C'est quoi être une femme aujourd'hui ?

Elles sont jeunes, jouent, chantent, dansent, et pensent. Ce sont les filles de la compagnie La Part des Anges. Elles ont écrit à 14 mains le spectacle Modèles – qui sera joué ce mardi 4 février au Carré Sévigné – sur les femmes. Il y est entre autres question de transmission, de violences, de discriminations, d’égalité.
Être une femme aujourd’hui n’est pas si facile. Malgré les victoires de nos aînées, l’équilibre entre vies professionnelle et privée, est toujours précaire, et l’égalité des sexes loin d’être parfaite. Sujet universel sur lequel la compagnie La Part des Anges s’est penchée avec originalité et profondeur. « Modèles est une très belle pièce, inhabituelle car écrite collectivement par des jeunes femmes qui sont aussi d’excellentes comédiennes, musiciennes et chanteuses. Elles sont douées ! », raconte Carole Lardoux, directrice artistique du Carré Sévigné.
Pour répondre à une commande du Théâtre de Montreuil il y a quelques années, Pauline Bureau, auteure, metteure en scène et comédienne, a réuni sa troupe et son équipe technique. « On s’est mis à table et on a parlé, échangé, partagé. De fil en aiguille, le spectacle s’est concrétisé », révèle Sonia Floire, co-auteure et comédienne. « Entre nous, il y a bien sûr des différences et des points communs, liés à nos éducations, nos expériences », ajoute Gaëlle Hausermann, co-auteure et comédienne également.
Si les parcours ne sont pas les mêmes, ils sont tous influencés par des modèles. Certaines avaient des mères qui travaillaient, d’autres pas. Que fait-on de ces exemples ? Le spectacle évoque ainsi la transmission entre femmes, l’avortement, les premières règles, les combats contre les injustices, l’illettrisme, les violences… etc. Mais non au sens où on l’envisage quand les femmes parlent des et aux femmes, les hommes n’y sont pas non plus stigmatisés. « Les filles de Modèles s’interrogent, chacune avec sa propre construction, son individualité, il y a plusieurs regards sur le monde et un grand respect », décrit Carole Lardoux.
La pièce n’a donc pas été créée autour d’un message, « nous parlons de nous, de nos vécus et chacun s’y retrouve », précise Gaëlle Hausermann. Cette résonnance dans le cœur et l’esprit du public n’était pas recherchée, mais elle est là et elle touche les comédiennes.
Entre théâtre et cabaret
Modèles est un spectacle qui mêle lectures de textes littéraires et intellectuels – Marie Darrieusecq, Pierre Bourdieu, Virginie Despentes, Marguerite Duras, Catherine Millet, Virginia Woolf – morceaux d’histoires personnelles, chants et musique live – un musicien accompagne les comédiennes sur scène – danses… « C’est un cabaret ! sourit Sonia Floire, c’est du théâtre très moderne, c’est peut-être aussi pour cela que ça plait beaucoup aux gens et particulièrement aux jeunes ». Du théâtre contemporain et original, authentique et populaire qui séduit le public à l’image de Carole Lardoux :
« La mise en scène de Pauline Bureau est imaginative, originale, drôle, juste, vive, très touchante. En outre, j’aime quand le théâtre est une fenêtre de réflexion et permet de poser la question « dans quelle société vit-on ? » ou encore « qu’ai-je à dire en tant que femme, qu’est-ce être une femme ? »… J’aime que le théâtre soit problématique, qu’il soit le prolongement de la parole de beaucoup de gens », confesse-t-elle.
La parole continue de se libérer à la fin de chaque représentation au travers de discussions ouvertes avec les spectateurs. Et souvent le public est dérouté, bouleversé, content, touché, rit. Tous semblent se retrouver autour de cette problématique et cette envie de faire avancer la société.
C’est quoi être une femme aujourd’hui ?
Pour répondre à cette interrogation de base, Sonia Floire et Gaëlle Hausermann ont trouvé une source inspiratrice dans un texte de Virginie Despentes, extrait de King Kong Théorie :
« Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toute façon je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas ».
Pour Gaëlle, il est important pour bien répondre de ne pas tomber dans le cliché du féminisme extrémiste. Selon elle, si pour l’égalité toutes les conquêtes sont possibles, ici « le but était de libérer la parole, de partager et c’est déjà pas mal ! Nous ne voulons surtout pas donner de leçons ! », assure-t-elle. À la même question, Carole Lardoux évoque aussi l’égalité entre êtres humains, « c’est avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un homme ». Une affaire avant tout humaniste, que les femmes doivent mener avec les hommes, pour une société meilleure.

Mathilde Pilon écrit depuis toujours. Dès l’école elle écrivait sur ses cahiers. La plume est pour elle une manière de s’exprimer naturellement. C’est sa rencontre avec une personnalité qu’elle qualifie de personne « spontanée et particulière » qui lui ouvre les portes de la photographie.
Être née dans une famille d’artisans aide forcément à s’engager sur la voie de création : « Ma grand-mère tenait une boutique de confection, ma mère travaille toujours la céramique, et mon père travaillait le cuir ». Adèle a grandi en regardant sa maman travailler toutes sortes de matières : tissus, céramique, pâte fimo.
Financé actuellement par la délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité et par le fond social européen, le marrainage met en lien des femmes avec des migrantes en recherche d’un accompagnement dans leur projet professionnel, politique ou associatif. « Il s’agit d’un projet régional qui leur permet d’exercer leur citoyenneté et de s’investir dans l’espace public », explique Ghania Boucekkine, la vice présidente de l’association, déléguée aux droits humains.
Depuis deux mois, les sages-femmes ont entamé un mouvement national de grève à l’initiative d’un collectif – composé de 6 membres*. Un mouvement suivi à Rennes, et plus largement en Bretagne. Jeudi 12 décembre, les sages-femmes ont planté les tentes sur un carré de pelouse, sur le parvis de l’Hôpital Sud de Rennes.
Une action qui a également pour objectif de faire sortir la profession de son « invisibilité » : « Nous souffrons d’une méconnaissance du grand public. Même les femmes enceintes n’ont pas forcément connaissance de toutes nos compétences, elles le découvrent au fur et à mesure », explique Alice Froger.

Une pile de chaussures sur une table, des vêtements posés et pendus dans toute la pièce, derrière une porte, un atelier de confection de meubles en carton, de l’autre coté d’une autre, un buffet d’énormes gâteaux « fait maison » dont se délectent enfants et parents.
Avec Melissa elles se sont rencontrées sur les bancs de la faculté de Droit de Rennes et racontent qu’à cette période de leur vie, à ce carrefour, se projeter dans le monde du travail les souciait : « on se voyait déjà galérer à cause de notre statut de migrantes » explique Valérie.
Alors qu’elles ne sont plus que quatre, âgées entre 75 et 85 ans, une étudiante en art est venue les déloger de leur atelier afin de proposer à des artistes mexicains, puis français de s’approprier les écharpes pour en faire des œuvres d’art.
Revenue à Rennes avec dans ses valises de nombreuses écharpes, Chloé veut poursuivre le projet. Grâce à ces réseaux dans le monde artistique, elle ne tarde pas à avoir de nouveaux artistes intéressés par l’idée de s’approprier une écharpe de laine venue de contrées lointaines. Cependant son projet manque d’un cadre plus administratif et institutionnel.
Il sera possible de revoir ce film lors d’une autre exposition à Bayeux au printemps prochain. De nombreuses propositions viennent peu à peu se greffer sur leur projet: une scénographe, une graphiste, une menuisière… « C’est cela aussi que l’on cherche : englober tous les secteurs et impliquer le plus de personnes possibles » déclare Chloé Aublet. Elles considèrent Rennes « comme un laboratoire. Si ça marche on s’exportera ailleurs. ». Cela promet de nouveaux voyages pour ces morceaux de laine qui ont déjà traversé l’Atlantique.
« Ton frigo est vide ? Ca cuisine près de chez toi ! » : Tel est le slogan du site Internet imaginé par 5 étudiantes en deuxième année de Master, à l’IGR-IAE (Institut de Gestion) de Rennes. Dans le cadre de leur cursus, elles ont conçu un site web sur le thème du partage de plats fait-maison. « D’un côté, on trouve des étudiants qui veulent faire de la cuisine et réduire leur coût de préparation et de l’autre, ceux qui n’aiment pas cuisiner », explique Elodie Dorgere.
« Nous avons choisi de parler de mobiles, de mobilité et de mobilisation, et non de migration ou d’immigration. Et ça, ça change déjà le regard », explique Marie Arlais, directrice artistique et membre du collectif nantais étrange miroir. Une quinzaine de personnes a participé à l’installation sonore, Mobiles illégitimes, exposée au café L’enchantée à Rennes, uniquement pour l’après-midi.
Le fil de l’exposition a été décidé sur un coup de tête : les dinosaures. Ils sont déclinés en plusieurs œuvres : tableaux, sculptures, photographies, cahier de coloriage… dont les titres humoristiques renvoient à la légèreté du collectif. Le nom le plus drôle étant attribué à l’une des sculptures réalisée par les deux filles de l’équipe, Mathilde et Laurence, nommée: « éclosion précoce ».