Truth is a beautiful thing - London Grammar

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Un petit manque d’originalité, peut-être par peur du risque, mais qui n’entache en rien le plaisir de retrouver London Grammar dans nos oreilles.
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Après le succès de leur premier album If you wait, le groupe London Grammar a peaufiné sur plus de deux ans leur deuxième opus. Un opus qui s’ouvre par la chanson « Rooting for you » et nous plonge directement au cœur d’une mélancolie portée par la voix d’Hannah Reid.

Parce que Truth is a beautiful thing repose quasiment entièrement sur son instrument vocal, qu’elle maitrise parfaitement, sans surprise. Elle oscille entre les graves et les aigus et joue de l’intensité de son organe, subtil mélange de puissance et de délicatesse, les deux traits s’unissant à merveille.

Au fil de l’album, on retrouve bien évidemment l’univers de London Grammar, une pop sombre et noire, entremêlée de beat électroniques amplifiés. On se laisse aisément envoûter par la proposition qui ne transige pas avec la sobriété, réussissant ainsi à nous embarquer dans une atmosphère planante. La chanteuse continue de développer sa capacité à nous envoyer dans l’espace, où l’on flotte tranquillement grâce au bercement de son timbre aérien.

Petit bémol : un petit manque d’originalité, peut-être par peur du risque, mais qui n’entache en rien le plaisir de retrouver London Grammar dans nos oreilles.  

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Edelweiss - Cédric Mayen & Lucy Mazel

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La liberté et l’humain en sont les enjeux majeurs, chers à la dessinatrice dont on reconnaît bien l’identité et l’esprit que l’on avait tant apprécié dans Communardes !.
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En 1947, Edmond rencontre Olympe, dans un bal ouvrier. Couturière indépendante et à l’avant-garde, elle est aussi la nièce d’Henriette d’Angeville, deuxième femme à avoir gravi le Mont-Blanc. Gravir ce sommet est son rêve de gosse. Après un accident, elle perd l’usage de ses jambes et l’espoir de réaliser ce défi.

Pourtant, sur le dos de son mari, Olympe va concrétiser cette ascension tant désirée. En filigrane du quotidien du couple, Edelweiss dépeint le portrait d’une femme déterminée, résolument décidée à être libre et solide dans l’adversité. C’est une histoire émouvante et inspirante que nous propose le duo Mayen-Mazel qui mêle féminisme et handicap, des thèmes peu présents en bande-dessinée – et plus largement en littérature – et qui sont, ici, traités avec force et simplicité.

La liberté et l’humain en sont les enjeux majeurs, chers à la dessinatrice dont on reconnaît bien l’identité et l’esprit que l’on avait tant apprécié dans Communardes !.

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Les Noces - Stephen Streker

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Plusieurs films sont apparus sur le sujet du mariage forcé ces derniers temps mais les qualités de Noces, scénario, interprétation et image en font l’un des plus réussi.
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Zahira est une jeune belgo-pakistanaise de 18 ans très intégrée et très proche des membres de sa famille. Épanouie et bien dans son époque, la jeune fille vit sa vie pleinement jusqu’au jour où ses parents décident, selon la tradition, de lui imposer un mariage. Écartelée entre sa famille qu’elle ne veut pas décevoir et ses propres désirs, Zahira est perdue et livrée au doute.

Son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté ne sont pas en accord avec ce mariage forcé avec cet inconnu « rencontré » sur internet. Elle compte alors sur l’appui de sa meilleure amie et surtout de son frère confident pour l’aider à surmonter ce périple. Le film de Stephen Streker, ancien journaliste, puise son inspiration dans un fait divers tragique qui s’est déroulé en Belgique en 2007, l’affaire Sadia Sheikh.

C’est la technologie moderne, en l’occurrence internet, qui viendra au secours des traditions séculaires. Skype comme outil de régression et de privation d’émancipation. Si la situation pour Zahira est monstrueuse, le réalisateur tient à montrer que tous les protagonistes ne le sont pas pour autant. Très bien menées et abouties les scènes sont extrêmement bien interprétées. Le contexte et les évènements sont très bien décrits et appliqués.

Sous la patte du cinéaste, on reconnaît bien là l’investigation du journaliste et ses désirs de réalisme. Plusieurs films sont apparus sur le sujet du mariage forcé ces derniers temps mais les qualités de Noces, scénario, interprétation et image en font l’un des plus réussi.

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Les proies - Sofia Coppola

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Dans un style un peu classique, la réalisatrice signe un film sombre et captivant d’une mise en scène impeccable et d’une esthétique splendide.
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Si la guerre de sécession touche à sa fin, les yankees et les confédérés s’opposent toujours lors de féroces bataille en Caroline du Sud. Les quelques pensionnaires d’une maison de jeunes filles recueillent un soldat yankee blessé dans leur grande demeure. Alors que la directrice prend en charge les soins de l’homme assez mal en point, une atmosphère de tensions sexuelles et de rivalités apparait au sein des jeunes filles et des deux femmes de la maison.

Trop affaibli, l’homme ne peut se déplacer et reprendre la route. Martha Farnsworth, la propriétaire, décide de ne pas le remettre aux troupes des confédérés et lui donner refuge jusqu’à ce qu’il soit en mesure de repartir par ses propres moyens. La présence de cet homme sensible et éduqué n’aura de cesse que de pousser les esprits vers des confrontations jusqu’au jour où un incident provoquera un net changement du rapport de force. Sofia Coppola signe là une œuvre très féminine.

Si l’œuvre littéraire de Thomas Cullinan avait déjà été adaptée à l’écran par Clint Eastwood, celui si avait rendu compte du récit à travers le regard de l’homme recueilli. Tour à tour séductrices puis cibles, les héroïnes des Proies tombent sous le joug du soldat blessé qui vient perturber leur quotidien.

En ces temps difficiles et incontrôlables le cocktail de jalousie, vanité et orgueil construit un piège qui va se refermer sur ces femmes. Dans un style un peu classique la réalisatrice signe un film sombre et captivant d’une mise en scène impeccable et d’une esthétique splendide.

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Ava - Léa Mysius

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La grâce juvénile de la comédienne Noée Abita dévore avec hâte et ardeur l’instant présent. Une interprétation remarquable qui n’aura pas échappé au jury du dernier festival de Cannes.
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Ava est une jeune fille de 13 ans qui se cherche. Avec sa mère et sa petite sœur elles passent toutes trois des vacances au bord de l’océan. Un été assez banal si ce n’est qu’elle va apprendre qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative de la rétine et qu’elle va progressivement perde la vue. La nouvelle est un choc pour sa mère qui décide que ces vacances seront inoubliables pour la jeune fille.

Pour autant, Ava, observatrice et curieuse du monde qui l’entoure, cherche les émotions qui la feraient se sentir vivante. La jeune fille qui se sait en sursit sent en elle un vide. Le monde semble s’obscurcir avec l’arrivée de cette cécité. Pour Ava, l’évasion et le frisson se trouvent au coin d’un blockhaus et d’une dune de sable auprès d’un jeune gitan qui fuit les problèmes au sein de sa communauté. L’éveil sexuel, la folie douce de l’ivresse et du chahut rempliront ces dernières images de vacances.

Pour elle, l’aventure c’est maintenant ou jamais. Soudain, tout va vite pour la jeune insolente. Émouvante, l’adolescente deviendra cet été une jeune femme. Le premier film de Léa Mysius est un coup d’éclat. Elle fait preuve d’un sens aigu de la mise en scène. Fugue voluptueuse, fable allégorique et apocalyptique proposent une vision sophistiquée et sentimentale de l’apprentissage et de la découverte.

La grâce juvénile de la comédienne Noée Abita dévore avec hâte et ardeur l’instant présent. Une interprétation remarquable qui n’aura pas échappé au jury du dernier festival de Cannes.

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13 reasons why - Brian Yorkey

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Ultra sombre, ludique et fascinante, la série produite par Selena Gomez s’annonce comme une référence sur la thématique de l’adolescence.
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Petite session de rattrapage pour ceux qui seraient passés à côté de cette série diffusée dès avril dernier par les studios Netflix. Clay est un jeune lycéen noyé dans une masse informe de communautés et d’identités complexes que forment les élèves de son école. Bouleversé par le suicide de son amie Hannah, Clay est perplexe et dubitatif.

Le choc arrivera par une boîte à chaussures remplie de cassettes de sa défunte amie. Le lycée tout entier est en deuil mais lui et quelques uns ont reçu ce jeu de piste audio qui révèlera la véritable vie de la jeune et mystérieuse Hannah. Épuisée par une vie de solitude, cette dernière enregistre ces 13 cassettes afin d’expliquer son passage à l’acte.

Ultra sombre, ludique et fascinante, la série produite par Selena Gomez s’annonce comme une référence sur la thématique de l’adolescence. Un thème souvent abordé outre-Atlantique dans la littérature et le cinéma même si les notions de harcèlement scolaire et persécution commencent à arriver en France.

Une mise en scène plastique et virtuose raconte avec subtilité et sans artifice l’origine d’une tragédie. Vécue par une famille, un groupe d’amis et toute une communauté, le sujet ce décline en de multiples points de vue. Mal de vivre irrésoluble et lassitude face à l’existence, le récit tiré de l’œuvre littéraire de Jay Asher nous plonge au cœur des problématiques de jeunes êtres en devenir. Filmé avec fluidité et adresse, la série contemple une société 3.0 avec un regard distinct et romanesque.

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Lost - Camelia Jordana & Laurent Bardainne

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En anglais, en français et en arabe, elle nous met totalement en déroute avec des propositions auxquelles nous n'étions pas encore habitué-e-s.
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« Je chanterais plus fort / Si ton espoir se meurt / Nos forces portent un tout / Lorsque les plaintes s’achèvent » chante Camélia Jordana dans la chanson « fi 3lemi ». En juin dernier, elle revenait sur les écrans, dans le film de Sou Abadi, Cherchez la femme, et faisait également son retour avec le clip de « Big Party », issue du projet LOST qu’elle mène en collaboration avec Laurent Bardainne, depuis environ un an.

Et ça dépote. On a du mal à croire ce que l’on entend et ce que l’on voit. « Real woman », dit-elle dans ses paroles, et ça on n’a pas de mal à la croire. Elle apparaît comme grandie, transcendée par le message qu’elle veut faire passer, un message qu’elle semble plus assumer qu’auparavant. Peut-être parce que ce projet lui ressemble davantage et que c’est l’avant LOST qui était encore légèrement bancal ?

En anglais, en français et en arabe, elle nous met totalement en déroute avec des propositions auxquelles elle ne nous avait pas encore habitué. Elle nous montre une facette plus engagée, plus affranchie des codes, évoquant au fil des différents titres la perte de repères, qu’ils soient géographiques ou politiques. On est ok pour se perdre avec elle.

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La tresse - Laetitia Colombani

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Un roman à couper le souffle qui nous plonge au cœur de trois histoires, dans l’espoir des grandes batailles qu’elles vont livrer. Un récit féministe empli d’humanité et d'humanisme.
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En Inde, Smita se bat pour que sa fille accède à l’école et ne suive pas ses pas à elle, qui récure les toilettes de la caste supérieure. En Sicile, Giulia travaille comme ouvrière dans l’atelier familial, qui traite les cheveux. Au Canada, Sarah est une avocate réputée pour qui la carrière professionnelle passe avant la famille.

Les trois femmes vont devoir affronter des épreuves imprévues auxquelles elles ne sont pas préparées. Mais, chacune à sa manière, avec ses armes et ses traits de personnalité, va se battre et refuser de se résigner. Refusant la fatalité, les assignations genrées et les codes sociaux, elles vont faire le choix de la liberté et de l’émancipation.

Laetitia Colombani est scénariste, réalisatrice et comédienne, et signe ici son premier roman. Un roman à couper le souffle qui nous plonge au cœur de trois histoires dissociées qui peu à peu vont se lier, sans le savoir, dans l’intimité de la lutte personnelle que chacune vit et dans l’espoir des grandes batailles qu’elles vont livrer pour s’en sortir et avancer selon leur volonté. Un récit féministe empli d’humanité, d’humanisme et de douceur, malgré tout.

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L'amant double - François Ozon

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Si le réalisateur force le spectateur à sortir de la passivité, il le pousse à entrevoir une série de violences psychologiques favorisant une spiritualité bâtie sur un jugement plus personnel de l’œuvre.
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Chloé, une jeune femme fragile et en proie à la dépression, entreprend une psychothérapie auprès de Paul son thérapeute dont elle tombera amoureuse. Installés ensemble et en apparence comblés, le couple est épanoui et Chloé semble aller beaucoup mieux. Très vite, la jeune et belle femme enfin heureuse en amour, se met à douter de la véritable identité de son amant.

Elle découvre que Paul a occulté des parties de son existence et l’aperçoit dans des lieux étranges. La jeune femme va alors se mettre en quête de découvrir la vérité sur son amant. Si le personnage de Chloé est comme rongée de l’intérieur par un mal, la thérapie ne la délivrera pas de son mal être.

Paradoxalement, ce que le thérapeute fait de bien, il le déconstruit peu à peu pour livrer la jeune femme à des douleurs plus douloureuses et plus profondes. Ozon signe un film déconcertant et affabulateur. Au spectateur de décrypter les images et leur sens. À lui de faire face au mensonge narratif afin de se créer son propre jugement sur l’histoire du personnage de Chloé.

Comme souvent avec Ozon, on a presque toujours deux films, celui qu’il distille et celui qu’il dissimule. Si le réalisateur force le spectateur à sortir de la passivité, il le pousse à entrevoir une série de violences psychologiques comme pour favoriser une spiritualité plus consolidée et bâtie sur un jugement plus personnel de l’œuvre.

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The white princess - Jamie Payne

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Les portraits des femmes de la mini-série demeurent passionnants. Dans des décors et costumes somptueux, The White Princess réussit le pari de divertir tout en instruisant.
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Après la mort de Richard III, lors de la bataille de Bosworth, Elizabeth d'York est promise au nouveau roi Tudor, Henry VII. Elizabeth qui était follement amoureuse du roi Richard III n’est guère enjouée à l’idée d’épouser ce nouveau roi odieux et ambitieux. Ce dernier ayant promis d’épouser la jeune femme en la cathédrale de Rennes.

Mais voilà, afin de stabiliser la couronne d’Angleterre, les deux maisons, York et Tudor ont pour nécessité de s’allier. Les deux mariés sont poussés dans leurs aspirations par leurs mères respectives. Elles sont les décideuses et forgent les personnalités de leurs progénitures pour le bien du royaume.

Si les évènements sont difficiles pour la famille d’York et particulièrement pour Elizabeth, épouse humiliée mais forte et résistante, cette dernière murit sa vengeance et s’arme d’ingéniosité pour affronter ceux qui deviendront ses ennemis. Les faits reprennent la guerre des deux roses, la période historique réelle qui a inspiré George R. R. Martin pour écrire sa saga et ses jeux de pouvoirs. C’est pour autant du côté des femmes que se joue l’intrigue.

Les portraits des femmes de la mini-série demeurent passionnants. Tour à tour épouse, mère d’une nation, toujours en quête de pouvoir, l’histoire va leur en faire voir de toutes les couleurs. Dans des décors et costumes somptueux, The White Princess réussit le pari de divertir tout en instruisant.

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