sans être révolutionnaire ou même novatrice et innovante, elle emporte le public sur les traces des grands airs argentins qui enlassent et embrassent le style très personnel de la chanteuse française délurée, qui reste malgré tout dans la maitrise et l’interprétation de l’art du tango. Plaza Francia termine le concert sur un hommage aux Rita Mitsouko en reprenant la célèbre chanson « Marcia Baila », l’histoire d’une chorégraphe argentine emportée par le cancer, marquant ainsi l’influence déjà présente dès le début de la formation – lancée avec son compagnon Fred Chichin, décédé en 2007 – du mélange des musiques et des rythmes d’ailleurs, teinté de rock français, à la sauce Ringer.

Célian Ramis

Travelling : Dans les yeux de Maria de Medeiros

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Pour Travelling Rio, la franco-portugaise, « brésilienne de cœur », revient à Rennes sous de multiples casquettes : réalisatrice, chanteuse et marraine de la 25e édition.
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En 2002, lors de l’édition sur Lisbonne, elle était venue présenter son long-métrage Capitaines d’avril, un film sur la révolution des Œillets au Portugal. Pour Travelling Rio, la franco-portugaise, « brésilienne de cœur », revient à Rennes sous de multiples casquettes : réalisatrice, chanteuse et marraine de la 25e édition.

Maria de Medeiros, c’est la sensibilité et la chaleur d’une bossa nova. Dimanche dernier, à l’occasion des Premiers dimanches, elle présentait son nouvel album Passaros Eternos (Nu.Age dans sa version française). De quoi envouter les visiteurs confortablement installés dans la salle de conférence pour l’occasion, dans une ambiance confinée et intimiste.

Mais Maria de Medeiros, c’est aussi une sacrée comédienne, actrice et réalisatrice. De Bigas Luna (Macho) à Serge Moati (Des feux mal éteints), en passant par Marjane Satrapi (Poulet aux prunes, La bande des Jotas) et Quentin Tarantino (Pulp Fiction), la marraine de Travelling affiche une filmographie riche et variée qu’elle continue d’allonger.

L’an dernier, elle était au Brésil pour la pièce de théâtre « À nos enfants » (sur l’adoption dans un couple lesbien) qu’elle devrait prochainement adapter au grand écran. Pour l’heure, elle présente son dernier documentaire Les yeux de Bacuri, articulé autour de 3 femmes brésiliennes ayant eu un lien avec le guérillero Bacuri – Eduardo Leite – mort sous la dictature en 1970, après 109 jours de torture.

« C’était une suggestion de la Commission d’Amnistie et Réparation – du ministère de la Justice du Brésil – qui m’a présenté cette famille, ces trois générations de femmes qui ont survécu », explique Maria de Medeiros. Une commission que l’on verra, à la fin du documentaire, demander pardon aux victimes de la dictature brésilienne. « Une aide est proposée pour une reconstruction juridique et administrative. Mais ils ne pourront jamais réparer les souffrances et l’angoisse de ce qu’elles ont vécu, et ils le disent dans le film », poursuit la réalisatrice.

Cette dernière s’embarque alors dans une aventure express et intense, pour un « tournage rock’n’roll », plaisante-t-elle. Trois jours à Rome, deux jours à Sao Paulo, à la rencontre de Denise Crispim – fille de Encarnacion, grande résistante qui fuira au Chili, et femme d’Eduardo Leite – et deux jours en Hollande pour rencontrer Eduarda Crispim Leite – fille d’Eduardo Leite et Denise Crispim. C’est le travail de montage qui sera plus long et compliqué « puisqu’il fallait remettre en ordre cette parole qui était très difficile au départ. Il y a eu des confusions dans les dates, des longs silences par moment et des paroles très chaotiques à d’autre ».

La réalisatrice se souvient de certains témoignages qui ont conduit toute l’équipe « à sangloter derrière la caméra ». Mais elle tient son objectif en tête : libérer la parole, sans utiliser d’images d’archives, simplement des archives personnelles et familiales, ainsi que des souvenirs, des réflexions et des anecdotes de Denise Crispim et sa fille, Eduarda, qui n’a jamais connu son père.

Et pour libérer cette parole, Maria de Medeiros s’efface « pour laisser les femmes dans la lumière ». Elle pense alors au réalisateur Claude Lanzmann qui, dans le film Shoah, laisse entendre sa voix en déclarant : « Tu dois le dire ». « C’était ça, il fallait le dire ! Si on connaît un peu l’histoire de Bacuri, pour les 109 jours de torture endurés, en revanche on connaît beaucoup moins l’histoire de ces femmes qui se sont battues, ont survécu et ont essayé de vivre après cela », explique-t-elle.

Tout comme pour son documentaire Je t’aime moi non plus – mettant en lumière la relation entre artistes et critiques de cinéma lors du festival de Cannes – elle n’a posé qu’une seule question, voire deux, afin de les laisser dérouler leurs histoires difficiles à se remémorer, difficile à restituer. C’est à travers les différentes émotions qu’elle vont ressentir lors de leurs récits et de leurs réflexions que la réalisatrice embarque les spectateurs, qui oscillent entre plusieurs émotions, telles que l’empathie, la douleur, la tristesse et la force suscitée par les parcours de ces femmes – de la grand-mère à la petite fille.

De l’emprisonnement de la mère, alors enceinte de plusieurs mois, à leur reconnaissance en tant que victimes de la dictature, elles nous présentent ce qu’a été leur vie. Une longue série d’exil, de combats et de questionnements.

Célian Ramis

Travelling : Ambiance de Rio avec la Roda de Choro

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Au deuxième jour du festival Travelling se déroulait le « live » de la Roda de Choro. Un bœuf improvisé par les musiciens du Club de la ville, avec à leur tête, une femme : Karine Huet.
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Au deuxième jour du festival Travelling se déroulait, hier soir, au Liberté à Rennes, le « live » de la Roda de Choro. Un bœuf improvisé par les musiciens du Club de la ville, avec à leur tête, une femme : Karine Huet.

Dès 21h, 4 hommes et 1 femme prennent place sur scène avec la ferme intention de faire danser le public, venu en nombre pour les écouter ! Il s’agit des musiciens du Club de Choro de Rennes, qui ont pris l’habitude de se rassembler toutes les semaines depuis sept ans.

Accompagnés de leurs instruments, pour certains au nom exotique, pour d’autre plus classiques : c’est ainsi que s’accordent pêle-mêle pendeiro (tambourin), cavaquinho (petite guitare), rebolo (percussion plus basse), guitare à 7 cordes et accordéon. Leur prestation démarre. « On ne sait pas ce qu’on va jouer, c’est le principe de la roda », explique au micro, Karine Huet, la fondatrice et coordinatrice de ce rassemblement de musiciens.

Tous passionnés de choro, ils entament leur première improvisation. C’est sous ce nom que l’on désigne la plus ancienne musique populaire du Brésil. « Créé à la fin du 19ème siècle, elle est issue d’un métissage : à la fois des rythmes de la musique africaine, mais aussi des sonorités plus européennes, comme la polka », raconte Karine Huet.

Un style difficile à jouer, selon elle, « qui demande de la variation, des improvisations autour de thèmes variés et un répertoire énorme de grands compositeurs, tel que Pixinguinha ou Jacob do Bandolim ».

 

L’ambiance d’un bar à Rio

Dans la salle, la foule se rassemble et quelques pieds commencent à battre la mesure. Un sixième musicien rejoint le groupe et commence à jouer du triangle. « Faites comme si vous étiez dans un bar à Rio, ce n’est pas un concert ! », s’exclame  Karine Huet. Ici, on peut danser, boire et personne ne s’en prive !

On peut ainsi profiter du spectacle en sirotant une petite cachaça (eau de vie traditionnelle brésilienne). Au bout d’une heure de célébration, certains hommes claquent des doigts, certaines femmes se déhanchent et les couples de danseurs se forment. La chaleur de Rio est entrée à l’Étage du Liberté. Karine Huet est à l’accordéon, elle chante aussi au micro, les musiciens permutent et les applaudissements résonnent.

Hier soir, le club de choro de Rennes avait un objectif : faire connaitre sa musique  – qui se danse traditionnellement – et sortir des clichés associés régulièrement à la tradition musicale brésilienne. « Parce qu’il existe autre chose que la samba et la bossa nova », explique Ronan Maguet, percussionniste.

« Le choro est très lié à Rio. On sort des sentiers battus et c’est bien que le public découvre un nouveau style de musique » ajoute Karine Huet.

Pour faire durer le plaisir et danser jusqu’au bout de la nuit :  Notez que dès le 11 mars 2014, le Club de Choro de Rennes jouera à la Cave de l’Opéra, à Rennes, tous les mardis, à 21h.

Célian Ramis

Migrant'scène : Les voix féminines de la migration 2/2

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Les femmes étaient à l’honneur pour la 2e édition de Migrant’scène. Deux groupes ont répondu à la thématique imposée – la migration au féminin – au Bar’Hic de Rennes : le chœur de La tête à l’est et Mariana Caetano.
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Les femmes étaient à l’honneur pour la 2e édition de Migrant’scène, organisé par La Cimade, samedi 23 novembre. Deux groupes ont répondu à la thématique imposée – la migration au féminin – au Bar’Hic de Rennes : le chœur de La tête à l’est et Mariana Caetano.

Aux alentours de 21h, le Bar’Hic est déjà rempli de monde ce samedi soir. Beaucoup sont venus pour assister au concert de La tête à l’est. Créée en 2009, l’association a pour vocation de promouvoir la musique et la danse d’Europe de l’Est dans la région Bretagne. Elles sont sept femmes ce soir-là à unir leur voix qui résonnent dans le bar aux sons des Balkans.

En chœur, parfois à l’unisson, elles interprètent des chansons traditionnelles de Roumanie et de Bulgarie, accompagnées par deux accordéons, des percussions, du violon et parfois des voix de quatre hommes. Certains morceaux sont doux et légers, similaires à des berceuses. D’autres sont nuancés et naviguent sur les flots de plusieurs voix qui jouent sur les intensités, agitant le chœur qui oscille entre chuchotements et notes très fortes et puissantes, qui font danser les spectateurs, qui pour bon nombre d’entre eux prennent des cours de chants avec l’association Tête à l’Est, entrainés à plusieurs reprises dans des rondes traditionnelles.

Après une courte pause, c’est au tour de Mariana Caetano, entourée de ses musiciens, de prendre place sur la scène, située au fond du bar. La chanteuse qui vient « d’un pays du soleil, très loin d’ici », arrivée en France depuis 2004, inonde ce lieu festif de la place des Lices des sons brésiliens qui rythment son deuxième album « Mé Ô mond », sur fond de guitares et de percussions.

Plaisir, solitude, amour, consommation… autant de thèmes abordés que de mimiques développées sur scène avec humour et singularité. Sa voix est envoutante, douce et grave. Sa musique est poétique et décalée, avec des influences rock, chanson française et pop. Mariano Caetano joue avec les mouvements musicaux de son pays, alterne entre MPB (Musica popular brasileira) et tropicalismo (mouvement culturel de la fin des années 60 qui contestait la musique populaire brésilienne), ne prenant que les particularités de chaque genre, sans se préoccuper des étiquettes.

En moins d’une heure, cette artiste originale nous dépayse à travers un voyage expérimental unique, nous baladant tranquillement d’un pays à un autre, d’un continent à un autre.

Les deux concerts nous offrent chacun un instant musicalement opposé. Une invitation au voyage dans les deux cas qu’on aimerait concrétiser plus longuement, à la rencontre d’autres cultures qui s’expriment à travers les voix de ses femmes.

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : Quand la cumbia laisse place à la rumba...

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Papa Noël et Viviane A ont soufflé un vent de magie et de pureté, sous le chapiteau du Grand Soufflet, vendredi 18 octobre à 18h. Un moment chaleureux et convivial qui s’est déroulé hors du temps, mais pas de l’espace.
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Papa Noël et Viviane A ont soufflé un vent de magie et de pureté, sous le chapiteau du Grand Soufflet, vendredi 18 octobre à 18h. Un moment chaleureux et convivial qui s’est déroulé hors du temps, mais pas de l’espace.

Lui est à la guitare. Elle à l’accordéon. Ensemble, ils forment un joli duo dont la musique est synonyme de douceur, de quiétude. Assis sur les gradins ou sur le sol, les spectateurs, dociles, se laissent envoûter par la magie de ce moment, par la magie du voyage dans lequel nous entrainent les deux compagnons.

Dans le parc national de Virunga, en République du Congo et dans les environs de l’Ouganda et du Rwanda, Papa Noël et Viviane A nous promènent amicalement et partagent leurs sentiments avec le public. « La première fois que je suis allée chez Nono, il m’a parlé de ce lieu en me disant : Virunga, c’est la jungle, les senteurs, le chant des oiseaux, les crapauds, les lions, la montagne… », dit-elle, avant de le laisser ajouter « qu’aux pieds des volcans, en Afrique, les animaux vivent et produisent des chants magiques ».

Une atmosphère ineffable et surnaturelle envahit le chapiteau, qui semble comme plongé dans un songe. L’instrument à bretelles produit des cris d’animaux et le son harmonieux de la guitare nous berce tandis qu’on imagine à Virunga la nature prendre vie, le jour se lever, la faune et la flore s’éveiller.

Puis c’est la rumba qui rythme notre périple dans cette Afrique qui prend parfois des airs de Cuba. Si « la rumba se joue normalement à plusieurs guitares et avec des percussions », les spectateurs participent, en frappant des mains, pour pallier leur absence de ces instruments. L’ambiance est familiale, l’humeur joviale.

Les lumières oranges et rouges, ainsi que le décor épuré de la scène, participent à nous baigner dans l’environnement décrit par la musique. Les deux musiciens, jusqu’à présent assis l’un à côté de l’autre au milieu de la scène, se lèvent, se laissant entrainer par leurs propres mélodies, et nous embarquent avec eux dans les nuits chaudes et sèches de La Havane. Jusqu’à nous amener à Brazzaville pour danser une rumba congolaise.

Timide, le public reste lové dans son petit havre de paix et ne semble pas pressé de sortir de son cocon. Seuls, quelques enfants s’agitent sur le plancher du chapiteau. « La rumba congolaise s’appelle Maziba. Car Maziba, c’est la source. La source, c’est la femme. C’est le sein qui nourrit et fait grandir l’enfant. Maziba, chez nous, c’est la vie ! », explique Papa Noël, d’origine congolaise.

La musique est pure, douce et belle. Le duo est harmonieux et généreux. La rencontre est simplement magique.

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : Un air de Tex-Mex avec Los Aztex

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Cette nouvelle édition du Grand Soufflet nous invite à voyager à travers la musique mexicaine. Après avoir présenté plusieurs spectacles de cumbia, le festival a proposé aux Rennais un autre style : la musique tejano, dite aussi Tex-Mex.
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Cette nouvelle édition du Grand Soufflet nous invite à voyager à travers la musique mexicaine. Après avoir présenté plusieurs spectacles de cumbia, le festival a proposé aux Rennais un autre style : la musique tejano, dite aussi Tex-Mex.

C’est un autre registre, la musique tejano. Rien de comparable avec la cumbia, de Captain Cumbia ou celle d’Amandititita, qui nous entraine sur la piste de danse sans hésitation. Mardi dernier, à 20h30, la tendance est toute autre, le style est différent, permettant ainsi de découvrir une autre facette de la musique mexicaine.

Avec Los Aztex, l’accordéoniste Joel Guzman s’entoure d’un percussionniste, d’un guitariste et d’une chanteuse, Sarah Fox. Ensemble, ils forment un groupe harmonieux et mettent à l’honneur cette musique Tex-Mex créée par les populations hispaniques du Texas, dans laquelle se mêle folk et pop.

Douceur, sourire et plaisir partagé sont les maitres mots de ce concert qui a du mal à attirer la foule. Pourtant, les festivaliers qui ont répondu présents sont bel et bien sous le chapiteau, prêts à danser, gentiment, dans la fosse ou simplement à apprécier les rythmes et le lyrisme latin dont nous font part les quatre musiciens de Los Aztex.

En ce 15 octobre, la soirée se déroule paisiblement sur les airs emprunts de l’histoire forte d’une communauté hispano-américaine qui lie la musique à la question de l’identité et de la fierté.

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : Le tourbillon d'anar-cumbia s'appelle Amandititita

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Mardi 15 octobre, à 18h, Amandititita se produisait sur la scène du Grand Soufflet. Sous le chapiteau, installé place du Parlement, la chanteuse mexicaine rencontrait, pour la première fois, son public français.
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Mardi 15 octobre, à 18h, Amandititita se produisait sur la scène du Grand Soufflet. Sous le chapiteau, installé place du Parlement, la chanteuse mexicaine rencontrait, pour la première fois, son public français.

Elle a un visage poupon, angélique et une voix aigüe, voire criarde, et perçante. Une frange bien coupée, un joli serre-tête rose. Sous ses airs angéliques et kitsch, Amandititita se révèle être un véritable électron libre. En effet, elle a déjà prouvé par le passé sa spontanéité, sa soif de scène et son envie de liberté. Sous le chapiteau, ce soir-là, la jeune chanteuse transmet une énergie presque surnaturelle.

Sa présence scénique impressionne et se partage dans le public, déchainé dans les premiers rangs d’une fosse qui semble électrisée. Amandititita nous fait franchir la barrière de la langue en s’exprimant directement en espagnol et ainsi, nous embarque dans son univers, nous fait comprendre ses paroles, son quotidien qu’elle décrit si bien. Elle mêle énergie contestataire, rage et humour, bonne humeur et légèreté.

Musicalement, elle nous emmène dans un milieu underground qui mêle cumbia et électro. Surnommée, la « reina de l’anar-cumbia », elle est une artiste controversée dans son pays natal, le Mexique.

Censurée à la télévision et à la radio, elle ne se décourage pas, poursuit sa route en défiant quiconque de se mettre en travers et utilise Internet et les réseaux sociaux pour faire entendre sa voix et son message. Une chanteuse à la personnalité bien affirmée qui nous envoute et nous déstabilise en quelques minutes.

La jeune femme, qui écrit ses textes, puise son inspiration dans le quotidien du Mexique, qu’elle définit comme une « réalité surréaliste », dans un article publié sur le site Internet de Libération, le 13 octobre dernier.

Elle nous dévoile quelques une de ses chroniques urbaines mordantes et trépidantes en se mettant dans la peau d’un chauffeur de bus, d’un métrosexuel – chanson sur laquelle elle fait monter un homme et une femme sur scène pour danser et chanter avec elle – d’un tueur de personnes âgées, etc. Sur des musiques rythmées, des sonorités latinos, la reine du politiquement incorrect offre un spectacle généreux, engagé et original. Une belle première rencontre entre le public français – breton précisément – et cette toute petite petite Amanda.

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : La cumbia dans tous ses états

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La cumbia, symbole d’un métissage de cultures à l’origine, était à l’honneur vendredi 11 octobre au Grand Soufflet.
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La cumbia, symbole d’un métissage de cultures à l’origine, était à l’honneur vendredi 11 octobre au Grand Soufflet. Dans le chapiteau, installé place du Parlement, la température est montée rapidement grâce à Captain Cumbia y El Piru.

Le programme annonçait un DJ set avec vidéos et projections de lucha libre. Hier soir, sous le chapiteau, le duo de Captain Cumbia en a décidé autrement. Accordéon, guitare et voix, tout simplement. Un aperçu de la proposition qu’ils présenteront à l’Ubu, ce soir de minuit à 6h, en compagnie des autres musiciens du groupe – Captain cumbia y su combo. Et c’est une réussite, les spectateurs se lèvent et rejoignent sans hésitation la piste pour danser.

Les rythmes sont entrainants, festifs, empreints d’une cumbia traditionnelle colombienne « ré-arrangée à la sauce western » et mélangée à des partitions klezmer et balkaniques, que l’on doit à la (très présente) clarinette. Le public, ravi et enthousiasmé par la proposition, se laisse entrainer par les temps et les contretemps d’une musique qui mêle énergie, vivacité et histoire forte.

Surnommé « Le Eastern Desperado » de Paris, il mixe cumbia originelle – qui vient des chants des esclaves africains en Colombie, des maracas et flûtes indiennes et de la poésie espagnole – à des styles divers tels que le ska, la dub ou encore l’électro, laissant penser au collectif Chinese Man pour certaines musiques.

Captain Cumbia nous emmène aussi dans d’autres contrées sud-américaines avec la cumbia argentine, dite cumbia villera, avec des rythmes saccadés et latinos qui font danser et déhancher les Rennais et les spectateurs qui revendiquent dans la salle leurs origines chiliennes, péruviennes ou encore argentines.

Célian Ramis

Sophie Pondjiclis chante pour la Traviata

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Mardi 4 juin, à 20h, sera joué, à l’opéra de Rennes et retransmis en plein air, l’une des œuvres les plus populaires de Guiseppe Verdi : La Traviata.
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Mardi 4 juin, à 20h, sera joué, à l’opéra de Rennes et retransmis en plein air, l’une des œuvres les plus populaires de Guiseppe Verdi : La Traviata. L’histoire d’un amour tragique, d’une demi-mondaine, Violetta, malade de la tuberculose qui sauve l’honneur de son amant Alfredo Germont, avant de mourir. Un personnage féminin, inspiré d’une pièce d’Alexandre Dumas, le fils, La Dame aux camélias. L’occasion pour YEGG de rencontrer l’une des chanteuses principales de ce spectacle, Sophie Pondjiclis, qui interprète le rôle de Flora Bervoix, une courtisane.

Sophie Pondjiclis est une grande dame de l’opéra. Diplômée du conservatoire national supérieur de musique de Paris à 22 ans, 1er prix au concours international de chant de Tréviso, cette mezzo-soprano côtoie très tôt le monde de la musique classique. « J’ai commencé le piano à 5 ans », explique-t-elle, avant de souligner : « J’avais déjà ma voix dès l’âge de 11 ans ». De là, elle intègre rapidement les plus grandes écoles de musique et devient l’une des plus jeunes élèves des établissements prestigieux qu’elle fréquente, au point de devoir falsifier son âge pour y entrer. Aujourd’hui, elle joue sur les plus grandes scènes européennes : la Scala de Milan, l’Opéra Garnier de Paris, le Grand théâtre de Genève, l’opéra de Zurich et prend les traits de différents personnages lyriques parmi les plus célèbres de ces derniers siècles, telle que Carmen, qui sera son premier rôle. Mardi prochain, c’est le personnage de Flora qu’elle interprètera, à l’opéra de Rennes. Une courtisane provocatrice, qui revisitée par le metteur en scène Jean-Romain Vesperini, se veut un brin jalouse et malveillante. Un rôle fort, en italien, que Sophie Pondjiclis connait bien puisqu’il fait parti de son répertoire. Pour cette française d’origine grecque, La Traviata une « histoire d’amour contrariée », qui décrit « un monde terriblement attaché aux apparences ».  Une œuvre qui inspire la quête « de l’instant présent » et dont elle se sent « privilégiée d’être partie prenante ».

Dans la troupe, l’ambiance est excellente. Elle connaît déjà certains artistes, tels que le baryton Marzio Giossi, qu’elle a côtoyé en jouant dans Otello, ainsi que le chef d’orchestre néerlandais, Antony Hermus. « C’est toujours un plaisir de retrouver ses confrères », déclare-t-elle. Ce n’est pas la première fois, qu’elle joue à l’opéra de Rennes et cette salle lui plaît. L’acoustique y est meilleure et « quelque soit la taille de l’opéra, l’émotion est grande et le trac toujours le même ». Elle soutient la volonté de la ville de Rennes d’ouvrir son art à tous les publics possibles. C’est, pour elle, un excellent moyen de le désacraliser et de dépasser les a-priori. Pourquoi aller au cinéma, lorsque le prix des billets est le même, qu’à l’opéra ? La question se pose et l’image de celui-ci doit évoluer… Elle-même a déjà accompli des missions éducatives auprès des enfants, pour éveiller leurs sens et les ouvrir à d’autre sensibilité musicale. « Je leur ai proposé un concert de 50 minutes, qui recouvrait du baroque jusqu’au 20ème siècle ». Ils ont appris par cœur « la garde montante », extrait de l’opéra Carmen, de Georges Bizet. Après avoir chanté pour eux, ils ont chanté pour elle et pris goût à ce genre. Vendredi dernier, c’est à la prison des femmes de Rennes que Sophie a chanté. Une rencontre qui lui tenait à cœur. « Je suis heureuse de leur apporter un moment de bonheur », précise la mezzo-soprano, qui ajoute qu’il s’agit d’« une forme d’évasion au travers de la musique ». Après son passage dans la capitale bretonne, Sophie Pondjiclis sera, le 14 juin prochain, au théâtre des champs Elysées, à Paris, dans Le barbier de Séville et le 20 juin prochain dans Pénélope, de Gabriel Fauré. D’autres représentations sont également prévues à l’opéra national du Rhin et à Marseille, où elle rejouera le rôle de Flora, dans La Traviata, mise en scène, cette fois-ci, par Renée Auphan. Un programme chargé, mais passionnant, pour cette mère de deux enfants, dont le dicton est « oser, doser ».

Infos pratiques : Demain, La Traviata sera jouée à l’opéra de Rennes et retransmise, à 20h, en direct ou en différé sur plusieurs écrans, place de la mairie à Rennes, à Betton, Bruz, Cesson Sévigné, Lorient, Saint-Malo, Dinard, Jersey (5 juin), à la télévision sur France 3, TV Rennes, Tébéo, Ty Télé, Armor TV et la radio sur France musique.

Célian Ramis

Bars'n Rennes : coup de coeur au féminin

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À l’occasion de Bars’n Rennes, qui s’est déroulé le 30 mai dans les bistrots rennais, YEGG revient sur deux coups de cœur de la soirée : Mister Wallas et Nefertiti in the Kitchen.
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À l’occasion de Bars’n Rennes, qui s’est déroulé le 30 mai dans les bistrots rennais, YEGG revient sur deux coups de cœur de la soirée : Mister Wallas et Nefertiti in the Kitchen.

Jeudi après-midi, l’émission 90B, diffusée sur Canal B, se déroulait au P’tit bar, sur la place Sainte-Anne. L’occasion pour ceux qui flânaient en terrasse de découvrir Mister Wallas, un groupe rennais singulier. Né de la rencontre entre des musiciens du Conservatoire de Rennes, le trio hybride nous emmène dans un univers soul et funk. Le coup de cœur de YEGG se porte évidemment en direction de la chanteuse à la voix surprenante et des costumes d’indien portés lors de leur concert au Ty Anna, le soir même.

Autre groupe qui n’est pas passé inaperçu : Nefertiti in the Kitchen, un duo rennais étonnant, accompagné de leurs instruments tels que le mellotron ou encore l’accordéon et la noisy drum. Jen Rival, la chanteuse-comédienne, attire le regard, et l’oreille ! Cette lady blues oscille entre jazz, rock et folk avec une voix et une manière de chanter qui nous rappelle Tom Waits. Le public de la Bernique hurlante en raffole et reprend les refrains en chœur. On adore !

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