Un autre regard 2 - Emma

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Emma s'attache à vulgariser des concepts féministes et humanistes. D'un simple coup de crayon, elle délivre des messages clairs, drôles et fondamentaux pour bien vivre ensemble.
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Ingénieure en informatique le jour, dessinatrice quand elle a "fini le reste", Emma s'inspire de son vécu de femme, de conjointe, de collègue, de mère de famille et de citoyenne pour proposer ses réflexions autour du quotidien. Et à travers ce quotidien ordinaire, elle décrypte des phénomènes très symboliques et significatifs de diverses formes de domination.

Dans Un autre regard 2, on retrouve son explication dessinée de la charge mentale et du fameux "Mais fallait me demander !", si révélateur des mécanismes du genre. On se délecte également du mordant parallèle de l'affaire du burkini en imaginant l'arrivée d'une femme et de sa fille, au Maristan, là où on ne porte aucun textile dans le haut du corps. Les deux immigrées vont alors se voir obligées soit de rester à la maison, soit d'enlever leurs soutiens-gorges.

La blogeuse mérite son succès de par l'ouverture d'esprit qu'elle offre sur différents sujets de société, comme sa manière de repenser le temps de travail et le temps passé en famille ou sa façon d'impliquer les hommes dans la répartition des tâches ménagères ou encore l'éducation des enfants.

Emma s'attache à vulgariser des concepts féministes et humanistes difficiles à faire passer dans la société. De son coup de crayon très simple et presque enfantin, elle délivre des messages clairs, drôles et fondamentaux pour bien vivre ensemble.

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Utopia - Björk

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Elle s’épanouit et elle explose, dévoilant des thématiques au féminisme très assumé dans lequel se croisent sexualité et écologie. Organique et orgasmique !
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Ça y est ! Elle revient, en forme, avec un 9e album. L’ovni Björk nous emmène dans une Nature végétale et luxuriante. Une surprise étonnante lorsque l’on découvre les 14 chansons de l’opus, en total décalage avec la pochette angoissante sur laquelle elle s’affiche en chimère kitsch.

En réalité, à y regarder de plus près, on aurait pu comprendre que les trous dans son cou et la baguette dessous symbolisent la flûte. Pour Utopia, la chanteuse a réuni un ensemble de flutistes islandaises et n’hésite pas à créer des ambiances sonores nourries en parallèle de chants d’oiseaux.

L’univers strange de Björk passe de glacial, métallique et synthétique, à une belle journée ensoleillée d’hiver. Elle a le génie de la borderline, celle qui nous tient en haleine, malgré la gêne et le malaise.

On reste parce que l’électricité qu’elle dégage a un côté excitant et stimulant. Dans ce registre, elle s’épanouit et elle explose, dévoilant des thématiques au féminisme très assumé dans lequel se croisent sexualité et écologie. Organique et orgasmique !  

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Aurore - Blandine Lenoir

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Agnès Jaoui est solaire et virevoltante. Même si l’on n’échappe pas à quelques clichés et stéréotypes le film reste plutôt enthousiasmant.
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Aurore est un peu à la dérive. Sans emploi, sans amant, elle vient d’apprendre qu’elle va être grand-mère. Beaucoup de sensations difficiles à intégrer pour cette quinquagénaire encore pleine de ressources et bien décidée à ne pas se laisser pousser vers la porte de la sortie.

Alors que la ménopause se présente elle aussi comme une nouveauté, c’est dans cet environnement que surgit son amour de jeunesse. Un cœur à prendre ou à laisser passer, ce qui est sûr, c’est que cet homme ne laisse pas Aurore insensible. Dans un monde obsédé par le paraître, le jeunisme et la rentabilité des personnes, la très émotive et vulnérable Aurore a bien du mal à assumer ce qui la renvoie à des considérations d’échecs.

Pourtant son caractère l’incite à ne pas se laisser engloutir par les dictats. Aurore se rebelle et par des petites actions du quotidien agit pour son salut et son estime de soi. Pour son premier long-métrage, Blandine Lenoir signe un film qui aborde la difficulté de vivre une féminité épanouie lorsque l’on est quinquagénaire. Comme chez toutes femmes, des difficultés à se sentir utile et à se sentir aimée, mais chez elle son âge est vécu comme un obstacle supplémentaire.

La réalisatrice réussi une comédie intimiste et insolite où l’énergie et la tendresse font face aux carcans sexistes. Le rôle est semblerait-il taillé pour une Agnès Jaoui solaire et virevoltante. Même si l’on n’échappe pas à quelques clichés et stéréotypes le film reste plutôt enthousiasmant.

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M - Sara Forestier

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L’enjeu du récit est de dépasser ses propres traumas pour assouvir une soif de vivre plus forte que le sentiment de rejet. Un premier très beau film, à fleur de peau, qui ne manquera pas de se faire remarquer.
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Lila est une jeune fille bègue et timide. Lorsque le destin met sur sa route Mo, un homme très charismatique et ayant un fort goût pour l’adrénaline, c’est le coup de foudre entre les deux. Mo, inspirant la tendresse et le respect, va immédiatement la prendre sous son aile.

Si Lila combat son bégaiement et se fait violence pour se faire accepter telle qu’elle est auprès de ses congénères, Mo lui cache un secret inavouable, il ne sait ni lire ni écrire. Si le sujet sur le bégaiement pouvait laisser craindre une certaine sensiblerie, le film touche part l’efficacité de son écriture qui s’assujettie du handicap pour livrer une histoire d’amour des plus singulières.

Sara Forestier, pour son premier film, aura mis huit ans à accoucher de cette œuvre humaniste et brillante de sincérité qui révèle notamment la très remarquée prestation de Rédouanne Harjane. Si le fil rouge du film est le handicap et la marginalité c’est bien de l’acceptation de soi dont il s’agit.

Les personnages d’abord présentés comme réfugiés dans l’ombre et le silence s’accordent de nouveaux droits à travers cette histoire d’amour naissante qui les révèle à eux-mêmes. L’enjeu du récit est de dépasser ses propres traumas pour assouvir une soif de vivre plus forte que le sentiment de rejet. Un premier très beau film, à fleur de peau, qui ne manquera pas de se faire remarquer.

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L'écorce des choses - Cécile Bidault

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Cécile Bidault, de son empreinte de peintre, propose un voyage quasi muet en immersion dans le quotidien de cette enfant sourde et c’est une immense vague d’émotions qui s’en dégage.
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La couverture attire immédiatement le regard. Elle nous inspire une promesse. Celle d’une poésie douce et insaisissable. Promesse tenue. Tout commence un été, avec un déménagement. Dans une maison, à la campagne.

La petite fille, âgée de 9 ans, est atteinte d’une surdité sévère et face à cette différence, ses parents ne semblent pas faire face. Parce que l’apprentissage de la langue des signes n’est pas encore autorisé. Pour établir de nouveaux repères, elle va se réfugier et se bâtir un monde imaginaire.

Au fil des saisons, elle explore, découvre et s’enrichit d’une nature luxuriante, fleurie et colorée aux côtés d’un mystérieux petit garçon. Cécile Bidault, de son empreinte de peintre, propose un voyage quasi muet en immersion dans le quotidien de cette enfant sourde et c’est une immense vague d’émotions qui s’en dégage, qui nous saisit et nous envoie tourbillonner dans la vie de la petite fille qui doit apprendre par elle-même à s’affirmer autrement que par la parole.

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Eghass Malan - Les Filles d’Illighadad

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On se laisse aisément guider par les rythmes mélodieux et le chant apaisant qu’elles nous proposent au sein d’un voyage à 360°, largement ouvert sur le monde et les éléments qui nous entourent.
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Petite, Fatou Seidi Ghali apprend à jouer du takamba (luth à une corde), avant de maitriser la guitare acoustique, instrument plutôt attribué aux hommes. À peine âgée de 20 ans, elle fonde son groupe de musique et c’est le succès assuré.

Entourée de Alamnou Akrouni et Mariama Salah Assouan, elles sont Les Filles d’Illighadad, en hommage au nom de leur village situé dans le Sahara nigérien. Pour leurs mélodies très blues, les musiciennes touarègues chantent l’histoire des Touaregs, les croyances ancestrales, l’amour, la liberté ou encore la condition des femmes.

Sans oublier un des thèmes qui leur tient particulièrement à cœur, la sécheresse. Elles s’accompagnent d’un tambour, le tendé, traditionnellement joué par les jeunes filles durant les célébrations et les longues soirées de la saison pluvieuse.

Le trio nous invite à fermer les yeux et on se laisse aisément guider par les rythmes mélodieux et le chant apaisant qu’elles nous proposent au sein d’un voyage à 360°, largement ouvert sur le monde et les éléments qui nous entourent.

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The State - Peter Kosminsky

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Dans cette mini série, Peter Kosminsky s’appuie sur une de ses plus grandes qualités, une vraie réflexion libre et non convenue d'un problème historique et politique lourd.
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Si déjà beaucoup d’œuvres cinématographiques et séries nous montrent l’implacable parcours de jeunes français vers une radicalisation meurtrière et le djihad, cette série britannique propose elle de suivre le parcours de femmes et d’hommes à leurs arrivées en Syrie. Ushna, Jalal, Ziyaad, Shakira et le petit Isaac quittent leur pays natal, la Grande Bretagne, et entre dans les rangs de l’État Islamique, Daesh.

Extrêmement déterminé-e-s, ces deux femmes et deux hommes croient en leur rêve d’un État Islamique tel qu’il l’ont imaginé et tel qu’il leur a été présenté. The State où comment des hommes et femmes radicalisé-e-s se transforment en combattants du djihad. La série composée de 4 épisodes est une immersion en compagnie des recrues étrangères de l’Etat Islamique.

Le cœur du propos est de présenter une confrontation entre le fantasme et la réalité qui bouscule les personnages dans leur idéologie et leurs principes. Parité respectée, le cinéaste, qui par ailleurs réalise des documentaires, s’attache à nous montrer l’apprentissage des règles de la charia et le difficile quotidien des femmes et des enfants, victimes collatérales du fanatisme religieux.

Un ultra réalisme sur le sujet jusqu’ici inégalé dans les œuvres cinématographiques. Dans cette mini série, Peter Kosminsky s’appuie sur une de ses plus grandes qualités, une vraie réflexion libre et non convenue d'un problème historique et politique lourd.

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Demain et tous les autres jours - Noémie Lvosky

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L’auteure interprète elle-même avec brio cette mère perdue et harcelée par ce monde trop conformiste. Un portrait de la folie féminine des plus réussis qui donne cette lumière et ce ton si singulier au film.
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Le film démarre comme une chronique d’une mère perdue sous les yeux de sa fille qui s’efforce de sauver les apparences et tenir à bout de bras cette mère un peu folle et en décalage avec la société qui l’entoure. Mais la mère et la fille s’aiment d’un amour un peu fou lui-même. Elles veillent l’une sur l’autre.

Assez vite la fiction s’imprègne de poésie avec cette chouette qui converse avec la jeune fille, faisant office de bonne fée rassurante. Si cette femme est fragile, elle n’en est que plus touchante dans sa perdition et son extravagance. Se succède de nombreuses scènes à la fois gênantes et émouvantes où cette mère, captivée par sa fille, se laisse aller à ses délires. Mathilde, âgée de 9 ans, se révèle alors être une jeune fille très débrouillarde et pleine d’imagination.

Elle aussi décide consciemment d’être en marge et de répondre à son imaginaire par des actes peu cohérents et adaptés à la situation. Dans cette fable suspendue, à la fois merveilleuse et inquiétante on retrouve là les thématiques chères à Noémie Lvovsky, la maternité, l’enfance, la solitude et une mère à la dérive. La réalisatrice bannît de manière très assumée le coté terre à terre et le rationalisme sans pour autant esquiver le désarroi et la dérive de ses personnages.

L’auteure interprète elle-même avec brio cette mère perdue et harcelée par ce monde trop conformiste. Une justesse dans ce registre qui la connaît bien. Un portrait de la folie féminine des plus réussis qui donne cette lumière et ce ton si singulier au film.

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Taille mannequin - Johanna Dray

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Le récit nous parle et participe à nous convaincre que s’il ne correspond pas aux canons de beauté, notre corps, il nous convient, finalement.
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Elle fait du 46, Johanna Dray. Depuis 20 ans, elle est mannequin grandes tailles. Avec l’aide de la journaliste et auteure Emmanuelle Friedmann, elle témoigne de son parcours lié à celui de son corps « hors norme » dans le milieu de la mode.

Et l’ouvrage s’inscrit dans la démarche de body positive - lancée par les femmes rondes sur les réseaux sociaux, à travers des photographies principalement - visant à montrer la beauté des corps ne rentrant pas dans le cadre strict et dangereux de la minceur. Le récit est court mais efficace.

Il fait du bien parce que son discours est apaisé et apaisant, et ne concerne pas uniquement le monde fermé des podiums. Libérée de ses complexes physiques, elle transmet l’importance de s’accepter telle que l’on est et de s’apprécier. Parce qu’aujourd’hui, il est primordial de se libérer des carcans de la mode et des diktats d’un corps unique.

Si la dernière partie, concernant sa vie privée et ses croyances religieuses, nous intéresse moins, Taille mannequin nous parle et participe à nous convaincre que s’il ne correspond pas aux canons de beauté, notre corps, il nous convient, finalement.

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Main girl - Charlotte Cardin

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Avec ses 8 titres, elle s’impose et envoie un message clair : il va falloir compter sur elle dans les années à venir. C’est un EP réussi qu’elle présente en cette rentrée !
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Charlotte Cardin, c’est une jeune artiste talentueuse venue tout droit du Canada. Un an après son premier EP, Big Boy, la chanteuse revient avec un nouveau mini album, intitulé Main Girl. Avec ses 8 titres, elle s’impose et envoie un message clair : il va falloir compter sur elle dans les années à venir.

Elle est peut-être au début de sa carrière mais elle installe son style et balance avec maturité sa voix soul, qui n’est pas sans rappeler celle de la grande Amy Winehouse. Sur le titre phare « Main girl », elle nous embarque dans un rythme entrainant et rapidement addictif. On en redemande. Et elle nous cueille de son sensible et sensuel « Dirty dirty », sur lequel on s’abandonne complètement.

Charlotte Cardin n’hésite pas à jouer de son organe vocal qu’elle maitrise parfaitement pour nous faire vivre un road trip, croisant les ambiances et les émotions. C’est un EP réussi qu’elle présente en cette rentrée, qui marque son entrée dans les artistes à ne pas lâcher.

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