Célian Ramis
Focus Cirque Nordique : Frappées du cuir chevelu...

Jeudi 10 avril, au théâtre du Vieux Saint-Etienne, Sanja Kosonen et Elice Abonce Muhonen présentaient leur création « Capilotractées », dans le cadre du Focus Cirque Nordique, organisé par l’association de production Ay-Roop. Un spectacle « capillairement » dingue.
L’une est brune, l’autre rousse. L’une est fildefériste, l’autre trapéziste. Elice Abonce Muhonen et Sanja Kosonen sont toutes les deux circassiennes et finlandaises. Et ont les cheveux longs. Un détail important puisque tout le spectacle repose cette information. Marquée par un spectacle vu dans son enfance, Sanja décide, avec la complicité d’Elice, de remettre la technique de la suspension par les cheveux – technique de cirque ancestrale – au goût du jour.
Ainsi, pendant deux ans, elles vont travailler et s’entrainer pour créer un numéro insolite et original de cirque capillaire. « Nous avons une coiffure spéciale pour y parvenir et il faut évidemment y aller tout doucement. Le fait de mouiller nos cheveux régulièrement pendant le spectacle les rend plus élastiques », confie Elice Abonce Muhonen à la suite de la représentation. Une représentation qui a réuni les Rennais et les Rennaises dans la salle du Vieux Saint-Etienne.
Ce soir-là, les spectateurs piqués par la curiosité s’empressent de s’installer sous les couvertures et attendent sagement, les yeux écarquillés, que les artistes dévoilent leur création.
Sur scène, deux chaises. Et une structure installée au-dessus, qui permettra aux deux circassiennes de s’élever et de s’envoler. Elles ont soigneusement tressés leurs cheveux, attachés en chignon sur le haut du crâne, dans lequel vient s’accrocher un anneau en fer. Une coiffure dévoilée après une chanson imaginée spécialement pour le spectacle, accompagnée à la guitare et au ukulélé. « Capilotractées… Capilotractées… Tirées par les cheveux… », chantent en chœur les deux complices du Galapiat Cirque.
Un petit air humoristique, simple et efficace qui annonce le thème de la soirée. Et c’est en effet un spectacle tiré par les cheveux qu’elles vont nous présenter. Théâtre, musique, danse, voltige… divers numéros se succèdent, entrecoupés d’intermèdes absurdes et burlesques alternant ainsi performances capillaires et divertissement clownesque.
Sous les cheveux, la liberté…
« Nous avons tout créé nous-mêmes. Deux personnes nous ont aidé à nous mettre en valeur dans la mise en scène. C’est très important pour notre carrière d’artistes et de circassiennes de pouvoir produire un spectacle comme celui-ci, sans agrès principal », précise Elice. Tout en conservant leurs agrès de prédilection – fil et trapèze – elles s’emparent de la suspension par les cheveux comme d’un outil de travail ordinaire, libérant ainsi jambes et bras qui peuvent alors exécuter et effectuer des mouvements entiers, longs et gracieux.
En attachant les mousquetaires au bout des cordes – reliées à la structure métallique par des systèmes de poulies – à leurs anneaux de fer, Sanja et Elice peuvent alors se suspendre dans les airs et imaginer les formes qu’elles veulent. Un vent de liberté se faufile entre les pierres froides du théâtre et fait bouger les deux corps à la fois souples et rigides qui s’amusent avec la technique mais aussi avec tout ce qui leur passent sous la main.
Une planche de bois sur laquelle l’une s’installe avec des poids pendant que l’autre décolle petit à petit du sol, jusqu’à se mettre en position du lotus, dans les airs, comme si elle lévitait. D’autres outils comme les chaises leur servent également de point de départ qu’elles transforment rapidement en terrain de jeu.
Tout devient alors matière à jouer. Sanja Kosonen et Elice Abonce Muhonen se suspendent par les cheveux, virevoltent dans les airs, se déshabillent et se rhabillent pendant leurs envolées, délassent leurs tresses, détachent leurs longues chevelures et les font tournoyer sur des chansons françaises comportant le mot cheveux dans les paroles – avec notamment Sylvie Vartan, Dalida ou encore Jacques Dutronc – embarquant avec elles pendant plus d’une heure les spectateurs amusés et fascinés par les performances peu communes.
Sous leur tignasse, le duo crée des nœuds entre cirque traditionnel, parodies et modernité. Le tout entremêlé d’une bonne dose d’absurde, qui pourrait peut-être être amenée avec plus de subtilité et de finesse mais qui séduit sans difficulté.


Attention, un vent nordique souffle sur la Bretagne. Entre acrobaties périlleuses et mises en scène pleines d’humour, la rafale Ay-Roop frappe de plein fouet et s’abat sous le chapiteau de la place du Parlement. Au centre de la piste, sept femmes sont rassemblées en cercle, se serrant les unes aux autres. Il fait sombre.
L’atmosphère dynamisante, mêlant traits d’humour et pirouettes de haute voltige, impressionne et enchante. Durant près d’une heure et demi, le spectacle bat son plein. Le public rit aux éclats, retient son souffle, applaudit. L’ambiance est électrique et chaleureuse. Pleines d’énergie, les filles sur-jouent, en fond des tonnes, et ça marche. La scène finale approche.
Dix ans qu’elles se connaissent. Deux ans qu’elles travaillent ensemble. À l’origine indépendantes, c’est après une première représentation encourageante, qui n’avait pour autre but que d’être éphémère, qu’elles ont eu l’envie de continuer à se produire en groupe. Les artistes confieront à la fin du spectacle qu’elles en sont seulement à leur dixième représentation.
Fanny Bouyagui a eu l’idée de monter cette exposition alors qu’elle se trouvait à Anvers, chez une amie, discutant des sans-papiers et se demandant ce qui pousse ces Africains à tout quitter malgré les dangers dont ils ont conscience. Se remémorant l’histoire de son passé, et notamment celle de son père, sénégalais né à Dakar et arrivé en France en 1957, elle a eu envie de comparer cette époque, il y a 50 ans, où les migrants étaient les bienvenus, à celle d’aujourd’hui, plus précaire.
Et pourtant, la situation aujourd’hui est bien différente. La première étape d’investigation se situe en Afrique, où les témoignages recueillis sont pleins d’espoirs. Les migrants sont prêts à tout pour arriver en Europe.

Ce documentaire de vingt-six minutes compile dix années de moments d’intimité de la vie d’Eugénie Bourdeau et de sa fille Lucile, 12 ans, diagnostiquée autiste à 4 ans. À la maison, en région parisienne puis à Avignon, en voiture sur un air de Francis Cabrel, lors d’une fête de la musique où l’enfant danse dans la foule ou bien à l’école, tant de moments de la vie quotidienne capturés par la caméra et le smartphone de cette mère, ancienne scripte pour le cinéma, qui décide, lorsqu’elle se retrouve seule avec Lucile à l’âge de un an de passer à la réalisation afin de filmer celle qu’elle considère comme « passionnante ».
En voyant ces images, on ne peut que sentir l’émotion, les moments de joie et d’amour de cette relation fusionnelle entre une mère et sa fille. C’est un documentaire joyeux, lumineux, sur un air du groupe Islandais Sigur Rós, que réalise Eugénie Bourdeau, qui a fait le choix de ne pas intégrer les colères de Lucile au montage par souci d’intimité.
Comment vous est venue l’idée du spectacle Capilotractées autour de la suspension par les cheveux ?
Vous serez également, avec Sanja Kosonen, dans le spectacle Mad in Finland, présenté sous le chapiteau installé place du Parlement mercredi 9 avril. 
Elle est auteure d’audio-description. Depuis 5 ans, elle écrit les commentaires qui s’insèrent entre les dialogues et les bruits, dans plusieurs films et téléfilms diffusés sur Arte et France télévision. Ce procédé permet aux non voyants et aux malvoyants de suivre, sans les images, une œuvre audiovisuelle, cinématographique ou théâtrale afin « de transmettre une émotion sans les nommer », décrit cette femme.

Près de 120 personnes, petits et grands, se sont rassemblées en famille place de la Mairie, ce samedi, pour venir assister, curieux, à un spectacle inhabituel et farfelu. Colombe Andréi et Yannick Delafontaine – metteurs en scène, auteurs et acteurs – ont eu l’idée de nous faire découvrir Rennes sous un autre angle.
17h, la visite débute. Casque sur les oreilles, chacun se regroupe autour des deux comédiens dans une humeur joyeuse et conviviale. Manek Roazhon, personnage loufoque interprété par Yannick, nous guidera tout le long de la promenade.
C’est face à l’Opéra, sous un tonnerre d’applaudissement, que la balade s’achève. Le public est conquis. « Nous avons vécu une expérience hors du commun», commente une mère de famille venue pour les 17 ans de sa fille. « Nous connaissions les Coquecigrues et l’idée de ce spectacle nous a intrigué. Nous ne regrettons pas la visite ! C’est une véritable aventure familiale. Le fait d’avoir le casque sur les oreilles nous permet d’oser nous lâcher. On se sent comme dans une bulle. C’était très drôle de voir les réactions des gens autour de nous, on sentait leurs regards envieux. C’est une expérience à refaire ! »
« C’est un événement qui a bousculé la France. C’était impensable à l’époque. Tous les citoyens ont été choqués, décontenancés face à cette abomination ». Cette abomination que décrit ici Alexandre Arcady se produit le 20 janvier 2006. Emma, une inconnue qu’Ilan a rencontré dans le magasin pour lequel il travaille, lui propose un rendez-vous dans un bar ce soir-là.

Maria de Medeiros, c’est la sensibilité et la chaleur d’une bossa nova. Dimanche dernier, à l’occasion des Premiers dimanches, elle présentait son nouvel album Passaros Eternos (Nu.Age dans sa version française). De quoi envouter les visiteurs confortablement installés dans la salle de conférence pour l’occasion, dans une ambiance confinée et intimiste.
Et c’est ce dimanche que les Champs Libres ont battu le record d’affluence, à l’occasion des Premiers dimanches, avec plus de 19 000 visiteurs.
Ici, la compagnie Ochossi adapte cette danse traditionnelle – typique de Recife et d’Olinda au Pernambuco, et des états de Paraiba et d’Alogoas au Brésil – à la danse contemporaine, tout en conservant l’esprit des festivités. Les costumes gardent les couleurs et les codes de la fête traditionnelle, en les simplifiant. Les danseuses – et danseurs – sont principalement vêtues de blanc, allié à une couleur supplémentaire, rappelant ainsi certains costumes africains.