En atteste le coup de coeur de YEGG ce mois-ci (lire ci-dessus), la culture rennaise est bien vivante et n’est pas prête de s’éteindre. Ce n’est pourtant pas le point de vue de Pierre-Henri Allain, journaliste pour Le Point, qui n’hésitait pas en avril dernier à publier Rennes l’endormie face à Nantes la dynamique, énième pamphlet sans grande analyse opposant les deux cités en défonçant des portes déjà bien ouvertes. Pas question d’économie, d’éducation ou d’environnement mais de culture, élément on ne peut plus subjectif faisant appel aux sentiments et aux gouts de chacun. “Rennes se serait-elle définitivement endormie sur ses lauriers ?”, “Rennes n’a plus […] l’aura d’inventivité et de foisonnement créatif qu’elle a pu connaître par le passé” peut-on lire dans cet article qui s’apparente davantage à un règlement de compte entre gens du milieu qu’à une boîte à idées. À grand renfort de Benoît Careil, fondateur du Jardin moderne, le papier souligne le peu de soutien de la municipalité pour les musiques actuelles, célébrées en grande pompe chaque début de décembre par les Trans’. C’est sans rappeler, ou sans connaître, la décision du conseil municipal en juin 2012 de construire, dans le quartier de la Courrouze, un nouvel Antipode de plus de 3200 m2, pour la modique somme de 20 millions d’euros. C’est aussi limiter la culture aux musiques actuelles. Théâtre, conte, danse, expo, littérature… l’impasse est faite sur ces arts semblent-ils accessoires voire inexistants pour le journaliste, sans doute moins vendeurs, moins médiatiques et moins machines à fric. Non, Rennes ne s’endort pas, loin de là, encore moins culturellement parlant. Un coup de gueule est trop court pour le prouver. Heureusement, YEGG vous le dit tous les mois.