Célian Ramis
La poésie terre-à-terre des Black Leaders sur un album


Le 6 novembre marquera la sortie du premier album, My Best Friend, du groupe rennais The Black Leaders dont les 11 titres figurent déjà sur la plateforme de streaming Qobuz. Marie, 34 ans, chanteuse, et Alex, 36 ans, guitariste et compositeur, reviennent sur le parcours éclair et les choix de leur formation musicale.
Dimanche 20 septembre, 15h. Au bout d’un petit chemin, se situe La Passerelle, maison des jeunes qui accueille durant ce week-end The Black Leaders en résidence et propose cet après-midi là aux habitants de Vern-sur-Seiche de venir assister au filage du groupe. À quelques mètres de la structure, on entend déjà le refrain rythmé de « Riding with the ghost », peut-être la chanson la plus entrainante du CD avec « Hello ».
Marie est au chant, Alex à la guitare, Gilduin à la basse, Olive au clavier et Toph à la batterie. Pendant plus d’une heure, la concentration est de rigueur, se dissipant doucement sur la fin du concert au profit d’une ambiance plus détendue. Ils enchainent les morceaux, caractérisés de style « pop-rock assumé », alternant entre les chansons qui figurent sur leur premier album, My best friend, et de nouvelles qui serviront certainement à l’enregistrement d’un deuxième disque, déjà dans les tuyaux.
HISTOIRE DU HASARD
Auparavant, Marie faisait partie d’un autre groupe, amateur, de reprises. Elle s’essouffle un peu, a l’envie de faire des compos mais sans vraiment chercher de formation. À travers l’amie d’amis, elle entend parler d’Alex, qui revient tout juste sur Rennes et cherche une chanteuse, elle passe des essais, concluants, et deux autres musiciens les rejoignent à la basse et la batterie - le clavier étant inclus seulement depuis mars 2015.
En parallèle de leurs activités professionnelles respectives – Marie est sage-femme et Alex, patron d’une entreprise de marketing en ligne - le groupe The Black Leaders est lancé. « On a trouvé le nom par hasard. On avait notre premier concert en septembre 2014 mais nous n’avions pas de nom, il a fallu trouver ça très vite. Alex a proposé quelque chose, l’anglais sonnait bien à l’oreille, et puis TBL, ça se retient bien. Pas besoin de chercher une symbolique derrière. », explique Marie, rejointe par le guitariste qui précise en souriant : « On n’est pas black, on n’est pas des leaders, mais voilà ! »
Des histoires de hasard qui résultent en un ensemble parfaitement léché et travaillé. Une symbiose musicale qui figure indéniablement sur les 11 titres de leur premier opus.
VITE FAIT, BIEN FAIT ?
Les Black Leaders écument les bars, à Rennes, en Bretagne mais aussi en dehors, plusieurs mois durant. Très rapidement, en février 2015, les membres du quatuor d’origine entrent en studio. Alex connaît un producteur, rencontré lorsqu’il était dans un groupe à Paris, Arnaud Bascuñana (Deportivo, M,…).
Ce dernier accepte de se déplacer pour enregistrer et mixer les chansons au studio du Faune, à Montauban de Bretagne. En 7 jours seulement. « Les garçons ont vraiment été le moteur et on s’est donné les moyens. On avait la possibilité de le faire à moindre prix, on a foncé pour faire un vrai album. », précise Marie.
Sans détours, les membres du groupe optent pour cette option après réflexion. Si aujourd’hui la plupart des formations musicales choisissent de sortir un EP avant de se lancer, The Black Leaders se positionne différemment. « Ça a été une vraie question, se demander si on sort un EP ou un album. Mais on n’est pas en manque de chansons et on a décidé de saisir l’opportunité pour faire tout de suite le disque entier. », justifie le guitariste.
Depuis le 20 août dernier, les morceaux sont en libre écoute sur la plateforme Qobuz. Au risque de moins vendre l’objet CD, un point qui ne semblent pas les inquiéter : « Le risque, c’est de le mettre sur trop de plateforme, précise Alex. Et je crois que les gens veulent encore acheter les albums. ». Le résultat est pro et on se délecte de l’enchainement du disque rythmé par des musiques pop-rock qui naviguent entre dynamisme, espoir, mélancolie et désillusion.
Un savant mélange appuyé par la voix singulière de la chanteuse qui vient trancher ou au contraire adoucir les notes délivrées par la guitare et la basse, et parfois même par le violon, ou s’accorder harmonieusement avec le clavier (Olivier a enregistré « 1000 Giant Waves » en studio avec le groupe).
UNE VIE BIEN RYTHMÉE
Les musiciens des Black Leaders ont tous de l’expérience et des vécus différents dans diverses formations, à l’instar de Olive et Toph avec la chanteuse Elise B. dans le groupe Zil se lance (lire YEGG#27 – Été 2014).
« Moi, je suis novice, on va dire… Enfin autodidacte. Je n’avais pas trop chanté avant, ni même fait de la scène. J’apprends la guitare aussi toute seule, juste comme ça pour m’accompagner à la voix mais en général, je la travaille au feeling. »
avoue la chanteuse qui démontre pourtant lors du filage une aisance et une maitrise complète de son instrument vocal.
En attendant, ce qui l’anime, c’est l’interprétation des textes et pourquoi pas en écrire à l’avenir… C’est Alex pour le moment qui compose, propose à Marie et soumet ensuite au groupe, « mais finalement, la création se fait ensemble car le morceau évolue au fil du temps ». Sans thèmes précis ni imposés, les inspirations affluent, entrainant l’auditeur à la fois dans un univers poétique avec « Purple Arms » ou « Lili » et à la fois dans un univers très terre à terre avec « My Best Friend », « Perfect Line » ou encore « People ».
Des inspirations qui semblent prolifiques puisque déjà 8 nouvelles chansons sont retenues pour figurer sur le deuxième opus qui sera « celui de la maturité », plaisante Alex, qui poursuit : « Plus sérieusement, il y aura forcément plus de maturité puisque nous avons plus d’expérience aujourd’hui et puis nous avons aussi intégré complètement le clavier. »
Mais pour l’instant, l’objectif est tout d’abord d’amortir le premier album et de le défendre lors de leurs concerts, généralement dans des bars, « les salles de spectacle ici étant beaucoup trop chères ! » Le groupe marque une courte pause niveau concerts mais revient les 2 et 10 décembre au Gazoline, à Rennes, avant de se rendre en Angleterre pour une date à Londres, début janvier.


À quelques centaines de mètres du parc du Thabor résonnent déjà la « worldtronica » et les « balkanbeats » de Click Here Live Band, une formation de musiciens roumains et moldaves et d’une danseuse andalouse réunis autour de Dj Click.
La voix de Nadia Potinga secoue les esprits et libère l’âme Rom - calfeutrée par l’accordéon, le saxophone et la flûte - qui sommeille sous cette formation, et se répand dans la salle comme une trainée de poudre.
« Je n’ai même pas accompli mon rêve en fait. Car à la base je rêvais que mon disque sorte dans les rues en Argentine, pour que je puisse voyager dans le pays, plaisante-t-elle, avant de poursuivre plus sérieusement. Il est sorti partout sauf dans mon pays… La situation économique est difficile et le Gouvernement ne soutient pas le développement des artistes et de la culture. »
Et qui fera d’elle la seule chanteuse d’électro-cumbia à exporter sa musique à l’international, et à signer avec des labels étrangers, avec le succès planétaire de « Viene de mi » en 2013 (extrait du premier album éponyme), quelques mois avant de monter sur la scène des TransMusicales où elle a démontré son talent et marqué les esprits de son énergie fulgurante et communicative.
À l’instar de la chanteuse qui s’éclate à interpréter ses morceaux emplis d’émotions. C’est là ce qui l’inspire : parler des sentiments tels que la tristesse, la solitude, la joie, l’amour, l’allégresse (et son titre « Alegria » envahit le public d’un sentiment de légèreté et de liberté). Dans une interview accordée au quotidien Libération il y a deux ans, elle explique que sa mission est de chanter des histoires d’amour non conventionnelles.

« J’étais curieuse et j’avais du mal à saisir la démarche de Martha. Elle n’est pas classique dans son regard sur l’excision. Elle n’a pas la même vision que la plupart des Occidentaux ou certaines féministes ont. Elle est pleine de contradictions. », dévoile la journaliste qui réalise ici son premier documentaire de 52 minutes, en co-production Vivement Lundi et TVR 35 Bretagne. Des contradictions dont la fondatrice d’ACZA ne se cache pas. Si Martha s’engage contre l’excision, elle milite également pour une autre méthode :
Au delà des pratiques animistes et des cérémonies sacrées qui définissent de manière réductrice le mode de vie de ces villages, La Forêt Sacrée cherche à livrer un regard neuf, loin de tout jugement, vis-à-vis d’une réalité qui nous apparait brutale et qui engendre douleurs, traumatismes et complications dans sa vie de femme. Une réalité que Martha a pardonnée.
15 octobre 1894. Lucie Dreyfus attend que son mari, Alfred Dreyfus officier de l’armée française, rentre déjeuner. Ce midi-là, comme tous les autres pendant les 5 années suivantes, il ne viendra pas.
« L’ancien conservateur était un passionné de l’histoire de Dreyfus, c’est lui qui a mis ça en place avec la donation de Jeanne Lévy, leur fille. Il y a quelques éléments sur Lucie dans l’exposition permanente du musée de Bretagne mais pas beaucoup. », déclare Laurence Prod’Homme, conservatrice du musée de Bretagne depuis 1989 et responsable du fonds Dreyfus.
Amoureuse, elle ne cessera de lutter et de correspondre avec celui qu’elle chérit tant et pour qui elle serait prête à tout quitter pour le rejoindre et partager le fardeau. Et c’est certainement grâce à elle qu’il survivra les 5 années de réclusion durant, lui promettant de ne pas mettre fin à ses jours. « Ce couple a une grande valeur et une grande noblesse de caractère, s’exclame Elisabeth Weissman. Ils se battent pour universaliser leur combat, celui de la Justice républicaine. Ils n’en ont jamais fait une affaire juive et ne souhaitaient pas en faire une affaire juive malgré l’antisémitisme latent déjà à cette époque. »

La voix théâtralisée de Wendy McNeill et le trio instrumental s’unissent dans des mélodies simples et rythmées servant à mettre en relief les textes poétiques de celle qui était déjà venue au Grand Soufflet en 2009. De la comptine sur le pouvoir de la musique au voyage tumultueux d’un homme en quête de sa mémoire perdue, en passant par la biographie d’Edith Piaf dont la voix a brisé le cœur de Wendy McNeill pour lui « revenir encore plus fort », la musicienne nous embarque dans son univers singulier et décidément séduisant.
Ce vendredi soir, le trio envoie d’entrée de jeu une grosse énergie à base de vieux blues et de musique cajun venue tout droit de Louisiane, et arrangée à leur sauce folk et rock’n’roll.
Attitude rock, énergie déjantée, naturel souriant, Whiskey & Women est un groupe impressionnant qui nous transporte dans les bars reclus de la Louisiane profonde, nous fait user les talons contre le plancher et nous surprend avec un blues sur un temps de valse et une chanson a cappella dont la rythmique est donnée par leurs coups de pieds et claquements de mains.



Ici, elle opte pour des dessins que chacun peut photocopier directement dans la galerie, pour 1 euro, et repartir avec : « Il faut désacraliser ce côté précieux. Je veux qu’on puisse jouer et parler avec l’œuvre. Et que le dessin puisse partir à la poubelle sans complexe au final. »

Elle commence alors par travailler sa voix, l’instrument qu’elle peut emmener partout. Sans intégrer une école de musique ou le conservatoire, elle tâtonne et vogue à l’instinct. Puis, à 10 ans, Orianne apprend la guitare : « J’ai commencé parce qu’on m’a mis la guitare entre les mains. Avec la voix, ça me donnait les moyens de raconter des histoires, des émotions. J’écris depuis que je suis petite. »
Depuis un an, Orianne se lance un nouveau défi : écrire en français. Après sa première tournée avec Miossec, dont elle fait la première partie, le chanteur la pousse à composer dans sa langue maternelle. Elle lui envoie ses premiers textes et repart en tournée avec lui. L’occasion de tester ce nouveau travail auprès du public. « Je voulais m’adresser aux gens dans ma langue et parler de sujets très personnels et douloureux. Je ne voulais plus de la protection de l’anglais », explique-t-elle.


Une facette réaliste et intéressante qui nous plonge au cœur d’un sujet de société complexe dont on ne perçoit encore que la partie émergée de l’iceberg. Toutefois, on regrette que la question de l’amour inconditionnel ne soit pas portée à son paroxysme, comme si la réalisatrice n’assumait pas entièrement sa volonté de déculpabiliser les femmes, étouffant légèrement la violence qui se dégage de cette situation délicate et anxiogène.