Célian Ramis

Travelling : Ambiance de Rio avec la Roda de Choro

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Rennes
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Au deuxième jour du festival Travelling se déroulait le « live » de la Roda de Choro. Un bœuf improvisé par les musiciens du Club de la ville, avec à leur tête, une femme : Karine Huet.
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Au deuxième jour du festival Travelling se déroulait, hier soir, au Liberté à Rennes, le « live » de la Roda de Choro. Un bœuf improvisé par les musiciens du Club de la ville, avec à leur tête, une femme : Karine Huet.

Dès 21h, 4 hommes et 1 femme prennent place sur scène avec la ferme intention de faire danser le public, venu en nombre pour les écouter ! Il s’agit des musiciens du Club de Choro de Rennes, qui ont pris l’habitude de se rassembler toutes les semaines depuis sept ans.

Accompagnés de leurs instruments, pour certains au nom exotique, pour d’autre plus classiques : c’est ainsi que s’accordent pêle-mêle pendeiro (tambourin), cavaquinho (petite guitare), rebolo (percussion plus basse), guitare à 7 cordes et accordéon. Leur prestation démarre. « On ne sait pas ce qu’on va jouer, c’est le principe de la roda », explique au micro, Karine Huet, la fondatrice et coordinatrice de ce rassemblement de musiciens.

Tous passionnés de choro, ils entament leur première improvisation. C’est sous ce nom que l’on désigne la plus ancienne musique populaire du Brésil. « Créé à la fin du 19ème siècle, elle est issue d’un métissage : à la fois des rythmes de la musique africaine, mais aussi des sonorités plus européennes, comme la polka », raconte Karine Huet.

Un style difficile à jouer, selon elle, « qui demande de la variation, des improvisations autour de thèmes variés et un répertoire énorme de grands compositeurs, tel que Pixinguinha ou Jacob do Bandolim ».

 

L’ambiance d’un bar à Rio

Dans la salle, la foule se rassemble et quelques pieds commencent à battre la mesure. Un sixième musicien rejoint le groupe et commence à jouer du triangle. « Faites comme si vous étiez dans un bar à Rio, ce n’est pas un concert ! », s’exclame  Karine Huet. Ici, on peut danser, boire et personne ne s’en prive !

On peut ainsi profiter du spectacle en sirotant une petite cachaça (eau de vie traditionnelle brésilienne). Au bout d’une heure de célébration, certains hommes claquent des doigts, certaines femmes se déhanchent et les couples de danseurs se forment. La chaleur de Rio est entrée à l’Étage du Liberté. Karine Huet est à l’accordéon, elle chante aussi au micro, les musiciens permutent et les applaudissements résonnent.

Hier soir, le club de choro de Rennes avait un objectif : faire connaitre sa musique  – qui se danse traditionnellement – et sortir des clichés associés régulièrement à la tradition musicale brésilienne. « Parce qu’il existe autre chose que la samba et la bossa nova », explique Ronan Maguet, percussionniste.

« Le choro est très lié à Rio. On sort des sentiers battus et c’est bien que le public découvre un nouveau style de musique » ajoute Karine Huet.

Pour faire durer le plaisir et danser jusqu’au bout de la nuit :  Notez que dès le 11 mars 2014, le Club de Choro de Rennes jouera à la Cave de l’Opéra, à Rennes, tous les mardis, à 21h.

Célian Ramis

La badouillerie du vendredi

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Campement Dromesko, Saint-Jacques de la Lande
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Vendredi 21 février sera présentée la troisième Badouillerie, au campement théâtre Dromesko, à Saint Jacques de la Lande. Un rendez-vous singulier organisé par la compagnie « Les Emplumées ».
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Vendredi 21 février sera présentée la troisième Badouillerie, au campement théâtre Dromesko, à Saint Jacques de la Lande. Un rendez-vous singulier organisé par la compagnie « Les Emplumées ». Présentation.

Dans une ferme rénovée, rue du Haut Bois, à Saint Jacques de la Lande se joue, vendredi, la troisième Badouillerie. Un évènement artistique, inspiré des soirées festives et carnavalesques du XIXème siècle à Paris, qui met en avant de jeunes artistes bretons, à travers des  expositions, des performances, des concerts, des projections et des ciné-débats.  

Ce mois-ci, le thème s’articule autour de la fête foraine avec la présence de deux femmes : Martina Damarte et Natalia Santo. Elles proposent un univers fantasque et ludique qui enchante et captive. Illustratrice et marionnettiste, la première présente son théâtre d’objet, son mini musée qui tient dans une valise. « Un musée itinérant et autonome pour aller à la rencontre des gens » explique-t-elle.

Originaire d’Italie, elle s’est formée aux beaux arts de Lorient et à l’école de bandes dessinées de Florence. La seconde fait partie de la compagnie de théâtre et de cirque à cheval « Panik ». Elle installe un « photomaton circus » dans lequel elle prend en photos des personnes – avec un argentique – dans un décor travaillé (des tissus particuliers, des objets suspendus ou des déguisements) et développe en instantané les clichés pour les remettre aux modèles.

Leur style est décalé, bon enfant et l’ambiance générale de la Badouillerie : « festive, conviviale et intimiste », selon Estelle Eon, chargée de l’administration de la compagnie Les Emplumées. Une atmosphère qui permet de partager, d’échanger et de rencontrer les artistes, car l’essentiel de ces rendez-vous reste l’échange. « On travaille sur le lien avec le spectateur et chaque évènement est travaillé in situ. On demande aux artistes de créer quelque chose d’unique », précise la jeune femme.

En plus des attractions et des surprises, un bal guinguette est programmé, emmené par des musiciens de la Gapette, le « Cupif  Band from Biroutt ». Fort de son succès, le nombre de places est limité. Il faut donc réserver, au plus vite, auprès de la compagnie Les Emplumées, pour assister à l’évènement. La jauge est petite, mais offre un côté intimiste à ce rendez-vous artistique…

Modèles, tempête sous les crânes

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Carré Sévigné
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Ce mardi soir, la tempête Petra a fait tournoyer la pluie dans des rafales de vent glacé… Ce mardi soir, la tempête a aussi soufflé sous les crânes des spectateurs, venus assister à la représentation du spectacle Modèles.
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Ce mardi soir, la tempête Petra a fait tournoyer la pluie dans des rafales de vent glacé… Ce mardi soir, la tempête a aussi soufflé sous les crânes des spectateurs, venus assister à la représentation du spectacle Modèles, de la compagnie La part des anges – mise en scène de Pauline Bureau – au Carré Sévigné.

Au moment même où l’actualité réveille et secoue les consciences sur le droit à l’avortement et la théorie des genres, Modèles tombe à point. Sur scène, Rachel Arditi, Sabrina Baldassarra, Sonia Floire, Gaëlle Hausermann et Céline Milliat-Baumgartner, se mettent à nue, aux sens propre et figuré – quand la mise en scène le réclame – pour raconter l’Histoire des femmes et des histoires de femmes, véritables échos aux vies de chacune, aux expériences, joyeuses ou douloureuses, que chaque femme a pu traverser ou traversera.

Elles rappellent qu’il y a encore 48 ans un mari pouvait interdire à son épouse de travailler et d’ouvrir un compte en banque ; qu’en 2004 celle qui fait le choix d’avorter peut encore être mal traitée ; qu’il est, en 2014, normal pour la société qu’une mère assume boulot-enfants-maison et qu’un père qui fait les courses ou le ménage une fois par mois est un demi-dieu. Alors, le spectateur frisonne, pleure, rit et sourit, se crispe, enrage, compatit, rougit avec elles.

Il n’est pas ici question de féminisme, du moins pas de celui qui voudrait voir les hommes réduits au silence et à la castration, non, Modèles ne stigmatise pas la gent masculine, mais la société tout entière, celle qui a fait et qui continue de faire qu’aujourd’hui

« les filles, on ne leur dit pas qu’il faut faire de la psychologie plutôt que de la sociologie. Or, statistiquement, il y a beaucoup plus de filles en psychologie (l’âme, l’intime, la maison) qu’en sociologie (la politique, l’agora). Ca veut dire qu’inconsciemment les filles s’orientent vers ce pour quoi elles se pensent faites (…). Elles collaborent inconsciemment », comme le décrit si bien ce texte de Pierre Bourdieu sur lequel s’ouvre le spectacle.

Une mise en scène audacieuse

Les textes de Bourdieu, Despentes, Duras…etc., mis en scène de façon originale et intelligente – les comédiennes se glissent dans la peau des auteurs pour les réciter sous forme d’interviews filmées – ponctuent une pièce où se mêlent scènes théâtrales classiques, projections vidéos, chants (dont une très bonne reprise de Fuck You de Lily Allen), danses, mimes et où les allégories sont poético-trash, parfois borderlines mais jamais vulgaires.

Et puis, les comédiennes sont accompagnées d’un musicien, Raphaël Aucler, dont les riffs de guitare et les solos de batterie apportent une intensité notable au spectacle. Outre son intelligence, son originalité, sa volonté d’interpeler sans agresser, Modèles fait du bien, en ces temps où ressurgit une morale à la tolérance douteuse qui voudrait maintenir l’humanité dans une immobilité réac’ où la femme ne travaille pas, ne bronche pas, ne sort pas de sa cuisine, n’avorte pas, ne désobéit pas à son mari, n’est pas l’égale de l’homme…

C'est quoi être une femme aujourd'hui ?

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Carré Sévigné
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Elles sont jeunes, jouent, chantent, dansent, et pensent. Ce sont les filles de la compagnie La Part des Anges. Elles ont écrit à 14 mains le spectacle Modèles.
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Elles sont jeunes, jouent, chantent, dansent, et pensent. Ce sont les filles de la compagnie La Part des Anges. Elles ont écrit à 14 mains le spectacle Modèles – qui sera joué ce mardi 4 février au Carré Sévigné – sur les femmes. Il y est entre autres question de transmission, de violences, de discriminations, d’égalité.

Être une femme aujourd’hui n’est pas si facile. Malgré les victoires de nos aînées, l’équilibre entre vies professionnelle et privée, est toujours précaire, et l’égalité des sexes loin d’être parfaite. Sujet universel sur lequel la compagnie La Part des Anges s’est penchée avec originalité et profondeur. « Modèles est une très belle pièce, inhabituelle car écrite collectivement par des jeunes femmes qui sont aussi d’excellentes comédiennes, musiciennes et chanteuses. Elles sont douées ! », raconte Carole Lardoux, directrice artistique du Carré Sévigné.

Pour répondre à une commande du Théâtre de Montreuil il y a quelques années, Pauline Bureau, auteure, metteure en scène et comédienne, a réuni sa troupe et son équipe technique. « On s’est mis à table et on a parlé, échangé, partagé. De fil en aiguille, le spectacle s’est concrétisé », révèle Sonia Floire, co-auteure et comédienne. « Entre nous, il y a bien sûr des différences et des points communs, liés à nos éducations, nos expériences », ajoute Gaëlle Hausermann, co-auteure et comédienne également.

Si les parcours ne sont pas les mêmes, ils sont tous influencés par des modèles. Certaines avaient des mères qui travaillaient, d’autres pas. Que fait-on de ces exemples ? Le spectacle évoque ainsi la transmission entre femmes, l’avortement, les premières règles, les combats contre les injustices, l’illettrisme, les violences… etc. Mais non au sens où on l’envisage quand les femmes parlent des et aux femmes, les hommes n’y sont pas non plus stigmatisés. « Les filles de Modèles s’interrogent, chacune avec sa propre construction, son individualité, il y a plusieurs regards sur le monde et un grand respect », décrit Carole Lardoux.

La pièce n’a donc pas été créée autour d’un message, « nous parlons de nous, de nos vécus et chacun s’y retrouve », précise Gaëlle Hausermann. Cette résonnance dans le cœur et l’esprit du public n’était pas recherchée, mais elle est là et elle touche les comédiennes.

Entre théâtre et cabaret

Modèles est un spectacle qui mêle lectures de textes littéraires et intellectuels – Marie Darrieusecq, Pierre Bourdieu, Virginie Despentes, Marguerite Duras, Catherine Millet, Virginia Woolf – morceaux d’histoires personnelles, chants et musique live – un musicien accompagne les comédiennes sur scène – danses… « C’est un cabaret ! sourit Sonia Floire, c’est du théâtre très moderne, c’est peut-être aussi pour cela que ça plait beaucoup aux gens et particulièrement aux jeunes ». Du théâtre contemporain et original, authentique et populaire qui séduit le public à l’image de Carole Lardoux :

« La mise en scène de Pauline Bureau est imaginative, originale, drôle, juste, vive, très touchante. En outre, j’aime quand le théâtre est une fenêtre de réflexion et permet de poser la question « dans quelle société vit-on ? » ou encore « qu’ai-je à dire en tant que femme, qu’est-ce être une femme ? »… J’aime que le théâtre soit problématique, qu’il soit le prolongement de la parole de beaucoup de gens », confesse-t-elle.

La parole continue de se libérer à la fin de chaque représentation au travers de discussions ouvertes avec les spectateurs. Et souvent le public est dérouté, bouleversé, content, touché, rit. Tous semblent se retrouver autour de cette problématique et cette envie de faire avancer la société.

C’est quoi être une femme aujourd’hui ?

Pour répondre à cette interrogation de base, Sonia Floire et Gaëlle Hausermann ont trouvé une source inspiratrice dans un texte de Virginie Despentes, extrait de King Kong Théorie :

« Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toute façon je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas ».

Pour Gaëlle, il est important pour bien répondre de ne pas tomber dans le cliché du féminisme extrémiste. Selon elle, si pour l’égalité toutes les conquêtes sont possibles, ici « le but était de libérer la parole, de partager et c’est déjà pas mal ! Nous ne voulons surtout pas donner de leçons ! », assure-t-elle. À la même question, Carole Lardoux évoque aussi l’égalité entre êtres humains, « c’est avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’un homme ». Une affaire avant tout humaniste, que les femmes doivent mener avec les hommes, pour une société meilleure.

Célian Ramis

Le beau regard de Nicole Garcia

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Gaumont, Rennes
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C’est ce mercredi que sort le nouveau film de Nicole Garcia, Un beau dimanche. La réalisatrice, accompagnée de Louise Bourgoin et Pierre Rochefort, était à Rennes pour l'avant-première.
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C’est ce mercredi que sort le nouveau film de Nicole Garcia, Un beau dimanche. La réalisatrice, accompagnée de Louise Bourgoin et Pierre Rochefort, était à Rennes vendredi 31 janvier pour présenter cette œuvre en avant-première au cinéma Gaumont.

« Le film a commencé autour de la personnalité de Pierre Rochefort, explique Nicole Garcia. Sa réserve, sa douceur, son innocence, son côté solitaire mais aussi aventureux, ses contradictions. Il m’a inspiré le personnage de Baptiste ». Baptiste est un instit’ remplaçant qui ne reste jamais très longtemps au même poste. En contrat dans le sud de la France, il se retrouve à s’occuper d’un enfant lors du week-end de Pentecôte et rencontre Sandra, la maman de Mathias, saisonnière dans un restaurant à Montpellier.

« C’est la première fois que je place, de manière aussi décisive, l’amour au centre d’un de mes films », déclare Nicole Garcia. Un film qui démarre autour d’une équation simple : « lui, elle et un enfant qui les relie ».

Les personnages sont symboliques des œuvres de Nicole Garcia. Endormis au départ, ils se relèvent et se révèlent. Baptiste est discret, réservé, il cultive une part de mystère. Sandra rêve de sortir de sa situation précaire. « Il va dire non à son héritage, il a besoin de rupture avec sa famille qui vient d’un autre milieu. Et elle, elle veut s’en sortir par elle-même, elle vit sa vie avec son temps et son époque », explique la réalisatrice de L’adversaire. Il y a en eux des enjeux existentiels, un besoin de délivrance de chaque côté.

Que ce soit l’envie de fuir ses origines ou fuir les difficultés financières. Nicole Garcia capte les spectateurs à travers le réalisme de l’histoire ancrée dans un contexte social lourd dans lequel elle oppose les milieux sociaux, brise les préjugés et pose un regard assez juste. Elle saisit également les forces et les contrastes des acteurs qu’elle fait jouer. « J’ai été vraiment touchée qu’elle m’imagine ailleurs, dans un autre registre et qu’elle me fasse confiance pour être à l’aise dans la mélancolie, dans un jeu plus contenu », déclare Louise Bourgoin.

Pour la rennaise, il va sans dire qu’elle a interprété dans ce film son plus beau rôle : « Ce ne sera jamais un film de plus, et je serais certainement plus exigeante à partir de maintenant dans le choix de mes rôles ». Touchée par le personnage de Sandra, sa force, sa volonté de s’en sortir, sa tolérance et sa bienveillance, Louise Bourgoin dévoile une certaine fierté d’appartenir désormais à la famille des personnages de Nicole Garcia (dans laquelle figurent Daniel Auteuil, Jean Dujardin, Gérard Lanvin, Marie-Josée Croze ou encore Vincent Lindon pour n’en citer que quelques uns), qu’elle définit comme des « personnages riches aux mondes intérieurs très développés ».

Il en va de même pour le fils de la réalisatrice, Pierre Rochefort : « Nicole Garcia a puisé dans les forces de ma vie mais a aussi trouvé d’autres couleurs en moi. Dans le film, Baptiste se raccroche à ses valeurs, à son plaisir d’instit’, il finit par trouver son rythme et son véritable plaisir ».

Célian Ramis

Femmes animales, une première prometteuse

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Rennes
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Mathilde Pilon, jeune femme de 28 ans, s’est lancée dans la cour des grands avec une première exposition intitulée « Femmes-animales. ».
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Mathilde Pilon, jeune femme de 28 ans, s’est lancée dans la cour des grands avec une première exposition intitulée « Femmes-animales. ». Elle est visible jusqu’au 26 janvier à la Coopérative, à Rennes. L’artiste compile des poésies et des photographies autour de la question de la métamorphose.

Mathilde Pilon écrit depuis toujours. Dès l’école elle écrivait sur ses cahiers. La plume est pour elle une manière de s’exprimer naturellement. C’est sa rencontre avec une personnalité qu’elle qualifie de personne « spontanée et particulière » qui lui ouvre les portes de la photographie.

De cette rencontre, elle tire un texte qu’elle intitule « femme-loup » et le besoin de l’illustrer se fait sentir. Elle prend son appareil photo, et en improvisant sur le tas elle commence à illustrer ses poèmes avec « les images que j’avais en tête. » Elle a tout appris sur le tas et confesse : « La recherche de modèles, le travail sur Photoshop, le travail de scénographie, je n’y connaissais rien mais j’ai adoré le faire. »

Lancée, elle ne s’arrête plus et décline l’idée en une série de portraits, tous féminins et animales :  la « femme-cobra » serpente aux cotés de la « femme-chat » qui fait le dos rond à la « femme-caméléon », qui elle-même se camoufle de la somnolente « femme-marmotte ».

En tout c’est une quinzaine de portraits qui sont proposés dans cette exposition. Le travail s’est fait avant tout « sur la métamorphose. Ce qui m’a intéressé c’est l’anthropomorphisme, le côté hybride des choses et le fait qu’un seul être puisse avoir plusieurs facettes. »

Mais c’est aussi une histoire de vie et de femmes, de rencontres et de force. Elle s’est inspiré des personnes autour d’elle, de la vie, tout a été fait de manière intuitive. D’autres projets sont déjà en route pour la jeune femme. Elle a déjà pris contact avec une maison d’édition pour publier le travail qui est actuellement exposé: « Mais je ne peux pas vraiment le dire, rien n’a encore été signé. »

Célian Ramis

Karin Viard, mise à nue

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Gaumont, Rennes
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L’actrice de Délicatessen endosse le rôle de Lulu dans le nouveau film de Solveig Anspach, Lulu femme nue. Karin Viard était à Rennes mardi 7 janvier pour l’avant-première, qui s’est déroulée au cinéma Gaumont.
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L’actrice de Délicatessen endosse le rôle de Lulu dans le nouveau film de Solveig Anspach, Lulu femme nue. Karin Viard était à Rennes mardi 7 janvier pour l’avant-première, qui s’est déroulée au cinéma Gaumont.

Lulu femme nue, c’est à première vue l’histoire banale d’une mère de trois enfants qui va passer un entretien d’embauche pour trouver du travail. Mais voilà, tout ne va pas se dérouler comme prévu. Si Lulu est pleine de motivation et bien décidée à travailler, cet entretien va être un élément déclencheur dans son quotidien.

Elle ne va pas rentrer chez elle et décider de s’octroyer quelques jours loin de la pression familiale. Solveig Anspach nous propose une tranche de vie qui prend des allures de parenthèse dans le quotidien de Lulu. Karin Viard nous transporte à l’intérieur même de ce personnage en quête de liberté et désireuse de retrouver la femme qu’elle est.

Sans artifices, le film nous offre un bel instant de vie, entremêlé de douceur, de violences psychologiques et de force. « Quand Solveig est venue me voir avec la BD (le film est l’adaptation de la bande dessinée d’Etienne Davodeau, ndlr), j’ai tout de suite aimé cette femme qui décide de partir et qui ne veut pas rentrer tout de suite », explique l’actrice principale.

Pour Karin Viard, si quitter le domicile conjugal et familial peut sembler encore tabou et mal vu, elle avoue « n’avoir aucune moralité » dans les rôles qu’elle joue : « Je pourrais jouer une mère infanticide, ça ne me dérangerais pas ». Quand elle parle de Lulu, elle incarne cette femme qui « a peut-être pris une voie de garage, qui doit arrêter de penser aux autres et s’interroger sur son désir ». Partir quelques jours ? « Ce n’est pas grave ! Même si c’est des semaines, merde ! » Pour l’interprétation, l’actrice veut comprendre son personnage de l’intérieur et se base sur une indication, notée dans le scénario : « Elle se colore petit à petit ».

Un tableau en noir et blanc qui prend ses couleurs au fil du temps. Et c’est ce que nous montre et nous fait ressentir Karin Viard : une femme qui se rencontre, prend confiance et s’affirme « avec toute l’audace des plus grands timides ». Lulu femme nue, c’est aussi une histoire de sexualité retrouvée, de sensualité, de confiance et de liberté. Des sentiments inspirés par l’actrice au regard du film. Une Lulu qui avance, évolue et s’enrichit au travers des rencontres qu’elle fait lors de son séjour. Et en face de Karin Viard, de grands acteurs : Bouli Lanners, Claude Gensac, Corinne Masiero pour n’en citer que quelques uns, qui donnent des couleurs incroyablement belles et douces à cette nouvelle œuvre de Solveig Anspach.

Célian Ramis

Adèle : créatrice de poésie textile

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Adèle Le Gall a un talent, c’est certain. Si on lui demande quel est son métier, elle nous répond « je suis une « bijouteuse » poétique ». Le décor est posé : imaginez des bijoux qui racontent une histoire.
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Adèle Le Gall a un talent, c’est certain. Si on lui demande quel est son métier, elle nous répond «  je suis une « bijouteuse » poétique ». Le décor est posé : imaginez des bijoux qui racontent une histoire. Ou plutôt des histoires, imaginaires et parfois inspirées de la Nature, comme lorsque qu’un papillon brodé se pose discrètement sur un serre-tête ou lorsque qu’une libellule atterrit sur un  nénuphar habillant une barrette. C’est tout cela « la Malle d’Adèle », le nom de sa marque.

Être née dans une famille d’artisans aide forcément à s’engager sur la voie de création : «  Ma grand-mère tenait une boutique de confection, ma mère travaille toujours la céramique, et mon père travaillait le cuir ». Adèle a grandi en regardant sa maman travailler toutes sortes de matières : tissus, céramique, pâte fimo.

À l’adolescence, Adèle s’oriente vers des études d’arts plastiques (la photo en particulier) et réalise rapidement que ce n’est pas fait pour elle : « je m’y suis tellement  ennuyée ! ». Pour subvenir à ses besoins, entre des petits boulots purement alimentaires, elle développe sa créativité en réalisant des bijoux en pâte polymère dite pâte « Fimo ». Nous sommes alors en 2003 et ce matériau commence tout juste à être utilisé par des créatrices de bijoux.

À l’époque, peu attirée par Internet, Adèle décide de ne vendre ses créations que via des marchés de Noël et d’Eté, ainsi que des Festivals techno, où la clientèle jeune et branchée est séduite par ses créations colorées aux formes psychédéliques et accessibles financièrement. Entre ses périodes d’exposition, elle s’attèle à la fabrication. Elle gardera de cette période  des souvenirs  agréables de vie de « bohême à 100 à l’heure ».

En 2009, lorsqu’Adèle attend la naissance de sa première fille, elle décide d’arrêter de travailler cette pâte « fimo » qui peut dégager des vapeurs toxiques pendant la cuisson. Elle fait alors une pause mais sa créativité, elle, ne se met pas sur « off » : elle réfléchit à la création de bijoux dans une matière sans danger et plus simple à travailler (la pâte fimo se travaillant avec masque et gants). Elle se tourne vers les tissus…

Et puisque la vie de famille n’est pas forcément compatible avec les déplacements sur les marchés artisanaux, elle se tourne vers Internet pour proposer sa nouvelle collection de bijoux textiles. La Malle d’Adèle est lancée avec succès sur des plateformes de vente spécialisées dans le fait-main, telles que « A Little Market ». Ces supports de vente offrant la possibilité de mettre facilement en vente ses créations, avec une visibilité intéressante. Ce n’est que plus récemment qu’elle a lancé en parallèle un site dédié à sa marque.

Le parcours d’Adèle est singulier : elle n’a donc quasiment jamais connu d’autre métier que celui de créatrice indépendante et ne se verrait pas autrement.

Pour créer sa collection de bijoux textiles, Adèle récupère de beaux tissus  et des galons anciens chez sa maman, et se met à chiner ses dimanches de libre dans les brocantes de la région… Elle développe ainsi une technique de plus en plus maîtrisée, en travaillant des matières telles que le cuir pour former la base solide de ses colliers ou manchettes, ou la feutrine pour les autres accessoires.

Ces créations dévoilent une richesse infinie de tons et de reflets : grâce à des soies chinoises ou damassées mariées à des mousselines perlées, le tout savamment harmonisé dans un enchevêtrement de galons. Adèle va même jusqu’à teindre les dentelles anciennes dans des couleurs surprenantes et envisage aujourd’hui de teindre elle-même ses étoffes pour répondre aux exigences pointues de sa clientèle… En parallèle, elle aimerait développer une collection destinée aux futures mariées.

Le parcours d’Adèle est singulier : elle n’a donc quasiment jamais connu d’autre métier que celui de créatrice indépendante et ne se verrait pas autrement. Sa passion créative la fait vivre au sens propre comme au figuré mais elle sait qu’il faut sans cesse proposer de nouvelles créations pour se maintenir à un niveau convenable de revenus dans ce marché fortement concurrentiel de la création de bijoux faits-main.

Aujourd’hui Adèle réalise 80% de son CA sur Internet et 20% via des salons, marchés ou ventes privées. Pour 2014, elle pense se diriger vers de nouveaux marchés de créateurs, le contact direct avec la clientèle lui manquant. Elle envisage aussi de prendre un atelier avec d’autres créatrices, la conciliation vie perso / vie pro en travaillant chez soi n’étant pas toujours facile à vivre sur le long terme.

Célian Ramis

Marrainage : Des femmes de Rennes et d'ailleurs

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Maison Internationale de Rennes
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La MIR regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains.
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La maison internationale de Rennes (MIR) association de loi 1901 regroupe plusieurs dizaines d’associations rennaises qui interviennent dans divers domaines de l’international, tels que la solidarité, les échanges culturels et les droits humains. Dans ce dernier secteur, elle mène un projet « migrations » dont l’une des facettes est le projet marrainage. Présentation.

Financé  actuellement par la délégation régionale aux Droits des femmes et à l’égalité et par le fond social européen, le marrainage met en lien des femmes avec des migrantes en recherche d’un accompagnement dans leur projet professionnel, politique ou associatif. « Il s’agit d’un projet régional qui leur permet d’exercer leur citoyenneté et de s’investir dans l’espace public », explique Ghania Boucekkine, la vice présidente de l’association, déléguée aux droits humains.

Débuté en 2006, le projet est à l’origine créé à la demande de jeunes étudiantes étrangères bloquées dans leurs projets qu’elles souhaitaient mener en France ou dans d’autres pays. À l’époque, la MIR travaillait sur la relation « femmes et pouvoir » explique la vice présidente. Pour répondre à leurs attentes, la MIR a décidé de former des duos avec d’un côté, des marraines qui orientent, conseillent, ouvrent leur réseau et partagent leur expérience et de l’autre des femmes d’origine étrangère qui ont besoin d’être appuyées, de reprendre confiance en elles, de sortir de leur isolement et de construire leur avenir.

Actuellement, 33 binômes existent en Bretagne, dont 24 en Ille-et-Vilaine. Mariko et Gaudence en font partie. Depuis fin septembre, Mariko, professeur de physique à l’université de Rennes 1, aide Gaudence, 26 ans, originaire du Rwanda, dans sa recherche d’emploi en tant qu’ingénieur chimiste.

Elle lui apporte son regard de scientifique, lui ouvre ses réseaux, l’épaule dans l’écriture de son curriculum vitae, dans ses lettres de motivation et lui fait découvrir les sites d’offres d’emploi spécialisés. Un vrai soutien pour la jeune femme. « Elle était très timide et son CV était très scolaire », confie la professeur. Ce qui n’est aujourd’hui plus le cas… « On acquiert une confiance en soi grâce à un CV qualitatif », précise Mariko.

Fort de son succès, le projet marrainage s’exporte : en Ile de France, à Poitiers (où des fonds viennent d’être mis en place) et dans le Morbihan. Dans ce dernier département, ce sont des femmes qui veulent s’installer en tant qu’agricultrices, qui sont aidées. Une version du marrainage de la MIR qui en dit long sur les possibilités d’avenir de ce projet.

Célian Ramis

Festival du film d'animation : Mathilde Parquet, un rêve animé

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Bruz
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Plusieurs séances ont permis d’entendre et de voir les professionnels cachés derrière les courts-métrages. Focus sur Mathilde Parquet, qui a signé le film Louis.
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À l’occasion du festival national du film d’animation de Bruz, les réalisateurs et réalisatrices des films en compétition étaient conviés aux Apéroterviews, au Grand logis de Bruz. Plusieurs séances ont permis d’entendre et de voir les professionnels cachés derrière les courts-métrages. Focus sur Mathilde Parquet, qui a signé le film Louis.

L’interview ne durera pas plus qu’une dizaine de minutes – le principe étant le même pour chaque interviewé. Un temps qui paraît long pour la jeune réalisatrice, qui étudie depuis un an à La Poudrière, l’école du film d’animation, basée à Valence. Stressée, elle semble inconfortable dans un exercice qui lui est peu familier.

Ses propos sont à l’image de son court-métrage : bruts, fouillis, spontanés. « Dans Louis, le but était de retranscrire mon rêve. Il est plutôt gai, puis angoissant », explique-t-elle. Pour exprimer au mieux les sensations ressenties en songe, elle joue avec les formes, les couleurs et les techniques, « pour marquer les ruptures ». Tantôt la 2D, tantôt le volume animé, tantôt le pastel. Ce dernier soulignant « que le rêve part dans tous les sens ».

Avant de retranscrire son rêve, elle l’a raconté une quinzaine de fois et l’a écrit, et si elle ne l’a pas vécu en animation, mais en prise de vue réelle, elle a souhaité rester proche de l’expérience ressentie. « Les couleurs sont très fortes, abruptes. Je crois que je suis un peu brutale dans la réalité. Je ne réfléchis pas beaucoup, je suis dans le ressenti et je me suis fait confiance par rapport à ce que j’avais vécu dans mon rêve », précise-t-elle. Elle ajoute d’ailleurs que le début de Louis est très propre, très storyboardé. Un côté qui ne lui ressemble pas mais qui était nécessaire pour la suite des aventures.

Les réactions, après la projection, ont été variées. Certains lui demandent ce qui lui est arrivé dans sa vie, d’autres sont mal à l’aise : « Ce n’est pas un voyage initiatique sur le désir du retour à l’enfance. C’est un film sur mes sentiments, mes angoisses. J’aime malmener le spectateur ». Pour elle, le rôle du cinéma est de toucher le spectateur, lui parler et ce sont les films qui dérangent qui marquent et prennent les tripes.

« J’accorde aussi beaucoup d’importance à la narration, au récit. J’ai besoin de l’histoire, je ne suis pas très attirée par ce qui est abstrait », ajoute Mathilde. Pour son prochain film d’étude, elle travaille encore sur un projet qui devrait mettre la sensibilité des spectateurs à mal : « Pourtant, j’aimerais bien faire des choses gaies… »

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