De chaque instant - Nicolas Philibert

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Une justesse du regard qui caractérise bien là tout l’art de Nicolas Philibert. Un film qui aborde avec beaucoup de respect et sensibilité la profession tout en enrichissant les connaissances de chacun-e.
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Années après années elles et ils sont plusieurs milliers de femmes et hommes, souvent jeunes, à se lancer dans cette incroyable formation d’infirmière au sein d’un « Institut de Formation en Soins Infirmiers ».

Entre cours théoriques, cours pratiques et stages sur le terrain hospitalier, les étudiant-e-s devront apprendre à faire face à toutes sortes de situations souvent difficiles et acquérir les gestes et réflexes importants qui les accompagneront toutes leurs vies professionnelles. Au-delà d’un apprentissage, c’est une responsabilité de chaque instant à laquelle ils devront tous adhérer et en comprendre les enjeux.

Nicolas Philibert signe là un film documentaire très cohérent avec sa filmographie. Comme souvent le réalisateur se fait miniature, discret et toujours à la recherche de scènes de vérité. Un documentaire naturellement très réaliste qui nous fait vivre un condensé du parcours de ces étudiants infirmiers nous permettant de mieux appréhender notre rapport à ces travailleurs(euses) de l’humain.

Le propos scénaristique est de donner la parole à ces futurs professionnel-le-s sans qu’ils ne la prennent vraiment. Une justesse du regard qui caractérise bien là tout l’art de Nicolas Philibert. Si l’ambiance de l’apprentissage sur le terrain est parfois soumise à de nombreuses plaisanteries ou situations cocasses, le sentiment de responsabilité face à la souffrance et la fragilité humaine n’en demeure pas moins très intense.

Un film qui aborde avec beaucoup de respect et sensibilité la profession tout en enrichissant les connaissances de chacun-e.

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Revivre - Ugo Bertotti

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L’auteur-dessinateur s’attache à raconter, au-delà des questions terriblement actuelles, l’humanisme et l’espoir dans l’horreur de chaque situation.
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Selma, réfugiée palestinienne, est infirmière en Syrie, pays qu’elle doit quitter à cause de la guerre en septembre 2013 avec son mari et ses deux fils. À bord d’un bateau transportant des migrant-e-s en Italie, elle subit un grave traumatisme à la tête qui la mène directement à l’hôpital, dès son arrivée à Syracuse.

Un traumatisme auquel elle ne survivra pas longtemps. Avec le soutien du docteur Hassan, néphrologue palestinien, sa famille accepte de faire don de ses organes, qui permettront à trois italien-ne-s de poursuivre leurs vies.

Pour créer sa bande-dessinée, Ugo Bertotti, à l’écriture et au dessin, a recueilli les témoignages des proches de Selma et des trois personnes qui ont grâce à elle survécu.

L’auteur-dessinateur s’attache à raconter, au-delà des questions terriblement actuelles, l’humanisme et l’espoir dans l’horreur de chaque situation. Avec beaucoup de finesse et de pudeur, l’histoire est sensible, émouvante et percutante, malgré la brutalité des faits. On revit.

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L'enfant Noire - Doris

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La musicienne a des choses à dire et il serait dommage de passer à côté de son message tant son potentiel d’écriture laisse présager une belle continuation.
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La première chanson, « La couronne de Jeanne » pose le cadre : « À l’école primaire, les cheveux courts et crépus m’ont valu bien des râteaux. Ils n’étaient pas assez longs et puis ils n’étaient pas dorés ni lisses. »

Des premières chaines de ses ancêtres à celles qui sont encore au plus profond d’elle et qui l’aliènent jusqu’au fond de son inconscient, Doris explore sa négritude, avec une écriture sensible, et se libère petit à petit des carcans dans lesquels elle est enfermée en tant que femme noire.

En coupant ses cheveux lisses, elle le dit, elle exécute un geste salvateur : « J’avais peur de perdre ma féminité et c’est mon identité que j’ai trouvé ». Dans cet album, elle conte en sept chansons, son identité et clame son ode à la liberté. Elle expose ses rêves et ses difficultés, et surtout ses espoirs infinis de pouvoir tomber le masque blanc.

Si le style musical, proche d’un RnB commercial encore à travailler, nous rebute légèrement, la musicienne a des choses à dire et il serait dommage de passer à côté de son message tant son potentiel d’écriture laisse présager une belle continuation.

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Les goûts et les couleurs - Myriam Aziza

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On pourra critiquer la légèreté du traitement du sujet mais au delà des attentes conventionnelles on ne saura qu’encourager les auteurs à se lancer dans l’écriture de film autour de l’homosexualité féminine et du questionnement autour de l’identité sexuelle.
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Simone est en couple avec Claire depuis 3 ans. Leur histoire est belle et les deux jeunes femmes semblent être très épanouies. Mais voilà, Simone n’a jamais pu aborder son orientation sexuelle auprès de ses parents trop traditionnalistes pour accepter son homosexualité.

Entre une mère légèrement hystérique et un père conservateur à la santé fragile, Simone ne trouve pas le bon moment pour se livrer à ses parents qu’elle veut avant tout protéger. Même si la jeune femme est très amoureuse elle peine à vivre librement son homosexualité.

Quand elle se décidera enfin à faire son coming out elle tombera sous le charme d’un beau jeune sénégalais plein d’attention et de délicatesse. Simone va de jour en jour se compliquer la vie avec des questionnements sur sa sexualité qui vont jusqu’à l’étonner elle-même.

Ayant toujours été lesbienne depuis son jeune âge, la jeune femme est bouleversée pour ce qu’elle ressent pour Wali. Si ce film, diffusé récemment sur Netflix, réuni bon nombre de clichés, j’ai choisi de le défendre principalement pour sa thématique et sa très prometteuse actrice Sarah Stern.

Certes, les clichés sur les juifs, les homophobes et les racistes sont tous réunis pour célébrer une jolie farandole contreproductive d’idées reçues, mais le fil rouge du film reste plausible et les situations cocasses de la vie dérangée de Simone sont tendres et affectueuses.

On pourra critiquer la légèreté du traitement du sujet mais au delà des attentes conventionnelles je ne saurais qu’encourager les auteurs à se lancer dans l’écriture de film autour de l’homosexualité féminine et du questionnement autour de l’identité sexuelle.

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"Gros" n'est pas un gros mot - Daria Marx & Eva Perez-Bello

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Daria Marx et Eva Perez-Bello livrent une enquête alarmante, accompagnée de témoignages et de conseils (de phrases à arrêter de dire aux personnes grosses) qu’il est urgent de lire pour réfléchir.
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« Passer le cap de la nudité est trop souvent une épreuve. (…) C’est bien le regard de l’autre qui bloque la volonté de la personne grosse, ou la grossophobie intégrée à force de remarques ou d’humiliations. La grossophobie peut entrainer l’isolement social, l’isolement professionnel, l’isolement amoureux : peut-être est-ce la grossophobie qui rend les relations difficiles, plutôt que l’obésité ? », interrogent les deux fondatrices du collectif Gras Politique dans ce manifeste contre la grossophobie, sous-titré « Chroniques d’une discrimination ordinaire ».

Fières que le terme entre en 2019 dans le dictionnaire sous la définition « Attitude stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses et en surpoids », elles ne s’en contentent toutefois pas. Parce qu’il est indispensable de déconstruire les préjugés que la société impose sur les personnes grosses et leurs impacts et conséquences.

Dans la vie amoureuse, la vie sociale, la vie familiale, la vie professionnelle, dans le rapport à son propre corps, sa propre personne, à la santé, à la sexualité… La grossophobie fait des dégâts partout et tout le temps.

Heureusement, Daria Marx et Eva Perez-Bello livrent une enquête alarmante, accompagnée de témoignages et de conseils (de phrases à arrêter de dire aux personnes grosses) qu’il est urgent de lire pour réfléchir.

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Fenfo - Fatoumata Diawara

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Elle chante la souffrance de la séparation aussi bien que l’espoir d’un avenir meilleur. Fatoumata Diawara s’impose dans un mélange de tradition et de modernité, croisant percussions africaines et sons électriques.
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Elle est actrice, comédienne, chanteuse, compositrice, interprète, musicienne. La liste est longue. On la connaît pour son rôle dans Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako, dans la comédie musicale Kirikou et Karaba ou encore pour sa contribution au projet « Lamomali » de Matthieu Chedid, qui produit d’ailleurs le nouvel album de l’artiste malienne, Fenfo.

Un disque qui s’adresse à la jeunesse et aux générations à venir. Pour qu’elles prennent confiance en elles et soient fières de ce qu’elles sont. En bambara, elle chante dans « Kokoro » :

« Nous préférons dépigmenter notre peau pour ressembler aux Occidentaux. Nous essayons de plaire aux Asiatiques en leur bradant nos terres. Pourquoi ne sommes-nous pas fiers de nous-mêmes ? »

Elle chante la souffrance de la séparation aussi bien que l’espoir d’un avenir meilleur. Mais surtout Fatoumata Diawara s’impose dans un mélange de tradition et de modernité, croisant percussions africaines et sons électriques.

Elle nous entraine avec entrain dans une afro pop rythmée et énergique qu’on ne se lasse pas d’écouter et de découvrir.

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Le Rire de ma Mère – Pascal Ralite & Colombe Savignac

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Marie, authentique et ébranlée par les évènements, est attachante et propose un vrai parti-pris sur le cheminement de la vie. Un film pudique et profond sur l’adolescence et l’existence.
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Adrien est un jeune garçon réservé et timide. Sa vie n’est pas facile. La séparation de ses parents l’a beaucoup atteint et il s’applique à accorder autant d’affection et de tendresse à chacun d’entre eux. Jusqu’au jour où il sera bousculé par une terrible et douloureuse vérité : sa mère est atteinte d’un cancer.

Cet état de fait va tout changer pour lui mais aussi pour sa famille entière qui devra s’arranger avec les contrariétés de la maladie. Séduit par le théâtre, Adrien s’inscrit à un cours qui lui permettra de se rapprocher d’une jeune fille dont il est en train de tomber amoureux. Si ses parents, Romain et Marie, désormais divorcés, ont gardé une douce complicité, la cruelle réalité rattrape le jeune garçon qui devra se montrer plus courageux que jamais.

Si les réalisateurs Pascal Ralite et Colombe Savignac centrent le récit autour de ce jeune adolescent, il y a bien une deuxième lecture du scénario qui relève la solitude et le trouble d’une femme confrontée à la maladie. Marie, aime, crie et dérange.

Elle veut dire sa vérité, ne pas perdre de temps et profiter, peu importe si elle encombre parfois un peu le nouveau noyau familial de son fils qui partage sa vie avec son père et sa belle-mère. Pas difficile d’y voir un film féministe et engagé.

Marie, authentique et ébranlée par les évènements, est attachante et propose un vrai parti-pris sur le cheminement de la vie. Un film pudique et profond sur l’adolescence et l’existence.

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Les Rives du Destin – Abdolreza Kahani

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L’auteur dépeint avec pragmatisme une législation largement favorable aux hommes et les classes populaires de Téhéran avec un réalisme empoignant et captivant.
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Samira, jeune mère fraichement divorcée, quitte sa province natale pour venir s’installer à Téhéran. Provisoirement sans son enfant, elle cherche à se bâtir une nouvelle vie. Samira est bien déterminée à se construire une vie de femme indépendante et à s’émanciper de la domination masculine qui semble avoir été pour elle une source de souffrance.

Grace à l’aide d’amis pour certains soupçonneux, elle trouve un logement provisoire et se met très vite à la recherche d’un travail afin de sortir de la précarité. Une chance pour elle que certains de ses amis lui accorde leur confiance et la soutienne dans ses démarches face à un ex mari esseulé et orgueilleux qui tente tout ce qu’il peut pour regagner l’autorité sur son ex femme.

Lui aussi est à Téhéran. Dans un premier temps, il essaye d’influencer l’entourage divisé qui aide Samira. Se heurtant à une volonté charitable, il ira jusqu’à les menacer. Malgré tout la jeune femme s’efforcera coûte que coûte de se frayer un chemin vers une vie meilleure et surmonter les nombreux obstacles sur son chemin.

Tiré d’un fais divers survenu dans sa propre famille, le réalisateur Abdolreza Kahani fait de son huitième long métrage une œuvre revendicatrice. Dénonçant un conservatisme rigoureux dans la société iranienne le film sera quasi invisible pour cause de non diffusion.

L’auteur dépeint avec pragmatisme une législation largement favorable aux hommes et les classes populaires de Téhéran avec un réalisme empoignant et captivant.

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Peyi an nou - Jessica Oublié & Marie-Ange Rousseau

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Péyi an nou nous rappelle à quel point nous sommes ignorant-e-s et manquons d’intérêt pour un passé pourtant essentiel à connaître pour comprendre et analyser notre société actuelle et déconstruire le racisme d’État.
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On triche. Un peu. Parce que Péyi an nou date de fin octobre 2017. Pour en parler, on se saisit alors de la remise du prix étudiant de la BD politique – France Culture, début avril, à Jessica Oublié et Marie-Ange Rousseau, grâce à qui ce roman graphique est une merveille.

Après une enquête de deux ans sur la migration antillaise des années 1960 à 1980, le duo retrace l’histoire de l’émigration de 160 000 personnes originaires de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion, organisée par le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer), créé par Michel Debré en 1963 pour relancer l’économie de la France métropolitaine, profitant du fort taux de chômage en Outre-mer.

L’autrice et la dessinatrice s’intéressent à la politique de l’agence mais aussi à son contexte, ses répercussions et son impact sur les populations concernées et les générations suivantes. L’assimilation culturelle, la faible formation dispensée, l’attribution de métiers genrés et mésestimés, le tabou… la bande-dessinée délivre une réalité que la France voudrait ignorer et dissimuler.

Péyi an nou nous rappelle à quel point nous sommes ignorant-e-s et manquons d’intérêt pour un passé pourtant essentiel à connaître pour comprendre et analyser notre société actuelle et déconstruire le racisme d’État. 

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Canine - Canine

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Son premier EP est une expérience sensible durant laquelle tous nos sens se mettent en éveil pour explorer de nouvelles sensations auditives et viscérales. L’esprit s’égare et on y prend goût.
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On savait déjà, sans jamais avoir entendu sa musique, que Canine avait crée un véritable phénomène dès ses premières chansons diffusées. Parce que l’artiste entretenait alors le mystère autour de son identité.

Un mystère qui peu à peu se dissipe autour de celle qui se cache derrière une voix électro-soul singulière, teintée d’un petit côté groovy qui vient éclaircir la tonalité mystique de sa musique planante. On comprend que tout chez Canine est une énigme.

Si on sait qu’elle est de sexe féminin, rapidement, on cesse de se focaliser sur sa voix, tant l’esprit futuro-cosmique de son univers nous happe dans une autre dimension. Notamment avec la chanson « Temps », dont le texte est écrit en français, qui nous saisit les tripes pour les remuer dans une sorte de transe électro angoissante et pourtant tellement addictive.

Son premier EP est une expérience sensible durant laquelle tous nos sens se mettent en éveil pour explorer de nouvelles sensations auditives et viscérales. L’esprit s’égare et on y prend goût.

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