Rennes, ici Rennes - Calibre 35

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L’occasion de découvrir la vitalité et la diversité des écrivains de roman noir de notre région.
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« Rennes, ici Rennes », ainsi commencent les dix nouvelles des écrivains du collectif d’auteurs de polars rennais, Calibre 35. La contrainte selon laquelle la nouvelle doit débuter à la Gare de Rennes est simple et ingénieuse, elle promet  des nouveaux départs, des retours aux origines, des histoires prises en cours de route, et devrait permettre à un genre qui a priori se décline mal au format court de trouver la parade pour instaurer rapidement mystère et suspens. Pari risqué et à moitié réussi pour ce premier recueil, finalement plutôt inégal mais qui réserve d’extraordinaires petites pépites comme Le Complot, d’Erik Wietzel. Rennes, ici Rennes est décidément et quoiqu’il en soit l’occasion de découvrir la vitalité et la diversité des écrivains de roman noir de notre région.

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Juin 2013

Writers: 
Ronan Le Mouhaër
Writers: 
Marine Combe
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« Trop peu de rues portent un nom de femme ». C’est le slogan qui a été affiché sur les murs du centre ville de Rennes fin avril. « Certains ont été arrachés, mais pas les photos. A croire que c’est la thématique qui les dérange », expliquent les deux jeunes femmes à l’initiative de cette campagne d’affichage sauvage. Elles sont étudiantes en dernière année de l’école des Beaux-Arts, section graphisme, à Rennes. Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions  et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet. Parties du constat que seuls 6% des rues ont un nom féminin, elles fouillent dans les archives afin de dénicher plusieurs personnalités importantes du XIXe siècle – époque de construction du centre ville - qui auraient pu, en tant que femmes, figurer sur ces fameuses plaques qui bordent nos pavés. Au total, neuf portraits ont été affichés : elles sont aventurières, journalistes, militantes ou encore artistes, et ont compté à Rennes ou en Bretagne. A travers textes explicatifs, portraits et photos, la scénographie de cette campagne est pensée pour attiser la curiosité des passants et les faire réfléchir sur le sens de cette action. Une action intelligente et pacifiste qui, par la seule violence d’un constat que chacun aurait pu deviner, résonne en chaque habitant et le pousse à une remise en question. Cette initiative souligne avec brio que même les éléments les plus anodins peuvent cacher l’injustice et la discrimination. Et c’est sans crier au loup que le poids de cette intervention est le plus lourd. La Brique n’a peut-être pas initié une révolution féministe mais le duo prend le chemin d’une force tranquille redoutable. Il se pourrait qu’à l’avenir les Rennais(es) soient de nouveau surpris par leurs actions. YEGG en serait ravi.

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En atteste le coup de coeur de YEGG ce mois-ci (lire ci-dessus), la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre. Ce n’est pourtant pas le point de vue de Pierre-Henri Allain, journaliste pour Le Point, qui n’hésitait pas en avril dernier à publier Rennes l’endormie face à Nantes la dynamique, énième pamphlet sans grande analyse opposant les deux cités en défonçant des portes déjà bien ouvertes. Pas question d’économie, d’éducation ou d’environnement mais de culture, élément on ne peut plus subjectif faisant appel aux sentiments et aux gouts de chacun. “Rennes se serait-elle définitivement endormie sur ses lauriers ?”, “Rennes n’a plus […] l’aura d’inventivité et de foisonnement créatif qu’elle a pu connaître par le passé” peut-on lire dans cet article qui s’apparente davantage à un règlement de compte entre gens du milieu qu’à une boîte à idées. À grand renfort de Benoît Careil, fondateur du Jardin moderne, le papier souligne le peu de soutien de la municipalité pour les musiques actuelles, célébrées en grande pompe chaque début de décembre par les Trans’. C’est sans rappeler, ou sans connaître, la décision du conseil municipal en juin 2012 de construire, dans le quartier de la Courrouze, un nouvel Antipode de plus de 3200 m2, pour la modique somme de 20 millions d’euros. C’est aussi limiter la culture aux musiques actuelles. Théâtre, conte, danse, expo, littérature… l’impasse est faite sur ces arts semblent-ils accessoires voire inexistants pour le journaliste, sans doute moins vendeurs, moins médiatiques et moins machines à fric. Non, Rennes ne s’endort pas, loin de là, encore moins culturellement parlant. Un coup de gueule est trop court pour le prouver. Heureusement, YEGG vous le dit tous les mois.

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Title: 
Une brique dans la mare
Title: 
(In)culture
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Elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié convictions et compétences pour interpeller l’opinion publique sur le sujet.
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Oui, la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre.

Renoir - Gilles Bourdos

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Ce film met en relief l’attachement pour deux hommes à peindre la vérité humaine dans ce qu’elle a de plus beau et belliqueux.
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Á l’ombre des oliviers de sa maison de Provence, Auguste Renoir combat sa vieillesse et un corps éprouvé qui le lâche. Au crépuscule de sa vie, le célèbre peintre trouvera en Andrée, une jeune femme aux ambitions artistiques avouées, un ultime modèle. Gilles Bourdos filme le croisement et le destin de deux vies. Deux Renoir, l’un pour qui l’époque est révolu, le père, l’autre pour qui l’avenir est bien compliqué à entreprendre, le fils. Jean, de retour du front de la Grande Guerre, sera pris d’affection pour la jolie rousse que son père n’a de cesse de peindre. Il ne le sait pas encore mais c’est elle qui provoquera sa carrière dans le 7ème art qui lui attribuera la reconnaissance. Une magnifique mise en scène qui met en lumière un amour paternel et filial de deux figures de l’Art. Ce film met en relief avec une profonde densité l’attachement pour ces deux hommes à peindre la vérité humaine dans ce qu’elle a de plus beau et belliqueux.

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L'écume des jours - Michel Gondry

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Un film évocateur et enrichi par une belle photographie mais qui manquera certainement de toucher pleinement son public.
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Si l’adaptation de l’œuvre de Boris Vian (1947) par Michel Gondry était très prometteuse, le résultat apparaît de force comme une semi déception. L’univers de Gondry semblait totalement approprié aux effets surréalistes à mettre en image et annonçait un festin sur grand écran. Pourtant le spectateur se noie dans cet immense spectacle de carton-pâte sans fin qui ne laisse que très peu de place aux personnages et aux sentiments de ces derniers. Même si l’imaginaire et la poésie de Vian sont bien respectés et que la fantaisie Grondriesque d’effets spéciaux se fonde dans le récit, on aurait souhaité être touché par le romantisme de l’histoire d’amour entre Colin et Chloé. La fin du film sert avec plus de pertinence le jeu des acteurs à travers les faiblesses et les énergies destructrices des personnages. Un film évocateur et enrichi par une belle photographie mais qui manquera certainement de toucher pleinement son public.

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Les héroïnes - Florian Mona

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Un album qui se révèle dans nos casques d’une douceur vénéneuse et d’une force envoûtante.
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Avec son deuxième album, Les Héroïnes, Florian Mona conjugue l’impertinence de la musique anglo-saxonne à une parole poétique allé­gorique érotique. Enfin une pop qui n’a pas peur des mots, et qui n’a -ô joie - pas peur de chanter des aven­turières, des voleuses, des libertines, des chieuses, de les aimer, de leur tenir tête, de les quitter. Elles s’ap­pellent Chicago May, Jane Bird ou Malory et naviguent sur des sons new wave, des guitares parfois post-rock et s’accrochent à un clavier pop. Un album qu’on a découvert magiquement noisy à l’Ubu en mars et qui se révèle dans nos casques d’une douceur vénéneuse et d’une force envoûtante.

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Plogoff - Delphine Lelay et Alexis Horellou

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Un témoignage réaliste bien que subjectif, un beau re­gard sur l’investissement de deux habi­tantes dans une lutte d’abord tranquille.
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Au milieu des années 70, l’Etat fran­çais envisage d’implanter une centrale nucléaire à Plogoff (29), non loin de la pointe du Raz. L’incompréhension des habitants du Cap, vite transformée en combat anti-nucléaire, est ingénieuse­ment racontée par Delphine Le Lay (à l’écriture) et Alexis Horellou (au dessin) avec la poésie du crayon et la dureté du noir et blanc. Plogoff offre un témoignage réaliste bien que subjectif, un beau re­gard sur l’investissement de deux habi­tantes dans une lutte d’abord tranquille, dans le combat de ces paysans, marins, des jeunes et des femmes du village, at­tachés à leur terre, à leur mer, déterminés à résister.

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Rennaises - Histoire ordinaires éditions

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Ce recueil de reportages écrit à plusieurs mains, pré­sente avec simplicité et tendresse le combat de femmes, engagées, rennaises.
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Les rennaises de ce livre sont postière, photographe, militante, auteure. En une quinzaine de portraits, ce recueil de reportages écrit à plusieurs mains, pré­sente avec simplicité et tendresse le combat de femmes, engagées, rennaises on s’en doutait, ainsi que les passions qui les ont toujours portées ou qu’elles ont découvert plus tard. Souvent émou­vants, les portraits de ces femmes issues de tous milieux et de toutes générations, nous rappellent aussi que l’ouverture aux autres et l’engagement pour l’égalité ne sont pas limités. Ils peuvent aussi se trouver dans le quotidien, dans des ac­tions, grandes ou petites, dans des com­bats singuliers ou d’une vie, l’important étant qu’ils nous parlent et nous corres­pondent.

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Les amants passagers - Pedro Almodovar

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On s’amuse, on rie et on jubile à la douce saveur mi-burlesque mi-sucrée de cette élégante et très énergisante farce moderne.
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Alors que le vol Madrid-Mexico est prêt à partir, un incident a lieu sur la piste. La négligence des employés aéroportuaires aura une bien lourde conséquence puisqu’après le décollage l’avion se voit obligé de tourner au-dessus de Madrid en attendant une solution au sol. Á bord, le personnel de la compagnie oscillera entre bienveillance maladroite et cynisme envers leurs hôtes. Après un grand nombre de mélodrames, le génie Almodovar signe un retour à la comédie magistralement réussi. Très empreint des années 80 et de la movida espagnole, cet extravagant film en huit clos est irrésistiblement drôle. Musique, chorégraphies, homos, alcool, sexe et drogue garnissent les séquences d’une mise en scène stimulante. Scénario catastrophe ou métaphore d’une Espagne à la dérive? On s’amuse, on rie et on jubile à la douce saveur mi-burlesque mi-sucrée de cette élégante et très énergisante farce moderne.

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Borgia - Tom Fontana

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Les décors somptueux, le rythme efficace et la maîtrise du scénario participent à la réussite de cette œuvre.
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La très attendue saison 2 de Borgia est enfin diffusée depuis quelques semaines. Suite au conclave de la saison 1 qui aboutit à la très mouvementée élection du Cardinal Rodrigo Borgia à la tête du Saint-Siège, le Pape Alexandre VI continue de gouverner avec népotisme. Les intrigues de cette nouvelle saison s’étalent sur l’année 1494. Le pape ayant perdu deux de ses fils dans le sang et par le glaive de la vengeance, son autre fils, le très démesuré Cesare Borgia se livrera à une reconquête des territoires pontificaux pour le compte de son père et pour sa propre gloire. Sa Sainteté sombre peu à peu dans le remord et la culpabilité, ne le rendant que plus absolutiste et démoniaque. Les ennemis sont nombreux et prêts à tout pour déstabiliser le scandaleux clan Borgia. Les décors somptueux, le rythme efficace et la maîtrise du scénario participent à la réussite de cette œuvre.

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Keep this moment alive - Mesparrow

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Mesparrow crée ici une pop cérébrale et viscérale, parfois mélancolique, parfois jazzy, toujours rythmée, toujours poignante.
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Keep this moment alive, le premier album de Mesparrow (Miss Sparrow à l’origine, Miss Moineau, Marion Gaume de son vrai nom) est né sur scène, avant d’être enregistré en stu­dio. Mesparrow a audacieusement superposé ses chants, chuchote­ments, cris, sons, pour créer une pop cérébrale et viscérale, parfois mélancolique, parfois jazzy, toujours rythmée, toujours poignante. Qu’elle chante en anglais ou en français, on est à chaque écoute submergé par la voix profonde et fragile de Mesparrow, un peu à la Cat Power. «I want to feel real, I want to feel weird/I feel unstable, uncomfortable», chante Mesparrow en nous emportant avec elle. Le duo avec Frànçois, échappé des Atlas Moun­tains, une sorte de valse moderne presque intemporelle, arrête le temps pour nous faire tourbillonner dans un monde où il est si beau d’être timide.

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