Les Matières premières de Solange Reboul

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Si l’envie vous prend d’aller flâner rue du Chapitre, vous pourrez découvrir l’exposition, Matières premières, dans les jardins de la DRAC, visible jusqu’au 12 novembre.
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Si l’envie vous prend d’aller flâner rue du Chapitre, vous pourrez découvrir l’exposition, Matières premières, dans les jardins de la DRAC, visible jusqu’au 12 novembre. À l’origine de ce projet : la photographe Solange Reboul.

Matières premières est née d’un atelier photographique mené dans le lycée Freyssinet de Saint-Brieuc, proposé par la structure GwinZegal, une association guinguampaise composée de plusieurs photographes réunis dans le but de soutenir la création photographique et d’éduquer à l’image des publics divers. Cette année, Solange Reboul mènera des ateliers dans des lieux variés allant de l’école primaire à l’hôpital psychiatrique.

Pour Matières premières, c’est avec les élèves de bac pro Assistant d’architecture qu’elle a travaillé avec des lignes imposées. Le thème de la matière a été décliné autour de la masse, la résistance et du volume. La photographe est intervenue pour guider les lycéens dans leur recherche d’images, tout en leur laissant une grande liberté. Les photos questionnent le rapport aux matières techniques (briques, cordes, bois, sable, bâtiments…), avec lesquelles les élèves sont en contact quotidiennement dans le cadre de leur formation, et notre perception.

Au fil de l’exposition, le spectateur découvre des façons poétiques d’appréhender un univers qui n’a pourtant rien d’artistique à l’origine. Le contraste entre le magnifique hôtel de Blossac, siège de la DRAC classé Monument historique, et les photographies montrant des matériaux de construction moderne, apporte une valeur ajoutée et un regard décalé à l’exposition.

Solange Reboul n’en était pas à son premier atelier avec des adolescents et elle continuera d’en animer cette année. Elle constate qu’avec les lycéens, « la recherche se fait de manière dynamique » et que « les jeunes comprennent bien la démarche », alors qu’il s’agit de publics très éloignés du monde de la photo. Son objectif est de montrer que la photographie est un vrai langage et que l’image est un véritable outil de communication.

Pari réussi avec Matières premières dont elle est très satisfaite: « Je trouve ça super, même s’il se passe toujours quelque chose lors des ateliers, on ne va pas toujours aussi loin. ». Effectivement les œuvres des jeunes n’ont rien à envier à celles de véritables professionnels.

Lorsqu’on lui demande si elle a une approche spécifique en tant que femme, elle répond que non. « Chaque individu a une approche spécifique mais je n’ai pas conscience d’aborder les choses différemment parce que je suis de sexe féminin », explique-t-elle. Mais elle admet que dans les filières où les garçons sont majoritaires, elle se confronte à une vision machiste: « Je suis là pour renverser cette idée. Photographe, dans leur esprit, n’est pas un métier de femme. Je leur prouve qu’une femme ne reste pas forcément à la maison. »

Célian Ramis

Culture : la Bretagne en marche vers l'égalité femmes-hommes ?

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Rennes
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Les lignes bougent à Rennes, et plus largement en Bretagne. Dans les coulisses de l’égalité Femmes-Hommes, plusieurs personnes s’agitent et agissent pour la création d’une association HF Bretagne.
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Les lignes bougent à Rennes, et plus largement en Bretagne. Dans les coulisses de l’égalité Femmes-Hommes, plusieurs personnes, de sexes féminin et masculin, impliquées et investies dans les domaines de l’art et de la culture s’agitent et agissent pour la création d’une association HF Bretagne, qui viendrait s’ajouter aux 11 autres collectifs de ce mouvement national. De quoi s’agit-il ? YEGG les a rencontrées.

« La sous-représentation des femmes dans le secteur du spectacle vivant est désormais une réalité reconnue et incontestée, même si certains persistent à la justifier par la nécessaire liberté du programmateur et la recherche de l’excellence artistique ». C’est ainsi que commence la deuxième édition de « Où sont les femmes ? », proposée par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Réalité reconnue et incontestée, lit-on. En effet, le constat est terrifiant.

En 2006, le ministère de la Culture et de la Communication commande à Reine Prat un rapport intitulé Pour l’égal accès des hommes et des femmes aux postes de responsabilités, aux lieux de décision, à la maitrise de la représentation dans le secteur du spectacle vivant. Ce rapport fait état de la situation et révèle des discriminations de grande ampleur – en 2009, elle remettra un second rapport, De l’interdit à l’empêchement. Cette prise de conscience mène à la création du mouvement H/F « pour l’égalité femmes/hommes dans l’art et la culture ».

Depuis 2008, plusieurs régions s’en sont emparées dont les régions Rhône-Alpes, Ile-de-France, Normandie ou encore Aquitaine. C’est aujourd’hui au tour de la Bretagne, qui ne présente a priori pas de différences par rapport au reste de l’Hexagone !

« L’artistique n’a pas de genre »

« Dans la culture, on produit des modèles. Quel message et quelle image transmet-on à travers ce constat alarmant ? », s’interroge Carole Lardoux, directrice artistique du Carré Sévigné, à Cesson. Elle est entourée d’une petite quinzaine de personnes, toutes réunies pour la création d’une association H/F en Bretagne : « C’est une action forte que le ministère a placé dans ses priorités en disant « L’artistique n’a pas de genre » ».

Mi-octobre, certains membres de ce futur collectif, se retrouvent dans les locaux de Spectacle vivant en Bretagne – dont la conseillère artistique Sarah Karlikow fait partie de l’association -, préparent les statuts administratifs, réfléchissent à la manière d’approcher et d’intéresser la presse à ce sujet « pour tous, pas seulement pour les femmes » et organisent leur première assemblée générale qui aura lieu le 5 novembre « certainement à Rennes mais le lieu n’est pas encore défini », précise Florence Chénel.

Leur rôle : constituer l’association, poser les bases, donner les moyens (financiers) et s’organiser pour que ce soit le travail de tous. « Ce n’est pas l’asso de quelques unes. On part de notre propre sensibilité, on met le projet sur les rails. Mais après chacun doit s’accaparer l’idée et l’appliquer dans son domaine », ajoute Marine Bachelot, auteure et metteure en scène, membre du collectif Lumières d’août à Rennes.

L’assemblée générale du 5 novembre sera l’occasion de faire l’état des lieux, basé sur des chiffres effrayants* et de se demander : « C’est quoi la question de l’égalité dans le milieu des arts et de la culture ? »

+ d’infos sur le mouvement HF Bretagne à retrouver dans le numéro 19 de YEGG, sur yeggmag.fr dès le 5 novembre 2013.

* Les chiffres clés, tirés des rapports de Reine Prat, 2006 et 2009

84% des théâtres co-financés par l’Etat sont dirigés par des hommes

89% des institutions musicales sont dirigées par des hommes

97% des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes

94% des orchestres sont dirigés par des hommes

85% des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes

86% des établissements d’enseignement artistique sont dirigés par des hommes

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : Une lucha libre violente et trépignante

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Rennes
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Un des grands moments du Grand Soufflet restera le combat de catch mexicain. Les spectateurs ont rapidement pris part au jeu en criant, sifflant, huant et en acclamant les quatre champions.
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Un des grands moments du Grand Soufflet restera le combat de catch mexicain. Samedi dernier, à 15h, un vent de lucha libre soufflait dans le chapiteau, place du Parlement. Les spectateurs ont rapidement pris part au jeu en criant, sifflant, huant et en acclamant les quatre champions.

Trois manches vont se succéder jusqu’à la victoire du clan des Tecnicos. Il faudra une heure, et des sacrés coups dans la gueule et dans le dos, à Casandro El Exotico -  « le clo clo mexicain, roi de la prouesse technique et lutteur exotique, glamour et paillettes » en majestueux justaucorps rose brillant et au brushing irréprochable – et à Mascara Dorada – « celui qui cumule 4 titres de champion du monde en même temps, qui est le fils de la déesse du vent » et qui brandit fièrement le drapeau breton à son arrivée – pour venir à bout des deux monstres de la lucha libre qui forment le clan des Rudos (écrit en rouge sur l’arrière du slip de Dragon Rojo Jr). Une victoire qui ne sera pas facile à remporter.

Mais avant toute chose, Fanny Pascual de Guayaba, la présentatrice et chauffeuse de salle, introduit le spectacle qui va se dérouler sous les yeux ébahis du public : « Le public doit choisir son camp et le soutenir. D’un côté les Tecnicos, ceux qui respectent les règles. De l’autre, les Rudos, avec qui tous les coups sont permis. Vous allez assister à un éclatage de face en bonne et due forme ».

Le ton est donné. Et pour arbitrer cette lutte acharnée et quasi anarchique, Orlando El Furioso, « un arbitre bretonnant ». Si tous les coups sont permis chez les Rudos, des règles existent en lucha libre : interdiction de quitter son masque, de tirer les cheveux, de donner des coups bas… « C’est parti les cabrones », crie l’arbitre. Le premier quart d’heure va être dédié à la présentation des luchadores, qui débarque un à un sur le ring.

La pression monte, les catcheurs font le show, masques sur la tête (excepté pour Casandro), torses ultra musclés luisants, cris de guerre et débordements de testostérone. Les spectateurs sont en ébullition, ils trépignent d’impatience autour du ring, crient, applaudissent, huent, sifflent, encouragent, hurlent en espagnol et se prennent au jeu très rapidement. « Légendes de la technique », « pros du saut aérien », « véritable sang aztèque », « peuple belliqueux »… Les mots prononcés par la présentatrice résonnent de plus en plus sous le chapiteau et font monter la température en quelques secondes.

Entre sifflements et acclamations, les luchadores se confrontent en face à face ou en duo, cherchant chaque occasion de faire le show mais aussi une opportunité de soumettre son adversaire par une prise de leur choix ou en le clouant au sol, minimum 3 secondes, les deux solutions pour mener son clan à la victoire.

Si la première manche est remportée facilement semble-t-il par les Tecnicos, les Rudos vont reprendre le dessus dès le début du deuxième round. Sangre Azteca se précipite sur Casandro, qui parade sur les cordes du ring, le met à terre et le roue de coup de pieds dans le dos.

Ensemble, les quatre catcheurs exécutent une chorégraphie de brutalité orchestrée, durant laquelle ils encaissent les coups, les donnent, se gifflent violemment (torses et visages), s’envoie des coups dans l’entrejambe, prennent appui dans les cordes pour se projeter sur les adversaires mais aussi pour les envoyer valdinguer dans les coins et les renverser au sol après plusieurs cabrioles – dont la très impressionnante prise Headscissors takedown dans laquelle l’attaquant met ses chevilles autour du cou de son adversaire et le fait tomber à terre.

Les champions de la lucha libre nous offrent un show étonnant, impressionnant et insolite tandis que les spectateurs vivent chaque instant avec rage, force et compassion alternant entre cris d’encouragements, « bisous » pour les Tecnicos, et insultes, « en**lés » pour les Rudos.

Célian Ramis

Le Grand Soufflet : La cumbia dans tous ses états

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Rennes
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La cumbia, symbole d’un métissage de cultures à l’origine, était à l’honneur vendredi 11 octobre au Grand Soufflet.
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La cumbia, symbole d’un métissage de cultures à l’origine, était à l’honneur vendredi 11 octobre au Grand Soufflet. Dans le chapiteau, installé place du Parlement, la température est montée rapidement grâce à Captain Cumbia y El Piru.

Le programme annonçait un DJ set avec vidéos et projections de lucha libre. Hier soir, sous le chapiteau, le duo de Captain Cumbia en a décidé autrement. Accordéon, guitare et voix, tout simplement. Un aperçu de la proposition qu’ils présenteront à l’Ubu, ce soir de minuit à 6h, en compagnie des autres musiciens du groupe – Captain cumbia y su combo. Et c’est une réussite, les spectateurs se lèvent et rejoignent sans hésitation la piste pour danser.

Les rythmes sont entrainants, festifs, empreints d’une cumbia traditionnelle colombienne « ré-arrangée à la sauce western » et mélangée à des partitions klezmer et balkaniques, que l’on doit à la (très présente) clarinette. Le public, ravi et enthousiasmé par la proposition, se laisse entrainer par les temps et les contretemps d’une musique qui mêle énergie, vivacité et histoire forte.

Surnommé « Le Eastern Desperado » de Paris, il mixe cumbia originelle – qui vient des chants des esclaves africains en Colombie, des maracas et flûtes indiennes et de la poésie espagnole – à des styles divers tels que le ska, la dub ou encore l’électro, laissant penser au collectif Chinese Man pour certaines musiques.

Captain Cumbia nous emmène aussi dans d’autres contrées sud-américaines avec la cumbia argentine, dite cumbia villera, avec des rythmes saccadés et latinos qui font danser et déhancher les Rennais et les spectateurs qui revendiquent dans la salle leurs origines chiliennes, péruviennes ou encore argentines.

Célian Ramis

Bertrand Tavernier et les femmes du Quai d'Orsay

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Gaumont, Rennes
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Mardi 8 octobre, le grand réalisateur Bertrand Tavernier présentait son nouveau film Quai d’Orsay en avant-première à Rennes. L’occasion de discuter avec lui, entre autre, des différents personnages féminins qui émergent au sein de cette comédie.
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Mardi 8 octobre, le grand réalisateur Bertrand Tavernier présentait son nouveau film Quai d’Orsay en avant-première à Rennes. L’occasion de discuter avec lui, entre autre, des différents personnages féminins qui émergent au sein de cette comédie.

Quai d’Orsay est une adaptation de la bande-dessinée, de Christophe Blain et Abel Lanzac, du même nom. Bertrand Tavernier y ajoute sa vision personnelle, change l’ordre de certaines scènes, amplifie l’importance du personnage de Marina et apporte quelques nouveaux éléments – tels que la rédaction des questions et des réponses pour les députés à l’Assemblée nationale.

« Mais c’est quand même la réalité », précise le réalisateur du film. La réalité de la vie au sein du cabinet du ministre des Affaires étrangères. Nous suivons les débuts d’Arthur Vlaminck (Raphaël Personnaz), fraichement débarqué au quai d’Orsay en tant que chargé du langage. C’est lui qui rédige les discours du ministre, Alexandre Taillard de Vorms, interprété par Thierry Lhermitte « avec la grâce et la faculté de ne jamais jouer « comique » dans une comédie ».

En effet, celui qui a réalisé Que la fête commence, Le juge et l’assassin, L.627, Holy Lola ou plus récemment La princesse de Montpensier, signe avec brio une comédie (genre peu commun dans la filmographie de l’auteur), à découvrir en salle dès le 6 novembre. Entre la folie, les manies, le comportement obsessionnel, la détermination du ministre – fonction occupée par Dominique de Villepin (2002 – 2004) – et les différents caractères, quelques peu particuliers, des conseillers du cabinet, Arthur va devoir apprendre à composer dans cet univers où tension, exigences et réactivité sont de mises. « Ce qui m’amusait, c’est que dans cette folie qui émane du quai d’Orsay, Alexandre Taillard arrête un génocide en Afrique, résiste aux néo-conservateurs américains et prononce l’un des plus beaux discours des anales de la diplomatie française de ses 20 dernières années », explique Bertrand Tavernier.

Un hommage en opposition au gouvernement actuel « sage, rationnel, certes, mais qui ne traite aucun dossier ». Et au service de cette croustillante adaptation, un casting brillant : entre la majestueuse présence de Thierry Lhermitte, la justesse d’interprétation de Niels Arestrup, la fraicheur du jeu de Raphaël Personnaz, la distribution masculine est riche et imposante.

Quatre femmes sur le podium

Tavernier, qui craignait de restituer un univers trop masculin, met aussi le paquet sur le côté féminin et fait ressortir quatre personnages forts dans le film. D’un côté Marina qui incarne une jeune femme vive, sexy, drôle et surtout « est l’égale de son compagnon, Arthur ». Une scène appuie justement le parallèle entre les deux membres du couple, à travers une cour d’école envahie d’enfants et des couloirs du ministère grouillant de conseillers et de fonctionnaires.

Le réalisateur accorde au personnage d’Anaïs Demoustier une place plus importante que dans la bande dessinée, en lui attribuant un travail d’enseignante et un engagement auprès d’une famille de sans-papiers dont les enfants sont scolarisés dans son école. D’un autre, Valérie, conseillère Afrique au ministère, qui joue la charnelle diplomate plongée dans ce milieu de costards cravates. Sans aucun doute l’atout charme d’un scénario qui ne s’étend pas, à juste titre, sur l’attirance que peut ressentir le jeune Arthur à son contact. La belle Julie Gayet endosse le rôle de « la séductrice habillée en Chantal Thomas et en cuir, qui se révèle salope » mais qui a toujours des propos sensés et intéressants. « Une vraie force », s’exclame Tavernier en parlant de son actrice.

En parallèle de ses deux forces vives, nombreuses sont les employées – secrétaires – noyées dans cet univers viril mais qui n’en demeurent pas moins essentielles à l’appui et à l’efficacité du travail de l’équipe. Deux particulièrement marquent la vie de ce cabinet. L’une, jouée par Marie Bunel, « qui doit en voir de toutes les couleurs avec le ministre qui passe et qui fait valser les dossiers ; je ne sais pas combien de fois elle doit ramasser les feuilles et ranger son bureau ».

L’autre, jouée par Alix Poisson, « qui protège le pauvre Maupas (haut fonctionnaire du quai d’Orsay, ndlr) et qui prend soin de lui comme si elle en était amoureuse », décrit Bertrand Tavernier, qui semble revivre les moments passés en présence des personnages et des actrices. Des rôles féminins secondaires dans le scénario, justifiés par le réalisme de l’histoire, néanmoins très bien servis et signifiés par l’œil critique et avisé du metteur en scène.

Passionné par l’Histoire, le réalisateur nous plonge au cœur des tourments d’un ministère en ébullition permanente. Le spectateur, entrainé dans cette course folle, oscille entre rires et compassion. Entre fiction et réalité, entre histoire politique et histoire des hommes, chacun saura déceler la part de vérité dans les coulisses du pouvoir diplomatique.

Célian Ramis

Quand le théâtre parle de violence conjugale

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Théâtre du Vieux Saint-Etienne, Rennes
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Une pièce de théâtre bouleversante sur les violences conjugales, réalisée par des membres de la compagnie théâtre Quidam, à partir du témoignage de Rachel Jouvet.
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Le 11 octobre prochain, au théâtre du Vieux Saint –Etienne à Rennes, sera jouée à 20h30, « Je te veux impeccable, le cri d’une femme ». Une pièce de théâtre bouleversante sur les violences conjugales, réalisée par des membres de la compagnie théâtre Quidam, à partir du témoignage de Rachel Jouvet.

L’idée est partie d’une rencontre entre la compagnie Théâtre Quidam, spécialisée dans le théâtre de proximité et Rachel Jouvet, victime de violences conjugales. Cette femme, issue du monde du spectacle, a subi pendant 2 ans les menaces et les coups de son ex-compagnon, avant que celui-ci tue son beau père et soit incarcéré dans une prison parisienne. De là en résulte une pièce.

En effet, l’année dernière, Rachel Jouvet a décidé de partager son passé avec Loïc Choneau, auteur, metteur en scène et Isabelle Séné, comédienne. « Rachel a commencé à nous raconter son histoire. On s’est regardé en se disant qu’on ne pouvait que participer à son projet de la mettre en scène. Notre association travaille toujours sur des thèmes de société », explique Loïc Choneau.

C’est lui qui a recueilli son témoignage : « Pendant 3 mois, toutes les semaines, on s’est rencontré pendant un heure. Chaque fois, j’écrivais le texte puis elle validait. On a beaucoup travaillé sur les sentiments, sur la complexité de la nature humaine, sur le fait d’être prisonnier d’une situation ». Une fois  l’écriture terminée, Isabelle Séné a commencé à étudier son rôle d’interprétation. « Un travail physique », souligne-t-elle, dans lequel la fluidité du corps est primordiale. « Dès la lecture du texte, j’ai laissé mes émotions et mes sensations me guider », dit-elle. Pour être le plus vrai possible.

Un questionnement important

Rachel Jouvet a attendu 13 ans pour dévoiler au public son histoire. « Il fallait que je me reconstruise et que les choses soient claires dans ma tête. J’avais envie d’écrire, mais je ne savais pas comment », confie-t-elle. Avec cette pièce de théâtre, elle a franchi une étape. Dans 7 ans, l’ancien partenaire de la jeune femme sortira de prison et elle commence déjà à se poser des questions sur le bien fondé de sa reconstruction : « à quoi bon, si les choses n’ont pas changé ? », se demande-t-elle.

A l’époque, elle s’était sentie impuissante face aux autorités. « Il faut que les lois suivent » et protègent les femmes et leur famille. A l’issue de chaque représentation, un débat avec le public est organisé et une question n’a pas encore été posée : « Comment ce drame a-t-il pu se produire ? ». Rachel Jouvet ne l’explique toujours pas mais elle compte bien avancer sur le sujet.

Dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes (le 25 novembre), une représentation/débat est également prévue le 30 novembre, à 20h, à la maison de quartier de Villejean.

Célian Ramis

Pole dance : la barre de fer de la danse

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Rennes
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Si la discipline puise ses origines dans l’art du striptease, elle parvient petit à petit à briser les clichés et à s’imposer comme une danse à juste titre.
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Quand on parle Pole dance, on pense généralement mouvements langoureux autour d’une barre et tenues légères, voire inexistantes au final. Si la discipline puise ses origines dans l’art du striptease, elle parvient petit à petit à briser les clichés et à s’imposer comme une danse à juste titre.

Et si on la pratiquait sur des musiques actuelles, ça changerait la donne ? C’est parti, la chanson « Sur la planche » de La Femme commence. Le cours de stretch aussi. Dans la salle de gym d’ICR Fitness Club, à Rennes, Maxime Joret mène la danse lors du stage de pole dance – proposant des initiations, des cours de technique (acrobaties) ou encore de chorégraphie – organisé par Gold & Pole Rennes.

Une structure créée à Paris en 2011 qui s’est installée – première en la matière – dans la capitale bretonne en juillet 2012. « Depuis 5-6 ans, cette discipline se démocratise petit à petit, même si beaucoup pense encore aux origines du striptease. Mais on commence à en parler dans les médias, c’est positif. Il y a même une deuxième école à Rennes qui s’est créée à la rentrée (Pole Dance Rennes, ndlr), la preuve que ça intéresse ! », explique Angélique Morquin, fondactrice et directrice de Gold & Pole, formée – ainsi que Maxime Joret – par Doris Arnold, propriétaire d’une grande école parisienne, Spin with me.

Ce samedi 21 septembre, les cours reprennent à Rennes, un week-end sur deux. À 17h30, le cours de chorégraphie débute avec un petit groupe de femmes. Quatre sont des habituées et une petite nouvelle fait ses premiers pas en pole dance. « J’avais déjà fait une initiation et j’aimais le côté sportif. Mais je suis vraiment surprise par l’aspect technique, au niveau des bras et des jambes », explique Marion. À 28 ans, elle ne rougit pas de pratiquer cette discipline même si cela fait rire son entourage : « c’est un mélange de danse, c’est très technique et il faut penser au moindre bout de son corps ».

En effet, quand on interroge les femmes à ce sujet, les réactions sont mitigées : « J’imagine que ça doit être sportif mais ça ne me branche pas« , a-t-on entendu ou encore « Trémousser son cul autour d’une barre ne m’intéresse pas« .

Des mélanges barrés

Pour Maxime, la barre est un agrée, « un outils pour travailler ». Travailler à des chorégraphies qui mêlent dynamique sportive, méditation, assouplissement. Mais aussi des différentes danses déjà reconnues, du classique à la salsa… « Je prends beaucoup de cours de danse à Paris, cela me permet d’entretenir mes stages », précise-t-il. Et pour développer sa patte, ce prof de 27 ans consacre beaucoup de temps à chercher de la musique sur Internet, à décomposer les chansons : « Ce sont souvent des musiques très différentes afin de pouvoir travailler sur diverses énergies. Par exemple, j’aime bien créer des mélanges : Vivaldi et de la musique irlandaise ou Erik Satie et des chansons tsiganes ». Quant aux diverses réactions, Maxime ne rentre pas dans cette guéguerre :

« Je suis rarement face à des gens réfractaires quand même… Mais je sais qu’il y en a. Il suffit simplement d’expliquer notre pratique de la pole, de donner des exemples. Quand j’en parle, je ne mentionne même pas les origines du strip, je refuse d’enfermer la discipline dans ce carcan idéologique« .

Cinq barres sont fixées entre le sol et le plafond. Tour à tour, les disciples de Maxime apprennent et répètent l’enchainement autour de la « pole ». La chorégraphie est décomposée, améliorée et sans cesse retravaillée. Une grande inspiration de danse contemporaine et de modern jazz se ressent à travers les mouvements du corps, à la fois souples, toniques, doux et tournoyants, et les émotions qui s’en dégagent. En constante évolution, les danseuses exécutent des pas au sol, des mouvements en lien avec la barre et des tours de l’agrée. Avec de la grâce et de la sensualité, nécessaires à l’esthétique de la danse en général.

Comme beaucoup, Marion, 30 ans, a découvert cette danse sur You Tube, de nombreuses vidéos des championnats y sont visibles. Après 15 ans de formation classique, elle souhaitait découvrir autre chose. Pour elle, la pole dance associe technique, fitness, plusieurs types de danse et aspect technique, voilà ce qui lui importe : « c’est très complet ». Pas de soucis en dehors des entrainements, la jeune femme a investit dans une barre à domicile (entre 250 et 300 euros pour une barre, ndlr), « comme la plupart des filles qui font de la pole ».

Alternative possible : la street pole, « avec des panneaux de signalisations, des poteaux sur les trottoirs par exemple », explique Angélique. Une bonne solution pour celle, et ceux, qui n’oseraient pour l’instant pas s’initier à cet art de la barre. Comme dit Florence Foresti, dans son dernier spectacle Foresti Party in Bercy – dans lequel un joli numéro de pole dance y est présenté : « Faut arrêter de se frotter. Y a quand même mieux à faire avec des barres non ? Bien sûr, il suffit de s’élever un peu ».

Célian Ramis

Les bandes blanches rennaises s'animent

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Rennes
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« Passage piéton », une performance artistique qui sensibilise les spectateurs au partage équitable de cet espace commun.
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Depuis le 15 septembre, à Rennes, vous apercevez peut-être des passants étranges sur les passages piétons. Ils traversent la chaussée en faisant de grands gestes et marchent tels des danseurs sur les bandes blanches signalétiques… il s’agit des participants au projet « Passage piéton ». Une performance artistique qui sensibilise les spectateurs au partage équitable de cet espace commun.

Lauréat  de l’appel à projet « Code de la rue »  lancé par la ville de Rennes cette année, « Passage piéton » est une proposition de performance. Une initiative qui met en scène une dizaine de bénévoles, danseurs ou non,  en train de se mouvoir sur les bandes blanches des routes rennaises : du carrefour de la rue Papu, en bas des Horizons au boulevard Renée Laënnec, sans oublier le pont Saint Hélier. L’idée : proposer une chorégraphie simple pour sensibiliser les spectateurs au respect des usagers de la route et à l’équilibre partage du passage piéton, entre automobilistes, cyclistes et promeneurs.

A l’origine de ce projet et dans le cadre de l’association Mouvances (centre de danse contemporaine) : une femme, Magali Pichon Barre. « J’avais déjà proposé, en juin 2012, une performance qui jouait sur l’espace temps qu’est le passage piéton (à feux signalétiques). Elle soulevait des questions telles que : quelle présence a-t-on? Que fait-on sur un passage piéton ? Tout cela dans un temps donné et imposé. J’aimais cette consigne de temps. Via l’association, j’ai présenté un projet similaire à la ville de Rennes », explique la professeure de danse.

La performance dure une quinzaine de minute et se définit comme « un synopsis qui déroule une suite de consignes : marcher, s’arrêter, faire un aller/retour, être en contact, solitaire, faire la fanfare, bondir, faire le pont et remarcher ».

Le résultat est surprenant et a le mérite de susciter la réaction du public. Les passants s’interrogent, s’arrêtent, regardent, sourient, interpellent les bénévoles. « On positionne un acte, on a une réponse. Elle ne nous appartient pas », précise Magali Pichon Barre. Elle est prête à recevoir toutes les réactions, du moment qu’elles ne sont pas agressives. Christiane, 53 ans, participe cette semaine à la performance. « Cela a demandé plusieurs heures de préparation », confie-t-elle. « On a des retours positifs et cela me tient à cœur de représenter la notion de partage de la rue, sur le terrain ».

Les rendez-vous des prochains jours:

vendredi 27 à 19h :Lycée Victor et Hélène Basch

samedi 28 à 17h : Place de bretagne

Célian Ramis

Des abysses et elles : les créatures de Ouitisch

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Reportage au cœur des fonds marins, à la rencontre des quatre créatures « ouitischiennes » du projet.
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La semaine dernière, l’association Ouitisch plongeait la piscine des Gayeulles dans l’ambiance des abysses, transformant la fosse plongée en studio photo. Reportage au cœur des fonds marins, à la rencontre des quatre créatures « ouitischiennes » du projet.

Mercredi 14 août, 21h. Les derniers courageux effectuent des longueurs dans la piscine des Gayeulles, à quelques mètres de la fosse plongée dans laquelle est installé le studio photo de l’association Ouitisch. Le moment est venu, après deux ans de réflexion et de travail autour de leur projet !

Celui de réaliser et présenter une exposition subaquatique, sur le thème des abysses. Un milieu mystérieux et méconnu du grand public. Le livre de Claire Nouvian, Abysses, est leur Bible : « C’est notre coup de cœur. Nous sommes restés fidèles aux images du bouquin. Les dessins et créations d’Anna Le Reun sont très proches de celles-ci », explique Xavière Voisin, secrétaire de l’asso, en charge de l’administration et des relations partenaires.

Durant trois nuits, l’équipe de Ouitisch s’est dédiée à la réalisation des images de l’expo Des abysses et vous, qui sera présentée tour à tour dans les quatre piscines rennaises. « Une invitation à l’imaginaire », selon Xavière.

Une fois la nuit tombée, le shooting peut démarrer. Huit projecteurs sont installés à 6m de profondeur, l’appareil photo est déjà au fond de la fosse, une gueuse est mise en place pour une meilleure stabilité de la modèle, Jessica Josse… Cette dernière a enfilé son costume de méduse blanche, après avoir été maquillée par Vanessa Coupé, qui a en amont beaucoup collaboré avec Anna pour définir les différents maquillages.

« La texture des produits waterproof n’est pas du tout la même et je ne m’étais pas rendu compte de la difficulté au départ. On ne peut pas tirer la matière, la travailler… Et elle sèche aussitôt ! », confie Vanessa. Ce n’est pas pour autant que la jeune professionnelle se débine. Au contraire ! « Il suffit donc de travailler la base avec des produits gras, de faire le dégradé à ce moment-là et de rajouter la couche waterproof », explique-t-elle. Et le tour est joué pour un résultat impeccable, qui sera révélé dès le 15 novembre.

Dans l’univers abyssal

Il est temps pour Jessica de descendre sous l’eau. Doucement, un plongeur l’accompagne jusqu’au fond de la fosse. Anna est déjà dans l’eau, prête à réajuster le costume. L’équipe s’apprête à réaliser une séance de 20 à 30 minutes pendant laquelle Jessica alterne entre apnée et bouffée d’oxygène. Avec aisance, elle effectue des mouvements gracieux, en douceur. La jeune femme n’en est pas à son premier coup d’essai.

En effet, pendant 13 ans, elle a pratiqué la natation synchronisée et  participé à plusieurs courts-métrages en milieu aquatique, avec la réalisatrice Manon Le Roy. Son bonus : tenir en apnée pendant 2 minutes 30. Néanmoins, elle ne préfère pas tirer sur ses réserves pour cet exercice « déjà assez éprouvant ! ». Elle se souvient de la nuit précédente : « Au début, j’ai eu un moment d’angoisse : à 6 mètres de profondeur, dans le noir, il fait très froid, je portais un costume avec une grosse structure sur la tête… ». Après un temps d’adaptation, elle entre rapidement dans le personnage et renouvelle l’exercice à trois reprises dans la soirée.

Pour Anna, la satisfaction est grande. Après discussion autour de leurs envies, les membres de Ouitisch ont rapidement su ce qui ne voulaient pas niveau costumes : « Pas de rococo, d’angélique, de mousseux ou encore de fashion ». A la suite de nombreux tests effectués, la créatrice connaît les réactions des différentes matières au contact de l’eau et sait comment créer les trois créatures abyssales demandées.

« Je suis contente car le rendu durant le shooting est le même que sur les dessins. C’est cool ! », explique-t-elle. D’autres projets naissent dans les esprits « ouitischiens », « à force d’être ensemble et de discuter de nos envies, forcément c’est stimulant ». Mais avant tout il faudra présenter les 9 clichés grand format, placés dans des sarcophages en plexiglas, au fond des quatre piscines municipales. A vos masques et tubas, dès le 15 novembre, à la piscine Saint-Georges de Rennes.

Célian Ramis

Gwendoline Robin : une artiste explosive à Rennes

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Dans le cadre des Tombées de la nuit, la plasticienne et performeuse Gwendoline Robin proposait ce dimanche 7 juillet au grand public, place du Maréchal Juin à Rennes, un « solo chorégraphique avec des matériaux explosifs » et des tubes en verre.
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Dans le cadre des Tombées de la nuit, la plasticienne et performeuse Gwendoline Robin proposait ce dimanche 7 juillet au grand public, place du Maréchal Juin à Rennes, un « solo chorégraphique avec des matériaux explosifs » et des tubes en verre. L’occasion pour YEGG de rencontrer cette femme au talent détonant.

Hier à 16h30, au quartier Colombier dans le centre ville de Rennes, le public des Tombées de la Nuit a découvert la performance artistique de la bruxelloise Gwendoline Robin, intitulée  « De Terre et de Feu ». Un spectacle de 25 minutes où l’artiste a mêlé sonorité cristalline (avec des tubes de verre écrasés au sol), mouvements chorégraphiques (autour d’un volcan de terre chargé d’explosifs) et détonations brutales.

Une représentation saisissante et innovante, où l’artiste est restée concentrée et le spectateur en attente. « J’aime provoquer la tension du public entre le démarrage de la mèche et l’explosion, explique Gwendoline Robin. Le public attend avec moi et cela crée une complicité ».

Cette création visuelle et sonore a demandé un an de travail, avec des changements au fil des festivals et des répétitions, bien sûr. Cependant, sur ce dernier point, l’artiste belge préfère être brève afin de garder une certaine surprise, pour « faire comme si c’était la première fois » précise t-elle.

Pour la représentation de dimanche dernier, elle est arrivée 3 jours avant la date prévue à Rennes, afin de connaitre les lieux, vérifier le son et le rapport à l’espace. C’est elle qui a choisi la place du Maréchal Juin, « pour ses grands bâtiments et sa belle acoustique ». Mais c’est dans la région de Valence, en Espagne, que Gwendoline Robin a trouvé son inspiration lors d’une année Erasmus à l’université polytechnique de Valence. Cette partie du pays est connue pour ses spectacles pyrotechniques, ses « mascletas », comme on dit en Espagne, où la poudre et le bruit envahissent les rues depuis des générations. Un savoir-faire que cette femme s’est appropriée et a développé dans ses spectacles.

Le 14 juillet prochain, à la Courrouze à Rennes, elle animera un atelier de construction et de pyrotechnie pour les enfants avec des objets de récupération, des fumigènes, des pétards. « Pour eux, cet univers est lié à l’interdit. Cela les amène à être très créatifs », souligne t-elle.

…une bonne idée, du moment qu’ils ne reproduisent pas la même chose à la maison !

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