Includes the sections "Coup de coeur" and "Coup de gueule"

Mai 2014

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Le 12 avril dernier, le Forum Libé interrogeait l’avenir de la France à travers différents prismes, dont celui du féminisme. 2030 : un vent nouveau ? Pas de réponse. Pas de prise de risque pour les 4 intervenantes invitées, seulement des utopies idéalistes et légèrement Bisounours. De leur côté, Mathilde Joubaud – lycéenne à Saint-Martin en option Cinéma – et Paul Marques Duarte – étudiant en Arts du spectacle à Rennes 2 – ont décidé de prendre le contrepied de cette minauderie pour frapper un grand coup. Fin mars, ils diffusent sur Vimeo leur très court métrage Désirée, dont le synopsis, simple et efficace, se veut percutant. L’histoire d’une jeune fille, de 18 ans, qui se rend chez le médecin pour avorter et qui se retrouve face à un mur : « Pas violée, pas d’IVG », lui répond-il. Une réplique fracassante qui résonne dans l’actualité espagnole depuis décembre dernier, moment où le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté la loi anti-IVG, restreignant l’avortement à deux cas seulement : viol ou danger pour la santé de la mère. À la manière de Lisa Azuelos ou Éléonore Pourriat, les deux jeunes rennais transposent une situation soi-disant irréaliste à notre quotidien pour créer un choc, une prise de conscience. Une bien belle initiative qui nous fait réaliser qu’aucun droit n’est jamais acquis. Désirée insuffle en nous un vent de militantisme et cristallise certaines horreurs qu’il est important de combattre pour préserver le futur de toutes les femmes. Plus d’infos sur yeggmag.fr – Droit à l’avortement : Désirée ou l’art du court-métrage rennais – 28 mars 2014.

Text: 

Alerté par le SDAS FO 35 sur l'absence d’un centre IVG à l’hôpital de Vitré, YEGG a enquêté. Face à la difficulté d’obtenir des réponses, le sujet s’est révélé sensible, voire brûlant. Si le Conseil Général a signé en 2012 une convention avec les hôpitaux et la CPAM pour une « la mise en œuvre de l’IVG médicamenteuse dans les centres de planification ou d’éducation familiale départementaux », celle-ci a depuis pris beaucoup de retard. Vincent Lavoué, gynécologue-obstétricien au CHU de Rennes, qui a formé la responsable du centre de Vitré, CPEF volontaire pour l’expérimentation, s’en étonne. Il décrit, en outre, la position du centre hospitalier : « Légalement le directeur ne peut pas obliger les gynécologues à pratiquer l’IVG, mais pour maintenir sa maternité, il a besoin d’eux. C’est la quadrature du cercle. Le cas se pose dans beaucoup de petites villes. À Vitré les choses sont en train de se régler, mais le problème va se poser à Redon ». Selon lui, le débat est plus large : « Nous dépendons d’administrations distinctes, les centres de planification du Conseil Général, les centres IVG de la Sécu, deux instances décisionnelles qui ne se parlent pas en Ille-et-Vilaine. Il y a un manque de lisibilité et de coordination des différents intervenants, alors qu’on devrait travailler ensemble, en bonne intelligence, pour une action construite et cohérente, comme dans le Morbihan ». La rédaction de YEGG ne manquera pas de revenir plus longuement sur ce sujet dans un prochain numéro. 

Posts section: 
Title: 
Un film désiré
Title: 
L'avortement : quel avenir ?
Summary: 
Et si l'avortement n'était pas légalisé en France ?
Summary: 
Manque de centre IVG dans le département = sujet sensible...

Avril 2014

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Les femmes journalistes se mobilisent et prennent la Une. À l’initiative de Claire Alet, journaliste à Alternatives Économiques, le tumblr Prenons la Une vise à dénoncer la « trop grande invisibilité des femmes dans les médias », ne représentant que « 18% des experts invités ». Un chiffre qui stagne depuis plusieurs années et qui pointe du doigt les disparités entre les sexes, maintenues par les médias. Le collectif souligne également, dans son manifeste publié le 3 mars dans Libération, le manque de considération et de reconnaissance envers les intervenantes invitées sur les plateaux (TV ou radio) et citées dans les colonnes de la presse écrite, « trop souvent présentées comme de simples témoins ou victimes, sans leur nom de famille ni leur profession ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, 700 journalistes femmes ont signé le manifeste, rejoignant l’idée que les clichés et stéréotypes sexistes sont principalement véhiculés par les médias, notamment dans la représentation de la gente féminine en Une des journaux et magazines. Elles déplorent alors le manque de sensibilisation des journalistes à ce sujet ainsi que « les inégalités professionnelles, (les) propos et attitudes sexistes au sein des rédactions ». L’étau se resserre donc sur cette profession censée représenter la société dans toutes ses composantes. Une initiative forte et poignante dans un milieu trop peu habitué à balayer devant sa porte… C’est là chose faite : prenons-la-une.tumblr.com

Text: 

Début mars, les artères de Rennes ont vu défiler une marée de blouses blanches. Les élèves infirmiers étaient en colère contre le système qui les prenait alors en otage dans le conflit qui opposait l’Etat et les établissements privés de santé. Ces derniers refusant de les accueillir en stage pour signifier leur refus de voir baisser leurs tarifs facturés à la Sécu. Depuis, un accord a été trouvé et ce chantage abusif et injuste a cessé, au grand soulagement des élèves en soins infirmiers – dont la très grande majorité est féminine - déjà malmenés. Si l’on sait combien leur métier est dur, on sait moins en revanche que depuis plusieurs années ils tentent de faire réformer leur formation. Elle n’est plus, selon eux, en adéquation avec les réalités du terrain hospitalier, mais au-delà de cela, ils souhaitent voir leur statut étudiant évoluer et leurs conditions sociales s’améliorer. Étudiants de l’Enseignement Supérieur depuis 1992, ils dépendent toujours du Ministère de la Santé – il n’y a pas de cogestion concrète entre les deux ministères - et n’ont donc pas accès aux mêmes services que leurs congénères universitaires et notamment ceux du CROUS (logements étudiants, restauration universitaire…etc.). En outre, leurs bourses sont souvent 20% moins élevées. On comprend donc leur ras-le-bol et qu’on puisse bientôt les revoir dans les rues pour manifester leur légitime colère.

Posts section: 
Title: 
Sexisme médiatique à la Une
Title: 
Une vieille colère
Summary: 
Les femmes prennent la Une et dénoncent le sexisme ordinaire dans les médias. On adore !
Summary: 
Marée de blouses blanches dans les rues de Rennes. Pourquoi ?

Mars 2014

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Jean-François Copé a de quoi trembler ! Lui qui s’inquiétait de la diffusion du livre Tous à poil à l’école… Il n’y a pas que les libraires du Nord qui se mettent à poil contre la censure. La révolution est en marche et elle se fait à poil, qu’on se le dise ! Que ce soit pour lutter contre des accusations injustifiées, pour accepter son propre corps ou encore bousculer le marketing, les femmes font tomber les fringues. En effet, on note la prolifération de sites Internet visant à mettre en lumière les corps féminins, pas plus vêtus que ne l’était Éve. Ainsi, The Nu Project propose divers et variés clichés de participantes volontaires pour poser nues à leurs domiciles. Né en 2005, le projet vise à photographier « des modèles non-professionnelles, avec un minimum de maquillage et pas de glamour ». Le tumblr Mon corps m’appartient prend aussi son élan. La créatrice invite les femmes à poster « une photo de vous, anonyme ou pas, visage apparent ou pas, corps dénudé ou pas ». Accompagnés de textes, les visuels cherchent à démontrer la beauté de tous les corps, ronds, petits, disproportionnés, abimés, oubliés, chéris, etc. Poilus également… Les poils comme arme de lutte et de buzz ! C’est le choix de la marque de prêt-à-porter américaine, American Apparel, qui début janvier créait la polémique en mettant en vitrine des mannequins aux poils pubiens très développés. De quoi hérisser les poils de Monsieur Copé et autres juges des bonnes conventions…

Text: 

En mai 2013, la loi Taubira autorisait les couples homosexuels à se marier. La Manif pour tous n’avait donc pas eu raison de cet engagement qu’avait pris le candidat Hollande, avant son élection. C’est du moins ce qu’on espérait. Mais il semblerait que les pressions soient trop fortes pour que le gouvernement puisse assumer entièrement ses positions. La question de la PMA – procréation médicalement assistée – avait d’abord été écartée du Mariage pour tous pour des raisons de confusion dans un débat qui s’annonçait déjà extrêmement houleux. La porte restée pourtant ouverte avec la possibilité pour les couples lesbiens d’avoir recours à la PMA à l’occasion de la loi sur la famille. Le 2 février 2014, la Manif pour tous réunit des milliers de manifestants dans les villes de France. Le lendemain, Manuel Valls, rapidement soutenu par Matignon, annonce que la PMA ne figurera pas dans le projet de loi et que le gouvernement rejettera les amendements des parlementaires. Depuis les réactions de gronde se font entendre, à très juste titre ! Madame Figaro publie sur son site une interview du professeur François Olivennes, gynécologue-obstétricien, qui explique le mépris de la France envers les techniques d’aide médicale à la procréation et qui regrette le manque d’informations autour des dons d’ovocytes – très faibles dans l’Hexagone – et Le Monde dresse un portrait de plusieurs couples de femmes homosexuelles qui se sont vues refuser, par le Parquet, l’adoption de l’enfant de leur conjointe pour « fraude à la loi ».

Posts section: 
Title: 
Toutes à poil(s) !
Title: 
Pas pour les homosexuelles
Summary: 
Enlevons tout, ne lâchons rien !
Summary: 
Mariage pour tous, ok. Enfants pour tous, quelle idée ?

Février 2014

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Laura Lamassourre
Text: 

« Les produits laitiers, des sensations pures… ». Mais bien sûr! »*. En colère, elles le sont ces vaches. Le 7 janvier, des militants de plusieurs organisations de défense des animaux dont L214, ont manifesté devant la Préfecture de Rennes et partout en France. Les manifestants, arborant fièrement leurs masques « vache », sont venus protester contre un projet de loi sur l'avenir de l'agriculture examiné, début 2014, par l’Assemblée Nationale. Mobilisation initiée et fédérée par Novissen, association de riverains de la commune de Drucat dans la Somme, elle vise la création d'une ferme-usine aux dimensions et capacités gargantuesques. 1000 vaches, leurs 750 veaux et génisses, 8500 m² d'exploitation sur 3000 hectares pour 8 millions de litres de lait par an ! Leur but ici est de s'opposer à l'intensification de l'élevage et de mettre en avant les retombées économiques et écologiques d'une telle exploitation. Abaissement du prix du lait, menace sur le reste de la filière laitière française, importation de soja peu recommandable d'Amérique du Sud, épandage de digestat (résidu issu du processus de méthanisation) sur les milliers d'hectares et ainsi dégradation de la qualité de l'eau et prolifération d'algues… On comprend le message des opposants au projet : « Le lait souffrance insoupçonnée ». Les Vaches en colère ont su mobiliser avec humour et force, et on l'espère, aideront à préserver encore quelques temps la qualité de cet or blanc.

* http://vache-en-colere.tumblr.com/

Text: 

Le Centre Alma ne trouve décidément pas grâce à nos yeux (lire le Coup de gueule –novembre 2013 - numéro 19 « Buzz commercial »). Aussi beau, aussi récent et aussi neuf soit-il, le centre commercial, situé dans le sud de Rennes, ne surfe pas sur la vague de l’égalité des sexes et de la modernité à ce niveau-là. En effet, pour le début des soldes, il était proposé aux femmes, du 8 au 11 janvier, de faire garder leurs hommes lors de leurs sessions shopping. Ainsi, du mercredi au samedi, de 10h à 19h les messieurs terriblement ennuyés par les préoccupations futiles de leurs compagnes – et qui apparemment ne savent pas dire non ou qui ont été contraints de venir - pouvaient accéder à l’espace qui leur était réservé. Jeux vidéos, journaux, massages… ils sont comme des coqs en pâte « dans une ambiance chalet à la montagne », précise le Centre Alma sur Facebook, avant d’ajouter : « Mesdames, pas d’inquiétude, on saura vous bichonner le reste de l’année ! ». Là dessus, nous n’avons pas de doutes, encore moins d’inquiétudes… En revanche, l’idée d’une garderie pour les hommes provoque des palpitations, ainsi que les commentaires désolants notés sur le réseau social. En effet, le centre commercial ne pouvait pas plus jouer sur les clichés et les stéréotypes pour lancer un nouveau buzz au moment des soldes. À ce niveau-là, il fait chou blanc, fort heureusement.

Posts section: 
Title: 
Passions laitières
Title: 
Garderie au masculin
Summary: 
« Les produits laitiers, des sensations pures… ». Mais bien sûr! »
Summary: 
Mesdames, faites garder vos hommes. Non mais quoi encore ???

Janvier 2014

Writers: 
Morgane Soularue
Writers: 
Laura Lamassourre
Text: 

Gamines, on a eu entre les mains la fameuse Poupée Barbie aux mensurations improbables. Créé en 1959 par l'américaine Ruth Handler, ce jouet Mattel a traversé les époques et les générations. Pendant qu'elle insérait une image déformée de la femme dans le cerveau des petites filles, elle permettait à la multinationale d'ingérer des milliards de dollars. Elle a su évoluer avec son temps, elle n'est plus seulement reléguée aux tâches ménagères mais a le droit d'être médecin, journaliste, divorcée… Le 1er décembre, Peuples Solidaires présentait « Barbie ouvrière » ; sur la dalle du Colombier à Rennes, exposée dans une boîte rose géante d'allure un peu kitsch où la marque rebaptisée « Mattée » affiche son logo criard. En bleu de travail et enchaînée, elle est tout de suite moins attirante et le scotch qui lui barre la bouche empêche toute complainte de sa part. Une jeune femme grimée traverse la foule, discute avec les passants. La vraie poupée assiste à la promotion de sa nouvelle consœur, parée d'une robe rose à pois, une perruque vissée sur la tête. Les gens sourient, il faut dire que la bonimenteuse endimanchée qui nous présente le produit a des airs de ridicule. Les mots sont tranchants, sarcastiques ; « facilement manipulable et exploitable à souhait » cette poupée représente en fait les milliers d'ouvrières exploitées dans les usines chinoises de la marque. Sous la forme d’un « hapenning » joyeux, le ton se veut second degré pour éduquer et non choquer. Nous, on aime !

Text: 

Le second trimestre sonne l’heure du premier état des lieux sur les nouveaux rythmes scolaires. YEGG s’est procuré le compte-rendu d’un comité de secteur de la ville qui s’est tenu fin 2013. Sans surprise, le bilan est mitigé et le projet perfectible. Les effets négatifs de cette mise en place hâtive sont nombreux, notamment pour ce qui est de la pause méridienne : des ateliers de qualité mais trop peu nombreux, guère variés et mal organisés ; pas assez d’encadrants qui manquent, en outre, de professionnalisme ; une restauration trop tardive - manger à 13h quand on a 6 ans, c’est très tard ! ; des locaux mal adaptés ; un déficit de concertation et de coordination entre équipes éducatives, animateurs et associations, qui ne permet pas de distinguer les temps scolaires et les temps périscolaires. Enfin, un manque d’information aux familles. Voilà pour l’essentiel. L’intervalle du midi devrait donc être repensé, au profit de la mise en place des ateliers en fin de journée, vers 15h30. Les équipes pédagogiques regrettent une mise en place dans la « précipitation et la cacophonie » mais aussi le manque de moyens disponibles. Quant à la fatigue et la perte de concentration des élèves, elles sont notables en fin de matinée et le vendredi. Souhaitons qu’en cette nouvelle année, les attentes légitimes des enseignants et familles soient entendues et intégrées. Après neuf mois de râle permanent, il serait temps d’enfanter d’un projet stable…

Posts section: 
Title: 
Poupée travailleuse
Title: 
Bilan mitigé
Summary: 
Barbie ouvrière, le jouet que les petits ne s'arrachent pas...
Summary: 
Le second trimestre sonne l’heure du premier état des lieux sur les nouveaux rythmes scolaires.

Décembre 2013

Writers: 
Chloé Rébillard
Writers: 
Marine Combe
Text: 

Les réseaux sociaux sont emblématiques de notre société actuelle. Parfois controversés, stigmatisés, parfois adorés, adulés jusqu’à en rendre addict plus d’un. Facebook fait parti de ceux qui sont les plus critiqués à cause, entre autre, de la forte tendance des utilisateurs à partager les moindres détails de leur vie privée. Pourtant, certaines initiatives peuvent y naitre et rassembler une cyber-communauté. C’est le cas de Portraits de Rennes qui a vu le jour mi-novembre, sous la forme d’une page J’aime. Qui se cache derrière ? On ne sait pas. Et on s’en fout. L’intérêt ici est de découvrir des personnalités, Monsieur et Madame tout le monde, qui vivent dans la capitale bretonne. Si chaque description n’est pas forcément attrayante ou intéressante, la forme proposée et la spontanéité des réponses en revanche est plutôt distrayante et apporte de la nouveauté dans un paysage numérique routinier et morne. Une photo de la personne est postée avec les quelques lignes de texte, rendant vivante et réelle cette communauté de tous les jours, à laquelle on ne prête plus attention au quotidien. Cette nouvelle page attise la curiosité, transforme le centre ville en un territoire de jeu puisque, sait-on jamais, nous pourrions bien être la prochaine proie de celle ou celui qui tire le portrait aux Rennais.

Text: 

Alors que la Bretagne est une terre à la culture fertile, les artistes locaux sont sous-représentés dans la ville. Des groupes de musique, des artistes plasticiens, des photographes, peintres, musiciens... sont à l'affut d'opportunité pour émerger. Pourtant, à première vue, la ville de Rennes semble bien dotée en lieux d'accueil culturels. Entre le Liberté, le Musikhall, l'Antipode, l'Ubu... il y a de quoi faire pour égayer les soirées. Mais si on regarde la programmation de ces salles, elle est avant tout nationale, voire internationale. Celle du Liberté, par exemple, est révélatrice. En décembre, Nolwenn Leroy, Pascal Obispo et Vanessa Paradis se produiront dans la plus grande salle de concert de Rennes. Mais où sont les artistes locaux ? Relégués dans les bars qui ne bénéficient pas d’une jauge suffisante, ils n'ont pas leur place dans ces grandes structures trop onéreuses pour le budget des débutants. La capitale bretonne manque d'un lieu qui permette aux locaux de venir se produire pour se tester, gagner en notoriété... ou se planter. Un lieu accessible à toutes et à tous et qui pratique des tarifs abordables. D'autant que l'offre de spectacle à Rennes est en baisse. La salle de la Cité est fermée pour cause de travaux et dans le même temps l'Élaboratoire devrait tirer sa révérence et sortir de la scène rennaise.

Posts section: 
Title: 
Têtes de Rennais
Title: 
Culture stérile
Summary: 
Portraits de Rennais sur la toile, un point pour l'effort !
Summary: 
Alors que la Bretagne est une terre à la culture fertile, les artistes locaux sont sous-représentés dans la ville.

Novembre 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Morgane Soularue
Text: 

On a toutes un jour eu affaire à un dragueur de rue et à sa prose fleurie. Ces petites phrases qui sont inoffensives pour celui qui les balance, voire sonnent comme des compliments et qui sont en fait agressives et obscènes la plus part du temps. Car on ne croise pas que des poètes. L’humoriste Bérengère Krief s’est d’ailleurs spécialisée dans les meilleures phrases à répliquer. Une étudiante belge en a fait une vidéo qui pousse aujourd’hui les autorités d’Outre-Quiévrain à légiférer pour punir les harceleurs. Et Anaïs Bourdet, elle, a eu la très bonne idée de collecter ses perles du romantisme moderne dans un tumblr, appelé « Paye ta shnek ». Un petit bijou inédit, dont la lecture est un régal. On imagine très bien la tête et la dégaine de chaque auteur, pure jouissance ! Le succès est tel qu’elle en a tiré un livre et une exposition. Tout y passe, du plus classe au plus crasse. Et à Rennes nous avons de grands flatteurs. La preuve : « J’aimerais bien être à la place de ta selle de vélo ». Ou le très classe « Eh madame, tu viens réparer ma braguette ? Je l’ai cassée tellement t’es bandante ! ». Le romantique « Ton père est un voleur, il a volé les deux plus gros jambons pour les mettre à la place de tes cuisses »… Des figures de style entendues à Sainte Anne, République, Saint-Michel et Liberté… Pour celles qui veulent alimenter le tumblr, c’est par ici : http://payetashnek.tumblr.com/

Text: 

Le 23 octobre, le centre Alma à Rennes inaugurait son nouveau site, dont les travaux de rénovation ont été effectués sur 18 mois. Les 40 nouvelles enseignes ont agité la capitale bretonne semble-t-il. 45 000 personnes ont foulé les allées du centre commercial, dont 21 000 pour la soirée d’ouverture. Les twittos ont réagi à un tel record d’affluence. Pour Holden Caulfield, « les centres commerciaux sont le sommet de l’aculture et de l’incivisme ». Sans juger l’intérêt de la population pour les boutiques, il est malheureux, consternant même, de constater que cet événement réunisse autant de monde, à l’heure où les mouvements sociaux ont du mal à toucher les foules, où la crise financière sépare les individus et où les urnes sont boudées. Pire encore, 5 000 euros ont été offerts à Pauline, l’heureuse gagnante du jeu organisé par Alma pour amplifier de manière exponentielle sa promotion, qui disposait d’une heure pour les dépenser. Là ce sont les journalistes rennais qui se lâchent sur Twitter, à juste titre. Jacques Guyader, reporter sportif pour Ouest France, commente : « Quand la com’ fait faire n’importe quoi à n’importe qui. Débile et indécent ». Xavier Debontride, rédacteur en chef de Place Publique, se demande : « Suis-je le seul à être choqué par le coup de com d’Alma et le claquage des 5000 € en moins d’1h ? Vous avez dit conso responsable ? » Non Xavier, vous n’êtes vraiment pas le seul…

Posts section: 
Title: 
"Hey Mademoiselle..."
Title: 
Buzz commercial
Summary: 
Petites phrases inoffensives cherchent harceleur de rue...
Summary: 
Coup de com' au centre Alma, on ne dit pas chapeau bas...

Octobre 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Laura Lamassourre
Text: 

« En partant d'une approche picturale et artistique, je souhaitais m'interroger en photographie sur qui sont les pèlerins d'Emmaüs des temps modernes ? », résume la photographe Élodie Guignard à propos de son exposition « Les Magnifiques », dont les clichés seront visibles jusqu'au 24 novembre dans l'escalier de la Bibliothèque des Champs Libres. Dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère du 17 octobre prochain, l'artiste, qui travaille et vit à Rennes, présente une série de dix-huit portraits d'hommes et de femmes de la communauté Emmaüs des Peupins dans les Deux-Sèvres. La jeune femme diplômée de l’École Nationale Supérieure de Photographie d'Arles les met en scène dans un cadre naturel, affublés de divers costumes, fourrures, chapeaux à plumes ou robes de mariées, dénichés dans les fripes de l'association, et leur donne derrière l'objectif, une grandeur insoupçonnée. Au-delà du simple coté esthétique de son travail, Élodie Guignard a su révéler un autre type de beauté à travers les sourires lumineux de personnalités qu'on oublierait parfois, en allant débusquer le futur vase qui trônera fièrement sur notre cheminée ou la chemise vintage qui fera pleurer d'envie notre entourage. Dans l'air du temps, ces portraits magnifient des corps, des visages parfois abîmés par la vie et révèlent des hommes et des femmes qui pourraient passer pour des artistes de cabarets parisiens. Le grotesque, la joie, la légèreté – qui manquent souvent dans l’art ces temps-ci, non ? – s’entremêlent à merveille.

Text: 

Depuis le 15 septembre dernier, et jusqu’au 31 décembre, le Musée des Beaux-Arts de Rennes appelle à la générosité publique pour finaliser l’acquisition de l’œuvre Saint Jude Thaddée, de Jusepe de Ribera. Soit 50 000 euros pour pallier à une « lacune criante dans l’ensemble des œuvres du XVIIe siècle : celle de l’école espagnole ». Pour cela, un Fonds de dotation a été mis en place. Le but : « favoriser l’essor et la pérennisation du mécénat de la structure culturelle ». Le mécénat, qui, nous dit-on dans un communiqué de presse à ce sujet « peut être l’affaire de tous », n’est pas nouveau dans l’art. Sans oublier l’effervescence autour des plateformes de financement participatif sur Internet. À la différence que, sur ces dernières, figurent des premiers projets nécessitant un coup de pouce à travers des sommes modestes, comparé aux 50 000 euros requis dans cette période charnière de septembre à décembre (impôts sur le revenu et impôts locaux). Que les Rennais soient invités à participer à l’acquisition d’une œuvre en échange de contreparties alléchantes, en soi, n’est pas scandaleux. Mais il flotte dans cette démarche une sorte d’indécence à requérir auprès de la population rennaise, bien que moins affectée par le chômage et la précarité que d’autres semble-t-il, toutefois affaiblie par la crise – à en croire les coupes budgétaires des institutions et les plans sociaux – une telle somme.

Posts section: 
Title: 
Magnifique misère
Title: 
Indécente culture
Summary: 
Dans l'air du temps, ces portraits magnifient des corps, des visages parfois abîmés par la vie.
Summary: 
Il flotte dans cette démarche une sorte d’indécence à requérir auprès de la population rennaise une telle somme.

Septembre 2013

Writers: 
Marine Combe
Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Text: 

La place Hoche va-t-elle devenir the place to be à Rennes ? En tout cas que ce qui s'apparente aujourd'hui à un vague terrain minéral sans identité, abritant 777 places de parking, devrait (enfin) prendre de la couleur. Depuis le 26 août, la vingtaine de bouquinistes et le carrousel de la voisine Sainte-Anne ont migré, travaux pour la deuxième ligne de métro obligent, à quelques mètres en direction du nord. Si les vendeurs craignent fortement et légitimement ce déménagement forcé dans un espace où les pavés et les arbres ne sont pas rois et surtout le passage moins important, on peut toutefois se réjouir de ce changement. La place Hoche, jusqu'à présent sans réel esprit ni visage va devenir plus conviviale, plus animée... plus jolie ! Elle ne sera plus seulement l'apanage des étudiants en Économie, des banques ou encore des auto-écoles. On imaginerait presque y voir fleurir les terrasses et commerces de proximité qui avaient décidé de se faire la malle. Hoche pourrait finalement être la réelle bénéficiaire de la construction de la ligne B en développant ses activités, là où ses consœurs du centre ville Sainte-Anne et Saint-Germain risquent de s'endormir à petit feu en attendant 2019 et la fin des ouvrages. Une nouvelle page s'écrit pour la place Hoche. Sans rature cette fois ?

Text: 

Depuis le 30 août, un Tumblr agite la toile. Pauline, 27 ans, a créé « Je connais un violeur », un blog sur lequel les femmes victimes de viol peuvent décrire leur agresseur. Cet ami, ce proche, ce membre de la famille, ce garçon aux allures de gendre idéal… L’objectif étant de dresser un portrait du violeur « ordinaire ». Loin de l’image des « types louches dans des parkings sombres », explique la créatrice du Tumblr, sur le site de 20 Minutes. Sur la page d’accueil, elle s’appuie sur les chiffres : « Dans 67% des cas, le viol a lieu au domicile de la victime ou de l’agresseur, qui est un ami ou un proche. Dans 80% des cas, l’agresseur était connu de la victime ». En quelques jours, les témoignages s’accumulent, les articles se multiplient et les réactions fusent, côté réseaux sociaux. Le blog percute par la puissance de son initiative. Sur Twitter, on peut même voir des messages de prévention, comme ceux de Sophie Barel, étudiante à Lisaa Rennes : « Au fait les rennaises, faites attention aux renfoncements de portes dans les rues, le soir. J’me demande si y a pas un mec qui s’amuse à choper des nanas en les attrapant au moment où elles passent. Il lui fout la gueule dans un mur pour la calmer et attouchement ». Cet engouement ne peut être que positif pour les femmes mais la prise de conscience doit-elle et peut-elle se susciter uniquement au détour d’un buzz ? Pas sûr. C’est un début, paraît-il…  

Posts section: 
Title: 
Place aux livres
Title: 
Des viols, un buzz...
Summary: 
La place Hoche va-t-elle devenir the place to be à Rennes ?
Summary: 
Pauline, 27 ans, a créé « Je connais un violeur », un blog sur lequel les femmes victimes de viol peuvent décrire leur agresseur.

Juillet-Août 2013

Writers: 
Robin Desury
Writers: 
Marine Combe
Text: 

« Collectionneuse de petites culottes à fleurs, colleuse de culottes dans la rue ». Telle est la description du compte Twitter de Mathilde Julan. Cette vendéenne, arrivée à Rennes il y a un an pour ses études à l’école des Beaux-Arts, s’est lancée depuis quelques mois dans le collage de culottes. Comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ? Cette drôle d’étudiante, cachée derrière sa frange et ses lunettes rondes, amuse les Rennais avec ses créations dessinées au marqueur sur du papier kraft, placardées sur les murs du centre-ville. Timide de prime abord, elle n’en est pas moins intrépide puisqu’elle aime déambuler dans les rues, en plein jour, avec son pinceau et sa colle, et s’adonner à cet affichage sauvage. Délicieusement culotté quand même ! Et c’est sans compter le risque pris lors de sa séance de collage sur le musée des Beaux-Arts. Les culottes de Mathilde sont réalisées sans modèle de base. Si elle confie avoir peu de talent en dessin, elle aime soigner le graphisme des motifs de ces sous-vêtements. Des pois, des traits… le style est volontairement enfantin, pour éviter le côté vulgaire, sans délaisser le côté féminin. Pour elle, ce dessous, soigneusement dissimulé sous les vêtements, permet de mettre la femme en avant, de révéler cette part cachée de féminité. Et la jeune étudiante, qui souhaite ensuite s’orienter vers la filière Graphisme et communication de l’école des Beaux-Arts, aime investir le domaine du street-art, « qui n’est pas réservé aux hommes ». Son caractère audacieux l’a même menée à collaborer avec l’artiste-plasticienne Sophie Lemoine. Elles réfléchissent actuellement à la réalisation d’une collection de culottes à commercialiser. Les culottes de Mathilde délaisseront-elles les murs des rues rennaises pour sublimer vos fesses, Mesdames ?

Text: 

Depuis 2004 et le premier « Plan climat », Rennes a choisi de réduire sa consommation d’énergie. En 2010, avec l'adoption du second volet de ce plan, le but affiché est d'abaisser de 20% l’émission de Co2 d'ici 2020. L'idée est noble. Les choix de sa réalisation un peu moins... En effet nos élus ont notamment décidé, pour ce faire, de diminuer l'éclairage public durant la nuit. Une mesure qui semble fonctionner dans l'agglomération rennaise certes, mais qui laisse à désirer dans la capitale de la région. Yves Préault, adjoint au maire, délégué à la communication et à la vie quotidienne, pensait lui aussi qu'il ne fallait pas réduire l'éclairage et il s'en expliquait en juin 2012 dans Rennes Métropole magazine « Il est important de créer une ambiance, de montrer au visiteur qu'il arrive dans la capitale de la Bretagne ». Parler c'est bien. Agir c'est mieux ! Car pour créer une ambiance, ils ont créé une ambiance! Vous aussi vous pensiez qu'il s'agissait d'une coupure de courant, non ? Certes, Rennes en a connu quelques unes mi-juin mais cela s’est produit en journée ! Alors se promener seule à 2h du matin, dans le noir total dans certaines rues du centre, avec pour seul allié son sac à main ne vous séduit pas ? Marcher au beau milieu de la rue, pour éviter toutes rencontres non désirées et surtout non désirables, non plus ? Étrange... Sans tomber dans la psychose, la ville, par sa densité, expose à des dangers et couper l’éclairage tout en renforçant la vidéo-protection (18 caméras auxquelles se rajouteront 7 nouvelles installations dès la rentrée de septembre, près dans le quartier de Maurepas) apparaît d'une bêtise sans nom. A croire qu'au moment du vote, certaines lumières étaient déjà éteintes dans la salle du conseil municipal...

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Street-art culotté
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Sombres lumières
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Collage de culottes : comment ne pas se laisser séduire par ce projet hardi et insolite ?
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Nos élus ont notamment décidé, pour ce faire, de diminuer l'éclairage public durant la nuit.

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