Célian Ramis

Rencontre avec l'équipe de Né quelque part

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Le 23 mai, l’équipe du film Né quelque part, diffusé sur les écrans dès le 19 juin prochain, était de passage à Rennes pour l’avant-première, présentée au cinéma Gaumont.
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Le 23 mai, l’équipe du film Né quelque part, diffusé sur les écrans dès le 19 juin prochain, était de passage à Rennes pour l’avant-première, présentée au cinéma Gaumont.

Mohamed Hamidi, réalisateur et co-scénariste, Alain-Michel Blanc, co scénariste et Tewfik Jallab, acteur principal étaient réunis jeudi soir au Gaumont pour échanger autour du film Né quelque part. Un film dans lequel il est question d’identité, de filiation et de racines.

Farid est français, d’origine algérienne. Ce jeune homme, en études de droit, va devoir se rendre en Algérie, pays dans lequel il n’a jamais mis les pieds, pour sauver la maison de son père. Il va alors rencontrer des personnages étonnants, attachants et découvrir la terre de ses parents, leur histoire. Parmi les rencontres marquantes, celle de son cousin (interprété par Jamel Debbouze), qui porte le même nom que lui et qui rêve d’une vie en France.

« Cette histoire aurait pu être la mienne. Mon père est le seul garçon de sa famille à être parti travailler à l’étranger et à y rester », explique le réalisateur Mohamed Hamidi. Né quelque part est inspiré de sa vie mais ne raconte pas son histoire personnelle.

Le film illustre et met en scène le déracinement. Ici, celui d’un jeune français se rendant pour la première fois en Algérie dans le pays de ses parents. Mais à travers cet exemple, le réalisateur veut évoquer le sujet dans son universalité. « Ce n’est pas un privilège des maghrébins ! J’ai ressenti ça aussi quand je suis parti à Paris dans les années 60 », précise le co-scénariste Alain-Michel Blanc, aujourd’hui installé à Saint-Malo, sa terre d’origine.

Pour Tewfik Jallab, qui incarne le personnage principal, la force du film réside dans la gravité des sujets traités avec légèreté et humour : « Malgré ce qu’a vécu ce pays, les relations compliqués avec la France,… les algériens ont toujours su garder le sens de l’humour ».

Pourtant, il ne sera pas question de comédie tout au long de cette fiction. Une intensité croissante se fait ressentir, notamment dans la relation avec le cousin « qui fait un transfert à travers le personnage principal qu’il va « endormir » dans un climat de joie algérienne ».

Mais aussi dans le jeu de l’acteur, qui se glisse à merveille dans la peau de ce jeune qui va faire tomber les barrières au fil du film et vivre un véritable chamboulement émotionnel. « Je peux facilement m’identifier au personnage puisque comme lui, j’ai plusieurs pays. Farid trouve là-bas un pays qui lui correspond et le complète », ajoute Tewfik Jallab. On retient aussi le talent des autres acteurs qui servent la justesse et la sincérité de ce long-métrage.

Né quelque part embarque le spectateur dans une jolie histoire, qui confronte la tendresse à la dureté de la réalité et mêle poésie, philosophie et comédie.

Célian Ramis

Graphisme et féminisme : "On peut vraiment s'exprimer à Rennes"

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Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont interpellé l’opinion publique par le street art. Interview.
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« Trop peu de rues portent un nom de femme ». C’est le slogan qui a été affiché au centre ville de Rennes fin avril. « Certains ont été arrachés, mais pas le reste. A croire que c’est la thématique qui les dérange », expliquent les deux jeunes femmes à l’initiative de cette campagne d’affichage sauvage. Elles sont étudiantes en dernière année de l’école des Beaux-Arts, section graphisme, à Rennes. Et elles sont féministes. Mathilde et Juliette, sous le nom de La Brique, ont allié les deux pour interpeller l’opinion publique sur le sujet. Interview.  

YEGG : D’où vous est venue l’idée de mêler graphisme et féminisme ?

La Brique : Le graphisme militant politique existe depuis 1968 et a pris de l’ampleur depuis les années 80 mais le graphisme féministe n’apparaît pas comme un courant officiel. Nous avons toutes les deux une passion pour le graphisme militant et engagé. C’était intéressant de se réunir pour faire cette action ensemble, à l’échelle locale. Nous sommes aussi toutes les deux féministes et par conséquent, nous connaissons bien les problématiques actuelles.

YEGG : Pourquoi l’angle des noms de rue ?

Nous avons été inspirées d’une lecture : La ville est à nous (édité par l’association Ne pas plier, sous la direction d’Isabel de Bary, ndlr) qui traite de l’espace public et dans lequel est soulevé le manque de parité dans l’histoire des noms de rue. Très inscrit à Paris, le constat est similaire à Rennes, après observation et analyse.

YEGG : Vous avez trouvé des chiffres sur le nombre de rues au féminin ?

Aucun chiffre officiel n’a été publié par la mairie. Nous avons donc fait un décompte manuel : environ 6% des rues portent un nom de femme, contre 94% de noms masculins. C’est très critique.

Nous sommes parties de noms des personnes et avons fait des recherches. On se demandait : qu’est-ce qui motive la municipalité à nommer une rue et quels sont les critères d’attribution de noms ?

YEGG : Résultat ?

La construction du centre-ville de Rennes date du XIXe siècle. Les plaques de rue de ce territoire portent les noms de personnages de cette époque, en lien avec la capitale bretonne ou la région. Il y a donc un espace temps qui a permis de définir les noms de rue.

Est-ce qu’on ne peut pas, à compétences égales, les transposer au niveau féminin ? Les recherches nous ont menées à découvrir les parcours de certaines femmes qui ont compté à Rennes ou en Bretagne. Nous avons croisé leurs histoires avec la situation géographique, cela nous a aidé à isoler des personnalités importantes. Nous en avons choisi neuf et entamé un travail de recherches dans les archives de l’époque. Principalement aux Champs Libres.

YEGG : Quel est l’objectif de votre action ?

Nous souhaitions alerter l’opinion publique, sensibiliser les passants. On se dit toujours que les noms de rues sont anodins mais pas du tout. Cela permet de voir l’histoire publique et collective. Nous ne voulons pas critiquer ce qui a été fait ou débaptiser les rues, loin de là. L’objectif était vraiment d’alerter ! Nous avons donc disposé des affiches un peu partout dans le centre-ville pour toucher le plus grand nombre de passant.

YEGG : Vous avez imaginé une scénographie. Quel a été votre raisonnement ?

Nous avions beaucoup d’informations. Il a fallu les doser. Pour avoir un module textes/images assez imposant pour être bien vu. Nous avons donc disposer des panneaux avec le slogan, le nom de la femme dans la plaque, son portrait, des images d’archives pour humaniser l’ensemble et un texte expliquant l’époque, le parcours et pourquoi elles auraient mérité de figurer dans nos rues. Il fallait que le graphisme soit percutant et visible, sans être trop chargé. Aujourd’hui, les affiches sont utilisées pour la musique, les tracts politiques, les boites… Il était important de ne pas surcharger l’espace public et de se démarquer.

YEGG : Avez-vous eu des retours de votre affichage sauvage ?

Oui, de nombreux retours. De la sphère féministe mais aussi d’habitants qui ne sont pas forcément engagés. Nous avons été surprises par l’attention que les gens ont porté à notre projet. En général, on parle de 2 secondes d’attention pour une affiche. Là, on a vu les gens s’arrêter, s’approcher, lire les textes…

YEGG : Est-ce que la municipalité a réagi ?

Non. Ce qui nous a un peu déçu d’ailleurs… Mais on se dit que l’affichage sauvage étant illégal, les élus n’allaient pas se positionner officiellement.

YEGG : Des réactions négatives de la part de passants ?

Très peu. Certains slogans ont été arrachés. Les textes et photos n’ont pas trop été touchés. A croire que c’est la thématique qui a dérangé certaines personnes… Mais nous n’avons pas eu de tags ou de remarques sexistes.

YEGG : Est-ce qu’on peut imaginer de nouvelles actions de La Brique à l’avenir ?

Oui, bien sûr. On ne sait pas encore sous quelle forme, quand et où mais nous maintenons La Brique pour le moment. Rennes est une ville qui permet vraiment de s’exprimer !

YEGG : A bientôt alors et à visage découvert peut-être !

Merci, à bientôt.

Les femmes envahissent les rues de Rennes

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Elles lancent une brique dans la mare et défendent les noms de rue au féminin.
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Des affiches ont été collées sur différents murs du centre ville de la capitale bretonne : l’oeuvre d’un projet mené par deux étudiantes de l’école des Beaux-Arts de Rennes.

Tout est parti d’un constat peu surprenant : peu de rues portent le nom d’une femme qui a marqué l’histoire. 6% environ, selon La Brique, intitulé de ce duo féminin à l’initiative du projet. Etudiantes à l’école des Beaux-Arts de Rennes, elles décident alors d’allier design graphique et féminisme. Un affichage sauvage qui interpelle et interroge !

Rue Mme Poyard, rue Marion Du Faouët, rue Louise Bodin, rue Rosa Kerjner, et bien d’autres encore – au total, il y a neuf portraits à découvrir – viennent s’ajouter à une longue liste de potentiels noms de rues. Evidemment, elles n’ont pas été choisies au hasard. Non, ce sont des militantes, des journalistes, des artistes, des aventurières… et toutes ont un lien avec Rennes ou avec la Bretagne.

Une initiative percutante et pertinente qui n’a pas fini de faire parler d’elle…

Célian Ramis

Mythos 2013 : Tendre Coeur de Pirate

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Dimanche, en fin d’après-midi, la chanteuse Cœur de Pirate a bordé les spectateurs du Thabor, pour le dernier jour du festival Mythos.
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Dimanche, en fin d’après-midi, la chanteuse Cœur de Pirate a bordé les spectateurs du Thabor, pour le dernier jour du festival Mythos.

C’est dans l’ambiance intimiste du Magic Mirror que les festivaliers ont pu assister au concert de la jeune chanteuse, Cœur de Pirate. Pour sa tournée, au cours de laquelle elle présente son deuxième album, Blonde, elle a opté pour un duo piano/voix. Sur la scène, un décor très épuré. Deux instruments seulement. Et des guirlandes lumineuses. Béatrice Martin, de son vrai nom, nous transporte dans son univers qu’elle chante le sourire aux lèvres et la mine enjouée. Derrière son visage poupon et sa voix cristalline, Cœur de Pirate dévoile sa propre sensibilité et sa propre fragilité, à travers des textes orientés sur le thème de l’Amour. Des couples plus exactement.

Son concert solo, avec simplement son piano, donne de la pureté à cette voix particulière. Au-delà de sa timidité apparente, la chanteuse se livre auprès du public. Que ce soit dans ses chansons ou dans les interludes qu’elle partage avec les spectateurs. Son deuxième album, sorti en novembre 2011, se veut plus pop, empreint des sonorités des années Yéyé (genre musical des années 60 en France et au Canada) et léger. Mais ce n’est pas pour autant que la jeune québécoise en oublie d’explorer le côté sombre de son thème de prédilection et nous offre par moments des textes plus sombres, plus noirs. Mélodies tendres, poésie et profondeur se mêlent dans les morceaux de la jolie blonde.

Après une heure de concert, quelques minutes de bavardage avec le public et quelques morceaux timides à la guitare, Cœur de Pirate achève sa tournée rennaise : « Je reviens quand vous voulez ! »

Célian Ramis

Mythos 2013 : Quand les conteurs courent un marathon de la parole

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Dimanche après-midi, quelques conteurs de la grande famille de Mythos se sont lancés le défi de courir le marathon du conte.
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Dimanche après-midi, quelques conteurs de la grande famille de Mythos se sont lancés le défi de courir le marathon du conte. En réalité, ils n’ont pas couru mais ils ont conté, laissant s’échapper un peloton de mots dans les jardins du Thabor. 

Dans le théâtre de verdure, situé dans le parc du Thabor, tous les festivaliers, dont beaucoup sont venus en famille, sont assis dans l’herbe ce dimanche après-midi. Il fait beau, presque chaud (en tout cas, pas très froid). De 15h à 17h, plusieurs conteurs vont se succéder sur la scène, se passer le flambeau de la parole. Alain Le Goff, Achille Grimaud, Pépito Matéo, Gigi Bigot, Yannick Jaulin ou encore Nicolas Bonneau accompagné de la musicienne Fannytastic… ils sont bien connus du public de Mythos.

Des contes merveilleux, des jeux de mots, des chansons, quelques mimes, des histoires trash, du rire, de l’effroi, de la rêverie, des balades verbales… Ils nous bercent au son de leur poésie, de leurs créations, de leurs inspirations, de leur parole tout simplement. Un agréable moment à flâner dans les jardins, se reposer et à écouter les coureurs des mots.

Célian Ramis

Mythos 2013 : Fauve, une rage animale

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Au tour du collectif Fauve de lever le poing bien haut et de rugir. Dans le Magic Mirror se dégage alors une ambiance sauvage et animale…
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Samedi soir, après la satirique Grande saga de la Françafrique, c’était au tour du collectif Fauve de lever le poing bien haut et de rugir. Dans le Magic Mirror se dégage alors une ambiance sauvage et animale…

Collectif de musiciens et de vidéastes, Fauve représente la scène Découverte lors du festival Mythos. Pourtant, la Corporation s’est lancée il y a quelques années maintenant. Sur Internet, les parisiens de Fauve diffusent des morceaux comme Kané et Sainte-Anne. Et là, la machine s’emballe.

Depuis ils enchainent les dates et déchainent les foules. Samedi soir, à Rennes, les spectateurs étaient nombreux au rendez-vous, au grand désarroi de ceux qui jusqu’à la dernière minute cherchaient des places pour ce concert.

Concrètement, Fauve, c’est un collectif de potes avant tout, mais aussi et surtout de musiciens, réunis par leur désir d’exprimer ce qu’ils ressentent.

« Paris
Paris la nécropole
Paris qui sent la carne
Paris qui petit à petit entraîne dans sa chute
Des fragments de nos vies
Paris c’est tellement sain, et nous sommes des gens biens
Tellement biens qu’on est trop biens pour nos voisins
Auxquels on prête pas plus d’attention
Qu’à la pisse derrière la cuvette des chiottes »

Lassés de leur vie parisienne et quotidienne, ils clament haut et fort un ras-le-bol général, sur fond de malaise et mal-être générationnel et sociétal. Parfois dits de manière vulgaire, parfois dits de manière simple ou encore parfois dits de manière poétique, les textes sont souvent brutaux, heurtants et percutants. Comme un coup de poing dans la gueule, ils nous jettent leurs coups de sang en pleine face, comme un besoin vital, viscéral.

Dans leur proposition artistique, on ressent une agressivité libératrice, qui nous envahit petit à petit, jusqu’à nous donner la rage et l’envie de hurler, de s’indigner. Pourtant, l’espoir et l’optimisme règnent en maitres dans les morceaux de ces lions qui chantent et jouent avec leurs tripes. Comme une thérapie pour mettre en mots les maux d’aujourd’hui.

« Mais il faut pas que tu désespères
Perds pas espoir
Promis juré qu’on la vivra notre putain de belle histoire
Ce sera plus des mensonges
Quelque chose de grand
Qui sauve la vie / qui trompe la mort / qui déglingue enfin le blizzard 
»

Fauve, c’est aussi une esthétique. Sonore avec un mélange de rock, de hip hop, d’électro et un parlé brutal. Visuel grâce à des images projetées directement sur la scène, sur les musiciens. Ceux qui se réclament du Do it yourself offrent aujourd’hui un renouveau à cette philosophie en alliant débrouillardise, professionnalisme et esthétisme. Ils sont sans conteste en plein essor, et c’est incontestable que le public sera au rendez-vous dans les mois à venir. En attendant qu’ils repassent en pays breton, leur EP, Blizzard, sortira le 20 mai !

Célian Ramis

Mythos 2013 : Une croustillante satire

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L'histoire de la Françafrique vue par Les 3 points de suspension, c'est mordant, cynique et drôle. Un spectacle comme on les aime.
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Lors de l’inauguration du festival Mythos, Maël Le Goff, directeur, annonçait une édition composée d’artistes souhaitant « lever le poing ». C’est chose faite avec l’équipe des 3 points de suspension, samedi dernier dans le Magic Mirror du Thabor, qui a présenté son spectacle La grande saga de la françafrique.

« 55 ans d’histoire vus en 1h20 », commence Jérôme Colloud, seul sur scène pour cette représentation originale. Nous sommes en 1958, en Afrique, à l’aube des indépendances. Jacques Foccard, qui sera secrétaire général de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, découvre le Livre du Mal, un objet qui permet à son détenteur de devenir Maitre de l’Afrique.

Un Livre qui l’aide à développer des réseaux occultes permettant à la France de garder la mainmise sur les richesses de leurs colonies africaines.

Le comédien nous offre un one man show documentaire croustillant pendant lequel il passe en revue, et tourne en dérision, tous les présidents de la Ve République, du général de Gaulle à un Nicolas Sarkozy à l’accent chinois, en passant par Valéry Giscard d’Estaing en super-héro et François Mitterand, revenu d’entre les morts.

Détournements de fonds, financements des partis politiques, discours célèbres… rien n’échappe à l’œil acerbe de Jérôme Colloud, qui mêle parodies burlesques et cynisme. C’est avec beaucoup d’humour qu’il dénonce la grande saga de la Françafrique, de 1958 à aujourd’hui. Il conclut par le bilan de François Hollande : « Rien n’a changé depuis 10 mois mais il nous faudra 20 minutes supplémentaires à l’avenir pour en parler ».

Cette proposition satirique, qui a visiblement séduit à l’unanimité les spectateurs, se démarque du reste de la programmation avec une offre originale et un regard critique sur des événements majeurs de notre histoire.

Célian Ramis

Mythos 2013 : Une intense batay de kok

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Coups de poings et coups de gueule avec Sergio Grondin, dans son spectacle Kok batay.
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Samedi, en fin d’après-midi, L’Aire Libre résonnait aux sons de coups de poing et de coups de gueule de Sergio Grondin, qui présentait Kok Batay dans le cadre du festival Mythos.

« C’est mon histoire, ce n’est pas ma vie », conclut Sergio Grondin, ce samedi sur la scène du théâtre de Saint-Jacques de la Lande. Toutes les histoires sont vraies, toutes les histoires sont bonnes à être racontées. La sienne, c’est celle d’un homme né sur l’île de la Réunion « d’une déchirure ».

Une mère qui cherche à aimer et à être aimée. Un père qui joue au caïd, au lion et qui deviendra champion de boxe à plusieurs reprises. Une légende, un modèle, qui crèvera seul, dans la rue, après une soirée trop arrosée, comme tous les soirs. Certainement des éléments autobiographiques mais surtout un lien indéfectible entre père et fils.

Sur scène, Sergio Grondin est assis sur un tabouret, placé au milieu d’un carré d’eau. Quelques projecteurs diffusent une lumière chaude en direction du conteur. Des images projetées par moment grâce à des rayons lumineux et un aérosol. La scénographie vient augmenter l’intensité d’un texte brut.

Sergio Grondin incarne à merveille ce fils plein d’admiration, de rage et de blessures internes, faisant ainsi régner une incroyable tension dans la salle. Face aux spectateurs, il n’a pas peur d’exprimer son ressenti, de revisiter les souvenirs de ce passé teinté de tragédies familiales et de partager des éléments de sa culture.

Célian Ramis

Mythos 2013 : L'élégant Monsieur Higelin

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Vendredi soir, nombreux étaient les fidèles de Jacques Higelin, réunis dans le Magic Mirror du parc du Thabor. Un énorme coup de cœur pour ce poète déjanté.
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Vendredi soir, nombreux étaient les fidèles de Jacques Higelin, réunis dans le Magic Mirror du parc du Thabor, à l’occasion du festival Mythos. Un énorme coup de cœur pour ce poète déjanté.

Quelques minutes avant d’entrer sur scène, certains spectateurs sont inquiets. Dans quel état va venir Jacques Higelin ? Mais quand ce grand Monsieur entre sur scène, les pronostics s’arrêtent net.

Dès la première chanson, il danse sur le bord de l’estrade. Il dévoile au public rennais les morceaux de son dernier album Beau repaire, fraichement sorti, au début du mois d’avril. Dès les premiers mots qu’il adresse aux festivaliers, il donne le ton de ce nouvel opus : la vie, l’amour, la mort. Tout ça dans la bonne humeur.

Il enchaine les balades, les chansons plus rock et nous emmène dans son havre de poésie. Et de déconne ! Higelin est un personnage. A la fois déjanté, à la fois émouvant. C’est aussi une gueule. Le visage marqué, les cheveux blancs complètement fous, une allure élégante et une incroyable prestance. Le chanteur de 72 ans aime discuter, raconter des anecdotes, parler de la mort.

« De toute façon, ça arrivera forcément. Et ça peut arriver à n’importe quel moment. On peut sortir d’ici et se faire écraser par un tank mal accroché à un avion militaire », déclare-t-il. Parler de ses amours aussi, d’une femme qu’il a épousé pendant un temps : « Le mariage, c’est bien quand c’est très court. Et très gay aussi ! » Tonnerre d’applaudissements. Il en profite alors pour taper sur les anti-mariage pour tous, sur Frigide Bargot et sur Johnny Hallyday, mais c’est un autre sujet. « Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas aimé… », plaisantera-t-il, avant de complimenter des femmes qu’il admire comme Sandrine Bonnaire, avec qui il partage un duo sur son album, et Brigitte Fontaine, « complètement bretonne », avec qui il collabore régulièrement.

Assis pendant une bonne partie du concert « parce que sinon je risque d’écourter mon temps sur terre », il dégage tout de même une incroyable énergie sous le chapiteau et déchaine la foule avec « Un grain de poussière », entre autres. Il nous offre un concert plein de bonne humeur, d’espoir et d’émotions qui nous réchauffe et nous immunise des coups de blues. La poésie de Jacques Higelin : un bon remède contre les maux du quotidien.

Célian Ramis

Mythos 2013 : François Lavallée, un conteur (pas) comme les autres

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Le théâtre de la Parcheminerie, à Rennes, accueillait hier le conteur québécois François Lavallée qui présentait son spectacle Les Autres.
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Le théâtre de la Parcheminerie, à Rennes, accueillait hier le conteur québécois François Lavallée qui présentait son spectacle Les Autres.

Nous sommes en 1986, dans la banlieue montréalaise. C’est la tempête. François est encore un enfant. Le conteur nous invite à visiter un souvenir d’enfance dans lequel il se rappelle de Martin, ce petit garçon différent qui dessine au fond de la classe. Parce qu’il est différent, il sera intimidé, chahuté, embêté, harcelé, moqué par les Autres auprès de qui il ne se trouve pas sa place.

François Lavallée, véritable magicien de la parole, a le pouvoir de nous embarquer brutalement dans son univers, à travers sa voix douce qui résonne ensuite dans notre tête comme un murmure. La magie opère, se mêlant à une poésie singulière et légère. La puissance de chaque mot frappe le spectateur jusqu’à porter l’émotion à son paroxysme. De l’émotion, de la chaleur, de l’intensité…

A la fin du spectacle, le conteur échange quelques mots avec les spectateurs : « Je n’ai pas l’habitude de prendre la parole après mais aujourd’hui c’est le dernier jour de représentation ». Dans sa voix et dans son visage, on ressent une grande émotion. Un joli moment de partage !

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